leïna ❝ i'll follow you down through the eye of the storm ❞
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Sujet: leïna ❝ i'll follow you down through the eye of the storm ❞ Lun 4 Nov - 15:20
i'll follow you down through the eye of the storm
the jones ~ l²
J’en ai plein les cannes. Première chose à laquelle je pense lorsque mon service se termine, enfin si on peut parler de service. Je suis interne en médecine et par conséquent mon travail se résume à étudier, analyser, observer et quelques petites autres choses sans trop d’importances. En soi, ce n’est pas tellement fatiguant. Ce qui l’est en revanche ce sont les heures dans nos emplois du temps car bien souvent certains d’entre nous doivent être là de nuit, en réalité tout dépend de la spécialité qu’on suit et quand on ne sait pas ... et bien on change souvent. Cette semaine je suis de nuit et je peux assurer à quiconque me le demandera que je regrette sincèrement les journées lourdes que j’ai pu avoir le mois précédent. J’ai la sensation d’appartenir à un autre monde, d’être totalement déconnectée – bien plus que lorsque je plane pour une raison bien précise que je vais taire. Je rentre à l’hôpital en fin d’après-midi et j’en sors le matin avec l’envie plutôt imposante d’aller me jeter sur mon lit pour ne plus jamais m’en relever, malheureusement je ne peux pas me le permettre parce que je travaille, mais aussi parce que je dois sans cesse réviser. Par chance, aujourd’hui je suis de repos ce qui signifie que je vais pouvoir m’occuper de moi et … oublier.
L’hôpital quitté, je prends la direction de la première bouche métro direction la maison. Pas un seul instant je ne pense à m’asseoir. Certes, j’ai les jambes en compote et je suis bien étonnée qu’elles parviennent encore à soutenir mon poids, mais il est hors de question que je m’assoie, à une heure pareille j’ai bien trop peur de ce que des fous pourraient me faire s’ils me coincent. Arrivée à mon arrêt, je m’empresse de sortir du métro avant que la bande de travailleurs ne viennent me pousser afin d’entrer. Je les connais par cœur. Tous pressés. Tous impatients. Je ne compte même plus le nombre de fois où en voulant descendre j’ai fini bloqué contre la porte opposée et donc dans l’obligation de faire un petit tour jusqu’à être capable de descendre pour prendre le métro dans l’autre sens. Cette fois je ne me fais pas avoir. Dehors la fraîcheur matinale vient me réveiller tandis que je marche en direction de l’appartement où je vis avec ma sœur. Face à la grande porte, je passe mon badge devant l’interphone et pénètre dans la petite cours jusqu’à gagner la porte de notre escalier que je monte en quatrième vitesse pour atteindre la porte de l’appartement. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur que je me laisse aller à soupirer. Dos contre le bois de la porte, je ferme les yeux quelques secondes tout en me séparant de mes bottines à l’aide de mes pieds. L’appartement est calme, à une heure si matinale ce n’est pas étonnant et il y a fort à parier que Leïa est encore en train de dormir. Je me penche de sorte à attraper mes bottes et je vais les ranger un peu plus loin. Dans le salon je pose mon sac sur le canapé et gagne la cuisine.
