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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 ALEXANDRIAN&NIKOLA _ ex silentio.

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MessageSujet: ALEXANDRIAN&NIKOLA _ ex silentio.   ALEXANDRIAN&NIKOLA _ ex silentio. EmptyDim 10 Nov - 15:56

We’re all in the same game; just different levels.

Dealing with the same hell; just different devils.

Il n’y a rien autour que du bruit. Celui des corps, celui de la vie. Une musique aussi, qui s’échappe des enceintes pas spécialement toutes jeunes. Ça donne un goût de vieux au son, comme si il avait été patiné ; mais, ce n’est pas comme si c’était grave. Le proprio passe pas des tubes du moment, c’est certainement ce qui fait le truc spécifique ; la magie du lieu. Alors, ça va avec son bar tu vois. Ce n’est pas spécialement lumineux, et ça sent pas spécialement le propre ; ni non plus les produits ménagers pour se débarrasser de la crasse. Non, ici, ça sent l’alcool, la clope, l’odeur du sale, aussi bien celui des corps que celui de la pièce ; ça sent aussi l’humidité, et très certainement le vieux bois. C’est chargé. En odeurs, en sons, et aussi, en histoires sans aucun doute. Qu’est-ce-que je peux en savoir ? Je comprends à peine ce que me baragouine la serveuse à chaque fois qu’elle m’adresse la parole. En déduction, elle me demande ce que je veux, alors, souvent, je réponds un coca. Pourquoi ? Parce que, c’est une des rares choses que je sais prononcer pas trop mal. Et puis, comme ça, elle s’en va, s’en essayer de me foutre dehors. Elle sait bien que je viens pas ici savourer un coca parce que c’est beau et accueillant. Elle sait bien aussi, que mon coca, je le paye jamais. C’est toujours la personne qui vient s’installer en face de moi qui me l’offre. Elle sait aussi, que je tapine, et que je viens ici pour rencontrer certains clients. Elle dit rien ; parce que, c’est pas du racolage. Je suis jamais qu’une nana dans un bar sordide, qui se fait « draguer » et qui repart jamais seule, souvent avec les mêmes ; parfois avec d’autres ; de temps à autres plusieurs fois en une soirée. Elle s’en fout ; elle ramasse le fric sur la table en souriant d’un sourire pincé, et parfois ; elle nous souhaite une bonne soirée. Ça aussi, je le comprends, à force de l’entendre à droite, à gauche. Alors, je lui souris, et en général, on débarrasse les lieux pour aller en occuper d’autres. Merci Madame, et au revoir. A demain, sans aucun doute.
C’est vendredi. C’est définitivement pas mon jour préféré. J’ai mes chaussures de tapineuse qui trainent sur le trottoir, parce que, je n’aime pas le vendredi. Parce que, le vendredi, comme le samedi, le bar est exceptionnellement rempli. Alors, tout est décuplé. Les sons, les odeurs, mais aussi, et surtout les ressentis et impressions qui m’assaillent ; sans parler « du reste ».  