Il fait froid dehors et je suis là pieds sur béton, fesses sur banc, bébé dans mon ventre et bouquin sur celui-ci.
Je relis, redécouvre, retombe amoureuse de l'histoire.
Peut-être la tienne, peut-être la mienne. Peut-être celle de ce garçon qui arrête pas de courir il a la respiration qui se fait entendre, peut-être celle de ces deux filles qui arrêtent pas de rire on dirait qu'elles vont plus jamais s'arrêter (entre les chapitres de mes histoires moi j'aime bien relever ma tête et regarder le monde, avant de replonger, c'est comme une grande bouffée d'air avant de retomber dans les profondeurs).
J'essaye de lire aujourd'hui mais je sais pas, c'est peut être parce que je l'ai trop lu moi cette histoire et que je suis pratiquement capable de raconter toute l'histoire même les plus petits détails ou peut-être parce que j'aie le cœur vide et le ventre plein et que ça me fait un peu tout bizarre.  
J'ai pas l'habitude moi de tout ça.
L'année dernière encore, regarde, moi à cette époque j'avais le nez dans les bouquins les doigts à dessiner le cœur à aimer, la bouche à embrasser et le ventre plat.
Et puis maintenant j'ai juste les doigts à tourner les pages de mes bouquins, les bras à ranger les manteaux, mes yeux pour pleurer et mon ventre-maison.
Et puis mon esprit pour me souvenir de ces moments étoilés, rayon de soleil de ceux qui illuminent encore les mauvais jours.
Des moments pas chez moi mais chez eux.
En repensant à ça y a mon cœur qui se réchauffe et mes yeux qui se brouillent.
J'arrive plus à lire moi avec tout ça, alors du coup je relève la tête.
- Oh !