Il était une fois Louise-Ann. Mon histoire aurait pu commencer de la sorte, mais au plus j'avance dans la vie, au plus je me rends compte que non, mon histoire n'a rien d'un conte de fée. Certes je ne suis pas la plus à plaindre. Je ne pense pas que les pires choses me soient tombé dessus. Mais j'ai mon lot de malheur. Assez pour dire que cela n'a rien d'un Disney...

Je suis née un 30 juin 1989. Cette époque est merveilleuse dans le sens où il fait ni trop chaud, ni trop froid. Juste ce qu'il faut pour qu'on se sente bien. Puis il y a les vacances. Le 30 juin ça annonce le début des vacances. La fin d'une année de travail, d'école, pour quelques temps de repos et de plaisir. Ma mère était assez heureuse que sa petite fille arrive un 30 juin. Je lui évitais ainsi les difficultés de la grossesse durant la canicule. Ce qui, faut l'avouer, est tout sauf la joie. Je suis donc arrivé au bon moment. Et surtout dans la bonne famille. Un père et une mère aimants, un grand frère plus que ravis d'avoir une petite soeur à protéger et embêter et un chat. Un chat nommé Choupinette qui n'aimait pas particulièrement que la nouvelle poupée de madame Descartes lui vole toute l'attention qu'elle lui apportait autrefois mais bon soit.

J'ai donc vécut une belle et douce enfance. Mon frère et mon avions une relation privilégiée et mes parents étaient tous bonnement parfaits. Depuis toujours nous vivons à Paris. Paris, la belle ville. La ville lumière. La ville des amoureux aussi. Samy et moi, avons toujours adorés Paris. Nous vivions au rythme de la capitale et cela nous plaisait. Jamais d'ennui, toujours de l'ambiance et même trop parfois. Mais au moins, ça nous fait apprendre, ça nous donne l'occasion de vivre mille et une chose. Enfin voilà, j'avais une famille parfaite et une vie presque parfaite. Mais rien n'est éternel, alors un jour tout a changé.

FLASHBACK

Je les regardais les yeux pleins de larmes. Que se passait-il ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? « Je vous déteste ! » Je ne savais pas si cela ma concernait aussi. J'avais peur, je ne comprenais pas. Il était mon frère. Pourquoi me détestait-il ? Je n'avais rien fait si ce n'était être la fille de nos parents. Il ne pouvait me détester pour cela... « Samy ! » Il me lance un regard plein de haine. Donc il me hait aussi... Les larmes montent de plus belle et lorsqu'une commence à couler le long de ma joue je sais que je ne pourrais retenir les suivantes. Il me déteste. Pourquoi ? Comment ?

Finalement mis à part ce regard, il ne daigne faire autre choise. Il ne me répond même pas. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, je suis perdue. C'est mon frère et pourtant j'ai la désagréable sensation que d'un moment à l'autre il va m'abandonner. Comme tout le monde l'a toujours fait. Pourtant il ne peut pas me faire ça. Il a toujours été le seul à être là pour moi. J'ai toujours été le seul à être là pour lui... Mais il me déteste, pour une raison que j'ignore.

Après avoir finalement détourné le regard, il dépose ses clés et ne prend même pas la peine de prendre son manteau ou son téléphone qui se trouve sur le meuble d'entrée puis s'en va en claquant la porte.

Ce sont les derniers instants que nous avons vécut en tant que frère et sœur. Depuis nous sommes deux étrangers. Pourtant j'ai bien essayé d'en savoir plus, de discuter. Mais jamais il n'a voulu me donner d'explications. Il a toujours fuit. Lui qui était mon frère, mon meilleur ami était devenu un ennemi pire, un inconnu.

FIN DU FLASHBACK

A partir de cet instant, rien n'a jamais plus été pareil. Tout a changé et est devenu plus... compliqué. Moins... beau. Oui, je n'avais plus de frère. Du moins j'avais un frère, mais qui ne voulait plus de moi comme sœur...

Finalement, je me remettais peu à peu de ce départ. Tout était plus compliqué dans ma vie, avec mes parents et sans Samy, je ressentais un énorme vide. Un vide qui fut peu à peu comblé par un ami. Thibaut. Un ami qui devait plus vite que prévu plus que ça. Au début je ne savais pas très bien sur quel pied danser. Puis finalement, il y a eut le premier baiser, le premier rencard... et le premier vrai "Je t'aime"...

FLASHBACK

Je le regardais. Thib, le garçon que j'aimais. Je ne le lui disais que très rarement. Pour dire vrai, je disais "je t'aime" très rarement. Je n'étais pas de ces filles qui aimait l'entendre ou le dire, et ce depuis que mon frère m'avait quitté. Il avait été la seule personne qui n'avait jamais compté pour moi. Et il m'avait quitté. Alors oui, j'avais du mal à m'attacher. Seulement Thibaut avait réussi à percer ma carapace à faire en sorte qu'enfin je cesse de rejeter toutes personnes qui m'approchaient.

Je le regardais toujours, avec insistance. Puis tout à coup... « Je t'aime ! » C'était sorti tout seul. Je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. Mais pourtant je l'avais fait. Car je savais qu'il en avait besoin et moi aussi d'ailleurs. Il me regardait, secoué par mes mots. Si bien, qu'il restait silencieux. « C'est bon, oublie. Je n'ai rien dit! » Je m'apprêtais à partir, lorsqu'une main me retint. Je savais que c'était lui. Comment ? Déjà vue la situation mais aussi et surtout parce que je ressentais ce picotement. Il n'y avait que lorsque c'était sa peau qui m'éffleurait ou touchait la mienne, que je ressentais ces frissons, ces picotements de l'intérieur. C'était étrange... C'était l'Amour. Oui celui avec un grand "A".

