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 « Time to Escape. » feat Sysy ♥

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MessageSujet: « Time to Escape. » feat Sysy ♥   « Time to Escape. » feat Sysy ♥ EmptyDim 5 Fév - 17:15

En cette froide journée d’hiver, la seule raison qui me motivait à me lever était le souper auquel m’avait invité Sylvain et qui était prévu depuis un petit moment. Je me voyais donc mal me désister en dernière minute, surtout après tout ce qu’il avait fait pour moi. S’il n’avait pas été là durant les périodes de crise que nous avions traversé, mon père et moi, on m’aurait sans doute retrouvée morte gelée sous un pont. Sylvain m’avait offert un toit, et tout ce qui allait avec et jamais je ne lui témoignerais assez de reconnaissance pour ce geste. Il avait tout le mérite du monde rien que pour m’avoir supporté. Le fait d’avoir lui-même une adolescente rebelle pour fille avait dû l’aider, je pense. Au début, je m’en étais voulu de faire irruption dans sa vie comme ça. C’est vrai, il avait assez de problèmes pour que je vienne m’ajouter à sa liste. Je lui en avais parlé bien sûr et il avait fini par me convaincre que je ne représentais pas un poids pour lui, contrairement à ce que je pensais. J’avais donc vécu chez lui pendant une assez longue durée, le temps que mon père biologique accepte à nouveau ma présence dans son appartement. Depuis que j’avais regagné le cocon familial, je voyais rarement Sylvain. Non pas parce que notre relation s’était dégradée, juste parce que j’estimais avoir assez traîné dans ses pattes. Il arrivait parfois que je le croise dans la rue, suite à quoi nous allions généralement boire un pot ensemble pour s’échanger les dernières nouvelles. Rien de plus. D’un côté, je m’en voulais de le délaisser comme ça. J’avais pas envie qu’il pense que je le considérais comme une roue de secours, comme une vieille chaussette que j’avais jetée après en avoir fait bon usage. C’était pas le cas. Je tenais vraiment à lui. C’est juste que j’avais jamais été douée pour témoigner mon affection.

Bref, c’est les cheveux en pagaille et la tête dans le cul que je m’extirpe de sous mes draps – ça me fait penser qu’il serait peut-être temps que je les change –. Je jette un coup d’œil à l’horloge murale qui répète inlassablement son tic tac. 15h. J’ai encore passé ma journée à dormir. Faudrait que je pense à me resaissir avant de me métamorphoser en larve. Bref, sachant que j’ai rendez vous – fin, Sylvain n’a pas fixé d’heure précise, c’est juste que j’ai décidé de m’incruster à cette heure là – à 18h, ça me laisse de la marge. Toute façon, je suis pas du genre à m’éterniser aux préparatifs. Un p’tit passage sous la douche, un coup de brosse inutile dans ma tignasse indomptable et le tour est joué. J’enfile alors de vieilles fringues à mon vieux – je dois déjà me serrer la ceinture pour pouvoir bouffer à ma faim, j’ai pas envie de faire des dépenses inutiles en shopping – et passe une veste par-dessus pour me préparer à affronter le froid. Me voilà fin prête pour envahir et foutre un peu de bordel dans l’appartement de ce cher Sylvain 8D. J’prends alors une grande inspiration avant de pousser la porte d’entrée de mon squat et de m’avancer à l’extérieur, directement surprise par la morsure du froid. Ca faisait maintenant un moment que je n’avais pas mis le nez dehors. Et quand je vois la météo qu’il fait, j’ai comme qui dirait l’impression que j’ai rien raté et que j’ai bien fait de me prélasser dans mon pieu à la place. Quelque chose me dit que parcourir la distance séparant le Boulevard Barbès de la rue Vaugirard va me revigorer. C’est ça, de pas avoir les moyens de se payer les transports en commun. Bah ouais, j’suis une pauvre moi, une vraie de vraie. C’est pas ma faute si mon père a coupé les ponts financièrement. Fin si, un peu mais bon, je vais pas m’étaler sur ma vie privée. Tout ce qu’il est important de retenir, c’est que mon daron veut plus dépenser un cent pour subvenir à mes besoins, avec raisons.

