«17 novembre 2007.C'est blanc, beaucoup trop blanc, j'aime le blanc, mais pas maintenant. L'homme assit en face de moi me donne le vertige son air triste mélangé à de l'angoisse me regarde comme si j'étais condamnée, mon coeur bat, c'est la seule chose que j'entends. J'ai réellement peur, je joue avec le bout de mes genoux, ma mère est à côté de moi et se met à pleurer. Je vois la bouche du médecin bouger, mais je n'entends rien. La seule chose qui me vient à l'esprit, c'est de me jeter par dessus la fenêtre du septième étage de l’hôpital. ▬ Vous êtes séropositif. mademoiselle Robertson, je suis désolé. Je ? Non. Moi ? Je me lève en fermant les yeux, je ne veux plus rien n'entendre, ma mère continue de pleurer sachant que sa fille de dix-sept ans est atteinte du sida. Je quitte la salle, prends l’ascenseur. Je pleure de rage et de tristesse dans la boîte de métal. J'ai détesté au plus profond de mon être la vie. En sortant de l’ascenseur, je me dirige vers les grandes portes de l’hôpital. C'est la Californie, alors les voitures seraient un bon moyen de m'enlever la vie non ? De toute façon je vais finir par crever un jour ou l'autre. Il y a le boulevard pas loin alors je me mets à marcher vers cet endroit. C'est ça cette connerie qui me pourrie la vie depuis plus de deux mois ? Je vois enfin le boulevard sans me donner le temps de réfléchir un peu plus. Je suis au milieu, je mets mon pied droit avant puis ensuite celui de gauche et je me met à marcher. J'entends les voitures klaxonnées, mais je m'en fou. En moins de dix minutes je suis de l'autre côté, rien. Je suis toujours vivante. Je me suis mise à genoux dans la pelouse et je me suis couchée avant de pleurer toutes les larmes de mon corps. ▬ Tu vas crever du sida ma Sidney. C'est la première fois que je me suis dit ça et la dernière fois que cette phrase a franchit mes lèvres.»

«Naissance, enfance et pré-adolescence. Je viens de la planète des singes. Plus sérieusement, je ne suis née en Californie du ventre de ma mère. J'ai pleuré comme tous les bébés de la Terre et j'ai manqué malheureusement de sucre à ma naissance. Donc ? Bouteille de lait! Ça doit être le début de ma dépendance au lait. Mes parents sont Mary Smith et Piers Robertson. Oui comme le Piers qui dit toujours des commentaires méchants dans l'émission America's Got Talent, mais non ce n'est pas lui. Mon père tient une compagnie multinationale dont il est le vice-président et ma mère elle, est médecin. Bref, mes parents étaient riches et mes parents voulaient avoir un enfant et c'est moi qui est venue au monde. Ma mère m'a donné le nom de Sidney car elle vient de là-bas et mon père voulait un prénom joyeux alors Happy est venu comme deuxième choix. Je suis la première et l'avant-dernière Robertson, mon petit frère est le petit dernier. Logique. Bref, d'après mon père j'aimais pas l'infirmière, car c'était juste avec elle que je me mettais à pleurer en moins de deux mais bon, on ne peut pas aimer tout le monde. Tout ça pour dire que j'ai eu une naissance bien banale et joviale. Petite enfance. J'ai découvert ma meilleure amie à la garderie des enfants riches, Lennon, la musique par la même occasion, car sa mère était chanteuse et guitariste et mon premier amoureux, Jonhy ! Ouais comme le beau Jonhy Depp. J'ai appris à écrire déjà, à détester les légumes et fruits jaunes, comme les piments et les citrons, à lire, le français, à dire oui même quand ça ne me tentait pas de dire un truc positif ou que ne je voulais pas prêter mon jouet. Mon petit frère est né la journée de mes trois ans, espèce de tête en forme d'orange. Lorsque j'ai atteint l'âge de pouvoir allé à l'école, mon père décida de m'envoyer dans une école seulement pour fille et en uniforme en plus. Les collants grattaient et ce n'était pas agréable comme sensation, mais je m'en foutais j'avais la meilleure à mes côtés. J'avais d'excellentes notes, j'étais une petite prodigue comme grand-maman me