Je sais parfaitement ou je vais. Dans l’impasse qui relie la rue du paradis et celle d’Hauteville. Cité Paradis que ça s’appelle. Personne soupçonnerait qu’il se passe un truc ici. Parce que, c’est une impasse, c’est pas spécialement fréquenté, et pourtant, tous les jours, y’a facilement une quinzaine de poivrots qui viennent ici  s’alcooliser sur des airs par toujours reconnaissables. C’est vendredi donc, et il est 19h. L’heure où tout le monde est sorti du bureau, et emplit le bar pas spécialement grand. Je m’engouffre dans l’impasse sans grand enthousiasme ; juste la certitude que je serais pas obligée de trop forcer ce soir : le vendredi, c’est toujours les mêmes qui viennent, des habitués ; du bar, de moi. Je pousse la porte, et on se retourne vers moi. Pas parce que, je suis époustouflante, juste parce que j’ai laissé rentrer de l’air froid, et que, dans la moiteur de l’endroit, ça se ressent fortement. Je souris et baisse les yeux, et je vois que « ma » table est vide. Elle l’est toujours. C’est la seule au fond du bar, dans un coin pas trop loin de la sortie, assez loin du bar. Y’a déjà la lumière, parce que 19h au mois de Novembre, c’est déjà le noir qui règne dehors. C’est pas aussi frappant qu’à Moscou, mais, c’est tout de même présent. Alors, j’y glisse sur mes talons trop hauts, avant de poser ma jupe trop courte et mes collants sur la banquette en vieux plastique qui devait certainement donner l’illusion y’a 10 ans de ressembler à une espèce de cuir de couleur rouge foncé. C’est étouffant, alors, je dégage aussi mon manteau de mes épaules, et voilà. La serveuse arrive, un peu titubante, comme toujours. Elle a facilement la trentaine, des traits grossiers, et ses cheveux n’ont rien d’éclatant. Ils sont marrons, sans éclat, toujours attachés sévèrement sur le haut de sa tête ; et ça lui donne un air coincé. Elle n’a pas d’uniforme, mais elle est toujours en jupe, une jupe noire serrée qui lui laisse à peine de quoi marcher ; et un chemisier rouge ou noir ; ça dépend des jours. si elle titube, c’est parce que, sans aucun doute, ses talons sont bancales, et sa jupe lui permet pas d’être spécialement à l’aise. Elle est pincée, et son ton aussi. « B’soir. Qu’est-ce-que je vous sers ? » « Un coca. Merci. » J’ai le français déglingué, tout aussi déglingué qu’elle.  Elle se retourne et va vers le bar sans montrer qu’elle a compris ou quoi.
Et alors, voilà. Il n’y a rien autour que du bruit. Rien que de la vie. Des mecs qui s’enfilent verre après verre. Le proprio qui tape la discut’ aux habitués. La serveuse qui essaye de s’en sortir et qui, parfois, tente de jouer du décolleté pour obtenir de quoi arrondir un peu sa journée. il n’y a rien que des gens, ensemble dans un même endroit, et pourtant terriblement seuls et éloignés. Personne ne parle réellement avec personne. Les gens se noient dans la solitude et dans leur verre. Moi aussi, quand mon verre de coca apparaît sur la table, sans un mot. J’ai les yeux qui divaguent sur la pièce. Je vois tout et pourtant, ne remarque rien. J’entends tout et pourtant ne comprends rien. C’est pas comme si c’était grave. Non. Rien n’est jamais grave.
Il n’y a rien autour que du bruit. Du bruit pour combler mon attente.
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MessageSujet: Re: ALEXANDRIAN&NIKOLA _ ex silentio.   ALEXANDRIAN&NIKOLA _ ex silentio. EmptyMar 12 Nov - 3:11