C’est donc les bras croisés de sorte à me tenir chaud et la tête baissée que je traverse tout Paris en direction de l’appartement de mon daddy n°2. J’espère pour lui qu’il a pas oublié qu’il avait de la visite ce soir parce que je crève la dalle. Et Dieu sait comment il cuisine bien. Une vraie mère poule, ce Sylvain. Fin faut dire que mon avis est pas très objectif non plus. De un parce que j’ai tellement faim que je pourrais avaler n’importe quoi, et de deux parce qu’à la base, j’suis déjà un estomac sur pattes. Un vrai gouffre à nourriture. Et tout ça sans prendre un kilo. Si c’est pas la classe ça (8. Bref, osef de ma vie alimentaire. Après avoir marché pendant je ne sais combien de temps, je finis enfin par apercevoir l’immeuble où habite Sylvain. Je me mets alors à courir, avalant les derniers mètres me séparant du bâtiment à la vitesse de la lumière. Enfin arrivée. Et en un morceau en plus, si c’est pas miraculeux ça. Nan mais sérieux, j’ai vraiment cru que j’allais perdre mes orteils en chemin tellement ils étaient congelés.

Mon poing s’abat à plusieurs reprises contre la porte du machiniste. Pas de réponse. J’en déduis qu’il n’a pas entendu. J’ose pas taper plus fort de peur de me faire mal aux doigts. Je tente alors le coup pour le coup et abaisse la clenche d’un mouvement rapide. Heureusement pour moi, c’était ouvert. Je m’engouffre alors à l’intérieur de l’appartement. La chaleur qui m’accueille me fit frissonner de contentement. Sans prendre la peine d’enlever mes chaussures pleines de neige pour éviter de saloper l’appartement – les bonnes manières et moi, ça fait 302332 – , j’escalade les quelques marches qui me séparent encore de mon père, deuxième du nom. Ce dernier était occupé au fourneau. Je m’approche de lui sans un bruit, marchant sur la pointe des pieds avant de l’enlacer et de lui déposer un baiser sur la joue pour annoncer ma présence. Ensuite, comme si rien n’était, je m’avance en direction de la table qui était déjà préparée, jette ma veste sur le dossier d’une chaise avant de m’asseoir sur la première chaise qui me tombait sous les fesses. Je m’empare alors des couverts qui reposaient sur la table afin de lui faire savoir que mon estomac n’attendait pas. Je lui décoche mon plus beau sourire pour lui faire savoir que je suis contente de le voir avant de demander d’une voix intéressée, le hâtant de prendre la parole sans même lui avoir laissé le temps d’en placer une. J’avais jamais été douée pour engager la conversation.

    «Viens pas me faire croire que c’est tout ce que le bavard que tu es a à me raconter après tout ce temps. » Sourire, again. « Alors, quoi de neuf, Docteur ? »

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MessageSujet: Re: « Time to Escape. » feat Sysy ♥   « Time to Escape. » feat Sysy ♥ EmptyMar 21 Fév - 18:01

