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 juliannah Ҩ un ami, c'est comme un gâteau au chocolat.

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MessageSujet: juliannah Ҩ un ami, c'est comme un gâteau au chocolat.   juliannah Ҩ un ami, c'est comme un gâteau au chocolat. EmptyDim 5 Fév - 3:34


❝ un ami, c'est comme un gâteau au chocolat : dur au cœur tendre ❞
















Hannah se relevait toujours. La fatigue, les tournées, elle encaissait. Les détracteurs et leurs attaques, elle les ignorait sais mal. Les disputes avec Léo, elle supportait. C’était un fait, elle finissait toujours par passer outre les difficultés plus ou moins rapidement. Elle avançait, sans, la plupart du temps, se préoccuper des autres, qu’ils cherchent ou non à lui faire du mal. C’était égoïste, quelque part mais ça lui permettait de se protéger. Elle n’était plus la gamine naïve que certains avaient pu connaître, fût un temps. Hannah avait appris que les autres, même ses amis, mêmes ses proches, étaient capables de l’atteindre, fût-ce consciemment ou non. Et généralement, elle parvenait toujours à s’en détacher. Des déceptions, elle en avait connu et ces derniers mois, elle en avait tout simplement assez Toutefois, elle aurait fini par retrouver le sourire.. si cette enflure de Gabriel n’était pas passé par là. Fallait-il vraiment qu’elle sache que c’était peine perdue pour ne pas faire usage de violence. Le mépris de ce crétin à son égard lui donnait des envies de meurtres. Ce qui la mettait hors d’elle, c’était cet air sûr de soi qu’il prenait en lui assurant qu’elle ne pourrait pas se passer de lui bien longtemps. Le pire ? Ce connard avait raison. Il ne se passait pas une semaine avant qu’elle ne revienne en courant et qu’elle écarte les cuisses et ce, après avoir juré ― et parfois craché, sur ses chaussures d’ailleurs, chose qui le rendait particulièrement hargneux ― que jamais, ô grand jamais elle ne recoucherait avec lui. En vérité, Hannah était devenue faible avec les hommes depuis que l’un d’entre eux, un type bien pourtant, l’avait quittée pour.. un autre homme. L’homosexualité, elle pouvait gérer. Après tout, Léo, son frère jumeau, préférait les garçons. Cependant, cette rupture et la découverte des préférences de son ex avaient porté un sacré coup à son égo. Elle avait très vite repris le chemin des studios et avait travaillé comme une folle pour éviter de penser, pour oublier de penser. C’était plus simple, plus facile de ne pas s’interroger, de pas se remettre en question, de ne pas se dire qu’elle possédait peut-être une part de responsabilité dans cette rupture. Jamais, au cours des mois qui avaient suivi, elle n’avait cessé de sourire, de rire. En fait, Hannah n’avait jamais paru plus heureuse. Elle était beaucoup sortie, avait joué les bouts-en-train partout où elle était passée. Les hommes, eux aussi, avaient défilé, à son bras comme dans son lit. Et pourtant, malgré le succès, malgré la tournée, malgré les soirées, la reconnaissance de ses pairs, l’entrain et l’envie, sincère par ailleurs, d’avancer, elle avait tout de même fini par toucher le fond. Cela, elle l’avait réalisé récemment, en découvrant qu’il était impossible qu’elle occulte complètement Cassandre de sa vie. Ce n’était pourtant pas faute d’y avoir cru, même après l’avoir revu. L’espace de quelques mois, elle avait cru pouvoir effacé ce chagrin teinté de colère, la frustration générée par cette rupture qu’il était essentiel de ressentir pour faire le deuil de cette histoire et ces questions qui la déstabilisaient : n’était-elle pas assez bien, pas assez jolie ? qu’avait-elle mal fait ou raté pour qu’il lui échappe ? avait-il été au moins heureux avec elle ? qu’aurait-elle pu faire pour le garder ? comme autant d’interrogations dont elle ne parvenait à se débarrasser. Elle avait été à deux doigts d’y arriver pourtant ! Puis on lui avait dit pour Cassandre et Aaron. Son apparente confiance en elle avait volé en éclat et se réfugier dans les bras de Gabriel n’arrangeait rien. Il ne l’aimait pas, il le lui avait dit et répété. Il l’avait aussi prévenue de ne rien attendre, de ne rien demander. C’était là tout le problème. Hannah avait besoin de tendresse, de douceur. Ce qui, dans un premier temps, il lui donnait avant de tout reprendre avec une remarque méprisante et cynique. Pourtant, ce n’était pas ce qui effrayait le plus la jeune femme. Ce qui lui donnait froid dans le dos, c’était de se rendre compte à quel point elle se sentait misérable, idiote lorsque ses mains cessaient de caresser sa peau, lorsqu’il cessait d’éteindre ses hanches, lorsque sa bouche quittait la sienne pour lui cracher des mots durs au visage, et de comprendre, qu’au final, elle aimait ça, qu’elle en avait besoin, un foutu besoin, physique, profond. Elle sortait peut-être de chez lui plus mal que jamais. Mais quand il la touchait, quand il l’embrassait, elle avait l’impression d’être quelqu’un, d’être tout pour une autre personne, de ne plus être insignifiante, de compter, physiquement et mentalement, d’appartenir enfin à un homme pour lequel elle ressentait quelque chose. Hannah ignorait la nature de ce sentiment. De l’amour ? Non. Peut-être. Un peu. Mais de la rage, de la hargne, de la rancœur, de la colère, oui, c’était certain. Elle avait envie de sauter au cou de Gabriel. Pour le mordre ou l’embrasser. Elle en était réduite à courir après un plaisir bref, fugace pour exister. C’était pathétique.