LET'S MAKE ONE THING CLEAR
THE WORLD YOU LIVE IN IS HOLLOW





Ψ

Je ne suis tranquille nul part. Sauf dans ce bar dont je m’apprête à ouvrir la porte d’entrée. Ici c’est le niveau au dessous du PMU, les gens n’ont plus le moindre espoir de faire fortune, au sens large du terme, et ont décidés d’échouer ici en attendant que ça passe. Seuls, face à leur faiblesse trop occupés à ressasser leur incapacité à faire face à eux même. ils ne me remarquent même pas. Au quotidien, je tiens à mon anonymat, je met un point d’honneur à ce que personne ne me reconnaisse, ni ici ni dans mon propre milieu. Je n’ai pas de nom, je ne joue clairement pas de musique dans le but d’entrer au top 50 et je ne donne jamais d’interviews. Pas aux journalistes, en tout cas. En entrant dans ce bar affublé comme je le suis, je ne suis qu’un cas social parmi tant d’autre et c’est très bien comme ca.

Sordide.

Insultant, même, à bien s’y pencher, de se pavaner au milieu de toutes ces âmes en peine. Mon orgueil s’étant effacé en même temps que tout le reste qu’on soit bien d’accord, je ne prend aucun plaisir à observer s’essouffler ceux qui sont restés à la traine, et s’étouffer ceux qui n’y arriveront probablement pas. Mais lorsque je suis obligé de faire avec, alors c’est le seul endroit ou je peux quitter la capuche de mon hoodie sans craindre qu’on me reconnaisse pour qui je suis comme on le ferait dans un des nombreux bar metal de la ville, ou pour ce que je suis lorsque mon regard croise par inadvertance celui des rares inconnus suffisamment réceptifs pour avoir au moins une petite idée de ce qu’ils viennent de voir. Imbibés d’alcool et dans un état de détresse des plus profondes, ici,  ils ne sont plus réceptif à rien du tout, m’offrant le luxe d’un instant de répit bien mérité. Dans ce bordel immonde, mal nécessaire, je suis loin du calme de mon propre appartement mais puisque ce dernier n’a pas le wifi, alors c’est une alternative que j’ai considéré comme acceptable la première fois que j’y ai foutu les pieds un soir pluvieux ou je cherchais de quoi m’abriter après la fermeture d’un magasin particulier dans cette impasse appropriée. Pas que la pluie me dérange, mais il était hors de question que l’humidité traverse le tissu qui protège ma guitare et altère la qualité de la lutherie.

Seule exception à mon anonymat, la serveuse donc, qui elle me remarque comme elle remarque probablement toutes les personnes qui viennent ici ponctuellement. Elle me tend les bras aussitôt que je passe la porte et je me dirige droit vers elle, impatient de lui tendre la guitare que je porte sur le dos pour qu’elle la récupère et la pose derrière le bar, consciente qu’elle joue sa vie si il lui arrive quoi que ce soit. Elle m’indique alors le seul endroit dans le bar bondé ou je vais pouvoir prendre place. Une table dans le fond, relativement spacieuse mais occupée par une cliente. Alors je lui jette un regard qui en dit long: je suis épuisé. Elle me répond par un autre regard encourageant: Elle te fera pas chier.

Soit, alors je prend place à la table, pose ma veste en cuir sur la table et mon sac à dos sur le sol et en sort mon ordinateur. Juste avant de l’ouvrir j’adresse néanmoins un furtif signe à ma voisine de table. Une simple marque de politesse qui n’invite surtout pas a la conversation alors que les regards obliques que lui lancent les autres mâles présents dans la salle se veulent plutôt lubrique. Tout homme normalement constitué la trouverait charmante et tenterait de faire connaissance. Elle est charmante, mais ca me ferait mal de faire connaissance. La place que j’occupe dans la société ne m’intéresse pas moi-même, et qui je suis vraiment la dépasse d’autant que la distance entre ses genoux et l’ourlet de sa jupe sous la table.

On m’apporte un fond de whisky sans dire un mot, je suis déjà en train de porter mon casque aux oreilles pour ensevelir le brouhaha sous la demo de notre prochain album et aussi parce-que j’ai a peine le temps de me connecter au réseau wifi au débit digne de l’archaïque 56K que je reçoit un appel sur FaceTime. Mon image capturée par la webcam me pousse instinctivement à me passer la main dans les cheveux dans un effort pour atténuer 6 mois passé sur les routes. L’accent Toscan qui s’échappe de mes lèvres aussitôt que mon interlocutrice apparait à l’écran suffirait à arracher le similicuir qu’il reste encore sur les banquettes.

Cette fille n’est pas journaliste. Je suppose qu’elle à envisagé le devenir mais, ma rencontre aura sans doute fini par la persuadée de poursuivre ses études, entre autres. Elle est l'une des rares personnes en mesure de comprendre ce que je raconte pour qui j’accepte de mettre des mots sur ce que je fait, à une distance que je m’efforce de tenir, à son grand regret. Peu importe que les traits de mon visage s’effondrent sous la fatigue, les yeux sont le miroir de l’âme et elle s’accroche à la mienne sertie dans la glace, ne détournant son regard de l’écran que pour prendre notes de ce que je lui raconte, reprenant mon récit là ou je l’avais laissé 6 mois plus tôt,la veille de partir à la chasse, puisque c’est comme ça que nous appelons nos tournées.