Si Sylvain s'acharnait aux fourneaux, à préparer cette fichue blanquette de veau et ce magnifique gâteau au chocolat, ce n'était que pour la venue d'Alecto. Lui, il ne mangeait que très peu et ne se posait jamais de questions précises sur ce qu'il allait bien pouvoir avaler au jour le jour. Le trentenaire était devenu apathique dernièrement et il lui faillait d'immenses motivations afin d'effectuer quoi que ce soit, mais sa fille de cœur valait bien tous ces efforts. Même pour accompagner son fils, Pierre, à l'école, il lui avait fallu une bonne poussée d'adrénaline, ou plutôt une grande dose de dopants. Le bambin était à présent chez un ami de confiance pour la soirée. Cet ami avait lui aussi un enfant de cinq ans qui, par chance, se rendait à la même école que Pierre. En vérité, les deux gamins étaient dans la même classe, ce qui avait certainement formé une parfaite entente entre eux. De vrais petits complices. Pierre avait beau ne vivre avec son père que depuis très peu de temps, Sylvain avait l'impression de déjà le connaître parfaitement. En réalité, il lui ressemblait beaucoup lorsqu'il avait le même âge.
Sylvain avait décidé d'écarter Pierre car il ne se sentait pas la force ni même l'envie d'affronter deux tornades en même temps : la tempête Alecto et la tempête Pierre. De plus, la lycéenne n'était pas encore au courant en ce qui concernait ce nouveau membre de la famille Lefèvre. D'ailleurs, peu de monde en avait eu vent. Pourtant, Sylvain l'avait accepté comme étant son fils après avoir observé un résultat positif au test de paternité auquel il s'était prêté. Il avait beaucoup redouté cela, mais, à présent, il se sentait bien heureux de cet état de fait. Marie lui faisait la gueule, et il ne se voyait vraiment pas rester seul, vidé de sens. Si seulement Amandine ne faisait pas la sourde oreille à ses appels!

Prenant une petite respiration, le trentenaire continuait de mélanger la blanquette, il ne fallait surtout pas qu'elle brûle maintenant, alors qu'il venait de la finir. C'était un expert en la matière, sa fille pouvait en témoigner. D'ailleurs, c'était lui qui avait appris à sa progéniture à cuisiner... Et il était toujours heureux lorsque Marie lui préparait son plat préféré !
Cependant, alors qu'il remuait vaillamment la cuillère dans la préparation, il ne put comprendre pourquoi son bras gauche était si lourd et sa main gauche tremblait comme s'il était atteint de la maladie de parkinson. Mais cela ne lui fit pas bien plus peur que cela, il était habitué à ne se sentir bien que très rarement. C'était les effets secondaires du nouveau traitement qu'il venait d'entamer, après que l'autre n'a pas fonctionné. Enfin, c'était ce qu'il pensait, ce qu'il se déclarait intérieurement afin de se rassurer, afin de se rendre plus humain qu'il ne l'était. Les êtres humains ont tous peur de la mort, mais lui, il n'en avait aucune idée. Il ne se rendait même pas compte. Mourir. Ce n'est rien d'autre que de cesser d'être. Mais à quoi bon être lorsque les personnes qui vous sont les plus chères se sont détournées de vous ?

Soudain, il sentit un mouvement de vent se faire dans son dos, comme si quelqu'un venait de s'infiltrer dans la cuisine. Certainement encore une de ses hallucinations. Il espérait sans cesse voir Marie ou Amandine. Mais le baiser qui fut déposé sur sa joue, tendrement, lui indiqua qu'il s'agissait d'Alecto. Lançant un regard vers elle, il lui offrit un agréable sourire, un sourire presque joyeux. Cette demoiselle était vraiment comme son enfant, d'ailleurs, il n'avait pas hésité à l'héberger quelques temps lorsqu'elle s'était retrouvée à la rue. Jamais il ne l'avait regretté, et jamais ce ne serait le cas.
Il voulut dire quelque chose, mais elle ouvrit la bouche aussitôt. Entre chacune de leur entrevue, il oubliait presque à quel point elle pouvait être bavarde. Une vraie pipelette !
L'observant quelques instants, gardant son sourire figé sur les lèvres, il finit par prendre la parole :

« Tu as bonne mine. »

C'était la seule phrase qui était sortie du fond de sa gorge. Pourtant, elle lui avait demandé des nouvelles... Il éteignit la plaque chauffante la casserole dont il s'occupait avant d'extraire celle-ci du feu. Il voulut l'apporter jusqu'à la table, afin que la demoiselle puisse se servir, avant qu'il ne dépose aussi un bol de riz, mais, en soulevant l'ustensile de cuisine, il sentit son bras lui faiblir. Il le lâcha aussitôt. Par chance, rien ne déborda ni ne fit renverser, il n'était pas parvenu à le déplacer de plus de quelques centimètres au-dessus de la plaque. Un nouveau sourire en direction d'Alecto. Sauve les apparences, sinon elle va te croire faible, comme Marie te croit faible. Parle. Parle comme tu le fais toujours lorsque tu es en pleine forme.

