Sujet: Rencontre inattendue Ⱬ Sylvain Mar 8 Nov - 21:59
« Il n'y a pas de limite de temps, c'est quand tu veux. Tu peux changer ou rester la même. Il n'y a pas de règles pour ça. On peut en tirer le meilleur ou le pire.»
J’avais retrouvé son adresse. En même temps, pas difficile, bottin et hop hop, Sylvain Lefèvre, Monsieur Sylvain Lefèvre, bien sûr. Je n’étais pas le genre de fille ou « Oh j’étai si impatiente de le voir que mon cœur battait à la chamade, que j’avais des papillons dans le ventre et que je transpirais abondamment des aisselles ». Loin de là. J’étais calme, voir même trop calme. J’avais attendu ce moment pendant 5 ans et je n’allais surement pas le laisser filer du jour au lendemain !
Je l’avais briefé le petit, et il n’avait pas intérêt à faire une seule faute. On avait répété. Je ne suis même pas sûr qu’il ait compris un seul mot de ce qu’il va débiter dans peu de temps. Ma main se pose sur son épaule, non pour un geste de tendresse, mais plutôt une bousculade.
♠ Dépêche-toi bon sang ! Je n’ai pas encore envie d’y être demain !
Pauvre gosse. Non enfaite cette phrase je me le suis dit un mois ou deux et après je me suis tournée vers l’évidence, c’est la vie. Ce n’est pas de ma fate si j’ai eu cet enfant après tout. Ce n’est pas le mec qui doit penser à la peau de banane ? Puis à son âge, on doit être au courant des préventions au lieu de mettre en cloque, une fille de 16 ans par-dessus le marché ! Nous arrivons devant cette fameuse porte et là, je sens le petit qui se recule pour bourrer dans mes jambes. Je le regarde d’un air sévère, il a son petit sac à dos sur son épaule, un petit sac à dos en forme de grenouille. Les minutes passent et apparemment il ne décide pas à toquer ! Je prends l’initiative et un grondement se fait entendre. Monsieur Sylvain ouvre, il a pas changer, un charme … Là, je n’eus pas à faire de coup, le petit fit bien ce que je lui avais demandé. Bien sûr avec quelque erreur en insérant – sans que je lui aie demandé – les mots de politesses que je lui avais appris depuis tout petit.
☺ Bonjour Monsieur Sylvain. Je m’appelle Pierre, j’ai 5 ans. J’ai été conçu avant ma maman, qui se trouve derrière. Elle m’a expliqué avec la petite graine …
Je lui fais un léger coup de pieds et de suite, il comprend qu’il va trop loin dans les explications.
☺ Ma maman, elle veut que je vienne chez vous sinon elle a dit que j’irais dans un orphelinat, tout seul et que elle, elle irait à la police et que …
J’en profite pour lui pincer le dos. Doudouille comme il est, une larme coule le long de sa joue. Je redresse ma tête vers Sylvain, avec le sourire si ironique que je puisse faire. Je savais qu’il allait tomber de haut, ce n’est pas tous les jours qu’on apprend qu’un a une progéniture. Mais je voulais que ça lui bouffe la vie comme ça bouffe la mienne en ce moment et d’ailleurs pendant les 5 années précédente. Bon d’accord ce n’est pas très maternel ce que je viens de faire, ni ce que je pense mais quelqu’un n’a-t-il pas dit : « Toutes les mères n’ont pas la fibre maternelle ? » Il faut croire que j’en fais partie.
Invité Invité
Sujet: Re: Rencontre inattendue Ⱬ Sylvain Mar 8 Nov - 23:08
Une bonne journée en perspective. Pas un seul mot de tête, pas une seule larme versée. Marie était en sécurité, Sylvain en était persuadé. Après tout, que pouvait-il lui arriver auprès de Cyprien, cet homme qui passait sa vie à la dédier aux autres du fait de son emploi de policier ? Il avait confiance en lui, confiance en ce qu'il représentait. Avec lui, Marie ne sombrerait pas. Marie, son enfant, son bébé, sa petite, celle pour qui il avait toujours tout donné, celle pour qui il aurait pu décider de mourir. Il aimait Amandine, et d'une manière si intense que son cœur se serrait à chaque pensée qu'il avait d'elle, mais il avait, en réalité, songé à la quitter afin de récupérer son enfant. Jamais. Jamais il n'en serait capable, jamais il ne pourrait faire un choix si large. C'était plus facile, bien plus simple de laisser la demoiselle choisir à sa place et quitter le domicile familiale. Elle avait seize ans, elle commençait à trouver des marques de son indépendance à présent. Une douleur que chaque parent ressent, plus ou moins tard. Une obligation.
