La journée a été rude mais elle n'est pas finie. Entre les frites et les hamburgers du fast-food où je travaille la journée, je compose déjà dans ma tête la liste des titres que je jouerai ce soir. S'il y a bien une chose qui me stresse c'est m'y prendre trop tôt à ce sujet, en même temps ce n'est pas comme si je jouais devant des milliers de personnes, ça n'a pas beaucoup d'importance mais pour moi un petit peu quand même. C'est juste dans un bar, aux quelques clients qui viennent faire l'apéro ou même se bourrer la gueule. Non, évidemment, il n'y a pas qu'eux, c'est une façon de dire que, ce soir, les gens ne m'entendront pas vraiment jouer, je suis en bruit de fond, en arrière plans, car ils ne sont pas là pour moi. Ça ne me plait pas trop, je n'aime pas jouer dans le vide mais c'est comme ça qu'on progresse qu'on se fait remarquer mais personnellement je ne suis pas sûr que quelqu'un me remarquera ça serait une trop grosse coïncidence tout de même. Mais je continue tout de même à jouer, je joue pour moi voilà tout et on me paie pour ça, quoi de mieux ? Parlant de paie, je me réjouis de quitter ce fast-food minable qui fait de la nourriture à faire étouffer même un chien affamé pourtant j'adore les frites mais celle-ci sont vertes et je ne saurais pas bien dire pourquoi vu que nous, le personnel, faisons tout pour être le plus propre possible. Enfin voilà. Je veux quitter mon travail et trouver une maison de disque mais ce n'est pas gagner, vraiment pas et ça me déprime je commence même presque à perdre espoir.

C'est avec bonne humeur que je sortie du boulot, on est vendredi et c'est le début du week-end, ça veut dire : pas de parfum à l'huile de friteuse pendant deux jours, GÉNIAL ! D'un pas rapide, je me dirigeai jusqu'à chez moi qui n'était qu'à cinq minutes de mon lieu de travail. J'étais plutôt pressé dans peu de temps j'avais rendez-vous avec le patron du Harry's NY Bar et j'ai cru comprendre qu'il n'aimait pas les gens en retard la première fois que je l'ai rencontré. Je filai rapidement à la douche et une fois fait enfilai des vêtements propres, chemisier noir et rouge et un slim noir basique mais classe. C'est en enfilant mes chaussures que je réalisai quelque chose, la propriétaire du bar et moi n'avions pas discuté de comment on amènerait mes instruments jusqu'à bon port. Je soupirai, porter mon clavier et aller à pied jusqu'au bar était quasiment inimaginable. C'est avec un peu de crainte pour cette soirée qui commençait mal que je fourrai ma guitare dans son étuis et que je sortis de mon appartement toujours au pas de course.

Heureusement pour moi, j'arrivai à l'heure, le propriétaire du bar m'attendait un peu plus joyeusement que la dernière fois que j'ai vu, il me laissa champ libre pour la scènette qui se trouvait au fond du bar. C'est presque ironiquement que j'avais envie de lui répondre qu'avec une guitare sèche il n'y avait pratiquement rien à préparer mais je fis mine d'avoir beaucoup de travail et partis directement à l'endroit prévu. Le bar se remplissait très lentement au fur à mesure que la nuit tombait, moi, je faisais semblant d'avoir de la peine à raccorder ma guitare ou à pousser le micro trois centimètres plus à droite. J'avais dû temps à perdre en attendant le signal du barman. Je regardai les gens dans la salle. Aucun ne faisaient vraiment attention à moi, quelques gars accoudés sur le bar me regardaient d'un oeil vitreux, inutile de dire qu'ils devait déjà être bien amoché. Le patron s'approcha de moi avec une bière à la main qu'il posa près du pied de mon micro en précisant que celle-ci était là si j'avais une petite soif et me fit signe de la tête de commencer à jouer. Je souris, enclenchai le micro et commençai à jouer une chanson plutôt douce mais en même temps énergique ,comme je les aime, pour ne pas brusquer les clients. Je souris aux quelques oreilles attentives. Dieu que j'aime ça, la musique !