Ce soir-là était un soir comme les autres. Un soir qu’elle commençait seule. Un soir où elle échouait lamentablement chez Gabriel. Un soir où elle finissait par être mal. Encore. Ah, il était loin le temps où, fière et exubérante, elle criait à qui voulait l’entendre qu’elle était libre et forte, qu’elle n’avait honte de rien, que rien ne pouvait l’atteindre. Qu’elle avait pu être conne, lorsqu’elle avait seize ans ! C’était à se demander comment, à l’époque, les autres avaient pu la trouver digne d’intérêt. Dix ans s’étaient écoulés, dix longues années. Rien n’était plus comme avant, plus rien. Que lui restait-il, de son adolescence ? Une guitare un peu cabossée, abandonnée dans un coin ? Des visages, des corps, des sourires immortalisés sur papier glacé ? Des vieux tee-shirts, empruntés aux uns et autres, jamais rendus ? Un journal intime, un sac, une vieille boîte d’allumettes vide sur laquelle une main qui se voulait rebelle et romantique avait griffonné quelques mots ? Il ne restait rien. La plupart de ses amis de l’époque s’était éloignée, progressivement. Elle n’avait pas réussi à garder le contact avec tous. C’était trop compliqué, trop long, trop ennuyeux. Seuls quelques-uns étaient restés, comme Julian. Et c’était presque un miracle, après tout ce qu’elle avait pu lui dire. Un miracle qu’il soit toujours là, un miracle qu’il s’intéresse toujours à elle, un miracle qu’il ne l’ait pas envoyé paître, une bonne fois pour toute. Il aurait dû. Si il l’avait fait, elle n’aurait pas jugé bon de venir se réfugier devant sa porte, à trois heures du matin. Où pouvait-elle aller ? Chez elle ? Non, il y avait Léo. Il aurait remarqué ses yeux rouges, son maquillage étalé, son air stupidement triste. Elle ne pouvait, elle ne voulait pas lui parler de ses problèmes. Il en avait déjà une vague idée et il s’inquiétait assez. Il ne pouvait pas l’aider, de toute manière. Alors pourquoi Julian ? A chaque fois qu’ils traînaient ensemble, ici ou là, ils finissaient toujours par s’engueuler, plus ou moins violemment. Pourtant, le courant passait. Il la comprenait, il la connaissait. Hannah avait cessé de compter les années. Il était son ami. Et c’était vers lui qu’elle avait décidé de se tourner. Il saurait trouver la façon, même sans mot, de la réconforter, elle en était convaincue.