Des problèmes avec des gosses et des jeunes femmes, il n'en voulait plus entendre parler à présent et tentait de se concentrer sur le repos dont il avait besoin. Un repos psychologique surtout. Chaque émotion trop forte, chaque fait difficile de cette réalité et chaque mauvaise augure lui brûlait le corps, rendant les symptômes de son anémie encore plus puissants, plus ébouriffants et fatigants. Alors, après s'être tranquillement installé sur son canapé, avoir répondu à quelques textos dont certains provenaient de Mandy, il ouvrit un livre. « L'Histoire de la RATP », un titre très significatif du contenu. Il l'avait eu gratuitement alors qu'il n'était pas encore passé en arrêt maladie, et bien que ce ne soit pas vraiment ce qui le passionnait le plus, il avait enfin décidé de se lancer dans la lecture de cet ouvrage. Il fallait avouer qu'il était parsemé de très belles photos et images d'époque, de quoi laisser un peu vagabonder son esprit. Pas besoin d'y mettre beaucoup de cœur. Le strict minimum de concentration allait suffire. Une concentration qu'il avait du mal à amasser depuis quelques temps. Son cerveau ne l'écoutait plus et il souffrait de nombreux troubles de la mémoire, mais il n'en laissait rien paraître.
C'était alors qu'il était plongé dans l'observation d'une prodigieuse photo du bus 89 lors de sa création qu'il entendit retentir la sonnette de sa porte. A l'instant où la mélodie plutôt stridente de celle-ci avait résonné, il songea à ne pas aller ouvrir car il n'attendait personne et il n'en avait absolument rien à faire d'un voisin qui manquait d'oeufs pour faire son gâteau, qu'il aille en quémander ailleurs ! Mais, croyant, dans un espoir certain mais vain, qu'il pouvait s'agir de sa fille, il se leva, doucement. D'un pas plutôt lent, car la tête encore empli de sommeil, il s'approcha de la porte, qu'il ouvrit. Le trentenaire ne pensa même pas à regarder par le judas, car puisqu'il avait décidé de se lever et qu'il avait fait un tel effort, autant aller jusqu'au bout de sa décision. Sur le pas de l'entrée se tenait une jeune femme, peut-être la vingtaine ou un peu plus, tenant un enfant par la main. Le petit s'était caché dans ses jambes et semblait intimidé, voire même effrayé. Le visage de sa mère rappelait quelque chose à Sylvain qui commençait à songer à la façon dont il avait pu la connaître. Ce n'était pas évident dans son état psychologique. Il la jaugea longuement, observant la moindre parcelle de ses traits, cherchant dans ses yeux un indice, quelque chose lui donnant son identité, jusqu'à ce qu'il soit étonné d'entendre l'enfant ouvrir la bouche afin de prendre la parole. Il l'écouta cependant attentivement. Le pauvre tremblait et récitait un texte semblant appris par cœur, comme un poème. Il se tenait droit comme un piquet, tel un élève devant son maître, avant de ne lâcher une larme. Les mots qu'il avait dit n'avaient eu aucun sens pour Sylvain, jusqu’à' à ce qu'il finisse par saisir de qui il s'agissait. La demoiselle, brune, jeune, se tenant face à lui n'était autre que... Elisa ? Non, ce n'était pas cela. Louise ? Non, non. Eloïse. Oui, voilà c'était cela. Le nom de cette adolescente qui avait cru bon de le mettre dans son lit quelques années plus tôt. Il était passé entre de nombreuses mains depuis, mais il la reconnaissait car son cas avait été particulier. Elle s'était joué de lui, avait jonglé avec des mensonges.... Elle s'était fait passé pour une étudiante d'une vingtaine d'années, alors qu'elle n'en avait que quinze. Ce n'était qu'une gamine qui voulait jouer dans la cour des grands, ou plutôt avec les grands. Et sans que cela ne soit étonnant, Sylvain avait terminé dans ses draps, parmi ce qui devait être ses nombreuses proies. Il lança un regard au petit garçon, disant s'appeler Pierre, avant de ne lever de nouveau les yeux vers sa mère.
