Aaron… Je ne sais plus vraiment quoi dire à son sujet. On a eu un passé fort. Avec lui, j’ai passé huit belles années. Il a compensé l’absence de mon frère et au fond, je l’ai considéré comme tel. Je l’ai aimé, je l’aime et je l’aimerai sans doute pour longtemps. Mais voilà, les choses dans ma vie n’étant jamais simples, notre amitié n’avait aucune raison d’échapper à la règle. Il a suffi d’une dispute pour tout briser. Une dispute partie de rien. D’une broutille. Il suffit d’un rien pour qu’Aaron m’abandonne à son tour. Il m’a de nombreuses fois répété qu’il n’était pas comme mon frère et pourtant, il s’est comporté comme lui. A deux choses près. Aaron est quand même revenu. Il est revenu pour mieux me briser… Enfin, je me suis refusé de lui donner cette nouvelle chance de me faire du mal. J’ai refusé qu’il revienne dans ma vie parce que sa trahison – peut-être que le terme est fort mais je peux vous assurer que j’ai vécu la chose comme telle – m’avait fait beaucoup, beaucoup trop mal. Mais il voulait absolument me parler de quelque chose, alors je lui ai accordé une ultime discussion. J’aurais dû m’abstenir parce que ce qu’il m’a avoué – son passé de « Noah » - m’a simplement conforté dans mon idée : il s’était joyeusement foutu de ma gueule et ce, d’un bout à l’autre de notre « amitié ».
Et ça m’a tué de me rendre compte qu’il été parti sous peine que je ne me livrais pas assez à son gout alors que lui-même n’avait rien dit à son propos. L’ironie du sort est parfois bien cruelle.

Plus le temps passe et plus je me dis qu’il est fait pour moi. Je sais, je me berce d’illusions mais il est tout ce qui me reste. Si je le laisse partir lui, je me retrouverai toute seule, une fois de plus. Et je n’en avais pas du tout l’envie. Alors tant pis s’il était marié, s’il venait que peu de fois. Ce n’était pas bien grave si je n’étais que sa chienne qui écartait les cuisses aux bons vouloirs de monsieur. Plus rien n’importait parce que lorsqu’il était là, j’étais heureuse ! Il suffisait qu’il me prenne dans ses bras pour que je me sente bien. Mes problèmes n’étaient plus et sa chaleur me faisait un grand bien. C’était comme s’il arrivait à guérir les maux de mon cœur par sa simple présence. Et c’est vrai qu’il était rarement présent, et qu’il ne m’aimait certainement pas ou si peu. C’est vrai que c’était ignoble de sa part de tromper sa femme enceinte. C’est vrai aussi que je me sentais morte quand il me laissait dans mon appartement vide, quand il ne me donnait pas de nouvelles pendant des jours durant. Peut-être qu’il se fichait complètement de moi au fond, mais je n’arrivais pas à m’en défaire parce qu’au fond, j’avais l’espoir qu’il divorce et qu’il prenne vraiment soin de moi. C’était certainement utopiste de ma part mais quand on n’a rien, on ne crache pas sur le peu de considération qu’on peut vous porter. Je ne crachais donc pas sur le peu de considération que Nolan me portait.

Peter… Le magnifique Peter… Je pourrais parler des heures de lui car il est formidable. Il est quelqu’un de doux, d’agréable. Il vous met de suite en confiance et il est très à l’écoute. J’ai presqu’envie de dire qu’il est l’homme parfait. Vraiment. J’adore discuter de très longues heures avec lui. Disons que Peter est une personne dont on ne peut se lasser. C’est d’ailleurs très étrange mais il dégage sur « truc » qui vous attire et qui ne vous lâche plus. Le seul bémol, c’est qu’il a énormément perdu confiance en lui depuis qu’il a perdu la vue. Ce handicap est à la fois sa force et sa faiblesse.

Il fait partie de ces mystères de la vie. C’est mon frère et il ne me parle plus alors qu’il n’y a eu aucune dispute. Rien, de rien. Et pourtant, je n’ai plus de nouvelles de lui depuis un sacré bout de temps. Je vis avec mais je dois bien avouer que c’est difficile. Je le considérais comme mon unique famille et il m’a laissé. Si un jour je venais à le revoir, je ne lui demanderai certainement pas de me récupérer, de m’inclure à nouveau dans sa vie. Je voudrai simplement qu’il m’explique ce qu’il s’est passé.
Mais bon, je suis peut-être stupide, mais je sais très bien que je ne le reverrai plus jamais. Et ça me tue, parce qu’il me manque énormément.

Il a toujours été un charmant garçon. Je n’ai vraiment pas à me plaindre de lui. Il a toujours été respectueux envers moi avant, pendant et après notre relation. C’est qu’après notre rupture, tout aussi gentillette que notre histoire, on s’est très rarement croisé. Mais le hasard faisant bien les choses, je l’ai recroisé dans un parc et même si la situation était des plus étranges, la discussion fut agréable. Peut-être qu’on renouera le contact qui sait ?

Je ne suis pas une grande fan des Woods, ni même une groupie de Léo. Enfin, je n’ai rien du tout contre leur musique. Je ne la trouve juste… pas assez représentative du groupe. Je dirais qu’il y a un problème niveau production, mais là n’est pas la question. J’ai rencontré Léo – sans le « Woods » - loin du cadre de la critique musicale ou du monde impitoyable du show-business. Je l’ai simplement croisé lors d’une petite soirée bien tranquille, dans un piano bar. L’envie de laisser danser mes doigts sur les touches noires et blanches étant trop forte, je cédai et m’installai au piano, jouant divers morceaux de styles différents. Et au bout de deux ou trois morceaux, Léo me rejoignit et un bœuf s’improvisa, l’air de rien. Et depuis ce jour, on s’était promis de retenter l’expérience mais il n’y a jamais eu de suite.

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Je l’ai connu bien avant de me rendre compte qu’on avait Aaron et Peter comme amis communs. On s’est croisé plus d’une fois dans les couloirs des Inrock – avant que je démissionne donc. Et étrangement, le courant est bien passé. Je ne vais pas dire que c’est une grande amie, mais il n’empêche que j’aimais bien ces petits moments passés à la machine à café. Mais depuis, ma démission, je n’ai plus vraiment eu de nouvelles – OK, j'en ai eu via facebook mais bon, ça compte pas. Mais Peter m’ayant récemment avoué ses sentiments envers la jolie brunette, il va bien falloir que je reprenne contact avec elle, sinon ce couple ne se fera jamais…

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