    "Etudier c’est bien. L’expérience c’est tout. Contemple, lis, écrit, questionne mais par dessus tout, apprend par expérience. Comment faire l’éloge d’un vin auquel on a pas encore goûté,  comment parler d’amour quand on a jamais été amoureux, comment parler de mort quand on est encore en vie ? Tu as entendu beaucoup de musiciens ou autres artistes t’expliquer que leur art est une façon d’exorciser des démons qui sont pour la majorité les mêmes que le reste du monde, d’ou l’atteinte d’une certaine popularité. Tu as entendu beaucoup de fans te répondre que la musique leur parle - sous entendu ils vivent la même chose - et que la musique leur as sauvé la vie. Est-ce qu’ils sont sûr de ça ? Pourquoi ? Et si les délivrer par peur de ce qu’il pourrait se passer était une erreur monumentale, si ce que les démons avaient à dire était plus intéressant que le putain de nonsense qui nous berce dès la naissance, si au lieu d’exorciser on se mettait à communiquer ? C’est ce qu’on fait.

    Et on s’est très vite fait à l’idée que la grande majorité du monde aurait du mal à assimiler le message qu’on essaye de faire passer, spirituellement et ideologiquement parlant. Et aussi triste que cela puisse paraître crois moi, on en a vu assez de leur monde superficiel et matérialiste pour que cela ne nous surprenne même pas. La plupart de nos détracteurs n’arrivent tout simplement pas à se faire à l’idée que nous ne nous comportons pas tel qu’on est supposé le faire: penser la même chose que les autres, s’entendre avec tout le monde, boire la même pisse qu’ils appellent de la bière et apprécier les même choses. A priori on serait supposé attraper les collègues des autres groupes par l’épaule et se félicitant de faire partie d’une si belle et grande communauté, sauf que nous sommes pas un groupe, nous somme une meute de loup…"


Je met brutalement une pause à mon monologue. Mon poing viens de rencontrer la table faisant dangereusement valser les verres qui y sont posés. Je viens d’arrêter le mouvement d’un homme qui dans un élan de prétention, avait la ferme intention de déplacer ma veste en cuir, celle la même ornée de la tête de fauve à laquelle je viens de faire allusion quelques secondes plus tôt.

Ce n’est pas parce-que je suis en pleine conférence que je ne vois pas ce qu’il se passe dans ma vision périphérique, un homme est venu jusqu’a la table pour proposer un deuxième verre à la jeune femme assise ici en la gratifiant au passage des conneries d’usage pour faire bonne impression à la nana qu’il vas essayer de tirer, ce à quoi elle à répondu quelque chose que je n’ai pas bien compris, probablement qu’elle n’avait pas compris d’ailleurs. Au moins, elle n’aura rien compris non plus à ce que je raconte depuis tout à l’heure ce qui aura au moins le mérite de ne pas avoir éveillé chez elle une envie de me prévenir que je ne suis pas très sain, comme garçon. Le type en question a la 50aine bien entamée et autant de temps à négliger un physique déjà peu avantageux. Alors… certes. Le cuir de mes santiags est couvert de la boue des quatre coins du globe, mon jean me colle à la peau comme s’il avait été cousu sur moi, mon t-shirt est délavé au point d’en être devenu gris et les nombreux bracelets d’argent et de tissus qui ornent mon avant bras semblent avoir étés disposés sur ma peau dans l’ordre bien précis d’un culte vaudou. Je fais pas rêver non plus et que ce soit bien clair ça a jamais été mon but, mais on remarque un minimum d’effort pour garder une forme de cohérence. Ce qui n’est pas son cas. Après qu’il ai pris sa confusion pour un “oui” il s’est mit en tête de prendre place a table, en écartant ma veste au passage. Mauvaise idée. Le voila aussi surpris que miss pays de l’est et que mon étudiante en live depuis Nice. J’ai quitté mon casque pour m’entendre lui parler d’un ton sans appel.

