POPPY & LÉO

“ but why i love you,
i'll never know ? „

Les mémoires du Duc de Choisel.
Mais quelle daube ce livre, et pourtant je me le baladais sous le bras depuis plus 2 semaines, une lecture obligatoire : les joies de la L3 lettres modernes appliquées. Tout ça pour faire quoi ? Soit devenir bibliothécaire et moche, ou bien être au chômage et pleurer auprès des assédics. Bon, je vous l’accorde j’étais de mauvaise humeur. Il commençait à faire nuit dehors, j’étais restée toute la journée à la bibliothèque François Mitterrand pour préparer mon commentaire de texte pour la semaine prochaine. Je me sentais si lessivée, comme si on m’avait tourné dans tout les sens & que mon cerveau était entrain de défier la science. Je n’avais qu’une envie, prendre un verre de rosé, un vinyle de Cat Power et une couette chaude. Mes parents étaient absents pour tout le week-end, je devais faire moi-même mon repas du soir, il était 20 :00, seul le monoprix qu’il y a sur les champs devait resté ouvert ! Alors je m’y rendis, c’était près de chez moi, c’était sur mon chemin. Je prie un panier et balança toutes sortes de cochonnerie : du vin, des bonbons, un poulet fermier, des pommes de terre, des biscuits Petit Lu… Je n’avais jamais fait les courses toute seule, je ne savais pas ce qui allait m’être utile, ce qui n’allait pas l’être… J’ai même pris une nouvelle brosse à dent. Après avoir payé près de 60 euros de courses ( Aïe ! ), je repris le chemin vers ma maison. Il y avait beaucoup de mondes à cette heure-ci sur la longue avenue, je devais tout remonter ! Entre les mecs qui se pensaient supérieurs à moi qui me toisaient du regard et les filles qui mettaient la musique à fond sur leur blackberry, l’avenue des champs Elysée commençait à être de plus en plus mal fréquentée pour celle qu’on appelle « la plus belle avenue au monde ».

Les gens me poussaient pour se frayer un chemin, je les insultais mais ils ne comprenaient pas puisque la plupart était chinois. Non, ce n’était pas vraiment mon jour. Une fois arrivée dans mon immeuble, je monta les longs escaliers en bois dont le parquet grinçait sous mes pas et arriva enfin chez moi. J’eus tout de même assez de courage pour ranger mes courses et ouvrir ma nouvelle brosse à dent. Je la posa en face de moi et me servit un verre de rosé. C’était tellement bien d’être indépendante, je pouvais m’acheter une brosse à dent sans même qu’on me demande pourquoi, j’en avais envie, pour moi c’était une liberté. Certes elle allait s’achever dimanche mais, il ne manquait plus que quelque chose et je serais définitivement la fille la plus comblée de Paris ( Fallait pas abuser en disant « sur terre » )… Ou bien devrais-je dire, quelqu’un ? Toujours avec mon verre à la main, je retira enfin mes chaussures tandis que j’avais le téléphone posé contre mon oreille. J’ouvris ma fenêtre et m’assieds sur le rebord.

« Léo… Je me sens si seule… Mes parents ne sont pas là ce week-end. »

J’entendis un bruit venant de l’immeuble d’en face, Léo venait d’ouvrir sa fenêtre à son tour. En effet, à Paris les immeubles étaient très proches l’un de l’autre formant un « U » pour rendre les résidences plus privées, plus éloignées de la population.

« Tu es occupé ? » Disais-je en tortillant une mèche de mes cheveux

On avait beau être voisin, je n’avais pas vu Léo de la semaine. Faut dire que son métier de mannequin lui prenait du temps, il commençait à être de plus en plus connu et je ne pouvais pas lui reprocher de courir après la gloire. Moi aussi je la voulais, je voulais qu’un de mes livres deviennent un best-seller ou gagne ne serait-ce que le prix Goncourt !