« Alors, quoi de nouveau ? Ça fait quand même un certain temps. »

Deuxième tentative pour porter le plat. Trop de tremblements. Furtif. Elle n'y verrait que du feu. Mais vaine.
Un autre regard vers la blondinette.

« Tu pourrais m'aider à préparer un peu mieux cette table. Prends la casserole, je vais mettre le riz dans un bol pendant ce temps, je sais que tu meures de faim ! T'es un vrai ventre sur pattes quand tu t'y mets... Alors participe un peu ! »
Clin d'oeil, mine de taquinerie.
Quelle feinte ! Comme si de rien était. De toute évidence, il n'avait aucune envie de parler de sa santé avec la jeune femme. Elle avait certainement déjà assez de soucis comme cela. Il fallait avouer que son père n'était pas facile à vivre. Mais elle ne devait pas l'être totalement non plus, même si Sylvain s'entendait comme cul et chaise avec elle.
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MessageSujet: Re: « Time to Escape. » feat Sysy ♥   « Time to Escape. » feat Sysy ♥ EmptyJeu 23 Fév - 15:56

« Tu as bonne mine. » C’est là que je compris que quelque chose n’allait pas. Soit il disait ça tout à fait ironiquement, histoire de se foutre de ma gueule, et sachant que ce n’était pas son genre, cette proposition était à rayer de la liste, soit il tentait de dissimuler son mal être derrière des banalités. Parce qu’en aucun cas je n’avais bonne mine. J’avais des valises sous les yeux et j’étais plus maigre que jamais. Depuis que je vivais seule, je devais me serrer la ceinture pour pouvoir bouffer à ma faim, c’est pourquoi j’appréciais beaucoup profiter des talents culinaires de mon père adoptif dès que j’en avais l’occasion. Rien que l’odeur de blanquette s’infiltrant dans mes narines parvenait à faire gronder mon estomac. Je pose mes mains sur mon ventre. Ca allait être sa fête, ce soir, parce que comme toujours le p’tit plat de Sylvain s’avérerait être un vrai régal. Je m’en réjouissais d’avance et je m’en serais encore réjouie d’avantage si sa santé ne m’avait pas préoccupée à ce point. C’était la première fois depuis que je le connaissais qu’il éludait l’une de mes questions. D’habitude, il n’hésitait pas à se confier à moi quand quelque chose allait mal. Là, il s’était contenté de changer de sujet en orientant la conversation sur moi. Et ça, ça me tracassait. Ca ne faisait pas partie de ses habitudes et sa réaction me perturbait au plus haut point. Je le sondai du regard pour tenter de découvrir ce qui ne tournait pas rond chez lui. Il avait réussi à éveiller ma curiosité. Dorénavant, aucun de ses gestes n’échapperait à ma perspicacité naturelle (8. Le tremblement de sa main ne m’échappa donc pas. Je me levais à moitié, prête à me précipiter à son aide pour l’empêcher de se brûler. Sauf que suite à cette faiblesse musculaire, Sylvain s’était rattrapé comme un chef. Je mis donc ça sur le compte de la fatigue.

Lorsqu’il me demanda ce qui avait changé dans ma vie depuis la dernière fois, je me mis à réfléchir pour me rappeler ce qu’il savait déjà et pour retrouver où mon racontage de life s’était arrêté la dernière fois. Ca faisait tellement longtemps que je lui avais plus fait honneur de ma présence (a). Je réalisai alors qu’il avait zappé une bonne partie de ma vie et ce, par ma faute. Je m’en voulus alors de ne pas être passée plus souvent. En le laissant de côté ainsi, j’avais agi en parfaite ingrate. Or, j’étais tout sauf ce genre de fille, au contraire, je ne lui serais jamais assez reconnaissante pour tout ce qu’il avait fait pour moi. Je m’éclaircis la gorge avant de lui expliquer ma situation en deux trois phrases.

