(nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.}
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Sujet: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Sam 24 Déc - 2:25
I loveYou, I do
Trois semaines. Cela faisait à présent presque trois semaines que j’étais revenu sur Paris. Enfin. J’avais retrouvé mon pays, mes racines. Ma vie de français. Il m’avait fallu bien deux mois de dur labeur et d’acharnement pour faire entendre raison à ma femme et lui faire comprendre que je dépérissais à New York dans cette vie que je n’avais pas voulu. Fuir en Amérique ne m’avait pas aidé à oublier Melrose. Fuir en Amérique ne m’avait pas permis de reprendre pieds dans mon mariage foireux. Je m’en rendais compte aujourd’hui, je n’étais pas capable de me défaire de l’emprise de ma Lily-Rose. Je ne le pouvais tout simplement pas. J’avais pensé que tout recommencer de l’autre côté de l’océan allait me rendre ma liberté, mon cœur et mon âme. J’avais pensé que me construire une nouvelle vie là-bas était la solution à tous mes problèmes ici, en France. Mais ce ne fut pas le cas. Ma vie new-yorkaise ne m’apporta qu’un peu plus de douleur, de souvenirs amers et de ressentiments insupportables. J’avais cru étouffer entre tous ces buildings tous plus haut les uns que les autres ; j’avais pensé devenir fou à lier parmi mes collègues. Et j’ai fini par haïr cette ville ; et j’ai fini par détester tout ça. Alors, cependant qu’Andrea vivait heureuse jusqu’à l’euphorie, moi je m’enfonçais un peu plus dans ce gouffre sans fond. Je m’enlisais dans cette souffrance, ce sentiment de solitude et de vide qui me rongeait les tripes. Je m’étais plongé dans le travail puis l’alcool, j’avais même testé la drogue - de plus en plus souvent - mais rien n’avait fonctionné parce que je sentais cette honte poisseuse me coller à la peau chaque fois que mon regard se posait sur mes deux petites filles. Mes deux petits anges. Et je me dégoûtais de leur faire vivre ça - même si elles étaient inconscientes de ce mal qui me bouffait. Je ne me supportais plus d’être ainsi. Je voulais être un bon père ; je voulais être leur Super Héros, leur modèle. Et je n’étais capable de l’être qu’en France.
Là où je serai plus proche de Melrose.
Un soir, en rentrant du travail, j’avais pris ma femme à part et je lui avais tout avoué - presque tout. Ma fatigue, ma dépression, mon envie de retourner au pays. D’abord étonnée et sceptique, elle m’avait finalement cru lorsque je lui avais montré le reste d’un joint que j’avais sorti de ma poche de veste. Catastrophée, elle avait d’abord voulu me faire suivre par un thérapeute, un professionnel comme elle disait. Refusant catégoriquement d’aller voir quiconque, elle m’avait tourné le dos et refusé de me parler pendant plusieurs jours. Tout ne s’était arrangé que lorsque j’avais accepté de suivre une seule et unique séance. Croyant agir pour mon bien, elle m’avait laissé faire. Mais ça ne fonctionna pas. Et j’avais vu mon épouse s’inquiéter un peu plus. J’avais continué d’insister, ne lui demandant qu’une seule chose - revenir dans mon pays natal qui me manquait. L’annonce de sa nouvelle grossesse ne changea rien à mon état. Pourtant fou de joie à l’idée d’avoir un nouvel enfant dans notre famille, je n’avais pas changé d’avis. Je voulais rentrer chez moi. Je voulais que mon enfant puisse naître sur le sol qui m’avait vu voir le jour. Je n’avais pas cédé malgré Andrea qui désirait rester vivre en Amérique.
Je ne sus jamais réellement pour quelles raisons ma femme changea d’avis, pourquoi elle décidé de revenir sur Paris. Peut-être comprit-elle que je n’étais pas bien ; peut-être prit-elle conscience de mon mal-être. Elle m’avait toujours compris après tout et je ne voyais pas de raisons que ça ait changé depuis toutes ces années. C’était ce qui m’avait séduit chez elle, ce pourquoi je l’avais aimée si facilement. Mais j’avais été heureux qu’elle m’accorde ça. Pour la première fois depuis près de trois ans, j’avais senti ce poids sur mon cœur devenir tout à coup léger, presque invisible. J’avais finalement entrevu la lumière au bout du tunnel. Et nous avions déménagé, nos deux filles et nous. J’avais retrouvé mon pays, ma ville. Celle où j’avais connu Melrose, celle où je l’avais aimée. Où nous nous étions aimés. Parce qu’elle restait dans ma mémoire, elle restait là à hanter mes pensées - et parfois même mes rêves. Comment faire pour l’oublier ? Comment faire alors que je l’aimais toujours autant malgré le temps, malgré la séparation ? Malgré mon mariage. Parce qu’elle était la raison de mon retour dans la capitale française - je ne pouvais le nier.
C’était sans doute pour ça que je me retrouvais là, ce soir, devant la porte de son appartement. Celui où elle m’avait souvent invité. Avant. Je ne savais même pas si elle habitait toujours là. Je ne savais même pas si elle avait déménagé. Peut-être. Je n’avais pas même pensé à me renseigner avant de débarquer ici, à l’improviste. J’avais surtout agi sur un coup de tête. Je voulais la revoir. Au moins une fois. Au moins cinq secondes. Même si c’était tout ce qu’elle m’accordait et qu’elle me claquait ensuite la porte au nez. Je voulais seulement revoir son visage de poupée, ses cheveux blonds cendrés parce que j’avais trop peur de l’oublier. J’avais trop peur que son image ne s’efface de ma mémoire avec le temps. Et c’était insupportable de savoir qu’un jour, peut-être, je ne me souviendrai plus de la couleur de ses yeux, de la douceur de sa peau. De la chaleur de son corps. Alors je devais la voir. Il le fallait. Un peu nerveusement, je frappai à la porte du 7 rue des Arènes, priant pour que ce soit elle qui m’ouvre. Parce que je ne savais pas ce que je ferais si jamais c’était quelqu’un d’autre. Je ne savais pas ce que je ferais si c’était un homme. Un autre homme que moi. Un homme qui m’aurait remplacé dans sa vie, dans son cœur. Et si elle m’avait oublié ? Je sentis mon cœur battre à s’en décrocher de ma poitrine alors que la clé tournait dans le verrou et que la porte s’ouvrait. Et puis elle fut là, devant moi. Toujours aussi belle. Comme je l’avais toujours imaginée. Elle était pareille que dans mon souvenir - les traits peut-être un peu plus mûrs. Son regard avait toujours cette même couleur qui me filait des frissons ; ses lèvres étaient encore de ce rouge cerise comme une invitation aux baisers. Elle était toujours la même.
« Bonsoir Melissa, réussis-je à articuler après un instant d’hésitation. »
Elle était toujours ma Melrose.
Dernière édition par Nolan A. Cooper le Jeu 12 Juil - 19:01, édité 3 fois
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Sujet: Re: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Sam 24 Déc - 13:34
I was over until you kissed my lips and you saved me ♥
Installée sur mon balcon, mon regard se perdit dans cette rue tout aussi vide que ma vie. C’était une soirée morose qui s’annonçait. J’en grillai une pour m’occuper. Parce qu’il fallait bien que je m’occupe. J’étais à présent incapable de pondre un article, que ce soit pour mon blog ou pour les Inrock’. Rien. C’était comme si l’unique chose que je savais faire – écrire – s’était envolée. J’avais perdu le seul talent que j’avais. Il me restait mes yeux pour pleurer et ma connerie pour espérer que tout s’arrange un jour. Que je retrouve une once de bonheur, une petite envie de continuer le chemin de la vie qui, parait-il en valait la peine. J’espérai retrouver un semblant de famille – mon frère qui me manquait tant – et puis je voulais retrouver l’homme que je considérais être le bon. Le seul, l’unique. Celui qui me rendait femme en un seul regard. Celui qui me faisait vivre, qui me rendait ivre de bonheur, celui qui m’a fait le plus souffrir aussi. Celui que j’aimais le plus au monde malgré tout. Malgré le temps et son absence. Je l’aimais encore.
Nolan. Homme marié représentant huit mois de ma vie. Notre relation a été courte mais très agréable. Ce n’était que du bonheur. Mais ça, c’était avant que je ne découvre sa vie. Sa vraie vie. Tout avait basculé le jour où je me suis rendue compte qu’il se servait de moi. Le jour où je compris que son monde a lui ne cessait pas de tourner quand il n’était pas avec moi. Le jour où je compris que je n’étais que la fille de second plan. Je me suis sentie trahie, honteuse, ridicule et salie. J’étais assez naïve pour penser qu’un homme comme lui pouvait s’intéresser à la vulgaire étudiante que j’étais. Tous les garçons me percevaient – et me perçoivent encore – comme la fille bonne à baiser. Personne ne s’était réellement intéressé à ma personne et je pensais que Nolan était l’exception. Mais tout ça n’était qu’un doux mensonge, une belle illusion. Lui aussi était comme tous les autres, il ne voulait que mes fesses. Je me suis tellement détestée d’avoir été une maitresse. Ma propre famille a explosé violemment à cause de la double vie que menait mon père. Alors comment pouvais-je affliger ça à une autre famille moi qui avait vécu cette situation et qui en avais grandement souffert. J’ai eu du mal à me regarder dans un miroir après cette romance, je me dégoutais tellement… Mais le pire dans tout ça, c’est que depuis cette histoire j’ai été incapable d’aimer un autre homme. C’était comme si Nolan avait filé avec mon cœur entre ses mains. Et en y réfléchissant bien, c’était certainement le cas. Il avait pris mon cœur et ma joie de vivre. Ma raison de vivre. Et je me surprenais plus d’une fois à penser à lui, me demandant s’il allait bien, s’il était heureux avec sa femme. S’il lui arrivait de penser à moi. Mon égoïsme espérait même qu’il souffre de mon absence même si je savais pertinemment que ce n’était pas le cas. Il avait une femme et des enfants .Il avait tout pour être heureux alors que moi j’étais seule. Désespérément seule. Et cette situation me pesait. Il est vrai que parfois j’arrivais oublier cette solitude, en me gavant de travail, en buvant trop et en m’envoyant en l’air avec des hommes dont je ne connaissais même pas le nom. Mais tout ça était très limité. Il suffisait que je retrouve mon appartement vide et mon chat pour me rendre compte que ce n’était pas ce que je voulais. Finir seule n’était pas ce que je voulais. Je n’étais pas la personne que je voulais être.
J’aperçus une silhouette dans la rue sombre. Elle me faisait étrangement penser à Nolan. J’en ris bêtement. Je devais avoir un sacré problème mental… J’écrasai ma cigarette et me réfugiai dans mon antre. Il fallait que j’arrête de cogiter sur ma vie. Ce n’était pas bon pour ma santé, d’autant plus que je broyais du noir.