« J’ai des chocobons, je te promets de partager avec toi ! »

Je lui fis alors un grand sourire, c’était mon péché mignon les chocobons et je n’acceptais jamais de les partager avec Léo, depuis qu'il avait découvert ma petite gourmandise, il faisait exprès d'en manger devant moi depuis sa fenêtre ! C'était d'une cruauté !

Poppy & Léo

La journée avait été interminable. J’avais l’impression que le temps avait défilé au ralenti. Mais surtout d’avoir passé mon temps dans un taxi qui me faisait traverser Paris de bout en bout, pour des rendez-vous professionnels et j’avais payé plus cher pour qu’il me laisse fumer pendant les trajets. Ce qui avait d’ailleurs eu le don de m’énerver : j’avais du payer pour ouvrir ma fenêtre et allumer une cigarette.
Tout se monnaye.
Le dernier arrêt était mon appartement sur les Champs. En descendant du taxi, j’avais donné deux billets verts, sur lesquels le chauffeur ne m’avait pas rendu de monnaie. Je levais les yeux au ciel.
Je pris l’ascenseur jusqu’à chez moi, et arrivé, je me laissais tomber sur le canapé. Au bout de quelques minutes, je me levais pour me servir un verre de whiskey.
Sur mon portable, un message de l’agence m’annonçait le programme de la semaine prochaine. Je ne pu m’empêcher de soupirer de soulagement en déduisant que j’étais enfin libre jusqu’à lundi.
je me rendis dans la cuisine et leva un sourcil en entendant le téléphone sonner. Je fis demi tour et regardais qui m’appelait : « Poppy ». Je décrochais « Léo… Je me sens si seule… Mes parents ne sont pas là ce week-end. » Je ne dis d’abord rien, et m’approchais de la fenêtre ou en face, je découvris Poppy, comme je m’y attendais. J’ouvris la fenêtre et m’appuyais contre celle-ci, en regardant Poppy en face. « Tu es occupé ? » Je souris. « Tu devrais pas travailler au lieu de trainer au bord de la fenêtre ? » Bien sur, j’avais envie de la voir, tout près de moi. Je lui posais un regard interrogateur.
« J’ai des chocobons, je te promets de partager avec toi ! » Je m’esclaffais. Je savais très bien que c’était faux. C’était son pêché mignon, je pouvais toujours courir pour en avoir un. « Viens, je t’ouvre. »
Je posais alors me téléphone et refermais la fenêtre.

Quelques minutes plus tard, on frappait à la porte. Je retins un sourire et allais ouvrir. De l’autre coté se trouvait Poppy, comme je l’avais deviné. Je me décalais pour la laisser entrer et lui pris la main pour l’entrainer dans le salon. « Tu veux boire quelque chose ? »

POPPY & LÉO

“ but why i love you,
i'll never know ? „

Dès l’invitation de Léo confirmée, j’émis un petit rire et raccrocha. Il fallait que je me change pour ne pas avoir l’air débraillé, je sais que c’était mon petit ami mais, étais-ce une raison ? Je ferma alors ma fenêtre et alla en direction de ma penderie, je retira tout mes vêtements pour enfiler ma jolie robe achetée dernièrement chez Vanessa Bruno. Elle était noir avec un décolleté plongeant ( Sa me donnera l’impression d’avoir des gros seins tiens ) et de la dentelle dans le dos. Juste le temps d’enfiler mes chaussures et de remettre du rouge à lèvre que je fis claquer la porte et descendit gaiement les marches des escaliers. Je n’avais que quelques pas à faire pour arriver jusqu’à chez Léo, c’était pratique mais, c’était aussi un inconvénient car vivre près de son mec n’était pas chose facile, surtout avec Léo. Il se montrait si distant avec moi, me repoussant dès que je lui montrais trop d’affection, quand mes caresses exprimaient plus qu’un désir physique mais en même temps, je savais qu’il ne pouvait pas se passer de ces gestes-là au fond, que sans eux ont ne seraient peut-être ensemble. Enfin, pouvait-on dire « ensemble » ? Il ne m’a jamais présent à ses parents, et il a toujours refusé de rencontrer les miens… Léandre est juste tombé sur lui et moi dans la rue un jour mais, rien de plus. Pourtant, nous étions plus que des amants.