Gabriel l’avait regardée, presque étonné. « Qu’est-ce que tu fous encore là ? avait-il demandé avant d’ajouter : tire-toi » Elle s’était tirée. Sans un mot, sans un regard, sans même essayer de parlementer, de dire qu’elle n’en avait pas envie. Elle s’était tirée. Lui était revenue, alors, une phrase entendue au cours de son enfance, dans la bouche d’un personnage de dessin animé : « qu’importe que le vent hurle, la montagne jamais ne ploie devant lui » Elle n’était plus cette montagne. Elle n’était rien d’autre que la feuille qui se détache quand vient la première bise, le premier brin d’air automnal. Ses pas l’avaient guidé, presque instinctivement, jusqu’à chez Julian. Elle avait besoin de le voir, de l’écouter. Besoin de se rappeler un peu celle qu’elle était, avant. Avant que tout ne change, avant que tout n’avance, avant qu’elle ne flanche. C’était pour ça, juste pour ça, qu’elle se trouvait là, coiffée comme un as de pique, l’air complètement paumée, sur le pas de sa porte, à trois heures du matin. Inspirant profondément, elle baissa la tête, sans avoir encore frappé. Il n’aimait pas qu’on sonne, Hannah s’en souvenait. Un bref sourire passa sur son visage. Que lui dirait-elle ? Salut, je passais dans le coin, alors j’me suis dit que je pourrais passer ou alors, hé, ça fait longtemps que je ne t’avais pas réveillé en pleine nuit pour papoter, alors voilà, c’est fait ? Très intelligent. Peu importait, à vrai dire. Elle pourrait dire n’importe quoi, elle pourrait tenter d’embellir la réalité, elle pourrait essayer de mentir, il n’aurait qu’à la regarder pour comprendre. Julian comprenait toujours tout. C’était agaçant, généralement. Et, parfois, ça se révélait être incroyablement utile. Hannah était consciente qu’actuellement, les mots pour décrire ce qu’elle ressentait ne pouvaient pas franchir sa bouche. Ca n’était pas possible. C’était trop difficile, trop honteux à dire. Elle ferma les yeux, levant la main. Sa main effleura le panneau de la porte avant de s’y heurter sèchement trois fois. Son cœur battait la chamade. Sa gorge s’était serrée. On se détend Hannah. Tu ne t’apprêtes pas à confesser un crime. Pas vraiment. Pourtant, lorsque la porte s’ouvrit, elle fut incapable de lever les yeux, incapable de garder la tête haute. On lui avait appris à être forte, à avoir du caractère et des convictions. Aujourd’hui, à presque vingt-six ans, elle jetait tout ça aux oubliettes pour une stupide rupture. Quelle conne. Les larmes lui étaient montées aux yeux, presque trop facilement. Comme si elles attendaient ce moment précis pour se manifester. « Je.. je suis désolée, parvint-elle à articuler, je t’ai réveillé ? » Ce n’était pas vraiment une question, pas vraiment une affirmation non plus. Comme des mots, lâchés en l’air, pour rien.
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MessageSujet: Re: juliannah Ҩ un ami, c'est comme un gâteau au chocolat.   juliannah Ҩ un ami, c'est comme un gâteau au chocolat. EmptyJeu 9 Fév - 13:29



