Dire qu’un cyclone avait traversé l’appartement de Lucas aurait été un euphémisme. Mais pas question d’y aller avec le dos de la cuillère ce soir là. Il s’agissait de sa première grande soirée après son mois de récent célibat. Sephora devait reprendre les choses en mains et également se reprendre en main par la même occasion. Une fois habillée, elle courut entre les gouttes, tout un art, pour sauter dans le taxi qu’elle avait commandé un peu plus tôt dans la soirée. Elle avait toujours le don de tomber sur une Audi avec intérieur cuir, allez savoir… La brunette travaillait pour une enseigne de luxe française, son moyen de transport s’y accordait toujours. « Boulevard de la Chapelle, si vous trouvez le numéro seize ce serait parfait monsieur ! » Vraiment si elle pouvait éviter de sortir de l’habitacle, elle lui serait sacrément redevable et lui laisserait probablement un pourboire. Lors du trajet, la brunette jeta des coups d’œil par la fenêtre de temps à autres, désolée par ce temps pourri. Il n’était pas question de repousser cette soirée pour autant. Si son entorse ne l’avait pas clouée sur le canapé de son colocataire, ce n’est pas cette pluie qui allait le faire. Après une journée aussi pourrie que cette là, une grippe ne suffirait peut-être pas non plus. Les deux cousines avaient été contraintes de passer la journée chez la famille de la plus âgée. Elles s’étaient donc séparées pour quelques heures, le temps de se trouver quelque chose à mettre, certainement. Les voilà arrivés au premier arrêt de la soirée. « Oh cousine, tu es magnifique. », s’exclama-telle au moment où la concernée s’engouffra dans le taxi. Aucun doute, l’artiste de la famille avait de très bon goût. C’était dans les gènes, de toute façon.
« On va au Red Light, désormais, rue du Départ dans le XVème juste à côté de la Gare et de la Tour, merci. » Sephora se fit craquer nerveusement les articulations de son cou. Pendant toute la journée, elle avait volontairement hésité à aborder un certain sujet, maintenant qu’elles étaient en tête à tête, elle ne savait pas par où commencer… « Tu n’aurais rien à me dire ma belle ? » La jeune femme aurait peut-être du la guider en parlant de la conversation qu’elle avait eu quelque jours plus tôt avec Gäel sur le ô combien célèbre réseau social.