Trouver un moment pour voir Clément n’était pas une chose des plus simples, il était un brillant chirurgien et avec le lycée et mes amis les quelques moments que nous passions ensemble étaient rares. Puis depuis que j’avais déménagé de chez son père pour aller vivre chez Jaimie ce n’était pas des plus simples. J’avouais qu’il commençait à me manquer fortement. J’étais en vacances depuis un peu plus d’une semaine et j’avais passé mon temps loin de l’hôpital pour une fois faisant tout pour éviter cet endroit que je détestais réellement. J’avais rendez-vous avec mon cousin dans moins d’une heure dans un quartier qui n’était pas le mien, par chance en deux ans j’avais eu le temps de connaitre cette ville par cœur. Sachant l’endroit où nous avions rendez-vous, j’enfilais une jolie petite robe ne voulant pas sembler triste ou malade. Je tentais toujours de cacher ces cicatrices et les marques de fatigue que j’avais sur le corps. Je fixais mon reflet dans le miroir et je me trouvais assez jolie en réalité. Passant ma main dans mes cheveux, j’attachais rapidement mes cheveux passant un petit collier et j’attrapais un taxi comme à mon habitude ne prenant jamais le métro. Le restaurant été plus proche de ce que j’avais pu croire, en réalité j’avais l’habitude de trouver le temps long mais c’était sans doute la force de l’habitude. Je payais le taxi et me présentait devant le restaurant ou se trouvait une sorte de maitre d’hôtel qui devait sans doute s’occupait des réservations. Je souris doucement « Bonjour j’ai une réservation au nom de Mr Jones » il consulta une sorte de registre et m’invita à entrer dans l’endroit qui était ravissant. Je n’étais encore jamais venue ici mais c’était vraiment un bel endroit qui donnait envie. Je passais ma main dans mes cheveux quand il m’indiqua que Mr Jones n’était encore là, ce qui ne m’étonnait pas du tout. Je le connaissais par cœur et je savais qu’être à l’heure était tout sauf son fort alors je m’installais en attendant. Je fus un peu surprise de le voir arrivé si vite mais ce n’était pas spécialement pour me déplaire, je me levais doucement embrassant sa joue avant de m’assoir « Presque à l’heure, je suis impressionnée » je lui souris. Il était tellement important pour moi, je me sentais bien en sa compagnie et j’avais l’habitude d’être toujours à l’aise comme si nous nous connaissions depuis toujours alors que cela ne faisait que deux ans. Je souris en voyant qu’il était venu seul « A peine cinq minutes tu as de la chance » mon regard se balada dans la pièce avant de se poser sur mon cousin « Je vais bien et toi ? » j’avais parfois peur qu’il ne voit

J’étais heureuse de pouvoir passer du temps avec lui. La famille comptait beaucoup pour moi et je m’étais beaucoup d’espoir dans cette notion. J’avais perdu pas mal de mon depuis ma naissance, je pensais encore souvent à ma mère malgré son absence pendant de longues années elle restait toujours ma mère et elle avait cette place importante dans ma vie et je n’arrivais pas à l’oublier, elle était comme le centre de mon monde et rien n’était simple sans elle. Je me sentais très seule parfois et avec mon père ne prison rien n’était évident, j’étais malheureuse de savoir qu’en deux ans je n’avais pas pu le voir que rarement, que je ne pouvais même pas l’embrasser ou le serrer dans mes bras comme tous les filles normales mais en réalité j’étais tout sauf une fille normale. J’avais longtemps eu envie de le rejoindre, de tout faire pour retrouver mon père juste quelques heures mais avec tout ce qu’il avait fait pour moi et pour ma vie j’aurais aimé une seconde chance pour lui. J’avais eu la chance d’avoir des gens comme mon oncle ici même si avec ces voyages il était rarement là, je savais que je pouvais compter sur lui puis il y avait Clément et sa présence aujourd’hui me rendait heureuse.