Il y avait peu de chose à savoir sur Julian, sinon cette tendance masochiste à ne jamais réussir à se contenter de ce qu'il possédait. Non, il n'y avait pas grand-chose à connaître sur ce jeune antiquaire qui, malgré les déboires et malgré les épreuves, avait toujours réussi à s'en sortir avec plus ou moins d'élégance et d'honneur. Julian était un garçon responsable qui, malgré les apparences, avait toujours réussi à tirer son épingle du jeu. Dépendant, cependant, de l'amour qu'il portait à Cheshire depuis des années, il avait suivi ce dernier dans chacune des extrémités que l'on pouvait côtoyer, ici, à Paris. Drogue, alcool, fumette, il avait tout testé, il avait toujours tout apprécié. Cheshire avait été, pendant plus de vingt ans, cette seconde partie de lui qui l'incitait bien souvent à se comporter en adolescent perturbé qu'en adulte responsable. Propriétaire d'un monde onirique qui lui était propre, Ches' avait longtemps été la seule personne qu'il avait autorisée à pénétrer dans cette sphère qu'il jugeait toujours comme lui étant privée et réservée. Un monde dans lequel ne régnait rien d'autre que l'idéalisme propre d'une terre ou l'harmonie et la tolérance était maîtres mots. Un monde onirique, un monde incroyable, son monde ! Pendant longtemps, c'était avec des œillères qu'il avait évolué, ne se contentant de vivre qu'à travers ses idéaux et à travers les yeux de Ches' ! Ils avaient formé un tout, bien trop longtemps. C'était ce tout qui petit à petit avait réduit Julian à un rien, un presque rien. Et aujourd'hui, il commençait tout juste à voir les choses de manière différente ! Il y avait peu de chose à savoir sur Julian, sinon qu'il n'avait jamais vécu que dans l'ombre de cet homme. Qu'il avait sacrifié vingt ans de sa propre existence à la poursuite d'un amour qui n'avait jamais été exprimé et pourtant, toujours réciproque. Et puis, dernièrement, Julian avait changé, Julian avait grandi. Aussi bizarre que cela pouvait lui paraître, il avait récemment quitté ce monde dans lequel il se réfugiait pour enfin faire face à la réalité. Et là, il s'était pris une claque magistrale, si forte que son corps tout entier avait subi ce choc violent. Il avait vacillé, il était tombé. Dans un élan de désespoir, il avait provoqué la mort, il avait cherché la mort ! En Jéricho, il avait placé ce dernier espoir de voir sa douleur s'atténuer et s'effacer, en affrontant Jéricho, il avait espéré en finir une fois pour toute avec ce chaos qui avait à présent emprise totale sur tout son corps et son cœur. Sa vie n'avait plus de sens. Cheshire ne le regardait pas et Andrea était dans le coma. Julian sentait son cœur se serrer dans sa poitrine au fur et à mesure que les journées se succédaient, rendant à son existence un goût amer qui le laissait con, complètement con. Il était devenu spectateur de sa propre vie depuis trop longtemps, se contentant de satisfaire son quotidien en effectuant des tâches bénignes et insensées. Métro, boulot, dodo ! Il avait espéré qu'en jouant la carte de la routine, il parviendrait à effacer les voix qui le sonnaient, qui le rendaient dingue. Il espérait qu'en optant pour le quotidien le plus simple possible, il parviendrait à oublier cette douleur qui brûlait son cœur, jour après jour.

