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 on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto

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MessageSujet: on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto   on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto EmptyDim 20 Mai - 17:41

    "Jack Stride."

    Je me relève difficilement de ce lit inconfortable, presque aussi inconfortable qu'au squat. Même avec les menottes, le gardien m'attrape par le bras pour me diriger vers la salle du parloir. Comme si j'avais encore la force de fuir. Une visite. J'me demande bien qui a encore envie de voir ma gueule. Une fois installé sur ma chaise, le flic m'enlève les menottes. Je prends le temps de caresser mes poignets pour tenter d'évacuer la douleur. C'est d'un geste vif de la tête que je relève mes yeux en entendant la porte s'ouvrir. L'espace d'un instant, le monde semble s'arrêter. Merde, Alecto. Elle devait me prendre pour un putain de connard d'égoïste à finir en taule alors que Sid était là. Moi qui lui avais donné tellement de leçons à ce sujet là. Mon regard se baisse, honteux, tandis que je devine sa silhouette s'approcher de la vitre. J'ai déjà envie de lui demander de ses nouvelles, de Sid aussi. De lui faire encore une promesse dans le vent comme quoi j'vais vite les rejoindre. Mais non, j'laisse le silence planer pour lui laisser l'honneur de commencer. C'est l'moment ou jamais d'assumer les conséquences.
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MessageSujet: Re: on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto   on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto EmptyDim 20 Mai - 18:19

Je pousse un profond soupir lorsque mon taxi s’immobilise devant la prison. Je m’extrais du véhicule après avoir payé ma note. Je peine à mettre un pied devant l’autre. Ca doit faire trois jours que j’ai pas dormi. Trois jours que je me demande si j’préfère annoncer la terrible nouvelle à Jack en personne ou si j’préfère laisser la morgue s’en charger. C’est pas le fait qu’il soit en prison qui me rebutait. J’lui en voulais pas de s’être retrouvé derrière les barreaux. Après tout, vu toutes les conneries qu’il avait fait –et qu’il faisait toujours – , c’était là qu’il devait terminer. Il était à sa place ici. J’avais même pas cherché à savoir pourquoi il avait atterri en taule, à vrai dire. Ca m’intéressait pas. Puis c’était pas mes affaires. J’lui en voulais juste de nous avoir mis de côté, Sid et moi. J’lui en voulais juste de pas avoir pu être aux côtés de son fils lorsque ce dernier avait poussé son dernier souffle. Parce que oui, mon gamin était mort. J’avais retrouvé son corps sans vie en allant lui donner son biberon. D’ailleurs, ça se voyait de suite à l’allure que j’arborais que quelque chose n’allait pas. J'avais jamais été douée pour cacher mes sentiments.Mort. J’avais pourtant essayé d’être une bonne mère, j’avais même arrêté la coke pour atteindre mon but. Mort. Depuis le moment où j’ai foutu les pieds dans le parloir, j’ai pas arrêté de fixer le sol. J’ose pas affronter le putain de regard de Jack. Tout ce dont j’ai envie là, c’est de tourner les talons et de partir faire mon deuil toute seule dans mon coin. Je sais même pas pourquoi je me suis déplacée jusqu’ici. J’sais déjà ce qu’il va me dire. C’est de ta faute Lecto, tout est de ta faute. Parce que bien sûr, lui, il avait rien à se reprocher. Il a toujours été un père modèle, depuis le début, c’est bien connu. Je tente de stopper la marée de larmes qui monte à mes yeux. Faut que je sois forte, pour une putain de fois dans ma vie. C’est pas le moment de faiblir. J’prends une grande inspiration et j’commence à jouer avec mes doigts, nerveusement. Comment annoncer au père de votre enfant que son gosse est mort ? J’allais devoir improviser parce que ce genre de trucs, c’était pas écrit dans les magazines ou sur aufeminin.com.