    « Mon père m’a laissé l’appartement. Il est parti vivre chez Lumen, j’vis toute seule comme une grande maintenant. »


La dernière fois qu’on avait parlé, Sylvain avait une assez mauvaise estime de mon père. Je ne savaiis pas si ça avait changé depuis. J’espérais, parce qu’au fond, mon vieux, c’était un brave gars. Et ça l’est toujours. C’est juste qu’il est sentimentalement paumé et qu’aucun GPS du cœur ne pourra l’aider à s’orienter tant qu’il n’aura pas décidé de se laisser guider. C’est ce moment-là que choisirent les tremblements de Sylvain pour refaire surface. Je ne pus alors m’empêcher de me porter à son secours. J’abandonnai mes couverts sur la table avant de me foutre à ses côtés, mes mains se posant sur les siennes pour les empêcher de trembler. Mon regard se riva dans le sien. J’essayais de comprendre ce qui n’allait pas. J’avais l’impression d’avoir raté tant d’épisodes de sa vie depuis notre dernière rencontre. Je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir coupable. Je tentai alors vainement de dissimuler mon inquiétude derrière un faux sourire. Je ne voulais pas qu’il sache que je me faisais à présent du sang d’encre pour lui. Le connaissant, il serait encore capable de culpabiliser. Tout en lui enlevant la casserole des mains, je pris l’air le plus naturel du monde avant déclarer d’une voix tout aussi naturelle :

    « Laisse, je vais le faire. Il est tant que je me mette à la cuisine si je veux un jour être bonne à marier. » Marier. Rien que ce mot me fait frissonner d’effroi. Quand je vois ce à quoi mènent les problèmes de cœur, je me dis que je préfère mourir vieille célibataire plutôt que me détruire à petits feux pour une personne qui n’en vaut pas la peine. Enfin, ce n’est que mon point de vue, bien entendu. « Va donc te reposer, t'en as assez fait pour ce soir. J'vais te servir une assiette.

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MessageSujet: Re: « Time to Escape. » feat Sysy ♥   « Time to Escape. » feat Sysy ♥ EmptyJeu 12 Avr - 17:02

Sylvain attendait la réponse de la demoiselle, souriant. Mais son sourire n'était pas intense comme celui qu'il avait l'habitude de faire. C'était un sourire qui cachait une extrême tristesse, un extrême mal-être et une souffrance. Il n'allait pas bien. Ses mains tremblaient encore, ses yeux voyaient tantôt flou tantôt des vaguelettes. Il sombrait, mais il ne voulait rien laisser paraître. Cette soirée était la soirée d'Alecto, il l'avait invitée et ce n'était pas pour parler de sa maladie, loin en faille. Il voulait qu'elle se sente bien chez lui et non qu'elle culpabilise de lui avoir fait passer l'après-midi aux fourneaux. Elle était si maigre qu'un bon petit plat fait par papa Sylvain ne serait pas de trop. D'ailleurs elle lui fit part du fait que son père n'habitait plus avec elle. Ceci expliquait donc cela. Elle n'avait pas les moyens ni peut-être l'envie de prendre soin d'elle et de sa santé...