«Je peux savoir de quoi il s'agit ? » demanda-t-il subitement, lançant un regard étonné à la jeune femme. De très nombreuses pensées lui envahissaient l'esprit, si bien qu'il en tremblait... Ce gamin avait dit des choses qui tendaient à prouver qu'il pouvait être son père, sans quoi pourquoi mère et fils se tiendraient-il à présent sur le pas de sa porte ? Mais il n'osait le croire. Pourtant, c'était troublant. Le petit Pierre avait un certain air de famille. Les mêmes yeux, le même nez... Le même air angélique et démentielle à la fois. C'était son portrait craché à son âge. Mais après tout, cela n'était pas une preuve....Il en faudrait bien plus pour en être certain. Et il ne dirait rien tant que la jeune femme ne lui aurait pas dit elle-même, de vive voix, ce qu'elle avait à lui annoncer. Mieux valait faire l'ignorant, celui qui ne se souvenait de rien, celui qui ne la reconnaissait pas et qui n'avait en rien remarqué la troublante ressemblance entre ce gosse et sa propre personne. Il avait peur soudainement. La crainte d'avoir un fils. Un fils. Il aurait aimé avoir un frère pour Marie, mais à présent, il ne savait pas s'il en aurait la force. Il avait eu l'impression d 'avoir tout raté en ce qui concernait sa fille, alors....
Invité Invité
Sujet: Re: Rencontre inattendue Ⱬ Sylvain Mer 9 Nov - 19:27
« Il n'y a pas de limite de temps, c'est quand tu veux. Tu peux changer ou rester la même. Il n'y a pas de règles pour ça. On peut en tirer le meilleur ou le pire.»
Bon il faut dire que j’avais cette idée en tête depuis bien longtemps maintenant, voir depuis sa naissance. Après avoir regardé un film je m’étais dit : pourquoi ne pas simplement déposer le couffin devant sa maison, sonner et partir en douce. Puis finalement, je n’ai jamais pris mon courage a deux mains et les années sont passées, passées en regrettant de plus en plus mon choix. Avoir un enfant, c’est la routine, levé, mangé, tv, lavé, couché … Tandis que moi, je voulais sortir, danser, boire, bais… A la place je suis clouée dans un divan avec un marmot. Et l’adoption ne m’a même pas traversé l’esprit, après tout, ce bébé n’allait pas m’aider à revoir Sylvain et lui faire les pires crasses possible pour m’avoir mis ce polichinelle dans le tiroir ? Ben voyons ; je vais me gêner.
C’est clair que je suis une mère indigne, sans cœur sans … Bon ce il ne faut pas exagéré, mon gosse je l’aime, je l’ai bien élever mais il faut bien se partager les taches je ne vais pas pourrir ma vie à cause d’un mec qui ne sait pas prendre ses responsabilités et la, il ne va pas avoir le choix le coco car après tout, même si il ne le savait pas, j’étais mineur est aux yeux de la loi, c’est un crime. Ne m’a-t-il pas dit que j’étais une bonne manipulatrice ? Les policiers n’y verront que du feu. Manipulatrice, comédienne devraient rimer avec mon prénom.
■ Je peux savoir de quoi il s'agit ?
Le petit allait prend la parole mais je me suis empressée de mettre un doigt sur sa bouche, bien que je savais que ce qu’il allait dire n’allait pas nous nuire, il avait bien compris la chose, ce gosse. Et puis n’étais-ce pas un stratagème pour fuir sa mère ? Je m’avance un peu plus et plonge mes yeux dans ceux de Sylvain.
