Comme toutes les histoires, je pourrais commencer par « il était une fois » ou bien quelque chose comme ça. Mais les histoires qui commencent ainsi finissent toujours bien, pas la mienne. Enfin comment puis-je dire ça, elle n’est même pas finis. Bref, je suis née le 16 avril 1988, de deux parents qui rêvaient d’avoir une fille –une fille comme moi ? pas sûr-, Maude était le nom de ma défunte grand-mère et Georgia leur plaisait, seulement. Jusqu’à mes huit ans, j’ai eu une vie paisible, la vie que toute gamine de mon âge rêve. Les anniversaires avec les amis, les gâteaux à trois étages, une grande maison, des parents qui s’aiment et même un animal de compagnie : Cookie, mon cavalier king charles. Cookie c’était mon meilleur ami, je lui racontais tout parce que je savais qu’il ne dirait jamais rien. L’année de mes huit ans, quelqu’un vint bouleverser ma vie. Une fille, d’un an de plus que moi. Papa disait que c’était ma sœur mais je n’y croyais pas trop. Sa mère était morte, c’est pour ça qu’elle est venue à la maison. Je crois que Papa avait une autre femme avant Maman. Ma « sœur » elle s’appelait Jaimie-Rose, j’aimais pas trop comme prénom mais je devais faire avec. On se disputait tout le temps, mais jamais très longtemps. C’était ma moitié, c’était ma sœur, mon tout. Pour rien au monde je ne l’aurais abandonné. Jusqu’à nos 16 ans, nous partagions la même chambre, on se racontait des histoires à dormir debout et j’adorais ça. On ne parlait pas souvent de sa mère, je crois que ça lui fait beaucoup de peine et, ne souhaitant que son bonheur, je faisais tout pour éviter d’aborder le sujet.

Depuis toute petite, je rêvais d’aller à Paris, on dit que c’est magique. A la télé, je voyais la ville française défiler sous mes yeux, la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, le Sacré-Cœur, Notre-Dame, j’étais fascinée par la capitale. L’année de mes 13 ans, je m’étais promis –avec Jaimie-Rose- de partir faire nos études là-bas, c’était mon rêve. Bref, à mes 18 ans, je quittais la maison pour des études d’histoires, j’avais trouvé un petit appartement charmant dans le 4è et Jaimie-Rose me rejoignis deux mois plus tard. Je crois qu’à ce moment-là, Jaimie ne m’aimait plus comme avant. On s’engueulait souvent à cause de mes sorties le soir, je rentrais complètement torchée aux alentours de 5h du matin puis j’avais cours à 9h. Je ne m’en sortais plus, elle m’oppressait, on aurait dit ma mère. Je fais ce que je veux je suis grande ! Jusqu’au jour où je l’appel des urgences, sortant d’un coma éthylique. J’avais merdé, et je le reconnaissais. Elle était là pour moi, comme toujours, c’est la meilleure. Mais c’était à cause de Peter, pas de moi. Peter, je l’avais rencontré à Paris, je l’avais aimé comme jamais je n’avais aimé. On devait se marier, mais il n’est jamais venu, c’est ce soir-là ou ça a commencé. Le premier jour du reste de ma vie.