Tu me fais mourir un peu plus chaque fois.


Fou. Je deviens complètement taré. Enfermé dans mon minuscule appartement, je ne fais que penser à lui. Alexej. La source de tous mes tourments. Pour la première fois depuis longtemps, je me remet en question, je me demande si je suis la personne qui lui convient le mieux, si je ne devrais pas l’abandonner une bonne fois pour toute au lieu de le couler avec moi. Certainement, mais je suis trop égoïste pour le lâcher. Trop faible pour imaginer ma vie sans lui. Dans mon esprit, des pensées se bousculent, s’entrechoquent. C’est un véritable feu d’artifice. Et s’il ne veut pas que l’on se remette ensembles ? Et s’il souhaite juste qu’on devienne ami ? Ouais, mais il ne m’aurait pas embrassé en ce cas, non ? Peut-être qu’il s’en fout de moi en fin de compte ? Peut-être qu’il a l’impression que je lui force la main ? Je devrais l’attendre. Non, je devrais lui dire ce que je pense, essayer de comprendre ce qu’il ressent. Mes doigts glissent dans mes cheveux à une vitesse affolante, mon coeur se serre. Est-ce que c’est ça l’Amour ? Je suppose. Je l’espère. Mes yeux se posent pour la énième fois sur le cadran accroché au mur de la cuisine. Vingt et une heure quinze. Trois quart d’heures. Une petite éternité. Frustré, je me relève, fait quelques pas dans la pièce avant de me rassoir. Merde, je suis trop sobre. J’aimerais fumer un joint ou m’injecter une dose, mais je suppose que si je me ramène complètement déchiré, il le prendra mal. De nouveau, je me redresse et erre sans but dans l’appartement vide. Je regrette subitement mes deux enfoirés de colocataires sur qui j’aurais pu déverser tout cet agacement et cette frustration contenus depuis des heures. L’heure ne passe pas assez vite. Il faut que je me calme. vingt et une heure trente. Et puis merde, j’en ai marre d’attendre. Je m’empare vivement de mon blousons et me précipite dans les rues parisiennes. Le vent glacial me giffle les joues, mes doigts sont rougis par le froid, mais je m’en fous. Je vais le voir. Alexej.

Une vingtaine de minutes plus tard, je me retrouve devant la porte de mon ex. Enfin, ex. Je ne sais plus trop ce qu’il est pour moi à présent. Un ex ? Un amant ? Un ami ? ... J’aimerais savoir où nous en sommes à présent, si je peux me permettre d’espérer un nouveau départ. Adossé au mur, je fous en l’air l’attitude nonchalante que j’adopte habituellement. La seule chose que je suis encore capable de faire, c’est espérer. Je vérifie l’heure sur mon portable. Vingt-deux heures trois. Il ne devrait plus tarder. Mon anxiété monte encore d’un cran, je frôle déjà la syncope. L’ascenceur s’ouvre. Mon coeur cesse de battre. Alexej. Il apparait devant moi et je défaille. Je crève encore une fois. Incapable de bouger, le souffle coupé, je me contente de le dévisager, comme un con. Mon corps ne me répond plus, refuse d’obéir à mon cerveau qui lui hurle d’avancer. Je suinte l’indécision par toutes les pores de ma peau. Qu’est-ce que je dois faire ? Le prendre dans mes bras ? L’embrasser ? Le saluer d’un air blasé et faire comme si de rien était ? Fait pas le con Josh. Bouge. BOUGE ! Heureusement, Alexej réagit ou on serait resté à se regarder dans le blanc des yeux le temps que je me remette de mes émotions. Il m’embrasse, mon dos heurte le mur derrière moi tandis que je répond à son baiser avec passion. Je goûte à ses lèvres sucrées, le serre contre moi, inhale cette odeur si particulière, me laisse fondre dans ses bras. Instantanément, je me calme, parvient à me détendre pour la première fois de la soirée. Il est là. Tout va bien. Rien d’autre n’a d’importance maintenant. Le monde pourrait s’effondrer autour de nous, j’en aurais rien à foutre. Tant qu’il est là, tout me va. Mes mains se posent sur ses hanches et j’enserre doucement son haut, le tenant fermement contre moi pour ne pas qu’il pose trop de poids sur sa jambe, me souvenant subitement de son genou dans le plâtre. Ce que je ne ferais pas pour lui. De nouveau, mes lèvres se posent contre les siennes, incapable de m’en détacher plus de quelques secondes. Et c’est alors qu’il le dit. Les trois mots que j’attends depuis bientôt deux semaines. Je me mords doucement la lèvre inférieure, ne pouvant m’empêchant de sourire à l’homme devant moi. Je crois que je suis amoureux. Follement et irrémédiablement amoureux. « Je ne te lâcherais pas, si tu me promets de ne plus me laisser tomber. J’y survivrais pas cette fois. » Et non, je n’exagère même pas. Sans lui, je ne sais honnêtement pas ce que je ferais. « Je t’aime. »