    « Jack … » Faut que j’en vienne directement aux faits. Ca sert à rien de tourner autour de pot, le résultat sera le même de toute façon. Avant que le silence n’ait le temps de s’installer, je continue sur ma lancée. « Si j’suis venue te déranger jusqu’en prison, c’est à cause de Sid. Je … Tu sais, il allait si bien, j’ai rien vu venir … »


Je cherche plus à retenir mes larmes. Au moment même où je finis ma phrase, j’éclate en sanglots. C’est tellement dur, putain. Si on m’avait dit que j’allais un jour m’attacher autant à ce gosse, j’y aurais pas cru une seule seconde. Pourquoi lui, merde. Y avait des milliers de bébés sur cette planète, pourquoi il avait fallu que la faucheuse me prenne MON bébé ? La vie est injuste.
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MessageSujet: Re: on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto   on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto EmptyDim 20 Mai - 19:32

J'trouve enfin la force de croiser son regard. Puis c'est à c'moment là que j'me dis qu'il aurait mieux valu que je reste comme un con à fixer mes mains plutôt que d'affronter cette vague dévastatrice que sont ses deux pupilles. « Jack … » J'la regarde sans réagir, comme un pauvre con. Je déglutis difficilement face à sa voix si pâle. « Si j’suis venue te déranger jusqu’en prison, c’est à cause de Sid. Je … Tu sais, il allait si bien, j’ai rien vu venir … » Ma gorge se noue et mes muscles se crispent. « Non, non, non … NON ! » Rejet total de la réalité, tu veux pas la croire, c'est tellement plus facile … Un spasme de rage remonte le long de mon coeur le faisant ainsi rater un battement. J'tente de retenir fébrilement un hurlement. Les larmes qui coulent sur les joues de Lecto me font souffrir d'avantage. T'es qu'un connard Stride. J'l'ai ai abandonné pour ma dope, j'l'ai ai laissé tomber pour ce connard qui m'a foutu en taule. Si j'avais été là j'aurais peut-être vu qu'il allait pas si bien que ça. J'ose même pas imaginer ce qu'elle a pu ressentir en voyant son fils mort. Notre enfant. Mes mains se mettent à trembler nerveusement alors que je me relève pour me reculer. J'arrive pas à la croire putain. « Qu'est-ce qu-... » Puis merde on s'en fout du pourquoi et du comment. Le résultat est le même, aussi destructeur soit-il. J'retiens en moi toutes les larmes du monde. C'est pas le moment de craquer, j'dois rester fort, pour Alecto. Pour ce qu'il reste de nous deux, pour traverser cette foutue étape. Si seulement c'est possible de l'accepter. Mon fils. Merde. Sid. J'lève les yeux au ciel et, pris d'une vague de folie, j'saute comme un malade vers la vitre qui me sépare de la jeune blonde. J'veux la tenir dans mes bras, lui dire qu'ça va aller et que je suis là. Mon poing s'abat sur cette barrière, tentant de la faire voler en éclats. J'ai toujours été impulsif, encore plus dans ces moments où l'espoir de s'en sortir semble s'être dissout. Mon fils était la seule raison qui me donnait encore envie de me battre, qui faisait de moi quelqu'un … d'humain. Et le ciel venait de me l'enlever. C'était pire que la prison, pire que de perdre l'amour, pire que de tuer. Pire que tout. La mélancolie qui pénètre dans mes veines tente de faire couler un flot de larmes sur mes joues. Ce n'est qu'un sanglot intérieur qui secoue mes entrailles sans pour autant laisser couler une seule goutte d'eau salée sur ma peau. Le silence qui m'enveloppait jusqu'à présent n'est plus. C'est une tornade de pensées et de sentiments qui n'a cesse de me posséder. Une nouvelle fois, mon poing s'abat sur la vitre. J'deviens dingue à voir Alecto chialer. Complètement fou. J'ai beau dire qu'elle est chiante, putain, c'est la seule personne à ne m'avoir jamais laissé tomber comme un chien. C'est à mon tour d'être là pour elle à présent. Putain. Un flic m'attrape en me gueulant dessus pour me calmer. Fou de rage, j'me débats comme un dingue en le suppliant de me laisser aller voir Alecto. On doit tellement faire pitié tous les deux qu'il ouvre la porte pour m'laisser passer de l'autre côté. J'me fous limite à courir pour ronger les mètres qui nous séparent et la serrer entre mes bras. « J'suis là … calme-toi. » trop tard. Ma voix est complètement paniquée, c'est la première fois que j'fais face à une telle situation, critique. J'arrive toujours au mauvais moment, putain.