J’avais toujours cette boule au ventre lorsque j’arrivais devant la porte de Léo. Du stress ? Non. De la peur ? Peut-être. Peur qu’encore une fois nous n’avancions pas dans notre pseudo relation. Il ouvrit la porte et m’invita à entrer. Il m’entraîna dans le salon me proposant quelque chose à boire. Je jeta un coup d’œil sur le verre qu’il avait laissé sur sa table basse… Du whisky sûrement, c’était peut-être un peu fort pour moi, alors je lui fit :

« Une vodka grenadine si tu as ? »

Je pouvais compter sur Léo, lui au moins savait faire des courses, tandis que moi j’étais une vraie catastrophe mais, je ne pouvais pas lui proposer car cela allait faire « trop couple » à son goût. Je connaissais Léo, en sortant avec lui, je savais ce qu’il en était mais, cela ne m’avait pas découragé. C’était lui que je voulais et pas un autre. Je me disais qu’avec le temps, il allait sûrement tomber amoureux de moi, ou quelque chose dans le genre tout aussi niais. J’avais l’impression qu’il me voyait toujours comme sa bonne copine d’il y a 1 ans, bon c’est vrai que je n’avais pas tellement changé mais, je voulais qu’il me voit autrement… Qu’il me remarque plus. C’était bien le seul homme qui se souciait de moi sans en faire trop, c’était peut-être pour cela que c’était lui que j’avais choisi ? A force d’être dans mes pensées, je ne vis pas Léo qui me tendait mon verre, je cligna des yeux :

« Oh excuse-moi, je réfléchissais à… Quelque chose. »

Je lui fit un sourire, il avait l’air fatigué à en croire ses yeux légèrement rouge, il travaillait dure pour réussir et c’était bien une chose dont j’étais fière. Je lui fis un bise sur le joue et alla m’asseoir sur le canapé. Je bus une première gorgée qui me brûla la gorge : Léo avait du mettre plus de vodka que de schwep’s. J’alluma une première cigarette et lui dit :

« Alors, comment sa se passe au travail ? Toujours collé avec des filles et des garçons avec qui tu te change ? »

J’émis un rire, j’avais toujours eu ce cliché de l’homme mannequin qui était forcément gay, comme si avant qu’ils ne songent au mannequinât ils étaient hétéro et puis soudain ils deviennent gays. Ce n’était pas de la discrimination, mon meilleur ami était gay et je l’aime comme il était ( C’était surtout pratique pour lui demander un avis sur un sous-vêtement ). En ce qui concerne la gente féminine, je ne m’exprimais jamais là-dessus. Elle était parfaite, de longues jambes, des regards de braises, des choses que je n’avais pas et quand je tombais par hasard sur une publicité où Léo était entrain d’en embrasser une, sa me faisait rager au fond.

Poppy & Léo

Après avoir fait entrer Poppy j’étais partis dans mes reflexions.
Je ne savais pas vraiment comment je pouvais qualifier la relation que j’avais avec Poppy. Déjà, parce que j’étais incapable de remarquer les détails qui pouvaient prouver qu’on était ensemble. Et cas contraire, je ne savais pas ce que je pouvais faire qui changeront la situation. Si tant est que je le veuille.
J’aimais bien Poppy, c’était indéniable. C’aurait été mentir de dire que je n’appréciais pas les moments qu’on passait ensemble, elle et moi.
J’avais (je crois) toujours été là pour elle depuis qu’on se connaissait. Depuis le début, où on s’envoyait des piques, je l’adorais quand même, jusqu’au jour où les choses avaient changées entre nous.
Mais j’étais incapable de dire que j’étais vraiment avec elle ou pas. C’était un truc de fille de prendre ces décisions.
Je me doutais que pour Poppy, la question se posait. Personnellement, je me contentais de vivre ma vie, avec Poppy quand elle était là, sans elle le reste du temps.
C’était pas que je me foutais d’elle, vraiment pas, c’était juste que… je me prenais jamais la tête avec des complications « On est ensemble ? On est pas ensemble ? » Je me contentais de vivre au jour le jour. En essayant de ne pas blesser Poppy. (J’avais l’impression de pas m’en sortir trop mal)