- Dégage ?
- T'avais l’air occupé.
- Et alors, quand les gens sont occupés t’en profite pour prendre ce qui leur appartient devant leur yeux ?
- Je savais pas qu’elle était à toi.
- Evidemment qu'elle est à moi casse toi tout de suite.

Il hésite. D’un coté je pourrais être son fils, coincé dans une phase metalleux depuis l’adolescence et dont je ne sortirais jamais, et l'envie de me donner une leçon doit le démanger comme jamais. De l’autre j’invite pas spécialement ne serais-ce qu'à entrer en contact alors se battre... Il opte pour l’avis du public et se retourne vers la serveuse interrompue dans son service pour observer la scène en espérant que ca ne dégénère pas d’avantage, qu’elle n’ai pas à faire d’heures supplémentaire pour effacer toute trace d’un carnage dont je serais à l’origine. Elle le regarde, elle me regarde, elle le regarde encore avec de gros yeux ronds en hochant rapidement la tête de droite a gauche: pas lui il est fou.

- Bonne soirée.

C’est ca. Mon poing fermé sur la table commence à se décrisper et je garde le silence sur tout le trajet qu’il fait de la table au comptoir ou il règle ses consommations de la soirée qui viens de s’écourter, et du comptoir à la porte de sortie. Deux prunelles ruskov ou aller savoir d’où me fixent et je les fixe en retour, pris d’un doute envahissant. Malgré les protestations, je coupe court à la discussion sur FaceTime en refermant mon ordinateur.


    "C’est tout pour aujourd’hui"


Rendez-vous dans 6 mois. De la musique j'ai beaucoup trop à en dire pour en faire le tour en une soirée. Même une nuit blanche n'y suffirait pas. J'ai su que je voulais faire de la musique avant l'age de 10 ans. Ironie du sort, c'est à Walt Disney que je le doit. Il faut m'imaginer gamin rembobinant une vielle VHS intitulée Fantasia sans trop de conviction pour meubler un de ces après midi d'ennuie que les fils uniques ne connaissent que trop bien, et se faire une idée de mon visage figé dans une hallucination auditive et visuelle en observant les archets transpercer les nuages comme autant de flèches de lumière divine aussitôt que le chef d'orchestre et Mickey eurent fermer leur gueule pour laisser place à Jean Sebastien Bach. Je n'ai jamais autant regardé une video que celle ci et la sex tape de Kim Kardashian. J'observe le fond de mon verre de whisky que je ne tarde pas à achever d'une seule traite en m'extirpant de ma contemplation pour revenir a l'environnement morbide qui m'entoure et dans lequel je décide de ne pas m'éterniser trois plombes.

- On parlais bien de ma veste ?

Je n'attend pas spécialement de réponse. Elle n'a sans doute pas tout suivi et avant de poser la question j'avais compris qu'on ne parlais pas que de ma veste. C’est embêtant, on fait parfois plus de tord aux gens en intervenant au milieu de leur impasse qu’en les laissants se retourner d’eux même. Cette fille ne mérite probablement pas de passer sous un chauffeur routier à la retraite mais c’est son ticket restaurant, et une belle occasion de ne plus jamais recommencer qui viens de prendre le large. Mea Culpa.