Cette semaine avec été particulièrement atroce. J'ai toujours eu l'habitude d'être positif, de faire semblant de garder le sourire, mais.. Je n'y parvenais plus vraiment. Depuis que j'avais eu cette opération, j'avais l'impression de ne plus être Yannie Emery Langlois. Aussi bizarre que cela pouvait paraître, j'avais l'étrange sensation d'être quelqu'un d'autre, d'être cette personne à qui appartenait le coeur qui bat actuellement dans mon corps pour me permettre de.. de vivre plus longtemps. C'était mon frère qui me permettait de vouloir vivre davantage, car cette vie était loin d'être supportable. Le temps s'écoulait si rapidement.. Je tentais d'agir comme tout le monde et de m'occuper le plus possible pour tenter d'oublier qu'il ne me restait que quelques années devant moi. J'avais décidé d'étudier la médecine avant même de savoir que ma santé n'était qu'une salope. Je sais qu'il ne me sert à rien de poursuivre ces études puisque je n'aurai probablement même pas le temps d'obtenir mon diplôme.. Mais.. Je continue. Pour oublier. Je continue pour prétendre que cette vie n'est pas la mienne. Je continue pour prétendre que c'est un autre Yannie qui va mourir, que ce n'est pas moi. Dans mon monde, le temps n'existe plus. Je ne pourrai jamais terminer mes études, devenir médecin même si ce n'est pas réellement ce que je veux. Je ne pourrai jamais tenter de vivre de ma musique, car je n'ai pas le temps de me faire connaître. Je n'aurai -ou plutôt, je ne me permettrai- jamais le temps d'aimer, car aucune fille ne mérite de se faire supprimer son petit-ami après quelques années de relation. Je ne serai jamais papa, je ne serai jamais grand-père. Je vais mourir et je n'aurai même pas assez de souvenirs pour faire le film de ma vie. Je vais mourir avant que les voitures ne volent dans les airs. Je vais mourir avant la sortie du iPad 5. J'vais mourir avant mon frère, avant mes parents, avant mes amis, avant Maureen, avant Pacôme, avant Nemo, avant Bonnie, avant tous ceux que j'aime. Je vais mourir avant. Mais malgré tout ça, je gardais le sourire. Pour mon frère uniquement. Le nombre de fois que j'ai songé mettre fin à ce délire plus rapidement que censé, mais j'ai tenté de chasser ces mauvaises pensées.. Uniquement pour mon frère.

Tout ça pour en revenir au point de départ ; Cette semaine a été particulièrement atroce. Parce que.. Parce que je n'avais plus mon frère à mes côtés, parce que je ne me suis jamais autant engueulé que ça avec lui. Tellement que j'ai quitté l'appartement pour aller me réfugier chez Cheshire, le temps de décompresser, bien que je crois que je ne décompresserai jamais. C'était tellement.. Violent. Je ne parviens toujours pas à comprendre. Tout ce que je sais, c'est que ça ne reviendra probablement jamais comme avant. Les frères Langlois? Mon cul. C'est terminé, les frères Langlois. Juste à y penser, ça me donne mal au coeur. Je ne sais plus quoi faire de ma peau. Je n'ose même plus aller à l'école, car cette fois-ci, je ne serai pas capable de faire comme si de rien était. J'crois que bientôt, ce sera terminé pour moi. Je regarde par la fenêtre de l'appartement de Cheshire tout en fumant un joint, chose qui ne fonctionne d'ailleurs plus avec moi, et je me dis que .. Que je pourrais en finir maintenant. Après tout.. Qu'est-ce qui me rattachait à ce monde, maintenant, huh? Maintenant par moi-même ou dans 5 ans d'une crise cardiaque, bien franchement, il n'y avait pas vraiment de différence. Après avoir prit ma veste, je me dirigea à l'extérieur sachant très bien où j'allais me rendre pour 'atteindre mon objectif'. Je marchais lentement, uniquement parce que je prenais tout de même soin de vivre du mieux que je pouvais mes derniers instants. J'observais les moindres détails.. Les gens, surtout. Leur manière de se parler entre-eux, d'observer, de s'ignorer en se croisant dans la rue, de sourire -pour les plus sympathiques-, de .. Vivre. Puis.. Je m'arrêta devant un bar. Je ne sais pas exactement pourquoi je me suis arrêté, mais.. J'y suis entré en me disant que sous l'effet de l'alcool, ça allait être moins douloureux que de quitter mon corps. Et puis.. Et puis c'est là que je l'ai vu. La fille à la guitare, sur la scène.. Je crois que j'ai cessé de réfléchir pendant un moment. Je restais debout, derrière les gens qui parlaient entre-eux, puis je l'écoutais.. Je m'étais finalement approché pour pouvoir l'écouter davantage, totalement envouté par sa voix et par .. Par elle, tout simplement. Je n'ai pas bougé jusqu'à ce qu'elle quitte la scène. Je devais parler à cette fille.. Je devais absolument lui parler. Je m'improvisa un chemin à travers les gens, demandant pardon aux gens que j'accrochais, jusqu'à la trouver. Je resta un moment bouche-bée, ne réalisant pas trop ce que j'étais entrain de faire -je devais d'ailleurs avoir l'air très con-, avant de prendre parole. « Hum.. Salut.. T'es.. T'es vraiment très douée, tu sais.. ? » Et toi, Yannie, t'es vraiment très maladroit.