Je décidai donc de préparer ma soirée en conséquence : films à l’eau de rose, beaucoup de chocolat, beaucoup de crème glacée, une bonne bouteille de vin et une bonne couverture pour m’emmitoufler dedans. Je fis donc un petit voyage dans ma cuisine, sortant tout ce dont j’avais besoin pour me remonter artificiellement le moral et installai le tout sur la table basse de mon salon. Il ne me restait plus qu’à attendre le livreur de pizza qui allait arriver d’une minute à l’autre. Je sortis alors l’argent et le posai sur la petite près de la porte d’entrée avant de retourner dans le salon et m’enfoncer dans mon canapé telle une baleine échouée sur un banc de sable. Mais à peine eus-je le temps de m’installer que le livreur de pizza tapa à la porte.
Je me dirigeai donc une nouvelle fois vers la porte d’entrée, le pas sautillant – c’est que j’avais faim moi ! L’argent en main, prêt à être dégainé, je donnais les deux coups de clés qui me rapprochaient un peu plus de ma soirée vieille fille. Et une fois la porte ouverte j’eus une énorme surprise.
Nolan. Homme marié représentant huit mois de ma vie. Devant ma porte. Lui. Deux ans d’absences douloureusement silencieuses. Lui. Là maintenant de suite. Devant le pas de ma porte. Combien de fois avais-je espéré que ce jour arrive ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. A vrai dire, je ne savais plus grand-chose à ce moment précis. J’étais pleine de colère, de rancœur et de rancune. Mais j’étais tellement pleine d’amour ! J’avais tant envie de le gifler que de lui faire l’amour dans ce couloir mal éclairé. J’avais envie de lui hurler ma haine et mon amour. Ma joie et mon malheur. Mon bonheur et ma souffrance. Mais je n’en fis rien. Je restai bêtement silencieuse, la bouche ouverte. Je n’étais pas vraiment certaine de ce que je voyais. Peut-être que j’avais frôlé la folie et que je voyais les choses que j’avais besoin de voir. Mais je compris que ce n’était pas le cas lorsque le silence fut brisé par un « Bonsoir Melissa ». Sa voix était plus grave que dans mes souvenirs, et puis il avait l’air si fatigué, si triste. Ou peut-être que je lui donnais cette allure là parce que j’étais fatiguée et triste.
Il n’empêche que je ne décrochai pas un mot. J’hésitai à lui répondre ou à lui claquer la porte au nez. J’avais quand même de la fierté et mon amour propre. Ce serait trop facile si j’étais toute gentille alors qu’il n’avait fait de moi qu’un vagin bonus. Alors pourquoi je devrais agréable ? Parce que j’en étais folle amoureuse ? Quoi que je fasse il n’y aura jamais de « nous », alors à quoi bon ? Alors pourquoi est-ce que j’espérai encore que ça arrive ? Je me détestais. J’avais finalement lui claquer la porte au nez mais mon chat – Nala – avait décidé de faire une fugue. Du moins, je pensais que j’allai avoir droit à une petite course poursuite dans l’immeuble comme j’en avais l’habitude. Mais non. A la place de ça, l’animal s’arrêta au niveau de Nolan et commença à le coller tout en ronronnant. Saleté de chat ! Ni une ni deux, j’attrapai brusquement le félin par la peau du cou et le ramenai dans l’appartement, lui donnant un coup de pied – en toute affection. Je repris mon attention sur Nolan, le regard noir. Je n’arrivai pas à croire qu’il avait eu le culot de se pointer chez moi, comme une petite fleur. Comme si tout c’était merveilleusement passé.
« J’aurais salué un tel culot deux ans auparavant. Mais là, je trouve ça très déplacé de ta part. Qu’est-ce que tu me veux ? Dis-je très sèchement. »
Je me refusai de le laisser entrer, parce qu’il penserait qu’il aura ce même droit dans ma vie. Il pensera qu’il aurait le droit d’aller et de venir sans que je ne dise rien. Ce qui lui laisserai le droit de me blesser, de me considérer comme sa vulgaire chienne. Et je ne voulais plus de ça. Je ne pourrai plus supporter ça.
Dernière édition par Melissa R. Prescott le Jeu 12 Jan - 0:33, édité 2 fois
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Sujet: Re: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Dim 25 Déc - 21:31
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Je crois que je n’arrivais pas encore à croire qu’elle était bien là, devant moi. J’étais pourtant celui qui était venu jusque chez elle pour la voir mais, me retrouver face à Melrose après tout ce temps était juste comme un rêve. Un rêve éveillé. Je crois que j’avais rêvé de ce moment pendant longtemps, très longtemps. Je crois que je l’avais imaginé des centaines et des centaines de fois, ne me lassant pas de faire tourner en boucle dans ma tête la scène de nos retrouvailles. Et ça n’avait fait que renforcer ce creux à l’intérieur de moi, cette envie irrépressible de retrouver la femme que j’aimais. Que j’aimais réellement. Alors me savoir là, à la porte de chez elle me ramenait des années en arrière quand j’étais encore avec elle. Quand nous nous aimions comme deux amants perdus, comme les deux derniers amants d’un monde disparu. Chaque fois avait le goût d’un renouveau et d’une fin à la fois. Je revivais à ses côtés. Il n’y avait pas d’autre terme pour qualifier tout ce que je ressentais à son contact sinon une renaissance. Et je me rendais compte à quel point elle m’avait manqué. À quel point j’avais pu me sentir seul pendant toutes ces années. À quel point j’étais mort sans elle. N’y avait-il pas pire impression que de se sentir sans vie tout en sachant que notre cœur continuait de battre dans notre poitrine ? C’était si douloureux. Tout comme il m’était douloureux de la voir silencieuse, froide. Distante. Même si je comprenais sa réaction, même si je comprenais sa surprise et sa colère, j’aurais tant voulu qu’elle me parle. Qu’elle se serre à nouveau contre moi, comme avant. Mais c’était là une idée utopique que je me faisais de nos retrouvailles parce que l’on s’était quitté en mauvais termes, parce que je ne lui avais pas donné de nouvelles depuis plus de deux ans. Ce n’était pas l’envie qui m’avait manqué de l’appeler, de lui envoyer un texto. Ce n’était pas l’envie qui m’avait manqué de reprendre contact avec cette jeune étudiante qui avait bouleversé ma vie toute entière, chamboulant mes principes, mes vœux de mariage. Mes sentiments. Ce n’était pas l’envie mais bien le courage qui m’avait fait défaut - parce que chaque fois que j’avais voulu le faire, une petite voix m’avait hurlé qu’elle ne voulait plus me voir, qu’elle ne voulait plus rien à voir avec l’homme marié et père de deux enfants que j’étais. Comment aurais-je pu l’en blâmer ? Elle méritait tellement plus que la place de second choix. Elle méritait tellement mieux que ce que je pouvais lui offrir.
Et pourtant, je crois que j’aurais donné n’importe quoi pour qu’elle veuille encore de moi après tout ça. Qu’elle veuille encore de moi alors que j’étais toujours marié, que j’avais un troisième enfant en route. Parce que j’avais besoin d’elle, égoïstement, invariablement. J’avais besoin d’elle bien plus qu’elle ne devait avoir besoin de moi. Et j’étais monstrueux de vouloir l’attacher à moi alors que je n’allais que la blesser. La détruire. C’était horrible mais je le voulais. Je voulais qu’elle me revienne. Et ce besoin se fit plus fort encore lorsque mon regard avait croisé le sien. Pourrait-elle seulement encore vouloir de moi malgré tout ça ? Un mouvement contre mes jambes me fit baisser les yeux au sol, rompant alors ce contact visuel entre Melrose et moi, et j’aperçus un chat se frottant contre mon pantalon avant que la main blanche de mon ex-maîtresse ne l’attrape et ne le force à rentrer à l’intérieur. Je manquai de sourire, amusé, mais le regard assassin que me lança Melissa me dissuada de faire tout geste ou toute remarque. Un peu intimidé, je restai silencieux, incapable que j’étais de décrocher le moindre mot. J’aurais dû au moins lui expliquer les raisons de ma présence ici, devant sa porte ; j’aurais dû au moins lui expliquer les raisons de mon silence, de mon absence pendant tout ce temps. Mais j’en étais tout bonnement incapable. Incapable de parler, incapable de lui dire la vérité. Et quand sa remarque fusa dans l’air frais du soir, me vrillant les oreilles sans douceur aucune, je n’eus que pour seule réaction d’avaler ma salive. Je avais pourtant qu’elle avait raison - j’étais vraiment très culotté de me pointer chez elle après plus de deux ans sans nouvelle.
Nerveux, je mordis doucement l’intérieur de ma joue à plusieurs reprises, hésitant à commencer à lui expliquer ma situation sur le perron. Je me fichais un peu que ses voisins nous entendent ; je me fichais un peu de devoir rester là, sur le pas de sa porte d’entrée pour lui parler. Je me fichais qu’elle ne me fasse pas rentrer. Pourvu qu’elle écoute ce que j’avais à lui dire.
« Je voulais te revoir, admis-je sans sourciller, mes yeux bleus vrillés aux siens. »
Je n’avais pas de raison de le lui cacher. Je n’avais pas honte de le lui avouer. Il y avait eu trop de mensonges, de secrets entre nous pour que je puisse me permettre de perdre du temps ce soir. Pas après ces années sans la voir, sans lui parler. Sans la toucher. Je ne voulais plus perdre la moindre seconde en cachoteries, en prétendant être quelqu’un que je n’étais pas. L’alliance à mon doigt sembla me brûler soudainement et je me rappelai de ce moment dans ma voiture où j’avais esquissé un geste pour l’enlever, juste avant de frapper à sa porte. Je l’avais regardée, pendant de longues minutes, laissant les souvenirs de ces années avec Andrea m’envahir et puis j’avais refusé d’ôter la bague. Parce que je ne voulais plus prétendre mais être. Je ne voulais plus lui mentir. J’étais toujours marié et Lily-Rose devait le savoir même si cela devait signifier qu’elle refuserait de me revoir.
« Je sais que je n’ai pas donné de nouvelle depuis plus de deux ans mais la vérité c’est que… Je vivais en Amérique jusqu’à il y a trois semaines, commençai-je doucement. En fait, après que tu as… que je… Que nous nous soyons séparés, on m’a offert un poste sur Wall Street. Les circonstances auraient été différentes, je ne sais pas vraiment si j’aurais accepté mais là… J’ai voulu partir, m’éloigner quelques temps pour reprendre pieds. Alors on a déménagé. Et bon… Tout ne s’est pas vraiment bien passé là-bas, surtout pour moi, alors j’ai demandé à être de nouveau muté ici, à Paris. »
Je jetai un coup d’œil à Melrose, une main venant gratter ma nuque cependant que je marquai un temps d’arrêt.