« Une vodka grenadine si tu as ? » Je relevais les yeux vers elle, et hochais la tête sans rien dire. Je partis à la cuisine et sorti vodka et grenadine rapidement. C’était la que j’étais le meilleur finalement : trouver les bouteilles dans mon appartement. Je remplis un vers pour Poppy, et retournais vers elle, en lui tendant son verre rose. « Oh excuse-moi, je réfléchissais à… Quelque chose. » J’ouvris la bouche pour lui demander à quoi elle réfléchissait. J’étais toujours inquiet qu’on entame des conversations sérieuses sur nous deux ; et qu’est-ce que j’allais dire ? Je savais pertinemment que je n’avais pas totalement la même vision des choses que Poppy, je voulais juste éviter de la blesser sans pour autant… faire quelque chose que je ne voulais pas.
« Alors, comment sa se passe au travail ? Toujours collé avec des filles et des garçons avec qui tu te change ? » Je lâchais un petit rire en baissant la tête. C’était pourtant la vérité. J’étais agréablement surpris de voir que j’avais du succès, ma carrière décollait plutôt bien ces derniers temps, j’étais réquisitionné de plus en plus souvent ; avec de jolies filles, ça allait sans le dire…
Je me rendais alors compte que j’étais beaucoup moins dragueur depuis que j’avais cette « relation » avec Poppy. Je n’étais pas devenu complètement sage, mais je savais poser des limites que je ne dépassais pas, je n’allais jamais trop loin ; au bout d’un moment, Poppy apparaissait dans ma tête et j’arrêtais tout.
Je souriais et pensais à ma mère. Elle avait toujours voulu que je me caser, pour de vrai, avec une fille bien. Que j’arrête d’aller voir à droite à gauche. Je ne l’avais jamais fait, c’était plus fort que moi…
Pourtant, je ne pouvais pas nier qu’aujourd’hui, la donne avait changée. Je faisais des efforts. « Toujours oui. C’est mon boulot. » lançais-je, amusé. Etait-elle jalouse ? « A quoi tu réfléchissais, au fait ? » me rappelant sa dernière réflexion.
Après quoi, je retournais m'asseoir sur le canapé. Je n'invitais pas Poppy à faire de même, après tout ce temps, elle avait apprit à faire comme chez elle, ici.

POPPY & LÉO

“ but why i love you,
i'll never know ? „

Il y avait toujours une once de jalousie lorsque je parlais du travail de Léo, je ne savais jamais de quoi était capable ses filles et encore moins Léo. Pas que je puis douter de sa fidélité mais, en avait-il une envers moi ? Est-ce que lorsqu’il regardait une fille séduisante il se disait : « Non je ne peux pas, j’ai Poppy » ? M’avait-il ? Je sentis que quelque chose titilla dans l’esprit de Léo sur ce que j’avais pu penser, s’il savait… D’ailleurs oui ? Que se passerait-il s’il le savait ? J’avais toujours appréhender mais, mes dires n’avançaient pas les faits. Malgré que je le connaisse bien, peut-être allait-il comprendre et m’éclairer ? C’était quelque chose à tenter, à demander avant qu’il ne soit trop tard mais, je n’osais pas. Au fond, j’espérais sincèrement qu’il ressente ce que je ressentais mais la réalité était autre chose. Mais si je ne le faisais pas maintenant, je ne le ferais jamais ?

Je bu une gorgée de mon verre, comme pour me donner du courage, me laisser plus de temps pour appréhender ce qui allait se passer. Peut-être que je me faisais des films dans ma tête après tout ?