Quand je joue comme ça dans les bars et que personne ne prend vraiment la peine de m'écouter, j'ai l'impression d'être seule au monde. Seule oui, mais avec de la musique, ma musique. Je ne fais même plus attention au temps qui s'écoule, je me contente de jouer et de chanter de faire de petites variations par là avec ma voix, une petite note en plus par ici sur la guitare. Ça ne m'a jamais vraiment dérangé de jouer dans le vide car justement je joue pour moi comme ça, et je crois que c'est mieux ainsi. La musique est faite pour faire plaisir pas le contraire alors si on ne trouve pas de plaisir à jouer alors autant ne rien faire et passer à autre chose, s'occuper autrement. Tant pis, tous les gens dans cette salle se fichent bien de si je loupe une note ou si j'ai subitement la voix qui part de travers, ils ne sont pas là pour moi et je ne suis pas réellement là pour eux non plus. On est quitte comme ça. Plus le temps passe moins je n'ai envie de partir de la scène, je savais que si je m'arrêtai maintenant je n'allai pas recommencer à jouer plus tard dans la soirée ou peut-être que oui mais ça ne serait pas la même chose que mainteant, alors, j'essayai de faire durer le plaisir. Jusqu'à ne plus avoir de musique en stock. Je soupirai en souriant et jetai un bref regard circulaire dans toute la salle avant de descendre de la scène ma bière à présent vide à la main.

Je me dirigeai vers le bar pour rendre ma bouteille et la redonner au barman. À mon grand étonnement celui-ci me donna en échange une petite liasse de billet bien plus épaisse que je ne l'aurai imaginé, je le regardai surpris "du patron" me fit-il simplement en réponse à mon regard. Je le remerciai et fourrai l'argent, que j'avais gagné pendant cette soirée, dans une poche de mon sac. Quand je me retournai pour aller ranger mes affaires sur la scène, un jeune homme plutôt mignon était flanqué juste en face de moi comme s'il souhaitait me dire quelque chose, ce qu'il fit d'ailleurs. Je souris à sa... question/compliment. Alors finalement, les gens m'écoutaient tout de même quand je jouais ? « Vraiment, tu trouves que je le suis ? C'est gentil. ». Un petit silence plutôt gênant s'installa entre nous deux, je ne savais pas très bien quoi lui dire mais il me semblait plutôt sympathique et j'avais bien envie de continuer la conversation avec lui. « Hum... tu fais de la musique aussi ? Tu dois t'y connaitre pour pouvoir juger comme cela, je me trompe ? ». Je lui souris amicalement dans l'attente de sa réponse. Moui je le voyais bien musicien lui aussi, avec tous ses tatouages et ses cheveux mi-long balayé, je le voyais bien être à la batterie ou même à la guitare pourquoi pas.

[Désolé c'est un peu plus court que les autres post ]