Tu me fais mourir un peu plus chaque fois.


Est-ce qu'il sait ? Est-ce qu'il sait que je crèverais pour lui ? Que je préférerais mourir plutôt que de devoir passer encore des semaines sans lui à mes côtés. Ça parait tellement cliché, tellement film à l'eau de rose que j'ai envie de pleuré à cause de mon manque d'originalité. Que je dois avoir l'air con à m'affoler autour de lui comme une petite vierge effarouchée. Je ne sais plus comment réagir, quoi faire lorsqu'il se tient devant moi. J'oublie absolument tout. La dose que je n'ai pas pris avant de venir, mon boulot et mon patron, ... c'est le vide intersidéral dans mon esprit. Je me retrouve simplement là, à le dévisager, goûter à ses lèvres qui m'ont tellement manquées. J'essaie de me faire passer pour le mec bien, le genre de type digne de sa confiance et de lui pour ne pas qu'il me jette de nouveau. C'est certainement stupide, mais j'ai peur de le perdre. Je n'ai jamais autant cherché à plaire à quelqu'un. Par sa faute, je deviens complètement dingue. Il me fait mourir à petit feu. Alexej est devenu une véritable obsession. Une drogue. Jamais je n'aurais pensé pouvoir tomber amoureux. Je n'ai jamais été un fervent partisan de ce concept tellement has been. Les longues tirades romantiques au bord de la plage suivi d'un chaste baiser ont depuis longtemps été remplacés par un "baise moi" ainsi qu'une partie de jambe en l'air. Pour moi, l'amour n'a toujours été qu'un mythe. Un conte pour faire dormir les gamins et mouiller les ado' qui rêvent du prince charmant et de son fidèle destrier ou je ne sais quelle autre connerie. Jusqu'à ce qu'il ne déboule dans ma vie, je pensais que l'Amour n'était qu'une autre arnaque pour que quelques attardés mentaux aillent acheter des futilités pour la Saint Valentin. Jusqu'à ce qu'il déboule dans ma vie ouais. Non pas que sa présence ait changé quoi que ce soit sur mon idée de la saint valentin qui est ( et restera à jamais ) une fête commerciale, non. Il m'a juste ouvert les yeux. Il m'a offert bien plus que n'importe qui. Dans ses bras, je me sens en sécurité. C'est un coin de paradis que personne ne pourra m'enlever et que je ne suis pas prêt de partager avec qui que ce soit. J'ai envie de nous inventer un monde à pars, un univers rien qu'à nous où personne ne pourra venir éclater cette bulle de bonheur dans laquelle nous vivons. Si seulement. Mes mains se posent sur ses joues que je caresse doucement, me délectant de ce baiser qui prend fin bien trop rapidement à mon goût. Du coin de l'oeil, je le vois se débattre avec la poignée, je l'aide en ouvrant la porte moi-même, mes lèvres ne quittant pourtant pas les siennes. Ses doigts se resserrent autour de mon t-shirt alors qu'il pose sa jambe au sol. Je grimace avant de passer un bras autour de sa taille, le tenant fermement contre moi en pestant intérieurement. Je le guide jusqu'à sa chambre où je l'oblige à l'assoir sur son lit. Il a l'air heureux. Mon petit ange. « Dis pas ça, dans quelques semaines, tu vas prier pour que je te laisses tranquille. » Mes lèvres reprennent possessions des siennes et je lui souris. Des vagues de bonheur m'envahissent, me suffoquent. « T'as besoin de quelques chose ? » Dire que je suis déterminé qu'il ne sorte pas de ce lit est un euphémisme.

Hj ; désolée @@