♠ Bonjour Sylvain, c’est Eloïse j’espère que tu te rappelles de moi sinon j’aurais bien peur de savoir le nombre de fille que tu as eu dans ton lit pour que je sois un souvenir si lointain, crois-moi que tu me connais en long et en large. Surement la fille la plus jeune que tu aies eu dans ton lit. Voilà je te présente Pierre, 5 ans, conçut la dernière fois que nous nous sommes vu, en effet après cette disparition subite de ton visage dans mon champs de vision tu m’as laissé un petit cadeau que l’on peut dire … Empoisonné. Sur ce j’espère que tu vas accepter ton fils car moi, ça me dépasse et j’ai autre chose à faire de ma vie que de veiller à son éducation.
Je m’avance avec maladresse vers Sylvain et entre dans l’appartement en tirant mon fils par la main. Je me penche vers lui, sans vraiment avoir regardé à l’entour de moi je lui adresse un grand sourire et passe ma main dans ses cheveux.
♠ Ouh la la mon cœur regarde comme tu vas être bien ici ! Un grand canapé et une grande télévision ! Papa va bien s’occuper de toi mon amour ne t’inquiète pas pour ça.
Invité Invité
Sujet: Re: Rencontre inattendue Ⱬ Sylvain Jeu 10 Nov - 20:13
Et dire qu'il avait hésité à ouvrir la porte ! Son côté papa poule lui jouerait toujours des tours. A présent, il se trouvait dans une situation des plus embarrassantes, devant une femme qui semblait tellement sûre d'elle. C'était bien Eloïse, la fille dont il se souvenait : manipulatrice, ironique à souhaits. Une vraie actrice qui ferait croire ce qu'elle coudrait à qui elle voudrait. Mais notre cher Sylvain ne comptait pas se laisser faire... Les mots qu'elle prononça lui inspirèrent beaucoup de sentiments, beaucoup de pensées, mais surtout du dégoût. Un dégoût extrême. Elle tentait tout bonnement de se débarrasser de son propre enfant... Comment pouvait-on agir d'une telle manière ? Comment pouvait-on être aussi égoïste ? Les yeux exorbités par ce qu'il était en train d'entendre, Sylvain restait aussi muet qu'une tombe. Pauvre petit garçon. Eloïse se pensait déjà sur le petit Pierre et lui assurait qu'il devait rester chez « son père » et que celui-ci s'occuperait parfaitement de lui. Elle savait que Sylvain avait une fille et qu'il l'avait élevée seul, voilà pourquoi elle semblait si confiante en ses capacités. Déjà de nombreuses questions traversaient l'esprit de notre ancien chauffeur de bus, mais il ne prit pas la parole. Il n'était pas comme cette femme si brutale, il n'allait rien dire devant le gosse. Il ne voulait pas le choquer, le brusquer. Le pauvre ne comprendrait pas, surtout que Sylvain ne savait absolument pas ce qu'elle avait bien pu raconter à sa progéniture. Finalement, il opta pour la douceur et non la brusquerie. Son corps brûlait, il était furieux et étincelait intérieurement, mais ce n'était pas le moment de gueuler. Il se pencha donc à son tour devant le gamin, lui lança un adorable sourire.
« Bonjour, Pierre...Est-ce que tu aimes dessiner ? » Un hochement de tête de la part de l'enfant lui prouva que c'était le cas, que le bambin adorait dessiner et colorier. Tant mieux, il pouvait ainsi facilement l'éloigner afin de discuter plus proprement avec sa mère. Il ne manquerait pas de lui dire ses quatre vérités. « Très bien. Tu veux dessiner quelque chose pour ta maman ? » Un second hochement de tête. Un acquiescement. Sylvain indiqua donc à l'enfant de le suivre, le guidant jusque dans la chambre de Marie. Là, il lui donna des crayons de couleur ainsi que de belles feuilles blanches. Il ne connaissait pas les talents de dessinateurs du petit et cela ne l'intéressa pas bien plus que cela sur le coup. Cet enfant n'était peut-être pas son fils. La ressemblance ne voulait rien dire. Mais alors rien. Voilà tout.
Sylvain se pressa de retourner dans le salon, après avoir lancé un dernier sourire à Pierre, espérant que sa mère ne soit pas déjà partie, n'ait pas pris la poudre d'escampette. Il se pressa de la rejoindre, d'un pas certain. La regardant d'un air farouche, il ne se stoppa qu'à quelques millimètres de son corps.