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MessageSujet: Re: ALEXANDRIAN&NIKOLA _ ex silentio.   ALEXANDRIAN&NIKOLA _ ex silentio. EmptyMar 12 Nov - 13:45

L’attente n’est jamais longue. Pourquoi ? Parce que, les mecs qui fréquentent le bar savent pourquoi je suis ici. Je ne suis pas un nouvel élément de décoration malgré que je m’y fonde parfaitement, et y’a pas besoin de s’appeler Einstein pour deviner exactement ce que je suis, ce que je fais. Alors, forcément, quand je lève les yeux de mon coca pour voir le premier débouler, c’est sans réel grand enthousiasme que j’essaye de forcer un sourire sur mes lèvres. Ce qu’il faut comprendre c’est que, malgré les idéaux selon lesquels on est le propre maître de sa vie, il y a toujours un moment où on en est spectateur, et cela, dans le but de mieux comprendre où on se dirige. On se fait diriger, entre temps ; mais, il paraîtrait qu’on revient toujours, ou presque, sur le bon chemin ; il suffit souvent de se poser les bonnes questions. Si le chemin est concluant, c’est qu’on y a trouvé les bonnes réponses ; sinon, c’est qu’il faut poursuivre, se poser d’autres questions, trouver de nouvelles réponses ; mais jamais essayer de revenir en arrière. Alors voilà, en attendant de trouver de quoi m’occuper d’une façon différente, et peut-être en attendant de me donner les moyens de prétendre à mieux, je tapine. Ça me fait pas plaisir, malgré les prétentions et simulations que je laisse parfois échapper, souvent par mécanisme, rarement dans un moment d’abandon. C’est jamais un plaisir pour une pute de satisfaire les désirs des autres alors que jamais ou presque elle ne peut prétendre à combler les siens; et malgré ce que certains croient, se faire passer dessus c’est pas ce qu’il y a de plus agréable. Alors, oui, il y a certainement des putes qui apprécient ça ; mais alors, ce ne sont pas des putes. Elles ont commencés parce qu’elles aimaient ça, pour elles ; puis elles ont étendus la chose à des amis, des connaissances ; et enfin, elles l’ont fait pour l’argent et c’est cette notion de fric qui rend la chose tragique. Se vendre pour de l’argent, c’est de la prostitution, qu’importent le degré et les éléments impliqués.

Alors revenons au premier de la soirée. J’ai pas spécialement capté son entrée, juste que la serveuse à pour une fois été assez aimable en lui montrant ma table, alors que d’habitude elle te laisse te démerder comme un grand pour trouver un coin où te poser et boire en silence. Aimable pour lui ? Sans aucun doute. Mais pourquoi elle le refourgue vers moi ? Elle sait pourquoi je viens, et clairement, le mec n’a pas besoin d’une pute. Il aurait bien besoin d’un relooking, et aussi d’une cure de vitamines et certainement d’un tour au soleil pour respirer le grand vent et moins sentir la mort. Ça se confirme quand le mec s’approche, et prend ses aises sur la table. Te dérange pas, va.

Et aussi vite qu’il a pu bouger son corps dans une espèce de tentative pour me saluer ou quelque chose du genre, il s’installe comme à la maison,  mac sur la table et casque sur les oreilles. Et j’suis soulagée de me dire que pour une fois, j’aurai pas à me farcir un mec qui transpire le désespoir et qui se vide dans une pute pour oublier sa vie de suicidaire.  Je me pousse un peu plus loin de lui ; parce que, ça arrange pas spécialement mon business de partager une table avec un mec. Pourquoi ? Parce que, forcément, la proximité aide pas les autres à me dire clairement ce qu’ils attendent de moi ; et qu’encore en plus, ça pourrait donner l’idée que le mec est déjà sur le coup. Vu à mon échelle, c’est clair que son écran l’intéresse bien plus que tout, absolument tout ce qui se passe autour. Vu d’un autre point de vue, j’en suis pas si sûre. Et, tout le monde sait que je suis pas ici pour perdre ma soirée sous prétexte qu’un débile commence à parler avec un accent tout sauf français à son ordinateur assis à moins d’un mètre d’une tapineuse. Non, je suis ici pour réussir éventuellement à m’en sortir comme déjà évoqué auparavant. C’est pas mes deux grands yeux bleus de Bambi qui trahiront exactement le pourquoi du comment ; simplement parce que, souvent, mes yeux, ils sont fermés. Je les ouvre que pour voir ce qui m’entoure, en prendre note ; parfois l’apprécier. Mais le plus souvent, c’est fermé ; pour pas avoir à contempler tout ce qui reste.