Dieu, si t'avais des couilles, tu m'ferais descendre.
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MessageSujet: Re: on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto   on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto EmptyDim 20 Mai - 22:25

J’reste là à attendre que Jack déverse sa fureur sur moi, qu’il crache son venin une bonne fois pour toute. J’ai beau tenté de me persuader que j’y suis pour rien dans cette histoire, une vague de culpabilité finit quand même par m’envahir. C’est de ma faute. Si j’avais pas cédé à l’héroïne et à la coke pendant ma grossesse, Sid serait toujours vivant à l’heure qu’il est. Si j’avais eu l’intelligence d’arrêter avant sa naissance, nos cœurs battraient encore à l’unisson en ce moment même putain de bordel de merde. Je me mords la lèvre inférieure à m’en faire saigner. Combien de victimes ma connerie allait-elle encore faire, hein ? J’me souviens de mon père debout sur le rebord de la fenêtre, prêt à plonger dans le vide parce que j’avais balancé à Simba qu’il avait couché avec la première trainée qu’il avait croisé. J’avais aucune raison de le faire, mais je l’avais fait. Pour Sid, c’était pareil. J’avais absolument aucun mobile. Ma vie n’était pas déplorable au point d’avoir besoin de me défoncer à coups de rail de coke. C’est juste que maintenant que j’y avais sauté la tête la première, j’arrivais plus à garder la tête hors de l’eau. Je me noyais un peu plus chaque jour. Et alors que j’avais enfin saisi cette bouée de secours que la vie me tendait, voilà qu’on m’arrachait mon fils. Celui pour lequel j’avais fait tous ces efforts. Celui pour lequel j’avais enduré les pires crises de manque auxquelles un toxico peut être confronté. J’avais l’impression qu’un être supérieur tentait de me mettre à l’épreuve. Cet être, je l’appellerais pas Dieu parce que j’pense pas que Dieu puisse être cruel à ce point. « Non, non, non … NON ! » J’lève doucement mes yeux embués de larmes sur lui. J’ai l’air de rigoler ? Cette image de Sid qui monopolise mon esprit, la dernière, celle où son expression est figée pour l’éternité et où ses petits poings de bébé sont serrés, il croit sérieusement que je l’ai inventée ? Je ravale mes larmes. Ca sert à rien de m’énerver. Y a aucune raison de s’énerver. « Qu'est-ce qu-... » Je me lève et je pose une main sur la vitre. Ca me tue qu’il y ait ce bout de verre pour nous séparer. C’est vrai, c’pas tous les jours qu’on a besoin de se retrouver ensemble plutôt que de s’en foutre plein la gueule. Je m’étais jurée que plus jamais de ma vie j’approcherais Jack parce qu’il m’attirait que des problèmes. Mais maintenant que je le voyais là en face de moi, j’avais plus que jamais besoin de lui. De sentir qu’il était là.

    « J’sais pas, il faisait la sieste, il s’est jamais réveillé. Il se réveillera jamais plus. » Je le regarde s’exciter sur la vitre. Comme si ça allait arranger les choses. Comme si ça allait ramener Sid. « Ils l’ont emballé dans un vulgaire drap blanc, comme si c'était que d'la marchandise à leurs yeux. Puis t’aurais vu la taille du cercueil ... J’crois qu’il a même pas fallu deux planches pour le construire. Il était trop jeune pour mourir … J'voudrais tellement échanger nos places ...» J’me refous à chialer comme un bébé. Je laisse mes doigts glisser le long de la vitre. « J’voulais pas qu’ils l’emmènent. Ils ont dû me l’arracher des bras. Ils avaient pas le droit, merde. »


Quand j’vois un flic saisir le bras de Jack, c’est à mon tour de marteler la vitre de mes poings. J’veux pas qu’il s’en aille. Pas maintenant. Il vient à peine de lui arriver. J’le supplie alors intérieurement de se calmer. Il peut pas retourner dans sa cellule maintenant. J’ai encore quelque chose pour lui. Et comme si le gardien avait entendu mes prières, voilà qu’il ouvre la porte à Jack pour lui permettre de me rejoindre. J’suis incapable de bouger. Ce n’est que lorsqu’il me prend dans ses bras que je reviens les pieds sur terre. J’pose alors ma tête contre son torse et je fonds en larmes sans dire un mot. Parfois, pleurer, ça vaut mieux que toutes les paroles du monde. Ca libère d’un poids, c’est fou. Une fois que mon corps est complétement déshydraté, je recule d’un pas et j’attrape sa main. J’y glisse alors le bracelet en or gravé au nom de Sid que j’lui avais offert à sa naissance avant de refermer ses doigts dessus.

    « J’ai pensé que ça te ferait plaisir. Si tu pouvais éviter de le vendre pour t’offrir une dose, ça serait gentil. J’me suis saignée pour pouvoir acheter ce bracelet. »


J'laisse alors ma main glisser le long de sa joue. Putain que ça fait du bien de le retrouver.
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MessageSujet: Re: on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto   on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto EmptyLun 21 Mai - 19:32

« J’sais pas, il faisait la sieste, il s’est jamais réveillé. Il se réveillera jamais plus. » Non, non, non j'veux pas entendre un mot de plus. Mais ça continue, putain, la triste réalité m'éclabousse au visage. J'serre Alecto entre mes bras comme si j'allais lui briser les côtes. J'veux pas accepter ce qu'il est en train de se passer. Ses larmes qui mouillent mon t shirt semblent avoir noyées la fille souriante et pleine de vie. J'reste silencieux, incapable de pouvoir la rassurer. Les mots s'échouent au bord de mes lèvres sans pouvoir se faire seulement entendre. J'peux pas lui dire que ça va aller alors qu'on vient de perdre tous les deux l'être qui nous est le plus cher. L'impression que le monde s'écroule autour de nous me décroche un autre frisson tandis que le corps de la jeune femme se recule du mien. Mon regard suit sa main qui glisse entre mes doigts le bracelet de Sid. Longue chute. Parce que ces derniers temps je ne parviens plus à ressentir quoi que ce soit d'autre que de la tristesse. Et aujourd'hui encore la vie m'offre une de ses surprises à la con. Le genre de saloperies pour qui on donnerait tout pour ne jamais avoir à l'affronter. Mon poing se resserre fébrilement sur le bracelet minuscule. Celui de mon fils. J'ai envie de hurler, putain. Toute cette colère qui est en moi me bouffe, toute cette rage palpable me donne un goût amer dans la bouche. Ma main, glacée, se pose sur la sienne alors que mes lèvres se rapprochent de son visage pour venir déposer au coin de sa bouche un baiser. La culpabilité me saute au visage, au fond, c'est à cause de moi si elle se retrouve comme ça. Si j'l'avais pas laissé tomber Alecto se serait peut-être moins droguée, j'l'aurais aidé à supporter son statut de jeune mère. J'avais joué à l'égoïste, putain. J'tente une énième fois de renvoyer au plus profond de mon âme ces sentiments noirs que sont les remords. Et ce foutu cerveau qui n'a cesse de me répéter que je peux plus rien faire pour elle. J'suis coincé dans cette prison, destiné à finir ma vie derrière ces barreaux en ayant la mort de mon fils à porter sur les épaules. J'suis plus seul que jamais sur ce coup là. Le pire dans tout ça c'est que j'vais jamais pouvoir évacuer la tristesse, laisser couler une simple larme sur mon visage. Si j'commence à montrer ma faiblesse ici c'est fini pour moi. J'me recule d'Alecto, passe une main sur mon visage qui semble brûlé et reprend doucement mes esprits. Mes doigts attrapent doucement son menton pour l'obliger à me regarder tandis que de l'autre main, j'prends le temps d'essuyer ses larmes. « Écoute … tu vois le squat où j'étais ? Sous le lit, tu verras, y a une planche qui bouge vachement. Soulève la … y a du fric. C'est pas grand chose mais si ça peut t'aider. » Un hoquet me noue la gorge. Je déglutis difficilement avant de reprendre d'une voix faible. « Fais en ce que tu veux … tu … reviens pas ici. C'est pas un endroit pour toi. C'est pas en v'nant me voir que ça ira mieux. S'il te plait. » Ma voix se brise alors que je l'enlace une nouvelle fois. J'ferme les yeux pour calmer les battements de mon coeur tout en continuant de parler, juste histoire de briser le silence. Oublier l'espace d'un instant qu'on est en train de disparaître tous les deux. « Et surtout … surtout … j'veux pas … que tu te tiennes responsable de … tout ça. » Ma voix s'éteint, avec fatalité. C'est tellement plus facile à dire qu'à faire. J'lui dis ça alors que déjà les regrets grignotent chacun de mes organes. « … -love you. » C'est la seule chose qu'il reste de réel en moi. La seule lumière réelle que possède encore une partie de mon corps à l'agonie. Juste. N'en doute pas … Pute de vie.
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MessageSujet: Re: on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto   on a assez baigné dans le bonheur. Ϟ alecto EmptyLun 21 Mai - 20:56


J’reste là, à le contempler. J’ai plus rien à lui dire, j’crois qu’on avait le tour de la question mais pourtant, j’peux pas me résoudre à quitter cette putain de pièce. J’suis tellement contente qu’il se soit pas mis dans tous ses états. J’suis tellement contente d’avoir pu partager ma tristesse avec lui sans m’en prendre plein la gueule. En venant ici, j’étais persuadée qu’il allait rejeter la faute sur mon dos. Encore une fois, je m’étais trompée sur lui. Lorsque ses lèvres s’approchent de mon visage, j’ferme les yeux. J’peux sentir l’apaisement me gagner. Dire que si j’étais restée au squat, j’aurais passé l’après-midi à me morfondre sur moi-même et à lutter pour ne pas laisser l’envie de me jeter par la fenêtre prendre le dessus sur le reste. J’regrettais pas d’être passée, vraiment. J’le laisse essuyer mes larmes tout en écoutant attentivement ce qu’il avait à me dire. Voilà qu’il me proposait de l’argent. Ironie du sort. C’était bien ce même argent qu’il m’avait refusé lorsque je lui avais dit que j’étais dans le besoin, hein ? Sûr qu’il en avait plus besoin, derrière les barreaux. Je secoue alors la tête pour chasser ses pensées. Faut que je me mette à sa place. J’peux pas lui en vouloir pour ça. En me refusant ce pognon il avait fait que repousser la réalité qui s’imposait à lui, celle qu’il allait bientôt devenir père. C’était tout à fait humain comme réaction. « … C'est pas grand chose mais si ça peut t'aider. » J’fais non de la tête. J’veux pas de son fric. Il en aura autant besoin que moi à sa sortie de taule, s’il sort un jour.

    « Garde ton fric Jack. J’vais me démerder, comme toujours. C’est dans mes gênes, tracasse pas pour ça. » J’me rapproche alors de lui pour venir déposer un baiser sur sa joue. « Merci quand même. »


« Fais en ce que tu veux … tu … reviens pas ici. C'est pas un endroit pour toi. C'est pas en v'nant me voir que ça ira mieux. S'il te plait. » Sur ce point là, il avait pas tout à fait tord. J’étais pas plus à ma place ici que je ne l’étais ailleurs. En perdant Sid, j’avais tout perdu. Absolument tout.

    « Parce que tu crois que j’vais te laisser moisir ici sans prendre de tes nouvelles, seriously ? Ce que tu peux être con quand tu t’y mets. »


J’roule des yeux, feignant l’exaspération et cachant ma tristesse derrière les piques que j’lui lançais. C’était ma façon à moi de tenir le coup. Puis voilà, je m’étais rappelée que j’étais pas ici pour le faire déprimer. Il devait déjà l’être assez sans que je vienne rajouter mon grain de sel. Alors que je m’apprêtais à le quitter, ce dernier vient m’enlacer. J’trouve pas la force de me dégager de son étreinte. Puis j’en ai pas envie. Quand j’suis dans ses bras, j’ai juste l’impression que plus rien peut m’atteindre. J’oublie momentanément le malheur qui m’accable depuis quelques années. « Et surtout … surtout … j'veux pas … que tu te tiennes responsable de … tout ça. » Sans décoller ma joue de son épaule, j’réponds du tac au tac :

    « J’le suis. Si je m’étais pas droguée, rien de tout ça serait arrivé. Tu peux même pas imaginer à quel point je m’en veux … Si j’avais su qu’un jour mon égoïsme tuerait Sid, si j’avais su putain … »


« … -love you. » Je m’attendais à tout. A tout, sauf à ça. J’arrive juste pas à en croire mes oreilles. J’reste un long moment à le regarder bouche bée. Quelques secondes s’écoulent avant que je retrouve enfin mes esprits. Un maigre sourire vient alors se plaquer sur mes lèvres. Jack, ou la seule personne capable de m’faire sourire dans des situations pareilles. Il mériterait un award pour ça. Bref, mon index vient se poser sur sa bouche pour lui intimer de ne pas ajouter un mot de plus.

    « Dis pas des choses que tu risques de regretter par la suite, mister girouette. » J’ai pas le temps de dire quoi que ce soit d’autre que déjà, un flic attrape Jack par l’épaule. « C’est l’heure de regagner ta cellule, Stride. » Docilement, j’me décolle de lui et je remercie le poulet du regard pour l’avoir laissé me rejoindre. Je jette un dernier regard au squelette avant de prendre la direction de la sortie après lui avoir glissé ces quelques mots à l’oreille. « Si t’as besoin de quoique ce soit, tu m’appelles. Hésite pas. »
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