Puis il m'avait tiré à lui et avait déposé ses lèvres sur les miennes, m'offrant alors le plus beau baiser que je n'avais jamais échangé. Même pas avec lui. C'était sans doute à cause ou grâce de tous ces sentiments que je ressentais en cet instant du fait de lui avoir dit que je l'aimais. J'avais pour la première fois depuis longtemps baissé ma garde et ça me faisait devenir vulnérable mais ça faisait aussi décupler tous ce que je ressentais. Après quelques minutes le baiser prit fin. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. C'était tellement WAOUH, qu'il n'y avait rien à dire ou à faire. Seulement, Thib avait le don de donner encore plus d'émotion, de force à tous. Y compris même à ce moment-là. « Je t'aime aussi Lou. Comme je n'ai jamais aimé et n'aimerait jamais. » Ses yeux brillaient et le connaissant je pouvais voir qu'il disait vrai. J'étais heureuse. Comme je ne l'avais pas été depuis bien longtemps.

Seulement, le destin, le hasard, la vie tout simplement me rappela très vite que rien ne pouvait être aussi extra. Non, il devait toujours avoir un "mais". « Promets-moi que jamais tu ne m'abandonneras. » Je le regardais avec autant d'insistance qu'il y a quelques instants. Avec plus d'attention cependant. Et je pus voir pendant un moment une hésitation. Il ne voulait me le promettre. Et je ne comprenais pas. Pourquoi pensait-il que lui aussi allait devoir m'abandonner, comme l'avait fait Samuel ? « Il faut que je te parle Lou... » J'avais raison. Je me détestais d'avoir raison. Alors en colère, me trouvant trop stupide d'avoir pensait que lui et moi ça pouvait marcher, que je pouvais espérer plus de sa part, je l'avais poussé et était parti après lui avoir dit « Laisse tomber. J'ai même pas envie de t'écouter. Je sais déjà ce que tu vas me dire. Tout le monde part un jour... »

FIN DU FLASHBACK

Quelques jours après ça, Thibaut m'avait annoncé qu'il était déjà promis à une autre. Et depuis ce jour, je n'avais plus jamais réussi à lui dire avec autant de légèreté que je l'aimais. Car je savais qu'au fond, il serait un jour celui d'une autre.

Après ça bien entendu, rien n'a plus jamais était pareil. Je savais. Et pourtant je faisais avec. Parce que je l'aimais et parce que je savais aussi qu'il m'aimait. C'était compliqué. Surtout à partir du moment où Pernelle et Thib ont dû se montrer aux yeux de tous comme un véritable couple. Lui et moi avons commencé à nous cacher. Oui, nous entretenions une relation cachée et interdite, alors que j'étais la première avec qui il avait été et la seule qu'il aimait. Tout était extrêmement compliqué, je ne savais pas comment gérer ça et lui me demandait sans cesse de ne pas partir, de ne pas le quitter, au nom de notre amour. Un amour qui n'avait pas de lieu d'être car il n'avait pas de futur. Seulement il y a peu j'ai appris quelque chose. Quelque chose qui pourrait tout changer.

FLASHBACK

J'étais assise. J'avais envie de pleurer et je ne savais pas pourquoi ce foutu médecin prenait autant de temps à revenir. Dans même pas une heure j'avais un rendez-vous "clandestin" avec Thib et je devais encore passer chez moi pour me préparer. Je ne vivais plus chez mes parents. Je travaillais et vivais en colocation avec une amie de l'université. Entre eux c'était de moins en moins facile et finalement toutes ces tentions faisaient que j'étais partie.

Dix minutes plus tard. Il n'était toujours pas là. Je regardais ma montre avec anxiété. Je commençais à penser à partir sans prévenir. « J'ai vos résultats Mademoiselle Descartes. » J'avais envie de lui dire que j'me doutais bien et qu'il en avait d'ailleurs mis du temps. J'suis certaine qu'il s'était tapé une infirmière avec le temps qu'il m'avait fait attendre. Seulement je m'étais reteint bien trop anxieuse. « D'ailleurs j'ai une heureuse nouvelle. Vous n'avez rien de grave. » Je soufflais un bon coup. Ouf. Je m'apprêtais donc à partir lorsqu'il me retint. « Rasseyez-vous. J'ai autre chose à vous dire. » Je le regardais, sceptique. Que me voulait-il ? « Vous êtes enceinte Lou-Ann. De deux mois et deux semaines. » Choquée, j'avais ouverte la bouche et aucun son ne sortait... Qu'allais-je bien pouvoir faire ?

FIN DU FLASHBACK

Après ça, je n'avais pas été au rende-vous que j'avais avec Thib. Je ne pouvais pas le lui dire. Il m'en voudrait, j'en étais sûre. De plus, je ne savais pas si j'étais prête à assumer. Certes c'était ma seule chance pour que sa mère accepte notre relation. Mais c'était aussi, ce qui me forcerait à abandonner mes études et ferait que j'aurais peu de chance de réaliser mon rêve... devenir journaliste. L'amour ou le travail ? Je ne savais quoi choisir, quoi faire. Alors depuis cette nouvelle qui date de quelques jours, je fuis du mieux que je peux Thibault. Je sais que c'est lâche mais je ne peux croiser son regard en faisant comme si de rien était. Seulement je sais que je vais devoir lui en parler. Et surtout prendre une décision... Garder le bébé... Ou avorter.