Je soupirais en sortant du lit ce matin, il était encore bien trop tôt à mes yeux et je n’avais qu’une envie resté couché pendant de longues heures malheureusement mon infirmière n’était pas du tout de cet avis bien au contraire. Comme presque chaque jour elle me tira de lit sans ayant mangé bien sûr pour me piquer encore et encore vérifier que je n’étais pas sur le point de perdre la vie. J’étais épuisée par tout ça, j’avais parfois envie de ne pas ouvrir la porte et de faire ce dont j’avais envie sans avoir le besoin de me demander si je serais encore vivante à la fin de la journée. Et pourtant chaque matin je me levais avec l’envie de me battre sans cesse et de survivre. J’étais presque devenue une machine de guerre prête à surmonter toutes les épreuves sans peur et sans reproche. Quelques secondes après ma prise de sang quotidienne mon portable sonna, je décrochais avec le sourire en voyant le numéro de Pauline s’affichait. J’étais toujours heureuse de la voir et d’entendre sa voix, dans cette ville elle était sans aucun doute la personne la plus importante à mes yeux, j’étais au fond bien triste de devoir lui mentir et d’avoir choisi de lui mentir pendant deux ans surtout. En réalité c’était la peur qui me gagnait au fils des secondes, j’avais réellement peur que tout change entre nous et qu’au fils du temps la leucémie prône sur ma maladie comme cela avait été le cas avec tant de monde déjà même sans le vouloir. Je culpabilisais en entendant le son de sa voix mais comme toujours je n’exprimais rien du tout hormis ma joie de la voir dans la journée. J’avalais rapidement mes céréales devant la télévision me perdant pendant quelques secondes devant un bon vieux dessin animé comme je l’ai aimé. Une âme d’enfant sans aucun doute que je me refusais de perdre. Après avoir fait un tour dans la salle de bain, j’attachais rapidement mes cheveux avant de passer mes jambes maigrichonnes dans un jeans, j’enflais une paire de bottes noires et un pull ne souhaitant pas attrapé froid et passé le reste de ma semaine dans le fond de mon lit. J’avais rendez-vous avec elle dans l’un des endroits les plus glamour de Paris, les galeries me donnait toujours envie mais comment lui expliquer que je n’avais pas du tout les moyens de me payer ce genre de vêtements et que les trois quart de mon argent allait dans mes soins médicaux ou mes médocs en tout genre. Je pris un taxi pour me rendre à l’endroit prévu « Te connaissant cela ne m’étonne pas du tout » je ris doucement en sachant qu’elle était comme ça. Pauline et le shopping c’était presque une évidence, une grande histoire d’amour que j’avais parfois du mal à comprendre. Je passais ma main dans mes cheveux avant d’embrasser rapidement sa joue « Allons y » je lui souris en commençant à marcher mon sac à la main. Je tentais toujours de cacher mon petit corps maigre et blessé par les cicatrices sous des vêtements opaque, sombre ou épais pour être sûr que personne ne puisse deviner que derrière ce sourire ce caché un cancer. « On commence par quoi dis-moi ? » j’entrais à son compagnie dans le premier magasin tentant d’être plutôt à l’aise sur tout ça même si cela était loin d’être le cas. .

Les galeries Lafayette. Un endroit vraiment magique, où je prenais toujours énormément de plaisir. Le premier étage, celui des produits de beauté, était mon favori. J'aimais essayer tous les parfums, m'asperger de ces senteurs toutes plus délicieuses les unes que les autres. J'aimais aussi observer les nombreux touristes enthousiastes qui étaient émerveillés par la beauté de l'endroit. En cette période de Noël, un gigantesque sapin avait été inauguré. Des néons rouges placés sur ses branches formaient une guitare. Je pouvais rester des heures ici, à tout observer, le regard envieux. Je n'avais que rarement les moyens de m'acheter quelque chose mais le fait de poser mon regard sur ces produits me rendait vraiment heureuse. On me prenait pour une folle ? Je m'en contrefichais. J'aimais le shopping, et alors ? Bon nombre de femmes prennent du plaisir à ça, moi y compris. « Cette fois, c'est toi qui choisis ! » Je lui lançai un sourire radieux. J'étais toujours heureuse en sa présence. Elle était vraiment la personne la plus importante pour moi, celle avec qui je pouvais me lâcher. Ella était plus qu'une meilleure amie pour moi, c'était vraiment ma sœur de cœur. Je l'aimais plus que tout. C'était ce qu'affichait mon sourire. Elle me sourit à son tour, pourtant, je la trouvais ... pas normale. Ses traits semblaient fatigués. Ses yeux tombaient et je remarquai que ses pommettes n'étaient plus aussi généreuses qu'avant. Je fronçai les sourcils. « Ça va ? Tu as l'air fatiguée ... encore une insomnie ? »

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