« Je suis la fille d’en face ? Je veux dire… Que la fille d’en face ? »

Je n’osa pas le regarder dans les yeux à ce moment-là, j’appuya mes codes sur les cuisses, et prit une taf de ma cigarette. Je tourna ma tête vers Léo, espérant avoir une réponse de sa part, j’avais espérer qu’il soit plus spontané. Ce silence en disait trop, cela clarifiait la situation à vrai dire, il n’avait pas eu besoin de parler pour que je sache ce quelle était sa pensée. Je me leva, cigarette à la main et fit quelques pas dans son appartement avant de reprendre :

« Sa fait depuis combien de temps cette situation ? Sa a commencé quand ? Après cette nuit dans les bois ? Il y a 1 semaine lorsque tu m’as invité au restaurant ? »

Je me tue alors, ce que je disais n’arrangeait en rien la situation, elle embrouillait peut-être Léo mais je voulais qu’il sache ce qu’il en pense. J’avais tendance à parler trop quand la situation devenait gênante, j’avais l’impression que j’étais entrain de me noyer dans trop de sentiments, je me sentais confuse. Je m’approcha de Léo, je m’accroupis devant lui, posant ma main sur ses genoux, comme un enfant le ferait pour demander quelque chose à son père.

« Il faut que je sache Léo, sinon… Je pense que je ne pourrais jamais avancer et, je ne voudrais avoir à le faire sans toi avec moi. »

Poppy & Léo

Je ne savais pas trop ce à quoi je m’étais attendu en invitant Poppy. Mais la tournure que prenait cette soirée, me donnait un indice sur ce que je devais faire.
Je n’étais pas du genre très causant. C’était pas mon genre de faire de grandes phrase, d’étaler les choses. J’étais plus concis, bref. Je savais très bien que ça pouvait être pris comme un manque d’attention, mais ça ne l’était pas. et tant pis pour ceux qui ne comprenait pas. je ne pouvais rien y faire.
Mais je savais aussi que ça n’allait plus suffire.
« Je suis la fille d’en face ? Je veux dire… Que la fille d’en face ? » Quoi ? J’avais l’impression d’avoir loupé un passage. Mais je ne disais rien. Qu’est-ce que je pouvais dire ? Non, elle n’était pas la fille d’en face. Mais alors quoi ? « Sa fait depuis combien de temps cette situation ? Sa a commencé quand ? Après cette nuit dans les bois ? Il y a 1 semaine lorsque tu m’as invité au restaurant ? » J’en savais pas plus qu’elle. J’étais vraiment pas le genre à m’attarder sur ces détails, alors comment pouvais-je savoir ? Je ne disais toujours rien, je regardais Poppy, silencieusement.
Elle se leva, pendant que moi je restais assis. J’attrapais mon paquet de Marlboro sur la table basse et allumais une cigarette. C’était tout ce que je pouvais faire, je savais qu’elle n’avait pas fini de parler, et je devais m’occuper les mains. Tant pis si elle le prenait mal.
Je coinçais une cigarette entre mes lèvres et l’alluma.
J’aurais aimé pouvoir dire à Poppy que j’avais changé, qu’elle ne le voyait pas forcement, mais que j’avais changé depuis un an, depuis qu’on était plus ou moins « ensemble ». C’était peut-être pas remarquable pour elle, mais je savais que c’était vrai.
Je tirais une bouffée de ma cigarette, laissant la fumée se répandre en moi, avant d’expirer. Poppy revint vers moi et s’agenouilla devant moi, posant ses mains sur mes genoux. Je ne la quittais pas des yeux.
Est-ce que j’étais amoureux d’elle ? Comment pourrais-je le savoir alors que je ne savais pas du tout comment c’était. Je n’avais jamais été amoureux. Comment pouvais-je rassurer Poppy sur des sentiments que je n’avais jamais éprouvés auparavant, et que je n’arrivais pas à savoir s’ils étaient présents aujourd’hui. « Il faut que je sache Léo, sinon… Je pense que je ne pourrais jamais avancer et, je ne voudrais avoir à le faire sans toi avec moi. »
Je me redressais, et m’approchais d’elle, mettant mon visage à hauteur du sien. J’ôtais ma cigarette de ma bouche, attrapais le visage de Poppy et écrasais mes lèvres contre les siennes. Essayant tant bien que mal de faire comprendre par ce baiser que je ne savais pas quoi lui dire, quoi lui dire pour la rassurer, je voulais juste qu’elle reste avec moi. « Tu n’es pas la fille d’en face. » soufflais-je, le front collé au sien, son visage toujours entre mes mains. « Qu’est-ce que je pourrais te dire d’autre pour te rassurer là-dessus ? »