« J’ai beaucoup pensé à toi pendant tout ce temps tu sais, repris-je. J’ai voulu t’appeler aussi mais… Je ne savais pas trop si tu voulais que je le fasse alors je n’ai rien fait. Je suis désolé en tout cas d’avoir disparu comme ça… »
Dernière édition par Nolan A. Cooper le Sam 28 Avr - 14:47, édité 1 fois
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Sujet: Re: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Lun 26 Déc - 12:20
A quoi pensait-il en revenant ici ? Que tout allait redevenir comme avant ? Que j’allai faire abstraction de son mariage et ouvrir les cuisses comme une chienne en chaleur ? A quoi pensait-il au juste en ramenant sa gueule d’ange ici ? Il pensait sans doute qu’il ne m’avait pas suffisamment fait souffrir alors il s’est dit « Tiens, si j’allai chez elle pour en rajouter une couche ! » Il me prenait pour une idiote, je ne voyais que ça. Et la rage m’est montée. Mon pouls s’accéléra d’un coup à en entendre mon cœur bourdonner dans mes oreilles, à en avoir chaud – et donc, à en rougir. Mon corps se crispa par réflexe, ma main serrant la poignée de la porte plus qu’elle ne le devrait. J’étais à deux doigts d’exploser, de lui sortir les quatre vérités, quitte à en devenir très méchante. Je ne supportais que très mal que l’on se serve de moi, que l’on me prenne pour une idiote. Or Nolan s’en donnait à cœur joie visiblement. Il s’en était donné à cœur joie dès le début. Dès le moment où il m’a caché sa vie, qu’il me voyait comme un moyen d’assouvir ses désirs sans même se préoccuper de mes sentiments. Je m’en voudrais toute ma vie de n’avoir rien vu venir. De ne pas avoir compris son manège, de ne pas avoir décelé son cinéma. Parce qu’il a fait preuve de malice. Il avait beau se servir de moi, il a tout de même fait en sorte que je me sente privilégiée. Que je me sente unique. Il n’hésitait pas à me dire qu’il m’aimait, qu’il n’avait jamais ressentie de telles choses, que je le faisais vivre et tout le baratin qui va avec. Et moi, pauvre naïve que j’étais, je gobais tout, telles les paroles divines d’une quelconque secte. J’avalais tout, sans même me poser de questions. Parce qu’à mes yeux, jamais Nolan me mentirait car j’en étais folle amoureuse et, au lieu d’affronter la vérité, je préférais me noyer dans ses belles paroles. Il passait son temps à me vendre du rêve, à me faire espérer une échappatoire à ma vie chaotique et au final, je m’étais retrouvée sans rien. Je me retrouvais juste avec le cœur brisé et une vie toujours aussi bordélique, toujours aussi vide. Le seul changement remarquable fut que je souffrais plus qu’avant. Tellement plus ! Tout ce dont je pouvais me vanter était d’avoir de beaux souvenirs de notre histoire. Mais se remémorer les bons moments ne faisait que raviver ma douleur. Et ma colère.
Alors lorsqu’en plus Nolan commença son baratin de pauvre petit monsieur qui avait grandement souffert de la situation dans laquelle IL s’était fourré, je crus devenir tout simplement folle. Monsieur s’était envolé pour New York, lui et SA FAMILLE et JE devais compatir ? Il osait jouer la victime alors qu’il avait la place de choix : il avait une femme et une chienne à disposition. Et moi, la petite chienne en question, je devais tout accepter. Je devais lui pardonner. Se rendait-il seulement compte qu’il m’avait rendu malheureuse ? Malheureuse au point d’avoir perdu la sensation d’être bien dans ma peau, au point de ne plus être capable de m’assumer. Au point de devoir me cacher derrière une façade de glace de peur de devoir affronter une situation similaire. De faire de moi une froussarde et une incapable de l’amour. Je suis certaine que Nolan n’a jamais songé aux dommages collatéraux qu’il m’avait fait subir. La preuve ; il était devant le pas de ma porte alors qu’il n’a jamais donné signes de vie durant ces deux dernières années. Et en plus de ça, il osa me mettre sur le dos le fait qu’il ne m’ait pas donné de nouvelles.
Il eut de la chance que le livreur de pizza arriva à cet instant parce que j’allai vraiment tout déballer dans ce couloir. Peu m’importait que mes voisins entendent. Je voulais juste que Nolan déguerpisse. Mais en y réfléchissant bien, m’énerver ne me servirait à rien. Quoi qu’on en dise, quoi qu’on y fasse, rien ne changera. Alors ça ne me servait à rien de me rendre malade.
« Ne me mets pas ta lâcheté sur le dos je te prie, dis-je tout en me dirigeant vers le livreur de pizza pour régler la commande. »
Les chances pour que Nolan ait le cran de divorcer était totalement nulles, même si je ne me cache pas d’avoir espérée que ça arrive un jour. Mais le fait qu’il débarque ici et qu’il n’y ait que des paroles, des excuses totalement inutiles montraient bien qu’il n’était là que dans le but de retrouver son statut de mari infidèle. Il voulait son petit confort – je présume en tout cas qu’être dans une telle situation doit être confortable puisqu’il en redemande. Sauf que moi, je ne pouvais plus être la femme de l’ombre. J’avais envie de me marier et d’avoir des enfants, comme pas mal de femmes, et je savais très bien que Nolan ne pourrait m’offrir cela. Il n’était déjà pas capable de m’offrir de l’amour de toute façon…
Je tournai les talons, me dirigeant vers mon appartement, et je me suis dit que perdu pour perdu, autant le laisser entrer et dire les choses clairement une bonne fois pour toute. Je me retournai alors vers lui, le regard toujours aussi noir.
« Entre parce que je suis loin d’en avoir terminé avec toi, lançais-je d’un air mauvais. »
Il fallait que les choses soient dites, qu’il n’y ait plus de non-dits. Je ne voulais pas non plus de fausses excuses, parce que ça ne faisait qu’aggraver mon sentiment de pauvre dinde écervelée. Je voulais juste dire ce que je n’avais jamais pu lui dire. J’avais ce besoin de lui parler, qu’il sache ce qu’il me faisait endurer. Ce que toute cette histoire m’avait fait, manière de remettre les pendules à l’heure. Je déambulai dans le couloir, trainant légèrement la patte, et m’installai dans le salon sans même me préoccuper de mon hôte. Le but n’était pas qu’il se sente à l’aise chez moi. Ça m’embêtait suffisamment qu’il connaisse déjà les lieux, même si la décoration de ma grotte – oui j’aimais appeler mon appartement « ma grotte » - avait fort changé, l’endroit restait le même. C’était mon chez moi d’avant, et on n’en avait fait des choses dans mon chez moi… Enfin, tout ça était de l’ordre du passé. Je me contentai de m’assoir dans mon canapé et de commencer à manger ma pizza.
« Rassure moi Nolan, tu n’es pas venu ici dans l’espoir que tout redevienne comme avant ? Tu penses bien que si j’ai refusé d’être ta maitresse il y a deux ans, je m’y refuse encore aujourd’hui. J’ai quand même des principes. Enfin qu’est-ce qui t’est passé par la tête en venant ici ? T’as pas fait le déplacement pour rien, ou pour te contenter d’une discussion autour d’une tasse de thé. Alors explique moi un peu ce que tu me veux., commençai-je calmement »
Je marquai un court temps d’arrêt, juste le temps pour moi de mordre dans mon morceau de pizza.
« Tes piètres excuses ne changeront rien à ce que je ressens. Je ne vais te mentir en affirmant que je ne t’aime plus, mais je refuse que tu reviennes dans ma vie Nolan. Je me refuse de te laisser l’occasion de me faire souffrir comme tu l’as déjà fait parce que ce n’est pas ce que je veux. Je ne peux pas me contenter d’être la femme que tu viens voir quand t’en as besoin. J’en suis à un stade où j’ai besoin d’une vraie relation. Or un « nous » n’est même pas envisageable. Alors pourquoi t’es là au juste Nolan ? »
Dernière édition par Melissa R. Prescott le Jeu 12 Jan - 0:32, édité 1 fois
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Sujet: Re: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Mar 27 Déc - 13:15
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Je me rendais bien compte que débarquer à l’improviste chez elle n’était sûrement pas la meilleure solution. Peut-être aurais-je dû appeler ? Envoyer un texto ? Je ne savais pas. À quoi ça aurait servi à part me rendre compte avant même d’y être que Melrose ne voulait pas me voir ? Je n’aurai pas eu le cran de la relancer une nouvelle fois si ça avait été le cas. Je le savais pourtant. Je savais qu’elle ne voulait plus me voir. Je savais qu’elle en avait terminé avec moi, avec notre histoire. Je savais aussi qu’elle était furieuse de me voir ici, chez elle, là où nous avions vécu tant de choses ma petite étudiante et moi. Je le voyais à ce pli furieux qui barrait son front, cette moue colérique qui chiffonnait son visage de poupée de porcelaine. À ses yeux qui s’étaient foncés dès la seconde où elle m’avait vu sur le pas de sa porte. Tout en elle transpirait la colère - une colère uniquement dirigée vers moi. Et Lily-Rose me le faisait bien sentir, autant par son attitude que pas ses mots qui claquaient comme des gifles puissantes. Je les sentais qui me transperçaient le corps, le cœur, éclataient en moi comme des petits de morceaux de verre qui déchireraient mes organes un à un. C’était douloureux mais je ne pouvais m’empêcher de comprendre sa réaction. De comprendre son ressentiment. Je lui avais menti, j’avais prétendu être quelqu’un que je n’étais pas. Et je lui avais brisé le cœur - ce qui avait véritablement déchiré le mien.
J’eus une brève hésitation lorsque Melissa m’ordonna presque d’entre chez elle. Je l’avais regardé presque sauter sur le livreur de pizzas, le payer et je m’étais dit qu’elle allait tout simplement me renvoyer chez moi. Me renvoyer à ma vie d’homme marié et de père de deux enfants - bientôt trois. Alors quand elle m’invita à entrer, avec son regard noir et son petit air pincé qu’elle avait toujours lorsqu’elle était furieuse, j’avais cru à une hallucination auditive. Mais comme elle entrait chez elle sans même claquer la porte au nez, je me décidai à la suivre lentement, partagé entre nostalgie et appréhension. Les souvenirs affluèrent de toute part, envahissant mon esprit, faisant affluer des images de notre passé commun. Chaque centimètre carré de chaque pièce ici me rappelait combien j’avais pu être heureux. Et ça me semblait à la fois si loin et si proche. Parce que mes souvenirs étaient encore si vivants que j’avais l’impression que tout s’était arrêté hier - alors qu’elle avait mis fin à notre relation plus de deux ans auparavant. Je notai certains changements, découvris de nouvelles décorations, de nouveaux meubles à l’intérieur de son salon mais son parfum restait dans l’air. J’entendais encore quelques notes de musique que jouait sa stéréo quand j’arrivais chez elle, le soir. J’aurais même pu nous voir là, sur ce même canapé où elle venait de s’assoir, enlacés, ma bouche contre sa peau. Je luttai pour ne pas laisser un petit sourire amusé me venir aux lèvres lorsque la pensée que nous avions sûrement dû faire l’amour dans toutes les pièces de son appartement m’effleura l’esprit. Pendant huit mois, huit mois de ma vie, j’avais eu la sensation de vivre. De vivre comme un véritable adolescent découvrant l’amour mais j’avais eu la sensation de vivre. Et j’avais la sensation d’avoir vécu maintenant que je me sentais comme mort de l’intérieur. Froid, rigide. Glacé. Mal à l’aise, je ne savais pas trop quoi faire de ma peau et comme mon hôte ne me proposa pas de prendre place sur un de ses fauteuils, je décidai de rester debout - comme un accusé devant le juge. Sans rien dire, je la regardai entamer sa pizza. Je pensais que c’était à elle de me parler à présent - en plus, je ne savais pas quoi lui dire. L’angoisse fit monter en moi le besoin de nicotine, faisant affluer les sensations de toute part. Il aurait fallu que je me débarrasse de cette mauvaise habitude mais je n’y arrivais pas. Il était toujours très dur de mettre fin à de mauvaises habitudes.