« Alors, comme ça, tu te ramènes tranquillement chez moi avec un môme de cinq ans et tu comptes me le filer dans les bras ? Tu crois franchement que je vais accepter de m'occuper de ton enfant ? » fit-il entre ses dents. « Bien sûr que je me souviens de toi, Eloïse, tu t'es bien payé ma tronche. Et tu sais, je ne te crois pas lorsque tu me dis que Pierre est mon fils. Vu tes compétences au lit à l'époque, je pense bien que je n'étais pas ta seule proie...Loin de là. Le nombre de jeunes femmes que j'aie pu mettre sous ma couette durant ces 6 dernières années ne doit être rien comparé au nombre d'hommes que tu mets sous la tienne chaque jour. » Il lui lança un regard provocateur avant de fermer la porte de l'appartement, jusque-à laissée ouverte, d'un simple coup de pied. Il saisit ensuite violemment Eloïse par le bras. Ah ça non, il n'allait pas se laisser faire. Il était peut-être très malade et très faibles ces derniers temps, mais il avait trop d'emmerdes pour qu'une petite merdeuse vienne bafouer sa vie. C'en était trop ! C'était la goutte d'eau faisant déborder le vase.
Il la plaqua simplement contre l'un des murs, posant l'une de ses mains contre le mur, juste à côté de son visage. De l'autre, il lui releva le menton afin qu'elle le regarde dans les yeux. « Tu comptes franchement me faire croire, sans aucune preuve, que ce bambin est mon fils ? C'est une blague j'espère ! Cela fait six ans qu'on ne s'est pas vus...Et tu viens ici, comme une fleur, m'annoncer cette superbe nouvelle... » Il était on ne peut plus rageur, mais lançait parfois un œil sur le couloir afin d'être certain que Pierre ne rentrerait pas dans la pièce. Il ne voulait aucunement faire du mal à ce pauvre garçon qui n'avait rien demandé. Même pas de venir au monde. Et il voyait qu'il n'était pas le bienvenu, au vu du comportement de sa mère, cette mère si indigne. Dire qu'il en voulait à Amandine d'être partie...
« Et si jamais c'est vraiment mon enfant...Tu peux m'expliquer ce que tu me veux ? Tu l'élèves, il n'a rien à voir avec moi. Du moins, maintenant, c'est trop tard, je ne suis qu'un inconnu. Et puis... Tu veux quoi ? Tu veux que j'aille à la Mairie et que je le reconnaisse ? Ça servira à quoi ? Je ne suis pas du tout dans un état d'esprit assez sain pour élever un enfant, quel qu'il soit. Désolée, chérie, mais tu as pioché le mauvais pigeon. » Le Sylvounet, le gentil petit Sylvain, cette homme si doux, ne l'était plus sur le coup. Il couvrait ses arrières. Il tentait de faire peur à son interlocutrice, de lui faire comprendre qu'elle n'avait rien à espérer de lui. Pourtant, de l'autre côté, il ne pouvait s'empêcher de croire que Pierre était effectivement son fils...Cette ressemblance si troublante, son petit sourire en coin. Il aimerait que ce soit le cas. Mais cette Eloïse était fine manipulatrice et cela ne l'étonnerait pas qu'elle ne soit venue que pour une seule raison : lui soutirer de l'argent ou alors trouver un bon pigeon à plumer. Après tout, s'il y avait plusieurs clients potentiels à la paternité de Pierre, il devait être le plus facile à plumer.
Soudain, il tressaillit. Une nouvelle pensée venait de lui traverser l'esprit, telle une flèche. Et si elle lui demandait un test de paternité ? Un test de paternité qui s'avérerait positif ? Beaucoup d'entreprises étrangères proposaient ce genre de service et les résultats étaient souvent disponibles pas plus de deux jours après l'envoi des échantillons....Chut. Ne dis rien. N'y pense pas. Ne lui donne pas cette idée....Son cœur battait la chamade. Il était nerveux. Sylvain ne s'était pourtant pas écarté et continuait à lancer un regards des plus sûrs en direction d'Eloïse.