POPPY & LÉO

“ but why i love you,
i'll never know ? „

Je venais de gâcher la soirée avec mes pensées idiotes, mon cœur cognait à 100 à l’heure, j’avais peur de la réaction de Léo. Il avait l’air de s’en foutre de ce que je racontais, comme si j’étais entrain de devenir folle et il me regardait attendant peut-être que j’explose sur place ? J’aurais bien été capable vous savez, j’étais une fille avec qui il fallait être romantique, je voulais qu’on s’occupe de moi. Bon, c’est vrai que j’exagère, Léo ne me délaissait pas mais, il avait affiche toujours ce « foutisme » lorsque je lui parlais, à part peut-être lorsque l’on faisait l’amour, là il était peut-être un peu plus impliqué ( Tous les même ! ). Regardez-moi, j’étais agenouillé devant lui, il avait l’air si dégagé de moi, comme si je ne lui faisais aucuns effets, c’était vexant. Toute ma vie j’avais souffert de l’attention que les garçons me portaient et, lorsque je veux en attirer, on dirait que je fais tout de travers. Peut-être que mon manque d’expérience avec les garçons étaient du à cela. Après tout, Léo en avait fréquenté des filles avant moi, des filles tellement plus sexy que moi, des séductrices. Pas la voisine d’en face qui était plate comme une crêpe.

Alors que je pensais avoir ma réponse, il s’approcha doucement de moi pour venir m’embrasser. C’était aussi une façon de me faire taire, c’est vrai mais, étais-ce la bonne ? Je ne réfléchissais plus à ce moment-là, les baisers de Léo m’était précieux, c’était le seul moment où je ne doutais plus, où je sentais qu’il n’y avait que moi qu’il embrassait comme ça, mes mains se posèrent sur ses poignets. Nos lèvres se séparèrent, front contre front il me susurra que je n’étais pas la fille d’en face. J’attendis la suite, ce que je voulais absolument qu’il me dise, ce qui pouvait mettre un terme définitif à cette situation mais, il me posa plutôt une question. Même si le moment s’avérait doux, Léo venait de le briser en ne me donnant pas ce que j’avais espéré ! Mais on avançait petit à petit, c’était déjà, peut-être qu’on commençait à sortir ensemble, là, maintenant, dans cette pièce. Il voulait savoir ce que je voulais ? Je prie ma cigarette et la sienne et, les posèrent sur le cendrier. Je me redressa pour être à califourchon sur Léo, laissant ses mains descendre le long de mes hanches. Il devait sûrement déjà regretté sa question mais, lorsque mes bras passèrent autour de son cou, il comprit ce dont j’avais besoin : lui. Je l’embrassa, ce fut d’abord des baisers timides qui devinrent au fur et à mesure devenait entreprenant, je me glissa dans son cou pour y déposer de multiples baisers et lui susurrer à l’oreille :

« Je ne porte aucuns sous vêtements... »

Cette phrase avait pour but qu’il aille vérifier par lui-même l’information mais, en réalité je n’avais pas lâché ma culotte en coton. Je me redressa et le frappa sur les bras

« Comment ose-tu profiter de ma vulnérabilité ! »

Je ne pouvais pas m’empêcher de jouer avec lui, même lorsque sa devenait sérieux entre lui et moi, mon sourire de chipie se dessina sur mon visage, comme si j’étais fière de la farce que je venais de faire à Léo. Le connaissant, je savais qu’il y allait avoir des représailles, alors je me leva vivement pour m’éloigner de lui.