Si j’étais venu la voir pour que tout recommence entre nous ? Peut-être bien, je ne savais pas trop moi-même. J’avais surtout voulu la revoir parce qu’elle me manquait. Mais peut-être que, dans le fond, j’avais le secret espoir qu’elle veuille bien me reprendre malgré mon statut d’homme marié, de père de famille. C’était dégueulasse et égoïste de ma part. Je savais que cette situation la tuerait à petit feu. Mais j’avais besoin d’elle. Elle me manquait. Je l’aimais - mais pas assez fort pour prendre la décision de divorcer. Alors, même si je le voulais, même si je le désirais de toutes mes forces, je ne pouvais pas me permettre de lui demander de faire ça. Je ne lui demanderai pas d’être ma maîtresse - pas une nouvelle fois. Mais dans ce cas, je devrai me faire à l’idée qu’elle ne fasse plus partie de ma vie, définitivement. Et ça m’était impossible, inconcevable. Je ne pouvais me faire à l’idée qu’elle soit heureuse avec quelqu’un d’autre que moi. Qu’elle fonde sa propre famille. Je n’étais qu’un putain d’égoïste.
« Eh bien, je… commençai-je maladroitement. Je te l’ai dit, j’avais envie de te revoir. Parce que je pensais beaucoup à toi en Amérique, parce que tu me manquais. J’ai fui à New York en me disant que ce serait plus simple d’oublier notre histoire, ce que nous avons vécu. Plus simple de t’oublier, toi. Mais la vérité c’est que c’était pire encore que de vivre ici, à Paris. Je devenais complètement cinglé. Alors quand je suis revenu en France, la seule chose à laquelle je pensais, c’était venir frapper à ta porte. »
J’avais eu aussi envie de voir si elle m’avait oublié, si elle m’avait remplacé. Si j’étais encore dans son esprit et dans son cœur autant qu’elle l’était dans les miens. J’avais eu envie de voir si j’étais le seul à penser encore à nous, à notre histoire. À ces huit mois qui avaient bouleversé ma vie tout entière, avaient fait s’effondrer un mariage que j’avais cru solide. Avaient remis en cause tous mes principes, tous mes sentiments. J’avais pourtant aimé Andrea, de tout mon cœur et de toute mon âme, mais ce que je ressentais pour Melissa était bien plus puissant. Bien plus poignant. Je le sentais jusqu’au fond de mes tripes, c’était comme une boule qui chauffait. Une poigne qui venait enserrer mon cœur, mes poumons jusqu’à ce que je ne puisse plus respirer. Comment oublier Melrose alors que tout en moi me poussait, me guidait vers elle ?
« Je… Je dois avouer que j’avais espéré que tu acceptes à nouveau d’être ma maîtresse. Que tu veuilles bien reprendre ce rôle-là malgré tout, continuai-je. Mais je ne te le demanderai pas. Je ne te demanderai pas d’être à nouveau ma maîtresse parce que je sais que tu en as souffert et je ne veux plus te faire de mal. Alors je ne te le demanderai pas. Je ne te demanderai rien. »
Dernière édition par Nolan A. Cooper le Sam 28 Avr - 14:49, édité 1 fois
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Sujet: Re: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Mar 27 Déc - 21:22
Je ne savais même pas comment j’arrivais à manger. Mon appétit était coupé par la colère. Puis manger n’était pas une chose très séduisant. Manger une part de pizza l’était encore moins. Alors je reposai mon morceau dans la boite. Je voulais bêtement être un minimum présentable, même si j’étais en pyjama et qu’on aurait dit que je n’étais pas sortie de chez moi depuis des jours. Je voulais bêtement qu’il me désire même si je n’étais pas sous mon meilleur jour, juste lui faire regretter de m’avoir fait souffrir. Je savais que c’était complètement stupide et puéril – voire impossible – mais arriver à le faire baver d’envie me mettrait du baume au cœur. Du coup, je me redressai discrètement, et fis ressortir mon sex-appeal comme je le pouvais – en espérant que mon short assez court fasse un petit effet.
J’étais toujours en colère contre lui, même deux ans après les faits car même avec le temps, je n’étais pas arrivée à passer outre, à avancer. Je m’étais stupidement accrochée à ces souvenirs – souvenirs qui revinrent à la charge soudainement. J’avais espéré qu’il pourrait m’aimer suffisamment pour divorcer et revenir tel mon Prince presque charmant et qu’il me sauverait de la noyade affective dans laquelle je me voyais sombrer jour après jour. Mais tout cela n’arriva pas. Je devais simplement me contenter de la place du plan cul extraconjugal. Parce que c’est ce que Nolan attendait de moi en revenant me voir après tout ce temps : il voulait que je redevienne sa maitresse. Il osa le dire alors que je lui avais expressément dit quelques minutes auparavant que s’il était venu pour ça, il pouvait se mettre le doigt dans l’œil. Ma décision était logique après tout ! J’avais très mal supporté d’être sa maitresse alors que je ne l’avais pas fait exprès étant donné qu’il m’avait caché sa vie d’homme marié, alors il n’était même pas pensable pour moi aujourd’hui d’avoir un tel statut. Alors plutôt que de m’énerver bêtement, de lui hurler dessus ou de me mettre dans tous mes états devant lui puis de le jeter dehors, je préférais opter pour une autre solution. Mais j’eus quand même les nerfs en pelote qu’il ne veuille de moi que de cette façon. Nolan me décevait une fois de plus ; il n’avait aucun respect pour moi. Il savait qu’il m’avait fait énormément de mal – et énormément de bien aussi, il fallait l’avouer – mais il revenait en me demandant d’être sa chienne personnelle. Je me demandais si au fond, il avait des sentiments pour moi. Des sentiments profonds. Certainement pas. De toute façon, tout cela me fit ouvrir les yeux sur la situation. Notre couple n’était qu’une stupide utopie. Il ne divorcera pas, je ne serai pas sa maitresse. Peut-être même qu’il ne m’aimait pas. Alors il fallait que j’éteigne ce petit espoir en moi. Ce petit espoir qu’un jour je serai autre chose qu’une petite blondinette que Nolan aime baiser. Il fallait que je fasse mon deuil de cet heureux passé et que j’avance. Que je passe à autre chose.
Et je décidai de mettre immédiatement en application cette douloureuse résolution. Il ne me servirait à rien de faire tout un cinéma – bris de glace, grosses larmes, cries et j’en passe. Je préférais être sobre et faire les choses calmement, proprement. Le cinéma se sera quand Nolan aura passé le pas de la porte. Quand il sera officiellement sorti de ma vie. Alors pour que les choses se passent bien, tout en douceur, je lui proposai de s’assoir d’un signe de la tête.
« Comment va ta femme ? Ta famille ? T’as deux enfants, c’est ça ? Elles ont quel âge d'ailleurs ? »
Je ne cachai pas mon amertume, ni même ma tristesse. Je sentis les larmes me monter et je luttai pour ne pas qu’il le remarque. En posant toutes ses questions, j’avais le cœur serré. J’avais la nausée, je me sentais mal. Parce qu’il était facile de rompre cérébralement avec quelqu’un, mais les cicatrices du cœur mettaient toujours plus de temps pour se refermer. Alors peut-être que mettre un terme à cette idylle impossible était la meilleure chose que je puisse faire, mais je ne pouvais pas renier d’un coup toutes les bonnes choses que m’avaient apportées Nolan. Je ne pouvais pas tout effacer d’un claquement de doigts parce que tout était encore présent et intact dans ma mémoire, dans mon cœur. Mais il fallait que je fasse un énorme effort pour arriver à définitivement tourner cette page de mon histoire, pour arriver à grandir enfin. Mais c’était très douloureux de faire semblant qu’il ne m’avait pas demandé d’être sa maitresse, de faire semblant d’être son amie. Je voulais être tellement plus que ça ! Sauf que je ne savais quoi faire dans cette situation. Mon cœur me hurla de le foutre à la porte mais j’en était incapable, c’est mon Nolan tout de même. C’était pour cela que je préférai poser des questions sur sa vie puisqu’au final, je ne le connaissais pas. Ou si peu.
Dernière édition par Melissa R. Prescott le Jeu 12 Jan - 0:32, édité 1 fois
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Sujet: Re: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Mer 28 Déc - 18:54
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Comment oser lui demander de redevenir ma maîtresse ? Comment même penser qu’elle puisse accepter une telle situation à nouveau ? Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas l’embarquer à nouveau dans une histoire chaotique qui la détruirait. Je ne pouvais pas la forcer à redevenir cette femme de l’ombre qu’elle avait été pendant déjà huit mois - huit mois de trop. J’avais vu à quel point ça l’avait fait souffrir. J’avais vu la douleur dans son regard de jade après avoir appris pour ma femme, mes enfants. J’avais aussi vu la haine et le dégoût. Et je savais que je ne supporterai pas de revoir ce regard - pas dans ses yeux à elle. Parce que c’était douloureux de voir dans le regard de la femme qu’on aime qu’elle vous détestait, que vous la dégoûtiez. J’avais eu beaucoup de mal à accepter que ce soit fini, elle et moi. J’avais eu beaucoup de mal à me dire que notre histoire avait pris - même si c’était la meilleure chose à faire pour elle. Je ne pouvais pas l’enfermer dans une relation qui, finalement, n’avait pas d’avenir parce que j’étais trop lâche pour divorcer. Parce que je ne pouvais pas prendre le risque de perdre mes enfants - même pour Melrose. Je me sentais monstrueux, et honteux. Mais mes filles étaient tout, absolument tout, pour moi. Si mes sentiments pour ma femme n’étaient plus les mêmes depuis bien longtemps, si mon couple ne fonctionnait sûrement plus aussi bien qu’au début, si mon mariage ne ressemblait plus à rien à mes yeux, j’adorais mes filles. Elles étaient la chair de ma chair et le sang de mon sang. Quand rien n’allait dans ma vie, c’était elles qui me redonnaient ma force, ma combativité. Je puisais mon courage en elles - et parfois dans un petit joint. Mais elles étaient ma stabilité et mon équilibre. Sans elles, je m’effondrais. Et même si notre troisième enfant n’avait pas tellement été prévu au programme, je l’aimais déjà. Je crois que j’aimais mes enfants plus que ma femme. Mais j’aimais tellement Melissa que faire un choix, devoir choisir entre elle et mes filles m’était impossible. Parce que si je choisissais l’un, je perdrai forcément l’autre.