Invité Invité
Sujet: Re: Rencontre inattendue Ⱬ Sylvain Jeu 17 Nov - 20:19
« Il n'y a pas de limite de temps, c'est quand tu veux. Tu peux changer ou rester la même. Il n'y a pas de règles pour ça. On peut en tirer le meilleur ou le pire.»
Je savais que je n’avais pas opté pour la manière la plus douce il faut dire que je suis rentrée dans le tas comme on dirait mais je n’avais pas d’autre solution. Dans un sens si je compte laisser le petit chez Sylvain c’est que je suis certaine que celui-ci sera un excellent père et qu’il pourra lui apporter une éducation digne de ce nom. Je sais que je ne suis pas une très bonne mère mais je n’ai pas porté ce petit 9 mois dans mon ventre pour rien ni même cet horrible accouchement plein de souffrance qui débutait la destruction de ma vie. Je remarquais bien que Sylvain n’avait qu’une envie, c’était d’exploser. De rage. Je sentais une certaine tension – ce qui ne me surpris pas du tout. Pour éloigner Pierre, il lui proposait donc de faire un dessin pour sa maman, je sais déjà ce qu’il allait dessiner, un cœur, comme toujours. J’en ai mis un sur le frigo, les autres prenaient trop de place, ils ont retrouvé la poubelle. Lorsqu’ils se dirigèrent tous les deux, j’ai longuement hésité à prendre mes jambes à mon cou et à partir, mais cette réflexion me prit du temps et Sylvain était déjà revenu. Je n’avais pas peur de lui, il allait me mettre plus bas que terre, je le connais. Et je ne me trompai pas, il commença son discours. Bien sûr qu’il allait s’occuper de cet enfant, du moins de son enfant. Il n’avait pas l’air d’un homme qui fuit ses responsabilités. Je ne pus m’empêcher de sourire à cette réflexion si … Véritable. ♠Oh, merci pour ce compliment Sylvain. Le claquement de la porte me fit sursauter et il ne perdit pas une seconde pour m’empoigner le bras. Il me plaqua contre le mur et me relevait le menton. Mon regard dans le sien, je ne le baissa pas. Mes lèvres étaient à quelques centimètres des siennes et je pris la parole, parlant entre mes dents et en sifflant mes voyelles. ♠ J’espère pour toi que je n’aurais pas de bleu à mon bras. Les policiers risquent mal de le prendre. Regarde-moi bien et imagine, mon entrée au commissariat, complétement dévastée et apeurée « Monsieur l’agent, j’ai un aveu a vous faire, Sylvain Lefèvre, il s’appelle Sylvain Lefèvre, c’était il y a 5 ans il m’a … Il m’a … Je suis tombée enceinte, j’ai voulu lui présenter son enfant aujourd’hui et il n’a pas hésité à me maltraiter et me frapper, Monsieur l’agent je ne sais que faire ! » Dis-je en faisant les yeux doux. ♠ Mon pauvre petit Sylvain tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques. Une preuve ? Prends ton fils, va faire un test de paternité et on verra de qui de nous deux rigolera après avoir reçu les résultats. Ma main attrape son poignet pour retirer sa main qui soulevait mon menton. Moi non plus je n’allais pas me laisser faire, d’ailleurs j’ai plus d’un tour dans mon sac. Et je suis sûre qu’il s’en doute.