disait, maintenant je doute que ça soit quelque chose qu'elle me dirait. J'ai jamais aimé les barbies et si j'en avais, je jouais à Barbie qui s'en va aux jeux extrêmes dans le genre qu'elle fallait qu'elle face un plongeons parfait dans la toilette, qu'elle survivre à Roxy mon chien. Par la suite j'ai grandit, je suis passée d'enfant à pré-adolescente. Ma mère s'est séparée de mon père et vise-versa, donc pendant un moment je n'ai pas pu voir mon père jusqu'à temps que le divorce soit finit, comme dans la majorité des cas, je retentissais chez mon père une fin de semaine sur deux avec mon petit frère. Ça n'était pas facile les premiers temps même que mes notes en avaient prit un coup mais j'ai réussit à remonter la pente jusqu'à que ma mère veule quittée la Californie pour Chicago. J'ai fait une crise grosse comme la galaxie pour ne pas déménager, car j'allais perdre Lennon. Pas moyen, j'ai du suivre ma mère. Quelques mois à peine, après avoir terminé l'école privée et que je devais rentrer au lycée, la surprise que j'ai eu en voyant débarquer la meilleure des meilleures juste dans la rue voisine, derrière chez moi. Encore mieux qu'en Californie. Adolescence et vie d'adulte. Pour mon lycée, j'ai décidé de laisser tomber l'uniforme donc je me suis dirigée vers l'école publique. Les plus belles années de ma vie sans le moindre doute. Toujours dans l'option musique, j'étais considérée comme la petite rockeuse/chanteuse de l'école et ça me plaisait bien. J'avais pas énormément d'amis et c'était mon choix, car je n'en voulais pas beaucoup. J'étais toujours avec Lennon à longueur de journée et ce fut avec elle que j'ai découvert mon attirance pour les filles, je suis sortie avec elle pendant plus de deux ans avant de la quitter, car j'avais appris que j'avais le sida, mais ça ne venait pas d'elle mais plutôt d'un sale con avec qui j'avais couché une nuit après une fête bien bourrée. Je suis morte cette journée, j'ai signé mon arrêt de mort cette nuit-là sans le savoir. Je venais à peine d'avoir dix-sept ans à l'époque. Je voulais mourir sur le coup, ne plus vivre. Mon père avait les moyens de me payer la médication et ma mère prenait énormément soin de moi entant que médecin et c'est elle qui a commencé à s'inquiéter lorsque les premiers symptômes sont apparus. J'ai détruit mon amitié avec Lennon, je me suis écroulée et je suis restée sur le sol pendant plus de trois mois. Puis une journée, mon petit frère de quatorze ans est venu me sacrer un coup de pied au cul en me disant de me relever que je devais vivre à fond tout se dont je voulais faire avant que je meurs réellement. Alors, j'ai terminé l'école, je suis partie en Europe pendant un an pour profiter un peu de la vie sur le dos du compte bancaire de mon père, je me suis construite, j'ai fait la folle, j'ai visité l'Europe au complet partant du Nord jusqu'au Sud et de l'Ouest jusqu'à l'Est. J'ai fait des choses que j'aurais jamais pensé faire, du genre, faire du saut à l'élastique, me baigner dans dans la mer en Grèce et etc. J'ai construit aussi mon monde au tour de la musique en commençant à jouer dans les bars et j'ai décidé que j'en ferais mon métier. Dans mon état, il n'y a que quelques personnes qui sont au courant et le conservatoire sinon personne, ah oui et mon médecin. Je ne me dégrade pas, je suis en santé malgré tout, la seule chose qui me bloque est ma vie sexuelle qui est terminée depuis mes dix-sept ans, mais sinon tout va pour le mieux et aussi la plaque de médication que je dois prendre à tous les jours pendant le reste de ma vie. Entre temps je me suis inscrite au conservatoire supérieur de musique où j'ai été acceptée avec chance malgré le fait que je sois contaminée par le sida. J'ai emménagé comme une grande fille dans un appartement à Paris, puisque j'ai adoré la ville et j'ai entamé mes études avec grand enthousiasme. je ne parle pas encore aux autres du fait que j'ai le sida mais je garde mes distances.»