Je suis née le treize octobre mille neuf cents quatre-vingt-six, dans la capitale du Cambodge. Ma mère se nommait Alejandra et était espagnole, mon père, Wei, cambodgien. Je ne les ai jamais vraiment connu, mais même si je ne le montre pas j'aurai aimé passer plus de temps avec eux. Ce n'est pas qu'ils travaillaient beaucoup, mais je restai en permanence dans ma chambre, refusant qu'on vienne me "déranger". Petite, j'adorais m'inventer des histoires et jouer avec mes peluches kawaii. Je restais dans ma bulle, et mes parents s'inquiétaient de ne voir personne à la maison. Ils m'ont envoyer au psy à mes huit ans, mais à part lui sourire comme une débile je ne donnai pas grande utilité à l'argent dépensé par mes parents. J'entrai donc au collège, et commença à aller vers les autres, lentement, mais surement. Enfin, c'est vrai que c'est surtout les autres qui allaient vers moi. Ma meilleure amie, Louane, venait de Paris. Un soir, on est allées en week end toutes les deux sur la plage, et on a passé la nuit dehors. On avait pas un sous, on s'en enfilé les paquets de croco et de chocolat aux noisettes en regardant les étoiles. Elle était passionnée par l'astronomie, et m'a rendue fan à mon tour. On n'avait pas dormi de la nuit, ayant réussi à se faire passer pour majeures et à entrer dans un club privé. Bon, d'accord, j'avoue, on avait peut être un peu exagéré sur la vodka. Bref, le lendemain on s'est retrouvées au commissariat, nos parents juste devant la porte du bureau ou on nous avait laissée pendant la matinée. Mes parents étaient plus choqués qu'autre chose. Leur petite fille avait grandi loin de leur regard, devenue une adolescente de quatorze ans. Ils avaient encore de moi l'image de la fan de peluches kawaii, et maintenant ils découvrent que j'ai consommé une grande quantité d'alcool. Au fond de moi, je m'en voulais. Après, je n'avais plus le droit de voir Louane. D'après eux c'est de sa faute, à elle, et seulement elle. Quelques mois plus tard, j'appris qu'elle avait déménagé à Paris. Qu'elle était retournée à la ville de son enfance. Même si je ne savais pas grand chose de cette ville, je voulais y étudier. Retrouver ma meilleure amie. Ce que je fis. A mes dix-huit ans, je commençai mes études dans la capitale de la France. Entre temps, j'avais appris le français dans les livres. Un mois après mon arrivée, je retrouvai Louane. Mais trois ans plus tard, je me retrouvai à son enterrement. Elle avait fait une overdose. Jamais je ne pourrai oublier les derniers mots qu'elles m'a dit: "Crois en la vie et en tes rêves, Ilona. Le destin peut être terrible, tout comme il peut être incroyable". Je suivais donc son conseil, et passais mon temps libres dans mes livres. Jusqu'à ce que je me rende compte que passer sa vie dans les livres est une perte de temps. Je commençai à sortir un peu, une fois par mois, puis une fois par semaine. Dans ce monde de dépendances, je refusais de toucher à la drogue. Elle a tuée ma meilleure amie, hors de question qu'elle fasse de même avec moi. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire...