Je l’aime bien Sacha. Je l’aime bien quand elle se tait, quand elle est pas là, ou quand elle essaye de passer pour une bonne fille au près de mes parents. Je sais pas trop ce qu’elle fout chez moi, elle y vient pas souvent, seulement quand elle a besoin d’argent. Je venais à peine de me lever malgré l’heure tardive, alors j’étais plus concentré sur mon bol de céréale, affalé dans le canapé, que sur le bazar qu’elle m’était dans mon appart’.
“Mon père m’a demandé si je comptais t’épouser ou si t’aurais vidé mon compte en banque avant que je ne pense à te faire la demande.”
J’ai englouti une nouvelle cuillère de céréale en reportant mon attention sur la télévision. Elle était pas dans mon champs de vision pour que je sache ce qu’elle faisait, mais de toute façon je m’en fichais. Le canapé est plus confortable que son corps et la télé plus intéressante que ses problèmes de parisienne à peine payer le smic.
“Je lui ai dit que t’avais pas assez de seins pour que je te passe la bague au doigt.”
J’avais rigolé en lui disant ça, et rien qu’en y repensant, je pris d’un demi fou-rire stoppé par le simple fait qu’elle ait pas totalement l’air attentive à ce que je raconte.
“Si c’est ma carte bleu que tu cherches, tu peux toujours fouiller, elle est pas là.”  

ferme-la figaro, j'suis concentrée là, t'as pas remarqué? j'ai une tâche importante à effectuer aujourd'hui, très importante, et là, tu m'déconcentres. et puis, on s'en tape de c'que pense ton père. on s'en tape d'un mariage. on s'en tape de ton compte en banque. ferme-la, reste devant ta télé et tais-toi, sois mignon.
- si t'es pas content d'mes seins t'as qu'à m'payer une chirurgie esthétique.
j'lève les yeux au ciel. putain, qu'il est con celui-là. il apprendra bien avec le temps qu'ils sont parfaits, mes seins. ils sont ni trop gros, ni trop petits. et même s'il la payait, tiens, j'les ferais pas passer sous le bistouri. puis, merde, s'il continue, il les touchera plus, mes seins trop petits. pauvre con.
- ça t'fait rire de me voir chercher? passe-la moi putain, j'en ai besoin là!
question de vie ou de mort. faut que j'aille m'acheter ces jolies bottines dior que j'ai vu en vitrine, et le sac à main qui ira parfaitement avec. j'me plante face à lui et éteins la télé. figaro, si tu m'passes pas ta carte, j'te jure que tu vas le regretter amèrement.

“A choisir, si je dois te payer le bistouri, je préférè un ravalement de façade plus tôt qu’une paire de seins.”
La encore je souris. Bien sur que si elle est jolie Sacha, puis je les aime bien ses seins, je suis pas assez exigent pour lui en vouloir vraiment, mais assez pour le mentionner. Puis surtout, Sacha, elle est belle quand elle s’énerve, quand elle essaye de faire croire qu’elle a un minimum de contrôle, quand elle pense qu’elle peut tout avoir sans comprendre que c’est seulement parce que je lutte pas.
“Elle est dans mon caleçon, vient la chercher.”
C’est une attraction Sacha. Quitte à la laisser vider mon compte en banque, autant que je m’amuser un peu. Je l’imagine déjà, avec sa voix qui part dans les aiguës à cause de la colère, puis ses joues rouges, puis ses cheveux en bataille. Voilà, c’est ça que j’aime chez elles, ses cheveux lionnes, blonds, jolis, qui vole quand elle s’énerve, qui vole quand elle court et qui vole aussi quand on est au lit. Allez Sacha, énerve toi. 