Je n'avais jamais été vraiment doué avec les demoiselles, à vrai dire. Mon frère était un vrai charmeur, mais moi, c'était plutôt le contraire. La différence entre la manière de penser de mon frère et la mienne était probablement que pour lui, l'amour n'avait rien de sérieux. En fait, oui, il l'avait déjà vécu.. Et je sens que c'est pour cette raison que maintenant, il n'y arrive plus, en quelque sorte. Elle doit toujours lui revenir en tête.. Moi.. Moi j'ai l'impression d'accorder beaucoup trop d'importance à l'amour pour ce que je devrais. Je sais que je n'aurai jamais le temps d'aimer comme il se doit . En fait, oui, si je tombe vraiment amoureux, cette fille ne manquera jamais de rien.. Pendant un laps de temps très court.. Bien que je me battrais encore et encore pour vivre plus longtemps juste pour pouvoir la regarder dans les yeux encore un peu plus longtemps.. Lui tenir la main encore un peu plus longtemps.. L'aimer encore plus longtemps.. Même si j'emporterai certainement mon coeur avec moi dans ma tombe, et donc, j'cesserai jamais d'aimer. J'voudrais tellement .. Tellement. Mais pour moi, c'est trop tard. Meilleur chance la prochaine fois, comme ils le disent, sur les billets de loto perdant. Car oui, depuis ma naissance, j'ai su donner quelques qualificatifs justes à la vie. Sale, bitch, et si on combine, ça fait sale bitch. La vie c'comme la loto, t'achètes des billets en espérant pouvoir gagner et être heureux, et puis en voyant que c'est impossible, tu finis par lâcher prise et par décider de faire avec l'argent que tu as déjà pour survivre.. Et t'en profites pour rêver à ceux qui ont gagné en te disant que la vie n'est qu'une .. Sale bitch.

« Vraiment, tu trouves que je le suis ? C'est gentil. » J'avais un peu de mal à répondre, en fait. J'étais carrément .. Très timide. C'est qu'elle était trop belle, voilà. Je souriais timidement en attendant de trouver un truc à dire très rapidement, mais elle enchaina.. Heureusement pour moi, puisque mon petit cerveau cherchait en vain. « Hum... tu fais de la musique aussi ? Tu dois t'y connaitre pour pouvoir juger comme cela, je me trompe ? » Le genre de question qui enchainait de la conversation, j'adorais. « Eum, ouais.. Ouais. La musique, c'est un peu ma vie, tu vois.. Ça m'arrive de jouer dans les bars aussi.. Et.. Tu sais, pas besoin de s'y connaitre en musique pour voir que t'es vraiment douée.. » Les gens étaient bruyants autour de nous et j'dois avouer que là, j'en avais un peu marre. Ce qui était bien là-dedans, c'est que je pouvais l'inviter à sortir avec une belle excuse. « Dit.. T'as envie de sortir d'ici.. ? Si tu veux.. Je t'amène manger un truc.. » Toujours aussi maladroit. Grayson, donne moi ton talent. Je regardais ailleurs, parce que j'étais vraiment trop gêné pour la regarder dans les yeux. C'est stupide, je sais.. Mais c'pas de ma faute si elle m'intimidait autant.. D'habitude, j'étais 'meilleur' que ça pour parler aux dames.. J'étais nul, certes, mais meilleur que ça.

Depuis que j'ai commencé à jouer de la musique dans différent bar j'ai eu l'occasion de rencontrer pleins de monde. Des gens qui comme moi sont chanteurs ou musiciens ou tout simplement des fêtards qui aiment bien sortir et boire un verre au bar. Si je ne jouais pas de la musique je ne viendrai quasiment jamais dans un tel endroit, je ne bois pas alors la question ne se pose pas et puis je sors peu avec mes amis je suis un peu une solitaire alors alors au fond la musique représente beaucoup pour moi, même si elle m'isole pendant plusieurs soirées elle m'apporte aussi des amis géniaux que je ne rencontrerai pas forcément en temps normale. Je n'ai jamais eu de mauvaises rencontres tous sont devenus des amis que j'apprécie bien et que je vois encore de temps en temps. J'espère que le jeune homme qui est venu me parler rester aussi un ami plus tard, je pense que c'est un gars sympathique bien que ce soir j'ai l'impression qu'il n'est pas au mieux de sa forme. Triste ? En colère ? J'avais un peu de peine à le dire pour un inconnu que je viens à peine de rencontrer et dans le font ça ne me regarde pas.