Je soupire. C’est presque embarrassant, de savoir que le mec raconte un truc à son ordinateur alors qu’il n’est même pas capable de parler aux gens autour. Sociopathe. Y’a tout un monde autour, et comme souvent, les gens préfèrent agir seuls, vivre seuls, se démerder seuls, choisir seuls. C’est que quand vient le moment de mourir qu’ils n’ont pas envie d’être seul, d’éventuellement se sentir un peu aimé. Mais, c’est trop tard ; fallait t’occuper de bâtir une espèce de réseau social autour de ta personne avant d’arriver à la fin, et de voir que c’est encore une fois seul que tu participerais à la prochaine étape sans avoir personne pour te soutenir. Oui, mais voilà, l’humain est fait pour être seul. On nait un, on meurt un. Tout ce qui se passe entre temps n’est qu’une succession de un ; un peu comme un programme d’ordinateur. Peut-être que jusque maintenant, j’ai été trop « un » pour pouvoir profiter pleinement de la jouissance que ça pouvait apporter de se séparer du reste. Peut-être qu’inconsciemment, le tapin, ça me permet d’être « un » plus autre chose, de façon temporaire certes. Et peut-être que, quand on a été seul un moment, on chercher volontairement l’addition ; juste pour finir par se soustraire quand on réalise qu’être « un » n’est pas si terrible.

Deux. Bientôt trois. C’est le nombre qu’on va être à la table ; parce que, l’un des habitués vient de se balancer le tiers de son verre dans le fond de la gorge, et me regarde avec un regard clair, net et précis. Il laisse pas grand-chose à l’imagination, le pauvre homme ; que ça soit par rapport à ce qui se passe dans sa tête ; ou par rapport à son physique. Il a pas un physique avantageux, mais, c’est pas comme si j’avais le choix. Il pourrait être mon père. Là encore, c’est un facteur parmi d’autres. Il porte des fringues qui laissent imaginer des années à se foutre seul devant la télé, avec des chips et de la bière devant un porno. Y’a plusieurs type de clients. Les clients qui n’ont jamais rien touché d’autre qu’une pute ; un peu comme lui. Ceux qui ont déjà touché bobonne, avec retenue et sens du devoir conjugal. Ceux qui croient que la pute c’est l’extase, la notion d’interdit et de liberté à la fois. Et ceux qui sont curieux. Y’en a pleins d’autres, des types dans les deux sens du terme ; mais, au final, il se passe toujours la même chose. Ils viennent ; prennent plaisir à te laisser croire que t’es une pute de premier choix, la première pute de leur choix surtout ; t’imposent ensuite leur plaisir en te forçant à genoux devant eux ; t’imposent leur force en te passant dessus ou en te prenant comme une chienne ; s’abandonnent comme des chiens là où l’envie leur en prend ; et enfin, te traitent comme de la merde en te balançant vulgairement de quoi justifier leurs actes. Merci, au revoir ; à la prochaine.