- va te faire foutre.
sale con. putain j'te jure que tu vas l'regretter, tu vas l'payer cher tout c'que tu dis. j'suis blonde mais pas conne. et j'ai une très bonne mémoire. ouais, j'suis rancunière. ouais, j'vais m'venger. putain, figaro, tu vas bouffer. tu la vois, ma colère, là? tu l'entends? c'est rien encore. t'as rien vu encore. dis-toi bien que j'ai été entraînée par le meilleur, j'ai été forgée et dressée par la pire des racailles de paris. tu vas prendre cher.
- j'te jure sur tout c'que t'as dans ta vie que si tu m'fais aller la chercher dans ton caleçon, j'te la fous dans l'cul.
putain figaro, arrête de me prendre pour une conne, comme ça. arrête d'essayer de jouer, comme ça. passe-la moi, laisse-moi aller me détendre dans mes boutiques préférées et après on baisera autant qu'tu voudras, mais putain, passe-la moi. c'est pas l'moment de jouer, là. pas maintenant.
j'croise les bras. allez, figaro. j'attends.

“Roh allez Sacha, montre moi à quel point tu veux ton fric.”
Un jeu. Sacha n’est qu’un jeu. Mon argent n’est qu’un jeu. Et sans ça je l’aurais sûrement déjà mise dehors. Mais elle m’amuse tellement Sacha, je jure, elle fait passer le temps, elle me fait oublier un peu. Puis sous ses airs de camé aux friques, de demi trainé qui tuerait pour un peu de fric, elle est bien jolie Sacha. J’en voudrais des tas.
Puis j’en ris, parce que ma carte est pas dans mon caleçon, juste dans la poche de mon jeans. Puis c’est pas comme si elle n’y avait jamais touché, à ce qu’il y a l'intérieur de mon caleçon.
Des faux airs de sainte-nitouche.

oh figaro, tu vas le regretter. si tu savais comme tu vas le regretter. non pas que ça m'dérange pas de mettre ma main dans ton caleçon, tu l'sais bien que ça m'dérange pas. mais c'est dans le principe. j'suis pressée, j'ai pas le temps, j'ai pas envie. franchement, j'ai autre chose à foutre, tu vois. mais t'as raison, ouais, j'le veux à un point que t'imagines même pas, ce fric.
- rien que pour ça, j'devrais te forcer à venir avec moi pour tenir mes sacs.
oh attends, c'est déjà c'que tu fais, parfois.
alors tu veux voir à quel point j'en ai envie? bien.
à califourchon sur tes genoux,figaro, je déboutonne ton jean. t'es prêt? ça va commencer.
j'glisse ma main dans ton caleçon et mords légèrement ton oreille, glisse mes lèvres le long de ta peau.
c'est assez sale comme ça pour.toi? je la mérite, maintenant, ta carte?

putain qu'est-ce que t'es faible sacha.
tellement faible que je me retiens de te rire à la gueule.
t'es faible mais qu'est-ce que t'es bonne avec toi, ta bouche, tes lèvres.. heureusement que t'as ça pour toi, comment tu feras si t'étais moche hein ? rien. tu pleurais, nageant sous les factures plutôt que sous les chaussures.
t'es faible.
un mouvement et on quitte le canapé pour le sol. ça fait boom.
- oops.
déjà que y avait pas grand chose dans sa tête, si je la casse en plus ..
j'embrasse ses lèvres. un pardon silencieux.
- tu me fais trop d'effet..

voilà à quoi j'en suis réduite quand ce con de figaro a décidé que j'serais sa pute, qu'il pouvait bien profiter de ma faiblesse. tous des sales cons. j'demande pas grand chose, juste un peu de thunes. c'est lui qui veut le retour en nature, pas moi qui le propose. j'suis pas une pute, on fait de moi une pute. nuance.
par terre la pute, bim. je me rattrape à son cou pour éviter de me cogner, c'est loupé. c'est ça, embrasse-moi, essaye de te rattraper. file-moi ta carte plutôt, et je t'appelerais bébé si ça t'chante.
je reprends ses lèvres, un baiser plus fouguex et retire ma main de son caleçon pour la faire glisser de son dos à ses fesses.
- si je te faisais déjà trop d'effet, attends de voir la suite.
la suite? y en aura pas. tu sais ce que je viens de palper à travers ton jean? la précieuse. d'un geste habile, je la récupère, souris, triomphale et tente de te pousser de là.
- fini de jouer, j'ai des trucs à faire.