Invité Invité
Sujet: Re: Rencontre inattendue Ⱬ Sylvain Sam 10 Déc - 18:57
Ce regard insistant, cette ironie dans la voix. Sylvain avait beaucoup de mal à croire qu'il avait pu se laisser ainsi embarquer dans l'affaire d'Eloïse. Un fils. Elle débarquait de nulle part pour lui annoncer qu'il avait un enfant. Il ne manquait plus que ça ! Dans sa situation si fébrile depuis quelques temps, il n'était même pas sûr de pourvoir satisfaire au besoin d'un bambin...Du moins, si la jeune femme disait la vérité. Il en doutait. Et son cœur allait et venait dans des pensées contraires. Il hurlait pour que Pierre ne soit pas son fils, et, en même instant, il pleurait pour qu'il le soit. Avoir quelqu'un de son sang près de lui était quelque chose d'important pour Sylvain, surtout depuis que Marie lui faisait la tête. Il connaissait sa fille, il savait qu'elle ne lui pardonnerait pas aisément d'être si faible. Elle avait toujours vu en son père la force incarné, aussi bien d'esprit que physique...Et à présent, il ressemblait davantage à une loque, qui se rattachait à son passé, plus qu'à autre chose. Eloïse reprit soudainement la parole, s'approchant de lui, se décollant du mur. Leurs lèvres étaient on ne peut plus proches et Sylvain eut un instant l'envie de la gifler. Mais un tel geste aurait eu des conséquences catastrophiques si le petit Pierre décidait de rentrer dans le salon au moment où cela se produirait. Et puis, cela ne ferait qu'inciter la demoiselle à aller encore plus loin dans ses menaces. En effet, elle le menaçait, et pas qu'un peu. Elle lui faisait clairement comprendre qu'elle avait intention d'aller voir la police et de l'accuser de bien des tords. D'une manière on ne peut plus explicite, elle lui affirmait vouloir l'accuser de viol. L'observant avec une once de mépris dans le regard, notre jeune homme ne répondit pas, tentant comme il le pouvait de garder son calme. Et voilà qu'elle lui parlait de faire un test de paternité...
« Espèce de... » Il se retînt, baissant la voix. « Tu crois franchement que, non seulement je vais garder TON gosse, mais qu'en plus, je vais payer cher pour passer un test ? Je n'en ai pas les moyens ! Alors va-t-en avec ton môme. »
Elle avait fait en sorte qu'il la lâche et Sylvain se décala, faisant de nombreux pas en arrière. Le cœur battant, il jeta de nouveau un regard inquiet vers le couloir. Pas de signe du gamin, il pouvait donc s'énerver sans soucis.
« C'est pas de ma faute si t'es qu'une sale pute et que t'écartes les jambes à tout va. » rajouta-t-il. Oh oui, il insultait son interlocutrice. C'était pourtant quelqu'un qui ne disait presque jamais de gros mots, qui surveillait son vocabulaire, qui n'hésitait pas à passer du temps à réfléchir à ce qu'il dirait. Mais là, il était furieux, et bouillonnait de l'intérieur. Alors, sans hausser la voix, il disait ce qu'il pensait. Cette injure avait été dite sur un ton terriblement calme. « Si ce gosse était le mien, tu n'aurais pas attendu des années avant de venir me voir... Enfin, d'un côté, il faut dire qu'en plus d'être une trainée, tu es stupide. »
Sylvain ne le montrait pas, mais en vérité, il avait peur. Il savait qu'Eloïse allait tout faire pour obtenir ce qu'elle désirait, qu'elle serait prête à mettre ses menaces à exécution. Et si elle en arrivait là...Que deviendrait-il ? Que penseraient Marie et Amandine de lui ? Il n'avait aucune envie qu'elles sachent toutes deux qu'il s'était adonné, dans le passé, à des galipettes avec une enfant de quinze ans. A quinze ans, on est encore un enfant...Surtout que tout serait contre lui. Marie avait déjà du mal à lui faire confiance comme avant, alors que se passerait-il dans un tel cas ? Elle avait avoué avoir été violée....Un choc pour son père. Elle réagirait certainement mal si on accusait son géniteur d'être un homme aussi affreux que celui qui lui avait mis un couteau sous la gorge alors qu'elle rentrait du lycée, un soir.
« Si tu vas à la police raconter tes conneries...Je ne vois pas en quoi ça t'arrangerait...Tu resterais avec ton gosse, et en plus, tu devrais te taper plein d'entrevues, plein de questions....Tu sais mentir, mais les mensonges ne vont jamais loin... » Des paroles qui tendaient plus à le rassurer lui-même qu'à effrayer la demoiselle.
« Je suis d'accord pour passer le test de paternité... Mais c'est toi qui va casser la tirelire. » En effet, ce genre de test sont chers, d'autant plus qu'il faut les effectuer à l'étranger, car elles sont interdites en France. Mais par internet, tout est possible. On envoie les différentes ADN et on peut avoir une réponse d'ici une semaine maximum.