Il semblait plutôt timide mais décidé à me parler tout même, je trouvais ça mignon de la part d'un garçon, disons que tous les gars ne feraient pas la même tentative d'approche que lui. Je suis plutôt habitué au gros lourd qui commence par te demander si tu vieux bien le rejoindre dans son lit, rien de plus tue-l'amour que ça. Il répondit affirmatif à ma question, je souris en me disant "encore un musicien" combien sommes-nous dans cette ville, des milliers ?! En temps normal j'aurai décliné une telle invitation d'un inconnu par crainte de tomber dans un truc pas très catholique mais quelque chose me disait que je ne risquai rien avec lui, peut-être à son air gêné quand il m'invita et puis je n'avais rien d'autre à faire de toute manière. Sylvester ne doit sûrement pas être à la maison alors autant profiter du reste de la soirée. Je lui souris amicalement « Avec plaisir cet endroit commence un peu à m'agacer. ». Nous sortîmes donc et partîmes en direction d'un restaurant. Je ne savais pas bien quoi lui raconter, je n'étais pas très habitué à rencontrer du monde comme ça, comme je l'ai déjà dit je suis une solitaire moi. Puis je me dis que la moindre des politesses était au moins de se présenter. « Au faite, je m'appelle Andy... et toi ? ». En réalité j'avais pleins de question pour lui j'avais vraiment envie de le connaître de savoir ce qu'il faisait dans sa vie, s'il il travaille ou aux études, qu'est-ce qu'il joue comme instrument ou si il chante, fait-il parti d'un groupe ? Pleins de choses banales du genre. Est-ce si mauvais d'être curieuse ?

J'avais beau être un Langlois, moi et mon frère était deux personnes bien différentes. J'adorais mon frère et je l'admirais plus que tout, à vrai dire. J'aurais aimé ne pas être aussi timide que lui avec les demoiselles. Pour lui, tout ça semblait si simple. C'est certain qu'en travaillant dans un bar, tout ça était encore plus simple, mais quelque chose me disait que son emploi n'y était pour rien. De mon côté, j'avais toujours eu énormément de mal avec les filles. Les seules 'copines' que j'avais eu ces derniers-temps (je ne sais même pas si l'on peut appeler ça comme ça) avaient fini par me laisser sous prétexte que je ne passais pas assez de temps avec elles. Je me donnais beaucoup dans mes études et dans mon job d'étudiant, et j'avoue que je prêtais souvent plus d'attention aux sorties avec des potes qu'avec mes copines. Et pourtant, .. Et pourtant, je n'attendais que ça, pouvoir 'aimer' davantage. Faut croire que ça me faisait peur et que ça m'empêchait d'avancer. La maladie, et tout .. L'annoncer à mon frère avait été quelque chose d'absolument terrible.. Je ne voulais pas revivre ça une seconde fois. Je ne voulais pas devoir me séparer d'elle un jour pas si lointain que ça, même si tout humain parvient à sa mort un jour ou l'autre. Bref.. Mon frère ne cessait de me répéter que je devais tenter d'être heureux et que je ne devais pas me priver, mais je refusais de l'écouter. De toute manière.. En tout cas.

J'avais dû rassembler tout mon courage pour lui demander de sortir d'ici et d'aller manger un truc. Rien de très difficile pour certains garçons, mais pour moi, c'était tout le contraire. « Avec plaisir cet endroit commence un peu à m'agacer. » Les bars n'étaient jamais très agréables après quelques heures passées à l'intérieur. Les gens commençaient à être excessivement saouls, et bon.. Ça ne m’enchantait pas plus que ça et elle non plus, à ce qu'il paraissait. Je l'entraînais à l'extérieur, où nous allions enfin pouvoir parler normalement sans avoir besoin de parler plus fort. Je ne savais pas trop où allais-je bien pouvoir l'amener, mais j'allais décider ça sur le chemin.. Pour l'instant, ça allait faire du bien de marcher à l'air frais. « Au faite, je m'appelle Andy... et toi ? » Je souriais. C'était le moment où je me posais la question de .. De si j'allais tout simplement dire 'Yann' ou 'Yannie'. Dans ma tête, 'Yannie', ça ne faisait pas homme, vous voyez? Encore un complexe, quoi. Je ne comprend pas pourquoi mes parents ont décidé d'ajouter ces deux foutus lettres à mon prénom. Yann aurait été suffisant, non? Ils sont .. Weird, c'est tout. « Enchanté.. Humm .. Yannie. Un prénom de .. Fille, mais .. Pour mec aussi, apparemment. Mes parents en ont décidé ainsi. » Je ris, pour tenter de cacher mon petit malaise. « Sinon.. Tu viens d'ici? » La question nulle, pathétique, digne de .. Digne de moi. Hahah.