J’obéis sagement sans rien lorsque, d’un signe de tête, elle me proposa de m’asseoir. Quoique toujours mal à l’aise, je pris place en face d’elle, un peu étonné qu’elle ne m’ait pas encore mis à la porte. Je ne comprenais pas vraiment ce qu’elle voulait. Je sentais son amertume transpirer par tous les pores de sa peau et elle me laissait entrer chez elle, là où nous avions vécu tant de choses. Elle ne voulait pas de moi, pas dans son appartement, pas dans sa vie, et elle me laissait rester ici. Je fus encore plus étonné lorsqu’elle me demanda des nouvelles de ma famille. De ma femme, de mes filles. Je ne comprenais pas à quoi elle jouait. Lorsqu’on avait été la maîtresse de quelqu’un, l’épouse de l’amant restait un sujet tabou. Elle n’était pas censée me poser des questions sur Andrea. Qu’elle se montre curieuse quant à mes enfants, je pouvais à peu près le comprendre - elle était une femme - mais jamais je n’aurai pensé qu’elle fasse une telle chose.
« Eh bien… Andrea va bien, commençai-je doucement, hésitant. Elle se réhabitue doucement à la vie parisienne. Et oui, j’ai deux petites filles. Kacey et Joelyn. L’aînée, Kacey, va sur ses onze ans et sa sœur cadette a eu cinq ans il y a peu. »
J’enfonçai mes mains dans les poches de ma veste et sentis mes doigts buter sur mon paquet de cigarettes. Hésitant quelques secondes, je m’étais même promis d’arrêter, je finis par le sortir et placer un bâton de tabac entre mes lèvres. Me ravisant, je le retirai avant de demander :
« Dis, ça t’embête si je m’en grille une ? »
Comme elle me donna son accord, je glissai à nouveau la cigarette entre mes lèvres et l’allumai d’un geste fébrile, les mains un peu tremblantes. Je laissai le goût du tabac se déposer sur ma langue, envahir ma bouche et mes poumons, le corps déjà détendu. La nicotine avait toujours eu le don de me calmer, de desserrer ces nœuds dans mon estomac, de dénouer mes muscles. C’était une sale habitude que j’avais pris là bas, en Amérique, mais je ne pouvais plus m’en passer. Je m’étais promis maintes et maintes fois d’arrêter de fumer mais je revenais toujours à mon paquet de cigarettes.
« Ce sont de vraies petites diablesses mais elles sont adorables, repris-je un léger sourire tendre sur les lèvres à la seule pensée de mes deux filles. En ce moment, elles sont surexcitées par la venue de leur petit frère. Elles nous ont presque obligés à préparer la chambre pour le bébé et on a eu du mal à leur faire comprendre que c’était encore trop tôt. Mais c’est agréable de les voir si heureuses d’être grandes sœurs. Surtout Joelyn. Elle se voit déjà en train de s’en occuper comme elle peut s’amuser avec ses poupées. »
Je ris légèrement, revoyant les yeux bleus brillant de ma fille qui me demandait déjà si elle aurait le droit de s’occuper de son petit frère quand sa mère serait trop fatiguée. Elle était si vive, si intelligente pour son si jeune âge. Elle me ressemblait tellement - plus que Kacey qui était plus posée, plus calme et discrète - comme sa mère.
« Et… Et toi ? finis-je par demander en tirant une nouvelle fois sur ma cigarette, exhalant la fumée avec lenteur. Qu’est-ce que tu as fait… pendant tout de temps ? »
Dernière édition par Nolan A. Cooper le Sam 28 Avr - 14:51, édité 1 fois
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Sujet: Re: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Jeu 29 Déc - 0:11
Je ne nierais pas vouloir accepter sa proposition malsaine. Les maitresses étaient quelque chose de banal maintenant et mon égoïsme me disait que c’était tant pis. Que de toute façon je n’aurai jamais plus avec Nolan et que je devais m’en contenter. Que je devais renoncer à vouloir une vie normale parce qu’en y réfléchissant, rien ne s’était passé normalement dans ma foutue vie. Ma famille s’est brisée comme la maison en paille des Trois Petits Cochons s’est détruite sous le souffle puissant du Méchant Loup, mon frère prenait ses distances avec moi comme on fuit la peste, mon boulot était aussi solide qu’une feuille de papier alors pourquoi en serait-il différent pour ma vie sentimentale ? Quitte à rater sa vie, autant le faire dans son intégralité. Sauf que je préférais largement mourir de tristesse seule avec mon chat plutôt que de finir pauvre maitresse qu’on néglige et qu’on vient voir pour se vider les couilles et qu’on laisse de côté aussitôt la baise terminée. Je ne valais peut-être pas grand-chose comme femme, mais j’avais un minimum d’amour propre. Pour le moment en tout cas.
C’est pour cela que j’acceptai enfin de lâcher prise, d’arrêter d’espérer et de me résigner. J’étais dans une impasse alors je faisais demi-tour. C’est ce qu’on est censé faire dans ce cas-là, non ? Parce qu’après tout, quelles solutions se présentaient à moi ? Lui demander de divorcer qui impliquerait forcément la déchirure de sa famille, et je ne voulais pas avoir une telle charge sur mes épaules. Je ne voulais pas causer le malheur de qui que ce soit. Puis comme on dit, premier arrivé premier servi. Je n’étais pas arrivée la première, alors je devais arrêter d’espérer. Arrêter de l’aimer Nolan parce que ça ne servait plus à rien. Ces sentiments ne seront jamais réciproques. Après tout, s’il m’aimait il divorcerait de lui-même, n’est-ce pas ?
Alors peut-être que c’était stupide de ma part de poser des questions sur sa famille, mais j’en avais besoin. J’avais besoin de me rendre compte que je n’avais pas ma place dans la vie de Nolan. Que je n’en avais jamais eu. Il fallait que je me prenne une claque parce qu’il n’y avait que comme ça que j’arriverai à tourner la page. Peu importe la douleur que ça me causerait, il fallait que je le fasse. Il fallait que j’arrête d’ignorer la vérité et que je me force à voir concrètement que je n’étais rien dans la vie de Nolan. Je l’écoutais donc attentivement me raconter brièvement sa vie. A vrai dire, il parlait plus de ses filles que de sa femme sur laquelle je pouvais enfin poser un nom : Andrea. Et je ne pus ne pas remarquer ce petit sourire et les yeux brillants qu’avait Nolan quand il parlait de ses filles. Il en était heureux et c’était tant mieux pour lui. Certes ça me foutait le cafard parce que lui avait une vie et que moi j’étais restée sans rien. L’important dans tout ça c’est que lui soit heureux, non ? Moi… je ne savais pas vraiment ce que j’allai devenir pour le moment. Fonder ma propre famille était une chose que je désirais mais ce n’étais pas une chose qui se faisait seule. Et trouver quelqu’un n’était pas chose facile. Enfin, avant de penser à ça, il faudrait déjà que j’arrive à oublier Nolan, et ce n’était pas gagné… Puis de toute façon, il allait avoir un autre enfant. Je crus que mon cœur allait s’arrêter – ce qui m’aurait arrangé- quand j’entendis ça. Je fis mine de ne pas être touchée par ça, mais j’avais juste envie de vomir, de me rouler en boule dans mon lit et de passer le reste de ma vie à pleurer. Bon, peut-être pas toute ma vie, mais au moins jusqu’à ce que je me dessèche – ou que le mal de tête se pointe. Je ne le comprenais pas pourquoi il était venu me voir, me demandant de redevenir sa maitresse alors qu’il allait avoir un troisième enfant. Alors qu’il avait l’air heureux. Il devait sérieusement avoir un malin plaisir à me torturer.
Je sentis un trop plein d’émotions en moi – de la colère, de la honte, de la tristesse, de l’envie, de la haine aussi – alors je cédai comme Nolan à l’appel de la nicotine. Enfin pour cela, il fallait que je trouve mes cigarettes. Je cherchai du regard le fameux paquet et ne le vit pas. Alors j’attendis sagement que le magnifique et orgasmique brun aux magnifiques yeux bleus dans lesquels je passais mon temps à me noyer fut un temps fort lointain termine ce qu’il avait à dire. Chose que je n’aurais pas dû faire puisqu’il posa LA question interdite. Bon, en toute franchise, toute question portant sur ma personne était prohibée. Mais là, vu la situation – et mon sale état – il fallait vraiment me demander de raconter quoi que ce soit à mon propos. Je ne pus m’empêcher d’avoir le regard fuyant, et j’optais pour la fuite d’ailleurs. Je me levai et partis chercher mon satané paquet de cigarettes… que j’aperçus dans le balcon. Ce petit déplacement me permit de trouver une réponse à la question… Non, en fait je ne trouvais aucune réponse car je n’avais rien fait pendant ces deux dernières années… Rien de bien intéressant à raconter en tout cas.
« Tu prendras bien un verre ? Demandai-je à mon invité, juste pour retarder ma réponse. »
J’allai même pouvoir l’éviter complètement si j’arrivais à ruser… J’allai donc chercher un second verre dans la cuisine – et me servais un bon verre de vodka que je bus d’une seule traite - avant de me réinstaller dans le salon, sur mon canapé. J’ouvris la bouteille de vin et en servais un grand verre pour Nolan, et un énorme verre pour moi. Je sentais que j’allai réellement en avoir besoin. Ca faisait très mauvais genre de se bourrer la gueule devant quelqu’un mais je n’étais plus à ça près avec lui. J’avais été sa pute, alors je pouvais bien devenir alcoolique. Ça lui ferait ni chaud ni froid de toute façon. Je pris mon paquet de cigarettes et en sortis une. Le verre de vodka devait commencer à faire effet parce que je sentis des bouffés de chaleur. J’allumai alors le rouleau bourré de nicotine – ma drogue – et pris le verre de vin.
« Vous l’avez eu très tôt la plus grande dis donc… Ça doit faire un paquet d’années que tu la connais Andrea ! Puis vous attendez un troisième enfant et tout… Qu’est-ce que tu fais là à perdre ton temps avec moi alors que ta femme doit certainement avoir besoin de toi ? A quoi bon espérer Nolan. Nous sommes dans une impasse, il est temps d’agir en conséquence, tu ne crois pas ? Commençai-je tout en expirant la fumée de tabac par le nez »
J’étais vraiment triste du dénouement que prenait cette histoire, vraiment. J’y avais cru et j’y croyais encore mais il était temps d’être adulte. Il était temps…
« Il faut que tu retournes auprès des tiens. Tu sais, ceux qui font réellement partie de ton quotidien, ceux avec qui tu peux construire des choses. Ici, il n’y a rien de cela. Juste des souvenirs, un bout de passé. »
Ma vue se brouilla et je repris une gorgée de vin blanc, comme pour me donner de la force – pour quoi faire, j’en sais trop rien puisque je restai le regard vide, fixé au sol. Il n’y avait plus rien à ajouter, tout était dit.