Alors qu'il se saisissait du plat pour une deuxième tentative, ses mains tremblèrent de plus bel. Encore un peu et il aurait fini brûlé aux deux bras, ce qui serait bien handicapant. Alecto avait réagi au quart de tour, se postant devant lui, l'attrapant par les poignets. Il ne pouvait donc plus feinter, elle avait vu. Elle avait vu qu'il n'était pas dans son état normal et elle avait remarqué ses tremblements incessants. Le pauvre trentenaire posa son regard azuré sur la lycéenne alors qu'elle se tenait debout, toujours serrant ses mains robustes dans les siennes. Il venait de perdre son sourire et ne prit même pas garde à ce qu'elle était en train de dire. Cela n'avait aucun sens, elle était son invitée et le resterait tout au long de cette soirée ! Étrangement, on l'observant, il commença à avoir des remords... Il aurait dû la retenir chez lui, la garder sous son toit, elle n'en serait pas là, avec cette mine défaite et cet air de mort-vivant...C'était son rôle en tant que papa par intérim de lui offrir le gîte et le couvert. Et Lecto le savait : elle pouvait venir et rester combien de temps elle le souhaitait...Même si, à présent, avec Pierre et sa maladie, les choses n'étaient plus aussi évidentes.

« Tu sais, Alecto, si tu as besoin d'argent, je peux prendre un prêt et t'en donner...C'est pas un problème, je suis fonctionnaire après tout... »fit-il fébrilement, laissant paraître un léger rire, alors qu'il l'observait intensément dans les yeux. Il était sincère...Si elle avait véritablement besoin d'argent, il en trouverait. Il ne savait pas vraiment comment, mais il était prêt à lui céder plus de la moitié du solde de son compte s'il le fallait. Il savait se débrouiller, mais elle était si jeune...Et même en bossant, elle ne parviendrait certainement pas à réussir à vivre dignement avant un bon moment. Sylvain ne voulait pas qu'elle survive, il voulait qu'elle vive, qu'elle termine le lycée tout de même, qu'elle aille à la fac ou qu'elle fasse une grande école. C'était tout le malheur qu'il lui souhaitait.

Respirant un grand coup, il la força gentiment à le lâcher, avant de ne finir par parler à nouveau :
« Assieds-toi, tu es mon invitée, tu ne vas pas tout faire. Aide-moi juste à porter cette casserole. Je m'occupe des assiettes et des couverts... » Sa voix était douce mais effacée. Il était comme totalement détaché de ses propres paroles. Un homme frisant la mort, voilà ce qu'il était. S'emparant alors de deux assiettes et de couverts, il se sentit de nouveau faiblir, la tête lui tournant, ses sens se brouillant. Alors qu'il posait le regard sur la demoiselle, il ne la voyait plus. Il avait la sensation de dépérir les secondes passant et que la lumière venait de s'éteindre. C'était étonnant comme vision. Il se sentait planer, il ne se sentait plus du tout en vérité. Comme si tous ses muscles s'étaient subitement relâchés, comme si son esprit avait quitté son corps. Lorsqu'il rouvrit les yeux, car en vérité il venait de les fermer sans même s'en apercevoir, il se trouvait au sol et sa tête venait de heurter le four brutalement. Cela lui faisait très mal...Vraiment très mal. Les assiettes s'étaient écrasées au sol et s'étaient brisées... Et Sylou se trouvait simplement au milieu des débris, à regarder nerveusement la scène. Il se passa une main sur la tête, puis leva les yeux vers la forme indistincte de la silhouette d'Alecto. Elle paraissait si proche et si éloignée à la fois.

Puis, le trentenaire se releva d'un coup, d'un bond, comme si de rien était, comme si sa tête ne lui faisait pas mal.
« Je...Tout va bien, Lec', j'ai juste perdu l'équilibre. Ça va ... » dit-il pour rassurer sa fille de cœur, tendant une main vers elle comme pour l'empêcher de ne s'approcher davantage. Mais rien allait bien. Rien. Il ne se rendait pas compte, mais c'était le premier signe du mal qui allait lui arriver d'ici à très peu de temps. La raison de sa chute était claire et simple : il n'avait plus assez d'air....
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MessageSujet: Re: « Time to Escape. » feat Sysy ♥   « Time to Escape. » feat Sysy ♥ EmptySam 5 Mai - 3:14

Soirbooon, rp toujours d'actualité ? <3
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MessageSujet: Re: « Time to Escape. » feat Sysy ♥   « Time to Escape. » feat Sysy ♥ Empty

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