« C’est ça d’être un grand chirurgien »

Je lui souris heureuse de voir qu’il était quand même là mais j’avais plutôt peur de voir son bipper ou son portable sonné à n’importe quelle seconde, et j’espérais que tout irait bien et que personne ne nous dérangerais dans notre repas à lui et moi et j’avais presque l’envie de couper son biper. Je soupirais doucement à ces paroles

« Est-ce qu’on peut passer une minute sans parler de ça s’il te plait ? Je t’adore tu sais mais arrête de me voir comme ta patiente ou comme un cancer, tu peux juste essayer de me voir comme une humaine ou comme ta cousine très jolie que tu aimes ? Je t’en prie »

J’étais assez triste de voir que je n’étais que ça pour lui, et j’avais vraiment envie d’être autre chose et j’avais beaucoup de mal avec le coté chirurgien qu’il avait toujours à mon regard. Je me sentais vraiment bien aujourd’hui et je n’avais pas envie de parler de mes problèmes sanguins, de ce qui n’allait pas chez moi ou de mes examens récents, j’avais envie d’une bonne soirée en famille. Je fis la moue quelques secondes.

« Je vais bien d’accord ? Je te jure docteur »

Le serveur arriva et je souris commandant une boisson sans alcool n’en buvant simplement jamais. Je passais ma main dans mes cheveux choisissant un ice-tea alors qu’il demanda à mon cousin ce qu’il souhaitait boire lui. Je pris la carte qu’il me tendit et j’inspectais. J’avais des règles à suivre malgré tout ne pouvant pas manger tout ce que je voulais mais j’étais ravie de voir qu’il y avait des choses pour moi comme une bonne salade fraiche avec toutes sortes de légumes dedans, le plein de vitamine et de force.

J’étais assez triste de voir qu’il faisait parfois passer son rôle de médecin avant celui de cousin, mais je pouvais comprendre qu’il agissait comme ça parfois même si j’aurais aimé que les choses soit différent entre lui et moi. Pourtant une part de moi espérait secrètement qu’il arrive un matin pour me sauver la vie même si je savais que cela était impossible, l’espoir faisait vivre. Je me calmais doucement, je n’avais nullement envie d’une dispute avec lui, c’était une chose qui n’était d’ailleurs jamais arrivé mais en étant malade les choses étaient parfois différentes, je refusais de me perdre dans des disputes inutiles alors que le temps m’était bien trop précieux. Je ne comprenais pas ces gens qui préfère perdre leur temps dans des choses inutiles et de se disputer ou de perdre les choses les plus belles de la vie pour des choses futiles. Je voulais vivre à cent pour cent chaque instant de ma vie. J’étais sans doute une éternelle optimiste, offrant une seconde chance à tous sans la moindre hésitation, je savais bien sûr que j’étais trop naïve de croire en la bonté des hommes et des femmes du monde mais je ne me voyais pas vivre une vie totalement effrayé et tremblante à l’idée de mourir.

« Je sais que tu ne pars pas d’une mauvaise intention. Ca me touche beaucoup que tu t’inquiètes pour moi mais je te promets que je me sens bien. Tu sais que je t’en parlerais ? Je t’en parle toujours. Alors du calme docteur, je ne meurs pas ce soir promis »

Je m’amusais parfois à jouer sur cette question de mort qui m’attendait. Une part de moi-même l’avait accepté totalement comme si c’était une chose normale. Je n’avais pas d’autre chose et même si c’était difficile tout le monde part un jour alors que ce soit demain ou dans dix ans. Je voulais juste foncé dans chacun de mes gestes et pouvoir vivre une vie digne de ce nom mais surtout je rêvais de réalisais tous mes rêves sans exception, pour ne rien regrettait sans doute mais au fond chaque jour qui passait me rendait un peu plus triste à l’idée de partir sans avoir un peu plus de temps pour les gens que j’aimais comme Clément par exemple. Je tentais de penser à autre chose, remerciant le serveur d’un sourire j’avalais une gorgée de ma boisson. Il apporta la carte que je déposais sur la table en souriant à mon cousin.

« J’avais un emploi du temps surchargé voyons mais bon, je me suis libérée pour toi … Puis c’est toujours toi qui est pris, t’es jamais là d’abord. Mais bon, parle-moi … Quelle fille se cache sous ton absence ? »

J’en ris en le taquinant sur ces conquêtes. C’était assez drôle de le taquiner sur son nombre de conquête. Et de m’amuser à le taquiner sur pleins de chose comme les filles, le connaissant parfaitement bien en tant que don juan. Je me fichais un peu de ce nombre de conquête, en réalité je le respectais énormément et je l’admirais totalement pour tout ce qu’il était. Puis je n’étais pas non plus du genre à juger les gens, mais plutôt à laisser une chance à tout le monde. Mais j’étais assez curieuse de voir si quelqu’un pouvait le faire changer mais j’avouais que j’étais assez jalouse à l’idée de le partagé avec une autre fille, il était un peu ma famille, le seul qui me restait encore sur Paris.