Dernière édition par Melissa R. Prescott le Jeu 12 Jan - 0:31, édité 1 fois
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Sujet: Re: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Ven 30 Déc - 22:51
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Melissa n’eut pas de réaction. Je ne vis aucune émotion transpercer sur son visage de poupée de porcelaine - alors que je lisais en elle comme dans un livre ouvert auparavant. Et cette constatation me fit mal, très mal, et je me sentis plus anéanti que jamais. Parce que je me rendais compte que ces années passées loin d’elle nous avaient éloignés l’un de l’autre, avait brisé le peu qu’il pouvait rester entre nous. Nous n’étions plus que deux étrangers désormais l’un pour l’autre. Et j’étais dévasté de voir que plus rien ne nous liait alors que nous nous étions aimés pendant plus de huit mois. Que nous restait-il de cette histoire ? Rien, absolument rien. Qu’était-il advenu de nos moments à deux, de cette intimité qui s’était créée entre nous ? Des souvenirs, des images, des sons. Des effluves de parfum. Il ne restait que ce passé commun que nous avions partagé. Une histoire terminée, une page - presque - tournée. Et rien de plus. Je ne comprenais pourquoi Lily-Rose tenait à en savoir plus sur ma famille, ma femme et mes filles. Je ne comprenais pas pourquoi elle posait toutes ces questions. Je savais pertinemment que mes réponses la blesseraient, la feraient souffrir. Mais je ne vis rien pourtant. Peut-être que ses mâchoires se contractèrent un peu, peut-être que son regard se glaça un peu plus. Peut-être que son cœur se serra à l’intérieur de sa poitrine mais je n’aperçus rien. Comme si ce que je disais ne la touchait pas. Comme si entendre parler de ma femme la laissait indifférente. Et quand je lui demandai de ses nouvelles, à elle, elle ne fit que se lever pour aller sur le balcon de son appartement, chercher son paquet de cigarettes - si je l’avais su plus tôt, je lui en aurais proposé une de mon propre paquet. Sans répondre à ma question. Elle ne dit rien, ne fit que me proposer un verre que j’acceptais sans vraiment le vouloir. Je n’avais pas forcément envie de boire de l’alcool. Je préférais garder les idées claires. Un verre de vin n’allait certes pas m’embrouiller l’esprit ni même me rendre ivre mais je ne voulais pas qu’elle pense que mes mots étaient dictés par l’effet de l’alcool et non ma tête et, surtout, mon cœur. Je la fixai nous servir les verres, me donnant celui où il y en avait le moins. Fronçant légèrement les sourcils, je retins une remarque sans pouvoir m’empêcher d’être inquiet pour elle. Je savais bien qu’elle aimait le vin, elle avait toujours aimé ça, surtout le blanc, mais je n’avais jamais bien aimé la voir boire énormément. Tout comme la voir fumer me laissait un poids dans la poitrine - parce que je n’aimais pas tout ce qui pouvait lui nuire. Et paradoxalement, la voir là, assise sur son canapé, cigarette en bouche et verre à la main, je la trouvai inexplicablement sexy et attirante. Elle avait tout de la femme fatale usant de ses charmes pour parvenir à ses fins. Je crois qu’elle n’avait pas conscience de son potentiel, de l’effet qu’elle avait toujours eu sur moi. De ce désir qu’elle allumait en moi, tel un véritable brasier incendiant tout mon corps ; de ces sentiments qu’elle avait fait naître en moi, les incrustant de façon indélébile à l’intérieur de ma cage thoracique. Dans mon cœur. Je crois qu’elle n’en avait jamais eu conscience - peut-être parce que je ne lui avais pas assez dit à quel point je la trouvais belle.
Et je l’écoutai me parler. Me sortir des banalités, me répéter une nouvelle fois que notre histoire était impossible. Que tout était fini entre elle et moi. Oui, j’avais une famille, une épouse et deux enfants - bientôt trois. Oui, j’étais marié. Et notre histoire était sûrement impossible. Tout d’abord parce que tromper sa femme était un acte immoral et ensuite parce que je me savais incapable d’offrir à Melrose ce qu’elle désirait vraiment - une relation stable, épanouie et donc pas illégitime. Je soupirai légèrement, le cœur au bord des lèvres et bus une longue gorgée de mon verre de vin avant de me lever du fauteuil où j’étais assis pour venir prendre place sur la petite table du salon de mon ex-maîtresse. J’écrasai ma cigarette dans le cendrier, poussai légèrement le carton à pizza qu’elle avait délaissée il y avait peu et m’assis en face de Melissa.
« Lily-Rose… Je sais que je t’ai menti, que pendant plus de huit mois je t’ai caché que j’étais marié, que j’avais des enfants. Je sais que mon comportement a été ignoble et que tu ne méritais pas ça. Mais s’il y a bien une chose sur laquelle je n’ai jamais menti, ce sont bien mes sentiments pour toi, commençai-je doucement. Chaque fois que je te disais je t’aime, je le pensais. Vraiment. C’est sans doute difficile à croire après tout ce que j’ai pu te faire endurer mais c’est vrai. Je t’aimais, sincèrement. Je t’aimais tellement… »
Et je l’aimais encore. Je l’aimais encore tellement que j’avais l’impression que mon cœur serait capable de se décrocher de ma poitrine pour en sortir et rejoindre le sien. Mais la situation restait la même. Je restai un homme marié, père de deux enfants - bientôt trois. Et elle restait dans le rôle de la maîtresse, de la femme de l’ombre. De celle que l’on voit en cachette. S’il n’y avait pas eu mes enfants, je n’aurais sûrement pas hésité à divorcer. Je serais déjà avec elle, Melissa.
« J’ai pensé à toi chaque jour, chaque heure et chaque minute depuis notre séparation, continuai-je tandis qu’une de mes mains venait se perdre dans ses mèches claires. Je suis parti en Amérique en espérant pouvoir t’oublier mais le fait est que tu restais là. Dans ma tête. Dans mon cœur. Je ne voulais qu’une seule chose : revenir en France pour te retrouver. Te revoir. Pouvoir être à nouveau avec toi, te serrer dans mes bras. T’embrasser. Te faire l’amour pendant des heures. Je ne pensais qu’à toi, tu étais mon quotidien. Et si je le pouvais, je construirai quelque chose avec toi. »
Mes doigts dérivèrent doucement jusqu’à sa joue chaude et douce, je ne me rappelais que trop bien de la douceur de sa peau. Je la fixai un instant avant de me pencher pour m’emparer de ses lèvres pleines et rosées. Sa bouche avec le goût du tabac et du vin blanc. Des frissons dévalèrent ma colonne vertébrale, enflammant mon corps jusqu’à mes reins. Ma tête tournait agréablement. Je retrouvais toutes ces sensations perdues, je retrouvais mon cœur qui battait comme un oiseau en cage. Et ma main glissa lentement jusqu’à sa nuque tandis que j’accentuais la pression de ma bouche sur la sienne.
Dernière édition par Nolan A. Cooper le Sam 28 Avr - 14:52, édité 1 fois
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Sujet: Re: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Dim 1 Jan - 2:37
Toutes mes paroles s’envolaient, flottant près de Nolan, mais ça s’arrêtait là. J’avais beau répéter une nouvelle fois qu’il fallait renoncer à cette histoire d’amour, il s’en fichait complètement. Il m’écoutait pourtant, mais je voyais très bien que ça ne le touchait même pas. Chose qui avait le don de m’énerver au plus haut point car je n’aimais pas me répéter et la situation était en train de m’user. Mentalement. Physiquement. Je voulais juste qu’il me fiche la paix, qu’il parte aussi rapidement qu’il était venu. J’avais besoin d’être seule pour diriger la seconde rupture – comme si une seule ne suffisait pas. Mais non, Nolan persistait. Il était toujours là et sa seule présence me tuait. Le sentiment d’être si proche et si loin de lui me détruisait au fur et à mesure que les minutes passaient. Mais bien sûr, il se foutait bien de ça lui. Je connaissais le personnage, et je savais qu’il ne partirait que dans deux situations. Dans le cas où j’avais de la chance – et je n’étais pas du genre chanceuse – il partait de lui-même, et dans l’autre, je devais le faire dégager. Cette dernière possibilité n’était même pas pensable, même si l’envie ne me manquait pas. Parce que Nolan restait malgré une personne que je respectais et par conséquent, impossible de le mettre à la porte. Puis au fond, je ne voulais pas qu’il s’en aille, juste qu’il me dise qu’il m’aimait comme un fou, qu’il divorcera pour que lui et moi puissions construire quelque chose ensemble, partager un bout de vie. Mais lui ne voulait pas ça, il me l’avait bien fait comprendre, mais n’hésita pas à enfoncer le clou une nouvelle fois.
Je sentis que les choses allaient mal tournées lorsque je vis le beau brun s’installer juste en face de moi. Mon cœur s’emballa bêtement, comme autrefois. Il était toujours aussi beau et je ne pourrais plus jamais gouter à ses lèvres, me lover contre son torse et sentir ses bras m’étreindre, sentir sa chaleur. Je n’aurais plus jamais droit à ça, pourtant il était bel et bien, juste devant moi. Cette proximité entre nous allait jouer en ma défaveur. Je n’étais qu’une faible devant Nolan… Mais juste pour la gloire, je restai impassible, mon regard plongé dans le sien et je l’écoutai attentivement. Je l’écoutai me dire qu’il m’avait aimé – et j’en déduis que ce n’était plus le cas à présent -, me sortir un discours bourré de mensonges, comme toujours. Et comme pour m’achever, il avoua qu’il aurait pu construire une histoire concrète si seulement il en avait la possibilité. J’allai lui rétorquer qu’il n’était pas victime d’une quelconque incapacité, juste d’un énorme manque de courage. D’une grosse absence d’amour à mon égard.
Franchement, j’ai eu plus d’une fois l’occasion de me sentir nulle, mais cette situation-là battait toutes les précédentes. Et de loin. Je me sentais minable de l’avoir laissé entrer chez moi. Après tout, à quoi je m’attendais de la part de Nolan, l’homme qui m’a caché sa vie de famille pour pouvoir profiter de moi durant huit mois, à ce qu’il me déclare sa flamme ? Tout ce qu’il voulait de moi se limiter à des relations sexuelles et ça me blessa tellement ! Je lui avais donné mon cœur et lui se faisait un plaisir de me réduire à une putain ! Ca me foutait les boules, les nerfs en pelote, tout ce que vous voudrez. Mais là, j’allai vraiment le dégager de l’appart avec un bon coup de pied au cul. Ce mec était qu’un sale type - et j'étais soft en disant ça.