Et puis, tout avait pris une direction différente sans même qu'il ne l'ait vraiment calculé. Un beau soir, il avait provoqué son pire ennemi pour un combat mortel, sachant qu'il n'en sortirait pas vivant. Au fond, c'était ce qu'il souhaitait, en finir. Il avait cherché la fin sans même plus se soucier de ce qu'il avait un jour commencé à faire. Cheshire, Ella, Lumen, Hannah, tous ces prénoms qui un jour avaient formé un cercle, des amitiés solides, parfois bancales, mais des personnes sur qui, un moment où à un autre, il avait pu compter, tous ces prénoms qui à présent n'avaient plus aucun sens. La mort, il l'avait provoquée, et malheureusement, il l'avait vaincue. Lui qui espérait tant que Jéricho presse la détente qui le conduirait directement au repos de l'âme s'était vu sauvé par celui qui, à plusieurs reprises, l'avait déjà secouru. Un épisode pareil, ça laisse des séquelles, ça laisse des marques. Un tel évènement, ça change un homme ! et rapidement, tout s'était bousculé et tout s'était transformé. Le choix ne lui était plus possible puisqu'aujourd'hui, il était vivant et qu'il avait même le droit de l'être plus encore. Les évènements qui succédèrent à cette nuit furent tous assez troublants, perturbants à bien des égards et éprouvants, certes, mais tous l'avaient conduit exactement là où il se trouvait aujourd'hui : auprès de Jéricho. Sa vie n'avait jamais été une suite logique de choix et de décision, Julian était un être sans morale qui se contentait de construire ce qu'il fallait là où il le fallait. Il ne se posait jamais de questions, il préférait subir plutôt que de détruire et il devait bien avouer que si son ressentiment envers Jéricho l'avait souvent amené à dire des choses qu'aujourd'hui il regrettait, il avait énormément changé depuis son "accident". Jéricho n'était pas la cause de tant de bouleversement, pas uniquement. Il y avait eu les déclarations de Cheshire, ses propres sentiments à l'égard d'Aaron ou encore la présence d'Ella, de moins en moins fréquente. C'était un tout qui avait fait que, brusquement, l'existence de Julian était devenue plus légère, plus facile. Et puis, petit à petit, il avait appris à refuser certaines choses et à se contenter de certaines autres. Si sa relation avec Jéricho pouvait paraître bizarre à bien des aspects, elle était pour lui tout ce qui se faisait de plus naturel. Ils s'appréciaient, ils avaient couché ensemble et, doucement, ils avaient développé une certaine attirance qui, aujourd'hui, s'était mue en affection réelle et sincère. Quand bien même les sentiments qu'éprouvait Julian à l'encontre de Jéricho n'étaient pas aussi forts, puissants que ceux qu'il avait toujours éprouvé pour Cheshire, il devait admettre qu'avoir son ancien rival, ennemi, le rendait étrangement heureux et posé. C'était un nouveau chapitre, il était bien décidé à utiliser sa plus belle plume pour l'écrire et si pour ça il lui fallait perdre certaines personnes, il était prêt à ce sacrifice. Il avait trop longtemps vécu dans l'ombre des autres pour savoir qu'il était enfin venu le temps de l'égoïsme poussé et justifié. Depuis sa sortie de l'hôpital, il était avec Jéricho et menait avec lui une liaison plutôt chaotique mais super romantique (pour la rime). Une idylle en dents de scie qui, bien souvent, le faisait plus enrager que plaisir mais qui, au final, le rendrait incroyablement heureux, surtout en ce moment. Doucement, il reconstruisait son existence, doucement, il redessinait son chemin et recréait ses relations, ses amis. Parmi ceux qu'il connaissait avait, il n'était resté que les plus importants… Aaron, Hannah ! Des gens sur qui il avait toujours su pouvoir compter quand bien même parfois leur relation pouvait paraître hargneuse et compliquée.

