Je me trouvais là depuis un bon bout de temps déjà, marchant sans me précipiter dans le parc du champ de mars, mon appareil photo reflex autour du cou, comme d'habitude. J'avais un peu froid, parce que je crois que je m'étais imaginée que Paris sera beaucoup plus chaude que Londres ; quelle débile ! J'étais sortie avec un jean slim 7/8 bleu délavé, un gros pull clair et des baskets blanches ... enfin quand je dis pull et basket, je parle bien évidemment pas des pull de grand-mère et des baskets de sport ¬¬ Bref, j'avais froid. Mais je continuais de marcher, mes longs cheveux blonds me réchauffant légèrement - ou tout du moins, réchauffait ma nuque. Enfin, je trouvais ce que je recherchais - non pas que je cherchais quelque chose en particulier, enfin, quoi que ce soit qui pu attirer mon attention - et m'accroupissais devant. C'était une pensée violette, isolée des autres. Je m'asseyais à même le sol, ignorant les coups d’œils mi-méprisant mi-surpris des passant, et commençait à ajuster mon objectif, l’appareil posé en équilibre sur mon genou droit. Hm, voilà, encore un mini petit tour et ... parfait. Clic. J'appuyais sur le déclencheur, et d'après le petit bruit que produisit mon appareil, j'avais pris ma photo. Je vérifiais, mais n'était pas satisfaite. S'ensuivit quelques autres clichés qui ne me satisfaisait toujours pas ; c'est vrai que j'avais tendance à être perfectionniste dans ce domaine-là. Alors je m'allongeais sur le sol, à la grande consternation de la petite sexy assise sur le banc à côté, et du petit garçon qui l'accompagnait, et qui me regardait avec curiosité. Je posais mon menton sur le chemin goudronné, plissait un oeil en regardant dans le viseur, et appuyait de nouveau sur le déclencheur. Mais avant que je n'ai pu prendre une seconde photos, quelqu'un se prit les pieds dans mes jambes, posées en travers du chemin.

( tqt, moi aussi c'est pourri. )
Je rêve ou cette personne ose en plus m'engueuler ? Bon, c'est vrai, je n'ai pas à mettre mes jambes en travers du chemin - ou quoi que ce soit d'ailleurs -, je ne suis pas toute seule, mais un peu de respect pour les artistes bordel ! Alors que je me retourne pour connaître l'identité de mon agresseur, les tibias endoloris, celui-ci me tend la main. Je le dévisage d'abord les yeux plissés car le soleil est dans son dos, tout en acceptant cette main tendue. Le temps que mon cerveau fasse tilt. dans ma tête, le garçon m'attire brutalement contre lui, et je me retrouve broyée dans son étreinte de bras mince. Mais ça y est je l'ai reconnu, et je lui entoure le cou de mes bras aussi, un grand sourire aux lèvres. « Josh, bordel ! » Ok, super réplique, mais qu'est-ce que je peux dire d'autre ? D'autant plus que je suis en train de mourir sous la pression de ses bras, mais pour rien au monde je ne voudrais m'en séparer ; il m'a tellement manqué ! Joshua, mon ami d'enfance, avec qui j'ai fait les quatre cent coups - ah c'est vrai que je commençais à m'ennuyer ces temps-ci, depuis qu'il s'était fait virer par ses parents. Mais quelle conne ! Il m'avait dit qu'il partait à Paris ! J'avais complétement oublié ! Je l'embrasse sur la joue, un baiser sincère - et sonore - et m'arrache de son étreinte, mimant d'être essouflée. « C'est bien la peine qu'on se retrouver pour me tuer, crétin ¬¬ » je souffle en lui jetant un regard noir, mais sans m'empêcher de rigoler en même temps. La petite sexy à ma droite nous regarde maintenant avec un petit sourire en coin, s'imaginant sans doute qu'on est ensemble - haha, mais n'importe qui voyant Josh saurait qu'il est gay ! Enfin, peut-être pas. Bref, on s'en fout. Je le dévisage en souriant, n'en croyant toujours pas mes yeux. J'ai tellement de choses à lui dire ! Il n'a pas changé, enfin si. Son look destroy est plus accentué que lorsqu'il vivait avec ses parents, et il a l'air crade, et crevé. Bon, crade, j'ai toujours douté de son hygiène, hinhinhin ¬¬ Mais il est toujours aussi mignon, d'autant plus que le soleil dans son dos l'auréole d'une aura lumineuse. Je ne peux me retenir, et j'élève mon appareil photo à la hauteur de mes yeux. Clic. Voilà, immortalisé sur mon appareil. « BG. » je commente, avec un haussement de sourcil ironique.

Je grimaçais en lui montrant les dents, comme un chien en colère - super métaphore, n'est-ce pas, que de se comparer à une chienne rageuse. « Va te faire. » je répond en lui offrant le plus beau doigt d'honneur - mon droit, en l’occurrence. En plus, il est orné d'une bague avec une feuille de cannabis en argent. Je finis par me redresser et bombe la poitrine en tirant la langue suite à sa réplique, puis époussette rapidement mes vêtements, où quelques cailloux sont restés accrochés. J’éteins mon appareil photo, et puis Joshua me pose la fameuse question ; " qu'est-ce tu fous à Paris ? " en se passant la main dans les cheveux. Mes yeux clairs s'attardent un moment sur son bras tatoué, détaillant les lignes entrelacés qui s'y trouvent, puis je me ressaisit. Alors, Sasha, qu'est-ce tu fais à Paris ? « Hm, sur un coup de tête, je me suis cassé de Londres avec Iyana. Tu t'souviens d'elle ? » J'en doutais, les deux trois fois où il avait dû la voir, c'était en soirée et il avait finit complétement déchiré - comme moi d'ailleurs. « Pff, j'me suis disputée avec ma mère à propos d'mes études, elle veut que je fasse médecine, comme Dad et elle, alors que je suis plus branché art t'sais. Elle m'a dit qu'elle me payerais rien, alors je lui ai dit que je me cassais, et me voilà, mon p'tit. » Je souris d'un air moqueur et ajoute ; « Il était temps que je vienne te surveiller, sale junkie. » En même temps, je ne suis pas la meilleure maman qui soit pour ce genre de trucs, et Josh le sait ; plus jeunes, mêmes enfants, nous étions toujours prêts à faire les 400 coups. Et j'avoue que ça m'a manqué, ça aussi. Depuis son départ, je me suis assagie - c'est clair que c'est pas avec Iyana que je vais partir en courant sans payer ma conso' ou taguer des murs de bâtiments importants.