Sauf que sale type en question me prit de court. Trop pétrifiée de colère – j’étais vraiment à deux doigts de tout casser – je n’eus même pas le réflexe de m’éloigner lorsque Nolan s’approcha bien trop près de moi et m’embrassa. Honnêtement, ce baiser eut un drôle d’effet sur moi. Il me rendait encore plus en colère contre Nolan, parce qu’il ne se moquait de moi, mais en même temps, ça me fit tellement de bien ! Ça me rappelait tous ces bons moments qu’on avait passés ensemble. Puis j’avais tellement attendu ce moment où il viendrait me voir. Je l’aimais bêtement. Malgré tout le mal qu’il me faisait, je l’aimais. Il m’avait menti, il ne m’avait pas donné de nouvelle, il avait le culot de venir chez moi pour me demander une chose ignoble. Pourtant les sentiments étaient toujours là. Alors oui, je me perdis lâchement dans ce baiser. J’appréciais le contact de ses lèvres sur les miennes, de sa main sur ma nuque et mes pulsations cardiaques s’accélérèrent, j’eus des frissons. J’étais minable.
Seulement voilà, aussi stupide étais-je, j’avais quand même un minimum de fierté – et j’étais grandement remontée, je l’avoue. Alors, dans un élan de lucidité, je repoussais brusquement Nolan et le giflai de toutes mes forces. Le corps crispé de colère, les larmes ruisselant d’elles même sur mes joues, je le fusillai du regard durant quelques minutes. Ce court instant parut durer de très longues heures. Et pour une raison inconnue, je me suis mise à pleurer comme une enfant. J’étais minable.
« Mais c’est quoi ton putain de problème Cooper ? Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu te comportes comme un putain d’enfoiré avec moi ? T’es qu’une enflure de première, tu comprends ça ? Une putain d’enflure de merde Nolan ! Hurlai-je alors que je le tapai de nerfs. Je t’aime bon sang ! Je t’aime ! Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça ! Pourquoi tu me le fais payer si cher, hein ? Pourquoi tu me tortures ? Ça te plait de me faire souffrir pourriture ! T’es qu’une pourriture ! »
Je me sentis soudainement oppressée, j’avais beaucoup de mal à respirer. J’étouffai vraiment. Une telle chose ne m’était jamais arrivée. Je me levai alors brusquement pour aller me calmer au balcon. Je pris de grandes inspirations. La sensation de l’air frais s’engouffrant dans mes poumons me fit un bien fou. Mon rythme cardiaque se calma peu à peu. Je me calmai peu à peu. Je pleurai toujours, mais j’étais plus hystérique, c’était déjà ça. Je me retournai alors, regardant une nouvelle fois Nolan.
« Que tu ne m’aimes pas est une chose. Je m’en fiche. Après tout ce sont des choses qui arrivent, puis j’ai l’habitude que les personnes que j’aime s’en aillent. Mais je ne comprends pas ce que tu es venu si tu ne m’aimes plus. Tu sais très bien que je suis pas de ces filles qui couchent pour le plaisir de coucher. Enfin, j’ai essayé de t’oublier de cette façon mais ça n’a fait que creuser ton absence. Commençai-je calmement, séchant avec nerfs ces larmes qui ne cessaient de couler. Je ne demande pas grand-chose moi, juste une histoire toute simple et un peu d’amour et toi tu ne peux pas me donner ça alors pourquoi tu ne t’es pas contenter de cette rupture d’il y a deux ans ? Pourquoi as-tu eu le besoin de rouvrir cette cicatrice ? A la limite, t’aurais pu te contenter de venir rompre en douceur. De me voir, de me serrer dans tes bras, de me faire l’amour et puis de sortir définitivement de ma vie. »
Dernière édition par Melissa R. Prescott le Jeu 12 Jan - 0:29, édité 2 fois
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Sujet: Re: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Jeu 5 Jan - 17:30
I loveYou, I do
Mon corps tout entier tremblait sous la sensation de ses lèvres contre les miennes. Je retrouvais enfin le goût de sa bouche, de sa langue contre la mienne - comme avant. Des frissons doux et chauds dégringolèrent le long de ma colonne vertébrale et mon estomac se crispa tandis que ma main se resserrait de façon automatique sur sa nuque gracile. Depuis combien de temps avais-je rêvé de sentir à nouveau sa chaleur ? De pouvoir la toucher encore une fois, même si c’était la dernière ? D’avoir son corps collé au mien, ses formes féminines contre les miennes ? Je ne savais pas. Il me semblait que ça faisait une éternité que je n’attendais que ça. Qu’il ne manquait que sa présence à ma vie pour que tout aille mieux. Avec Melissa à mes côtés, j’avais l’impression que tous mes problèmes s’évanouissaient. Oublié ce travail de fou, terminée la drogue. Plus besoin d’alcool. Il suffisait qu’elle soit là et tout paraissait s’arranger, comme dans un claquement de doigts. Je n’avais besoin que d’elle. Quand ses lèvres se posaient sur les miennes, il n’y avait plus rien d’autre qui comptait sinon son baiser. Tout disparaissait. Je n’avais plus d’épouse, je n’avais plus d’enfants. Je n’étais plus ce trader acharné, bourreau de travail. Je n’étais plus cet espèce de drogué alcoolique qui noyait l’absence dans un bonheur factice. J’étais juste Nolan. Son Nolan. Seulement, cet instant de paix intérieure fut de courte durée parce que Melissa eut une réaction à laquelle je ne me serais pas attendu - ou plutôt que je n’avais pas espéré. Je me sentis brusquement repoussé en arrière et je n’eus pas même le temps de me stabiliser qu’elle me gifla avec force. Le coup fut cuisant et ma joue sembla être comme chauffée à blanc. Un léger gémissement m’échappa cependant que je me frottai la pommette sûrement rougie. Mais le plus douloureux fut ce regard empli de colère et de haine que mon ancienne maîtresse darda sur moi. C’était comme si toute son aversion envers moi transpirait par tous les pores de sa peau. Mais j’étais trop pétrifié par ces larmes qui roulaient sur ses joues pour pouvoir articuler le moindre mot. J’aurais voulu m’excuser, lui dire que je regrettais ce que je lui avais fait endurer seulement je n’en eu ni la force ni le courage - j’étais lâche. Et même si mon attitude envers elle n’avait pas été correcte, je ne pouvais regretter notre histoire. Je ne pouvais regretter notre rencontre, nos moments passés à deux. Je ne pouvais regretter ce bonheur qu’elle avait injecté à grandes doses dans ma vie. Et j’aurais sans doute pu lui dire, j’aurais sans dû lui dire tout ça si seulement elle m’en avait laissé la possibilité. Si seulement elle m’en avait laissé le temps.
Parce que Melrose se mit à me hurler dessus. Comme une folle. Tous les traits crispés de colère, elle me cracha à la figure tout ce qu’elle pouvait ressentir, de la même façon qu’elle aurait vomi un plat indigeste. Et alors, j’encaissai tout. Les insultes, les coups qu’elle me donna - sans même vraiment en avoir conscience, je crois. J’encaissai ses cris aussi bravement que je le pouvais, mon regard fixé sur elle. Parce qu’elle avait raison. J’étais une véritable enflure qui se servait d’elle, des sentiments qu’elle éprouvait pour moi pour en faire égoïstement la femme de l’ombre. Je n’avais pas pensé à mal, jamais. J’avais toujours été sincère dans mes sentiments pour elle. J’avais juste été stupide et naïf de croire qu’elle pourrait se contenter d’une histoire comme celle que je lui avais imposée. Que ça ne la blesserait pas, jamais. Qu’elle ne désirerait jamais rien d’autre que d’être ma maîtresse, qu’elle ne voudrait pas plus. Je m’étais borné à croire que jamais elle ne voudrait que je divorce, que je quitte ma femme pour être réellement avec elle. Seulement la réalité était toute autre. Elle m’aimait, sincèrement, et elle me voulait, vraiment. Et moi, j’étais incapable de lui donner ce qu’elle désirait. J’étais trop lâche pour divorcer et faire de Lily-Rose la première dans me vie. Je baissai piteusement les yeux lorsque, la respiration trop rapide et le visage rouge de colère, elle se leva du canapé pour se réfugier sur son balcon. J’aurais pu la suivre, m’excuse une nouvelle fois pour tout ce que je lui avais fait. Mais je ne pus que rester assis à ma place, le regard fixé sur mes mains légèrement tremblantes. Toute cette pression, toute cette tension nouait mes muscles, faisait affluer le besoin d’une petite douceur. Je dus user de pas mal de mes forces pour ne pas plonger la main dans la poche de ma veste et en sortir le joint dans un geste un peu fébrile. C’était devenu comme une mauvaise habitude, un penchant malsain et destructeur. Mais je ne pouvais plus m’en empêcher. Parce que ça m’empêchait de devenir dingue, de laisser mon travail entamer ma santé mentale et me rendre fou à lier. Je ne supportais plus toute cette pression que l’on m’avait mise sur le dos, je n’étais plus capable de faire face à tout ça. J’étais usé, fatigué. Et je détestais mon père pour m’avoir forcé à vivre une vie dont je n’avais jamais voulu. D’avoir fait de moi ce que j’étais aujourd’hui - et dont je n’étais pas fier. Je lui en voulais pour tout ça. Je m’en voulais également de ne jamais avoir eu le courage de lui tenir tête et de décider de ma vie par moi-même. J’étais en partie responsable de cette vie-là.
Mes mains tremblaient encore lorsque Melissa reprit la parole, un ton plus calme. Quelques larmes coulaient toujours le long de ses joues mais elle semblait avoir repris ses moyens. Repris le contrôle d’elle-même, de ses émotions - ce qui n’était pas une bonne chose à mon avis, parce qu’elle avait sûrement besoin de me dire tout ce qu’elle avait sur le cœur. Même si ses mots me blessaient, même si ça me faisait mal de l’entendre me dire que je n’étais qu’une enflure. Mais elle avait raison. Je lui avais fait beaucoup trop de mal et ma venue ici n’était qu’une erreur de plus, sûrement.