Hannah ! Une relation plutôt marginale, plutôt extraordinaire même. Ils ne s'entendaient pas sur beaucoup de chose, sinon sur le fait qu'ils étaient aujourd'hui aussi indispensables l'un que l'autre. Ils s'aimaient profondément, une amitié sincère, une amitié réelle. Hannah était la petite sœur qu'il n'avait jamais eue et même si jamais il n'oserait l'admettre, il savait qu'elle était un élément essentiel de sa triste existence. C'était sur elle qu'il se reposait souvent… et depuis son séjour à l'hôpital, il avait réalisé qu'il était peut-être temps pour lui d'arrêter d'être aussi rancunier et aussi satyrique. Après tout, Hannah était une femme qu'il appréciait beaucoup et il était peut être venu le temps de le lui prouver. Même si, d'après lui, c'était déjà chose faite. Cette nuit là, il dormait, paisiblement. A dire vrai, il était tranquillement installé dans un de ses rêves dont personne ne se souvient le lendemain lorsque brusquement, il entendit frapper. Pensant qu'il s'agissait de son rêve, Julian ne se réveilla pas tout de suite. Trois coups, à nouveau, de marteaux, contre sa tête… Putain ! Une injure, un réveil forcé et Julian était de mauvais poil. Se dirigeant tout droit vers la porte d'entrée, sans prendre la peine d'enfiler quelque chose de décent, il ouvrit la porte et fut surpris de voir Hannah, plantée là, devant chez lui. L'esprit dans les vapes, il laissa le silence s'imposer quelques instants et puis lui répondit en souriant, grattant l'arrière de son crâne. Ne t'inquiète pas… Entre ! Julian n'était pas dupe et savait très bien qu'on ne frappait pas à la porte de quelqu'un aussi tard dans la soirée (ou tôt dans la matinée) pour lui réclamer cent grammes de sucre. C'était tout naturellement qu'il était prêt à accueillir la jeune Hannah chez lui si tel était son désir ! Et puis, elle semblait avoir envie de parler… Alors il referma la porte derrière eux. Va t'installer au salon, je t'apporte un thé. Lui dit-il, encore à peine éveillé mais bien conscient. Ce soir, il était enfin capable de prouver à Hannah qu'il n'était pas juste une connaissance, mais bien quelqu'un sur qui elle pouvait se reposer lorsqu'elle en aurait besoin.
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MessageSujet: Re: juliannah Ҩ un ami, c'est comme un gâteau au chocolat.   juliannah Ҩ un ami, c'est comme un gâteau au chocolat. EmptyMer 7 Mar - 9:21


❝ un ami, c'est comme un gâteau au chocolat : dur au cœur tendre ❞
















Une boule s'était formée dans sa gorge, à l'idée qu'il puisse l'envoyer se faire voir. Ce n'était pas le genre de Julian mais Hannah n'était plus sûre de rien. Elle allait avoir vingt-six ans. Vingt-six ans. Et elle agissait comme une idiote, comme une gamine stupidement aveuglée par ses sentiments. Est-ce qu'elle l'aimait ? C'était de Gabriel dont il était question, bordel. Elle ne pouvait décemment pas être amoureuse de lui. Plutôt crever. Le cœur n'entrait pas en jeu. Ça n'avait rien à voir, absolument rien à voir. Alors pourquoi se sentait-elle aussi mal, hein ? Pourquoi avait-elle l'impression, chaque fois qu'il lui envoyait une pique, chaque fois qu'il la traitait comme l'une des connes qu'il avait l'habitude de fréquenter, de n'être qu'une merde, de n'être que rien ? Ce n'était pourtant pas dans ses habitudes, de se laisser faire, de se laisser marcher sur les pieds sans réagir. Hannah se vexait peut-être difficilement mais elle avait toujours refusé de se soumettre à qui que ce soit.

Les larmes avaient franchi la barrière de ses cils ; aussi garda-t-elle la tête baissée devant son ami. « Merci » parvint-elle à murmurer lorsque Julian s'effaça pour la laisser entrer. Non, décidément, ce n'était pas son genre de la laisser sur la touche lorsqu'elle avait besoin de lui. Leur relation n'était peut-être pas au beau fixe trois cent soixante-cinq jours par an, il leur arrivait peut-être de se disputer violemment, elle n'était peut-être pas la plus conciliante des filles avec lui, mais jamais il ne la laissait tomber. Jamais.

