On va dire que j'ai pas eu une vie digne d'être adaptée sur les planches d'un cinéma mais asseyez vous les enfants, tonton Eric va vous raconter sa super histoire.

Je suis donc né à Lyon, alors que mes parents avaient seulement la vingtaine. Je suis pas sur que j'étais prévu, mais bref, passons. Ils faisaient des études de droit. Par la suite, mon père est devenu juge, et ma mère, avocate. Non, ils bossaient pas ensemble, parce que sinon, vous vous imaginez bien que mon père laisserait tout le temps ma mère gagner, galant comme il est. Donc, pendant que maman et papa étudiaient bien sagement ( ou pas ), c'était mamy qui s'occupait de moi. On peut aussi dire qu'elle m'a éduquée. Je ne voyais pas beaucoup mes parents, ça m'attristait un peu, à vrai dire. J'ai commencé la guitare à l'age de 7 ans, sexy disait que j'étais super doué, mais bon, vous savez comment sont les mamies... Je me suis passionné pour cet instrument. A 12 ans, j'ai créé un groupe de rock avec une bande de potes, au grand dam de mon père qui trouvait ça ridicule. Mais c'était le début de l'adolescence donc je l'écoutais de moins en moins, déjà qu'il avait été là peu de fois pour moi. Mes notes étaient merdiques au collège, mon cher papa n'était pas vraiment content, j'étais sur qu'il voulait que je fasse du droit, comme lui. Maman essayait souvent de le calmer. Sans succès. Et puis comme un malheur n'arrive jamais seul, un jour, j'ai vu mon meilleur ami, le batteur du groupe, rouler des pelles à ma copine. Autant vous dire que ça ne m'a pas vraiment réjouit. Et le pire, c'est que tous les autres mecs étaient au courant. J'ai pété mon câble, et j'ai quitté le groupe. Alors un jour, ça a fait tilt dans ma tête. Il fallait que je m'en aille. J'en avais marre d'entendre de la bouche de mon paternel que j'étais nul et d'être déçu par mes amis. J'ai eu une idée, je me suis mis à faire des vidéos sur internet, à enregistrer des covers, mes morceaux persos et les anciens morceaux du groupe. Y a fallut attendre un an pour que ça commence à marcher, mais j'ai jamais perdu espoir. Ah, et j'ai eu mon bac aussi, mais ça c'est un détail. Un jour, un parisien m'a appelé, il m'a dit qu'il voulait bien de moi dans son groupe. Ni une ni deux, j'ai jeté mes affaires dans ma valise, j'ai fait un bisou à mamy et un bisou à maman, j'ai rien dit à papa, et j'ai sauté dans le premier train disponible. Direction la capitale ! C'était un peu comme tout reprendre à zéro. Plus de papa qui te crie dessus, plus de potes traitres à croiser tous les jours. Je me suis trouvé un ( petit ) appart. Ca fait maintenant six ans que je suis ici, et il s'en passe des choses en six ans...

Tout d'abord, quelques mois après que je sois arrivé ici, ma mère m'a appelé. Je sais pas si je redoutais ce coup de fil, ou pas, en tout cas j'étais content de l'entendre. Mais ce qu'elle m'a annoncé m'a fait mal. " C'est Mamy. Elle était très malade et ... " Je l'ai juste entendue éclater en sanglot et puis j'ai écarté le téléphone de mon oreille. Mamy était ma grand-mère maternelle et elle et sa fille étaient toutes les deux très confidentes, et moi aussi, je lui disais tout. Elle était plus qu'une Mamy qui vous prépare un gâteau un dimanche après-midi. Elle était comme une seconde mère pour moi. Mais avant de sombrer tout seul dans mon appart, je me suis dit que la vie était ainsi, et que ma grand-mère n'aurait pas souhaité que je me morfonde sur son sort. Alors je me suis repris, et la vie a continué.

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Puis un jour je l'ai rencontrée. Elle. Elle était magnifique. J'en suis tombé fou amoureux. Je lui ai tourné autour pendant un mois, deux mois. Mais elle, elle en avait rien à foutre de moi. Enfin du moins c'est ce que je croyais. Un soir, alors qu'on était allés en boîte avec des potes, elle m'a rattrapé et m'a invité chez elle. J'avais beaucoup bu et j'ai accepté. L'alcool aidant, une fois chez elle, je me suis mis à l'embrasser, et ça s'est fini dans un lit, et pas pour dormir... Puis le lendemain je me suis retrouvé tout seul. Elle avait disparu. J'étais incapable de savoir si j'avais rêvé ou pas, les souvenirs de la soirée d'hier étaient tellement flous. Mais ce qui était sur, c'est que je savais pas où j'étais. J'ai fais le tour de l'appart, assez grand et luxueux, mais j'ai trouvé personne. La situation était un peu délicate, mais ma gueule de bois aidant, j'ai décidé de m'en aller en laissant tout en l'état. Je m'étais fait avoir... J'accordais ma confiance à n'importe qui et je m'énervais moi-même. Je me suis torturé avec des questions idiotes pendant des mois, écrivant des chansons plus déprimantes les unes que les autres. Mais bon, j'ai finis par dépasser le stade de la tristesse, et il s'est passé un moment où ma vie était plutôt plate mais je m'éclatais bien. J'allais de mieux en mieux.

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Nos concerts marchaient de plus en plus c'était notre apogée. Mais ensuite, il y a eu la chute. Vertigineuse. Plus personne ne se comprenait, il y avait des engueulades à chaque répétitions. Je leur ai juste dit " Ok les gars. Je me casse avant que ça dégénère de trop. " et je suis parti. Aujourd'hui encore, je joue tout seul. Je me produis dans les bars, je chante et je joue de la guitare. J'aime ma vie comme elle est, c'est tout.