« D’ailleurs, tu sais Jaimie St-James ? La jolie brunette à l’hôpital ? Je vis chez elle depuis quelques temps, au cas où tu me cherche »

Je vivais chez son oncle depuis mon arrivé à Paris mais il avait dû partir pour un bon moment à New York pour sa société, et seule ce n’était pas vraiment évident. Jaimie c’était présenté à moi comme un miracle, une source de bonne humeur, je me sentais bien, en famille et heureuse avec elle. Comme si elle était ma maman.

En réalité j’étais très heureuse de l’avoir dans ma famille pendant longtemps je m’étais senti seule et sans personne autour de moi. Quand ma mère était parti et que mon père fut emprisonné je m’étais senti juste seule au monde comme si tous les gens de cette planète n’avait jamais entendu parler de moi. Je fus heureuse de tomber sur Clément directement, il était tout ce que j’avais eu besoin, toujours à veiller sur moi comme un super héros et je savais que sans lui tout serait différent. Je me sentais en sécurité comme si rien de mal ne pouvait arriver autour de moi, j’étais heureuse, réellement heureuse. Ma peur d’être seule n’existait plus et je commençais même à réellement adorer Paris. Il était mon super héros. Je posais mes yeux sur Clément et je ne pouvais que penser à tous ces moments où il avait été là pour moi, à ces nuits ou il était resté à côté de moi à me veiller alors que je me tordais de douleur dans mon lit « Tu es génial, je te remercierais jamais assez pour ça » je lui souris en déposant mes lèvres sur sa joue après m’être redresser. Je me sentais heureuse et j’avais envie de le remercier pour tout ce qu’il avait pu faire pour moi. Au fond de moi malgré tout ce que je pouvais dire j’espèrerais qu’il puisse me sauver la vie, il était mon espoir et je rêvais de pouvoir vivre une vie de rêve, fonder une famille et avoir des enfants, j’en rêvais sans doute plus que les autres petites filles « Raconte-moi, je suis sure qu’il y a une fille qui te plait non ? Tu es pas trop moche et tu as presque trente ans il va falloir te bouger si tu veux fonder ta famille parce que moi j’aimerais bien un petit bout pour m’occuper et je trouve ça trop mignon un mini toi » je pouvais presque l’imaginer. Ces petits cheveux bruns et ces yeux d’un bleu perçant. Clément était très beau et aucune femme digne de ce nom ne pouvait le nier mais il était aussi un vrai don juan et le nombre de femme qu’il avait pu avoir m’impressionner sans doute car ma liste de conquête était à zéro mais ce n’était pas une chose qui m’ennuyait au fond. Je lui parlais de Jaimie, je savais qu’il l’avait déjà croisé et je ne pus m’empêcher de me demander si oui ou non il l’avait mise aussi dans son lit, elle était réellement très belle alors ce n’aurait peut-être pas une chose étonnante même si je ne voulais pas qu’il ait le cœur brisé un jour. J’étais peut être un peu protectrice avec lui au fond mais c’était ma façon de lui prouver que je pouvais moi aussi l’aimer « C’est moi ou tu es jaloux ? » c’était en réalité assez drôle pour qu’un petit sourire moqueur apparaisse sur mon visage et que mes cheveux le regarde amusée de la situation. Je goutais mon plat ne voulant qu’il se refroidisse. Je ne mangeais pas des masses bien au contraire et j’étais presque végétarienne ne mangeant pratiquement jamais de viande, trouvant ça trop écœurant ou trop « viande » puis j’étais une habituée des régimes en tout genre et des repas que je pouvais ou non manger « Si tu veux on peut passer un week end ensemble ? Je viens et on ne se quitte pas ? Mais faut aussi dire que tu es souvent à l’hôpital alors je servirais à rien du tout chez toi, Jaimie est enceinte dont elle est un peu plus là mais je serais ravie de passer un temps avec toi » je lui souris sincèrement.