Et le ton qu’elle employa fut plus posé, plus calme comme résigné. Ses mots semblaient me traverser, laissant une trace indélébile à l’intérieur de moi. Comment pouvait-elle croire que je ne l’aimais plus ? Je n’avais fait que penser à elle pendant tout de temps. Je n’avais pas réussi à l’oublier, malgré ma fuite jusqu’en Amérique. Depuis plus de deux ans, depuis notre rupture, je n’avais qu’une seule envie - revenir auprès d’elle. Qu’elle revienne auprès de moi. Et maintenant que j’étais là, chez elle, je n’arrivais qu’à la blesser un peu plus encore. Et je m’en voulais pour ça. Je m’en voulais terriblement parce que je l’aimais trop fort et j’étais incapable de la rendre heureuse. Tout comme j’étais incapable de renoncer à elle. Égoïstement, je ne me faisais pas à l’idée qu’elle puisse être à quelqu’un d’autre si elle n’était pas mienne. C’était monstrueux, je le savais - j’étais monstrueux. Mais je ne pouvais pas accepter son absence. Melissa devait faire partie de ma vie inévitablement, invariablement parce que sinon il y aurait toujours ce vide au creux de mon estomac, ce trou béant au fond de moi. Comment étais-je censé vivre avec cette part de moi qui manquait ? Je n’aimais plus Andrea, plus depuis longtemps. Plus depuis que j’étais tombé amoureux d’une petite étudiante. Je haussai les sourcils d’étonnement lorsque je l’entendis littéralement me proposer de la déshabiller pour lui faire l’amour - avant de bien vouloir gentiment partir et l’oublier pour de bon cette fois. C’était une proposition alléchante, très alléchante. Oui, j’aurais voulu pouvoir lui enlever ses vêtements, doucement, lentement, puis posséder son corps comme je l’avais fait autrefois mais elle ne pouvait pas me demander de partir une fois notre petite affaire terminée. Je savais bien que je ne l’avais pas toujours respectée ; je savais bien que je ne m’étais pas conduit comme le Prince Charmant que j’aurais dû être mais je ne pouvais pas faire ça. Parce que je savais que ça ne ferait que la briser un peu plus. Je le savais, je la connaissais. Elle ne désirait pas ça, pas comme ça. Elle m’aimait. Elle voulait plus qu’une vulgaire partie de jambes en l’air entre deux portes. Elle avait beau jouer les effrontées, les amazones, son petit jeu ne prenait pas avec moi. Je l’avais assez côtoyée pour savoir qu’elle était quelqu’un de fragile et qui avait ce grand vide affectif à combler. Si je la déshabillai maintenant, sans un mot, sans une explication, j’allais creuse un peu plus ce trou dans sa poitrine - et dans la mienne également. J’allais être responsable de son malheur, de son mal être et je ne pouvais m’y résoudre. Je ne pouvais pas me permettre de faire cette erreur une fois de plus.
Je me levai du canapé, la rejoignant alors que Lily-Rose revenait du balcon et m’arrêtai face à elle. Ses yeux étaient un peu rouges, ses joues encore humides de larmes et elle ne m’avait pourtant jamais parue aussi belle qu’en cet instant. Fragile et forte à la fois, toute dans la douceur alors qu’elle avait l’air si farouche, presque indestructible. Tout un tas de sentiments que je ne pouvais décrire me traversèrent à sa simple proximité. Quand elle était près de moi, je me retrouvais comme un gosse, timide et émerveillé en même temps.
« Tu crois quoi ? Que c’est facile pour moi ? Que tu peux me demander de te faire l’amour puis de partir comme un voleur la seconde d’après et ne plus jamais revenir ? commençai-je doucement tout en remettant une mèche blonde derrière son oreille avant d’essuyer les dernières traces de larmes d’un geste lent du pouce. Je ne peux pas. Je ne peux pas faire ça, ça m’est impossible. Je n’ai pas cessé de vouloir revenir auprès de toi durant ces deux dernières années. Je n’ai pas cessé d’espérer te revoir un jour. Je n’ai pas cessé de t’aimer. »
Je n’avais pas réellement prévu de lui dire que je l’aimais encore, même après tout ce temps passé loin d’elle. Mais tout ce flot d’émotions qui me submergeaient sans crier gare me rendait impossible de garder tout ce que je ressentais pour moi.
« Je n’aime plus Andrea. Ça fait bien longtemps que je n’éprouve plus rien pour elle, que mon cœur appartient à une autre. Il n’y a plus rien sinon une certaine tendresse quant à ce que nous avons vécu tous les deux. Mais je n’aime plus ma femme, plus depuis que je t’ai connue toi, continuai-je, presque à voix basse. Et s’il n’y avait qu’elle, je serais déjà tout à toi, rien qu’à toi. Seulement, j’ai aussi mes enfants et je suis effrayé à l’idée qu’elle me les enlève. J’ai tellement peur de les perdre que je me retrouve à vivre dans un mariage qui n’a plus de sens, à aimer une autre femme que ma propre épouse. »
Je marquai une pause, le temps d’une caresse légère sur sa pommette. Je crois que mes mains tremblaient toujours du manque de drogue mais je n’y fis pas attention. Parce que Melissa était tout ce qui comptait en cet instant.
« Et je te veux, toi. Pas une autre. C’est avec toi que je voudrais passer le reste de ma vie. Pace que j’ai besoin de toi, tellement. J’ai besoin de toi dans ma vie, Melissa. »
Après une légère hésitation - je n’étais pas vraiment impatient ni désireux de me prendre une seconde gifle - je me penchai pour capturer sa bouche avec douceur, sans brusquerie. Mes mains encadrant son visage de poupée, j’approfondis mon baiser de manière tendre, me laissant envahir par le goût de sa langue caressant la mienne. Je la poussai délicatement contre le mur le plus proche, la bloquai de mon corps tandis que mes doigts glissaient le long de son buste, redessinant ses courbes féminines, s’accrochaient à ses hanches pour la coller à moi. J’avais l’impression de ne jamais pouvoir être rassasié d’elle, de sa peau. De sa douceur et de sa chaleur. Melrose devait rester avec moi parce que sinon, je crois que j’en mourrais. Je ne serais plus qu’une coquille vide et sans vie. Passant mes bras sous ses cuisses nues, je la pris dans mes bras avant de me diriger vers sa chambre, à l’aveuglette. Peu importait, je connaissais le chemin par cœur désormais.
Dernière édition par Nolan A. Cooper le Sam 28 Avr - 14:55, édité 1 fois
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Sujet: Re: (nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.} Jeu 12 Jan - 0:28
Cela pouvait paraitre dingue voire stupide que je me sois mise dans une telle colère pour un homme. Et ça l’était certainement mais ce sentiment d’impuissance que j’éprouvais me tuait littéralement. C’était quand même affreux de se rendre compte que l’amour ne suffisait pas. Ce constat était douloureux, frustrant et rageant. Je compris que peu importait les choix que je faisais, ils étaient toujours mauvais et donc, j’étais toujours la perdante de l’histoire. Je demeurais dans cette situation inconfortable, m’enlisant suffisamment profondément dedans pour ne plus pouvoir en sortir. J’étais cantonnée au rôle de la fille que l’on gardait de côté et dont on se servait quand on en avait besoin, quand on en avait envie. Or moi je voulais être la fille pour qui on remue ciel et terre pour la rendre heureuse. C’était naïf et utopiste – surtout à l’heure actuelle – et le pire dans tout ça, c’est que j’en étais consciente. Je savais que Nolan ne renoncerait jamais à son mariage pour moi. Je le savais et c’est pour ça qu’au départ, quand je l’ai vu sur le pas de ma porte, je voulais lutter. Je voulais préserver le peu de fierté qu’il me restait après tout ce temps. Mais le souci, c’est que je n’étais pas du genre endurante ; ma volonté était malheureusement limitée quand il s’agissait d’amour. Et elle l’était encore plus quand il s’agissait de Nolan. Le pourquoi de la question était très simple : je ne trouverai jamais un homme comme lui. Car outre le fait qu’il ait passé son temps à jouer sur deux tableaux, à me mentir ouvertement et à me manipuler, il n’en restait pas moins une personne agréable. Ce que j’entends par là est qu’il me rendait heureuse. J’étais très bien avec lui et notre rupture – que j’ai décidé et que j’assume pleinement – ainsi que l’absence de nouvelles durant deux ans n’ont pas eu l’effet escompté. Je pensais que ça m’aiderait à tourner la page, à enterrer mes sentiments et à oublier Nolan mais ça n’a pas fonctionné. A la place je pensais trop souvent à lui… Ce n’était absolument pas normal puisqu’il s’est très mal comporté avec moi, m’a manqué de respect et je le savais. Mais je n’arrivais pas à l’effacer de ma mémoire, de mon cœur. J’en étais tout simplement incapable.
Je devais certainement être victime du syndrome de Stockholm pour agir d’une façon si désespérée. Mais Nolan était ma bouffée d’air frais dans cette vie morne qu’était la mienne. Et malgré ma haine, ma peine et ma tristesse, je voulais retrouver toutes ces bonnes sensations que sa présence m’offrait. Je voulais retrouver l’ivresse du bonheur, et peu importait les conséquences. Plus rien n’importait de toute façon. Il était là, chez moi et il voulait que tout redevienne comme avant. Alors je n’avais plus qu’à me résigner et à être là quand il le voudra, non ?
Et comme pour m’inciter un peu plus à me jeter dans ses bras, Nolan fit tout un discours qui me toucha. C’était certainement du baratin pour me mettre une fois de plus dans son lit, pour faire de moi sa chienne attitrée mais cela n’avait plus d’importance. C’était ce que j’avais envie d’entendre. Ce que j’avais besoin d’entendre. J’avais besoin qu’il me dise qu’il m’aimait et qu’il n’avait cessé de penser à moi. J’avais besoin de l’entendre dire ça pour me déculpabiliser d’abandonner la lutte si facilement. Pour me déculpabiliser de penser que je ne pouvais avoir mieux qu’un homme qui m’aimait, même s’il avait fondé une famille avec une autre, même s’il ne me montrera jamais à son entourage parce que j’étais la femme illégitime. Je préférais m’accrocher aux sentiments parce que de toute façon, je n’aurai jamais mieux. Alors autant me contenter de cette relation ignoble, fumeuse, douloureuse, dégueulasse ou appelez-la comme vous le voudrez plutôt que de finir vieille fille.
Alors quand Nolan m’embrassa une nouvelle fois, je me laissai totalement aller. Je ne voulais plus réfléchir mais juste suivre mon instinct – réfléchir était quelque chose de trop compliqué de toute façon. C’était comme si en cet instant, mon cerveau se déconnecta pour laisser à mon corps les pleins pouvoirs. Il n’y avait plus rien sinon lui et moi. Ça ne valait certainement pas le nous, mais c’était déjà ça de pris.
Tandis que le baiser tendre se transformait peu à peu en un baiser passionné, j’eus comme réflexe de m’accrocher à sa nuque comme pour m’empêcher de chuter. Mon corps avide de chaleur se colla insolemment au sien. Frissonnante, je me contentai de suivre le mouvement lorsque que je sentis les mains de Nolan glisser sous mes cuisses et me soulever. Mes jambes s’enroulèrent autour de sa taille et je ne me lassai pas de la sensation de ses lèvres sur les miennes. Néanmoins, j’eus une envie irrépressible de gouter sa peau. Ma bouche dériva lentement sur son cou puis remonta tout aussi lentement vers son oreille que je mordis légèrement.
« T’as intérêt d’être en forme car j’ai énormément envie de toi. Et tu sais comment je suis quand je suis affamée… Susurrai-je d’une voix tentatrice. »
Je n’eus pas le temps de faire – ou de dire – quoi que ce soit d’autres car Nolan m’installa délicatement sur le lit tout en s’allongeant au-dessus de moi. J’étais follement excitée quant à la suite des évènements. J’avais chaud, je pouvais entendre mon cœur battre de manière complètement folle. Je plongeai un court instant mon regard dans le sien tout en caressant l’une de ses joues du bout des doigts. Il était si beau et si excitant ! Je m’en mordis la lèvre inférieure tellement mon envie de lui était grande, puissante. Mon corps vibrait déjà alors que l’on n’avait rien fait, et mon estomac se noua rien qu’en imaginant toutes les choses qu’il comptait me faire.
(nolany) Ҩ and constant craving has always been. {sex.}
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