Le cœur battant à lui rompre la cage thoracique, elle gagna le salon comme Julian le lui avait demandé. Cet appartement, elle avait l'impression de le connaître par cœur. Elle s'y était toujours sentie bien. Mais ce soir ou, plutôt, cette nuit, elle avait simplement la sensation que les murs se resserraient sur elle. Hannah n'avait qu'une envie : se rouler en boule et fermer les yeux, pour oublier, pour se faire toute petite et ne plus prêter attention à ce qui se déroulait autour d'elle. Avec un sanglot à mi-chemin entre l'éclat de rire hystérique et le grognement, elle se laissa tomber sur le canapé. Se débarrassa de ses escarpins. Largua son sac sur le sol. Remonta ses jambes contre sa poitrine. Une petite fille, elle était toujours une petite fille. Une gamine qui avait perdu le contrôle de sa vie. Elle inspira profondément, contrôlant mal le frisson qui la secoua. Quelle merde. « Je suis désolée » murmura-t-elle en entendant Julian s'approcher. Elle ne le voyait même pas, elle avait fermé les yeux. Fermer les yeux pour arrêter de faire semblant. Comme si elle pouvait faire face. Celle qu'elle était avant était capable de gérer. La fille à l'aise, la fille souriante, exubérante. Celle qui assumait. Mais voilà, elle avait vingt-six ans et elle n'assumait plus. Elle ne voulait plus endosser le rôle de la nana frivole que les scandales n'effrayaient pas. Elle ne pouvait plus être cette personne. Il était temps pour elle de mûrir et il lui semblait qu'on la cantonnait à ce personnage-là, à ces limites-là. Gabriel, Ambroise, même Logan. Elle était la nana qu'on sautait de temps en temps, la fille qui ne connaissait pas le concept des sentiments, la bonne copine à sauter quand on a envie puis qu'on jette ensuite parce que, franchement, lui être fidèle, ce serait pas vraiment envisageable. Et elle en avait marre. Vraiment marre. C'était assez. Elle n'était même plus capable de réagir avec fierté. Ça ne fonctionnait pas.

Hannah releva la tête, la posant sur le dossier du sofa. Elle eut un pauvre sourire. Avec sa paire de jeans usée, échevelée, démaquillée, le nez et les yeux rouges, elle avait sans doute l'air d'une adolescente. Elle regrettait cette époque. Lorsqu'elle n'était qu'une môme, lorsqu'elle n'avait d'autres objectifs dans la vie que s'éclater sans décevoir ses parents, tout était plus simple, plus clair. « Je suis paumée » lâcha-t-elle, tirant sur les manches de son tee-shirt pour recouvrir ses mains tremblantes et froides. Paumée, c'était le mot. Perdue. Désorientée. Dans le noir. Total. « Je savais pas où aller, avoua-t-elle ensuite piteusement. Si Léo m'avait vue comme ça, il aurait commencé à poser des questions et je.. je ne veux pas qu'il sache. Il ne faut pas qu'il sache » Pour une fois, son frère était heureux. C'était un euphémisme même. Elle avait l'impression de le voir nager en pleine extase chaque fois qu'elle posait les yeux sur lui. Et le pire, c'est qu'elle était jalouse de ce bonheur. Certes, oui, Hannah était heureuse pour son frère jumeau, comme chaque personne le serait pour quelqu'un qui lui est cher ― et Dieu seul savait combien Léo comptait à ses yeux, c'était son frère, presque sa moitié, un pan entier de son existence sur lequel elle ne pourrait jamais, ô grand jamais tiré un trait. Mais cette sérénité, cette euphorie qu'il affichait jour après jour, inconsciemment, sous son nez l'agaçait et la peinait, lui rappelant qu'elle n'y avait pas droit. Est-ce que cette jalousie faisait d'elle une mauvaise personne ? Probablement pas complètement. Mais elle se sentait coupable. En plus du reste. « Il a l'air si heureux, murmura-t-elle, presque pour elle-même, et je ne pense qu'à moi.. je l'envie tellement » confessa-t-elle d'une toute petite voix. Bizarrement, l'avouer, le confier à quelqu'un, quelqu'un comme Julian, quelqu'un qui la connaissait mieux que bon nombre de ses prétendus amis, lui faisait du bien. Un peu. C'était un premier pas.


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MessageSujet: Re: juliannah Ҩ un ami, c'est comme un gâteau au chocolat.   juliannah Ҩ un ami, c'est comme un gâteau au chocolat. EmptySam 5 Mai - 7:46

Jourboooon, le rp est-il encore d'actualité ? <3
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