Sourire de mise, parce que, même si je suis absolument pas emballée, je vais facilement tirer entre 80 et 100 euros du mec sans trop forcer. Et même si je rentre avec seulement « ça » en poche,  ça sera toujours mieux que rien, et mieux que certaines filles qui auront été se faire tirer dans des coins sordides plusieurs fois ; mais qui baissent le tarif à cause du lieu ou de la peur de rentrer sans rien. « Bonsoir. Un second verre ? » il me sourit et regarde mon verre. Va savoir ce qu’il veut, je souris, et baisse les yeux. Ça marche toujours, de leur faire croire que tu es un peu réservée au premier abord, alors que sincèrement, excepté « bonsoir », j’ai strictement rien comprit. Et alors que je suis les yeux sur mes cuisses à me demander ou je vais pouvoir l’emmener ; mon voisin nous rappelle sa présence en manquant de défoncer la table de son poing. Ça fait un putain de bruit, et automatiquement, je le regarde alors qu’il commence à s’énerver. « Dégage. » Ca, j’ai compris ; et, ça ne me plaît pas spécialement. Si il est pas content, il avait qu’à aller s’assoir ailleurs. Et si à la limite, il s’était pointé à côté de moi dans le but de me lever ; fallait bouger avant mon petit. Pas attendre qu’un autre vienne ; et commence le boulot. Je les regarde, et j’interviens pas ; parce qu’ils parlent trop vite pour que je puisse y comprendre quelque chose. Ça se passe trop vite aussi, quand j’entends résonner dans mes oreilles le « bonne soirée » de mes 80 euros qui décident de faire demi-tour et même de prendre la porte de sortie. J’ai les yeux qui tournent sur mon voisin. Мудак. Je le pense tellement fort que son esprit doit le recevoir en clair et dans sa langue d’origine comme il pourrait recevoir un message publicitaire sur la façade d’un immeuble. Le mec vient de faire se barrer le premier client de ma soirée ; peut-être l’unique. Il vient de me priver d’un paquet de clopes en sortant de ma prison tout à l’heure, et éventuellement un truc à manger plus tard. Sans parler qu’en plus, je vais devoir me démerder à payer mon coca pour le coup ; et j’ai pas une thunes.

Il me regarde, aussi ; et me demande un truc, vu son ton. Je sais pas quoi lui répondre, très sincèrement. J’ai rien compris, à part éventuellement le dernier mot, et encore, je doute qu’il me parle de geste... Bref, j’ai rien capté. Comme d’habitude, en fait. Je peux même pas lui servir mon petit numéro ; parce que, clairement, le mec il est pas là pour ça. Il est là pour quoi d’ailleurs ; excepté parler à son ordinateur ? Il peut pas le faire de chez lui, comme tous les gens de Paris ? « Je pas compris. » J’ai le ton de quelqu’un d’irrité, et remarque, y’a de quoi l’être. Il vient de tout flinguer, et du coup, tant qu’il est là, je vais être coincée pour trouver de quoi assurer ma soirée, et donc ma tranquillité demain quand Felyks va se pointer pour réclamer ses thunes ; et que je serais short de plus de 200 euros. J’envisage mes meilleures options ; et je constate qu’elles sont très peu nombreuses. Soit, je décide de lui balancer le restant de mon coca en pleine figure, ce qui, pourrait lui permettre d’avoir meilleure mine ; mais qui m’enverrait tout droit dehors, et encore, si l’autre guenon de serveuse ne décide pas d’appeler les flics pour me balancer. Soit je me barre sans faire d’histoires ; en priant que personne ne grille que je m’en vais sans payer mon coca. Soit, je lui explique qu’il vient de tout faire foirer du mieux que je peux. Et clairement, la solution avec le moins de risques, c’est la dernière. Le pire, c’est qu’il ne pige rien de ce que je vais lui dire. Je lui en voudrais même pas ; moi-même les trois quarts du temps, je comprends tout juste les phrases que je fais ; entre les mots compliqués et mon accent à accrocher par-dessus mon manteau. J’essaye de me concentrer pour trouver mes mots, et me tripote les mains nerveusement parce que, je sais clairement pas comment il va le prendre si il comprend.

« Tu dois à moi le coca et le client. » Je me racle la gorge ; parce que, en fait, c’est pas spécialement difficile. Il capte le truc, il paye les pots cassés et on en parle plus ensuite. Je souris d’un sourire forcé qui ressemble très certainement à rien, et fais un signe de tête vers la porte.  « Parce que tu fais partir l’autre. » La vie est injuste. Alors l’ami, tu payes ?
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