Je meurs de faim et pourtant tout ce qui se trouve dans le réfrigérateur ne me tente pas le moins du monde. Je soupire une nouvelle fois, mais d’agacement cette fois. Mes doigts commencent à s’agiter sur le plan de travail tandis que mon cerveau essaye de trouver ce que je peux faire et une idée s’impose à moi. Je mordille ma lèvre inférieure, signe que j’hésite. Mais qu’est-ce que je risque ? Leïa dort, j’en suis persuadée et je sais parfaitement être discrète lorsque je le veux vraiment. Je me penche de sorte à pouvoir regarder le couloir menant aux chambres, pas un bruit. Bien ! J’attrape mon sac toujours sur le canapé et en sort un petit sachet contenant une poudre blanche et sur la pointe de mes pieds nus, je gagne la salle de bain. Je ne ferme pas la porte, ça ferait trop de bruit. Face au lavabo, je libère un peu de poudre que j’entasse en une ligne parfaite – un peu maniaque sur les bords – avant de saisir un billet de cinq euros dans ma poche que roule de sorte à former le tube que me permet ensuite de faire ma petite affaire. Je me laisse ensuite glisser sur le sol, adossée à la baignoire tandis que mes paupières se ferment lentement. Dans quelques minutes je sais que je ne penserais plus à ma fatigue – physique ou mentale – pas plus qu’à mes problèmes. La tête en arrière, je laisse le temps s’écouler sans m’en rendre compte et je fais abstraction de tout ce qui m’entoure, y compris le bruit d’une porte s’ouvrant un peu plus loin …
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Sujet: Re: leïna ❝ i'll follow you down through the eye of the storm ❞ Ven 8 Nov - 0:05
Allongée sur le ventre, je tournais une énième fois dans le lit. Cela devait faire deux bonnes heures que j'étais réveillée et que je cherchais – en vain – une position pour pouvoir me rendormir. Depuis quelques jours, je ne trouvais plus le sommeil. J'enchaînais mes services au café et j'augmentais mes nuits sur le trottoir. Je n'aimais plus tout cela, je n'y trouvais plus la folie que j'avais trouvé les premiers mois de ma nouvelle expérience. J'avais l'impression de n'être plus personne, de n'être plus qu'une prostituée parmi tant d'autre. Certains habitués venaient faire leur affaire et quittaient la chambre avant de pouvoir dire 'ouf'. C'était sûrement ça qui m'énervait le plus ; cette honte qui émanait de la plus part des hommes avec qui je couchais. J'avais accepté mon rôle de chose mais un peu le dégoût qu'ils avaient lorsqu'ils posaient leurs yeux sur moi dès qu'ils avaient fini leur petite affaire. À croire qu'ils avaient honte pour moi. Après tout, j'exerçais le plus vieux métier du monde et ce n'était pas rien. Chassant ces pensées de mon esprit, je grogna légèrement avant de me tourner dans le lit. Tirant la couverture sur moi, je finis par faire dépasser ma jambe de la couverture, comme si cela allait me rafraîchir puisque j'avais chaud, beaucoup trop chaud. Mais sans couverture, j'avais froid. C'était de la folie. Mon corps était entrain de se dérégler. Glissant les yeux sur le réveil lumineux, je soupira légèrement. Pour une fois que j'avais un jour de repos, il fallait que je sois debout tôt, très tôt, trop tôt. Je soupira une nouvelle fois avant d'attraper mon coussin et de le plaquer sur mon visage. De cette façon, à moitié asphyxié, j'arriverais peut être à m'endormir. Ou pas. Entendant la porte d'entrée puis se refermer, je souris légèrement. Lena était de retour ! J'étais pressée à l'idée de la retrouver. Nous pourrions nous occuper ensemble. Non. Elle sortait d'une garde interminable et allait vouloir dormir. Je l'enviais. Avec tout ce qu'elle avait bosser, elle ne pouvait qu'être fatiguée alors que mes deux yeux étaient grands ouverts depuis longtemps, très longtemps. Grognant légèrement, je finis par me taire lorsque je l'entendis monter à l'étage. Si elle me savait réveillée, elle allait venir et ne pourrait définitivement pas dormir parce que j'allais l'enquiquiner jusqu'à pas d'heure. Lena et moi n'avions pas passé de moment ensemble depuis des lustres. Elle n'avait pas le temps et moi non plus. Ma sœur me manquait, je devais bien l'avouer. Alors que je l'entendis fermer la porte de la salle de bain derrière elle, je m'assis sur mon lit et regarda droit devant moi. J'avais l'espoir qu'elle passe devant ma chambre, ouvre la porte pour voir si j'étais là et me vois, seule au monde, assise au milieu de mon lit. Nous pourrions mettre un film de filles et nous endormir l'une à côté de l'autre. C'était peut être ça qui me manquait, une présence. Je n'étais pas faite pour la solitude, c'était clair et nette. Jugeant le temps un peu trop long, je sortis de mon lit, enfila ma robe de chambre et me dirigea doucement vers la salle de bain. Ce ne serait pas la première fois que je trouverais Lena allongée – entrain de dormir – sur le sol de la salle de bain. Je me souvenais encore de ce jour où elle s'était endormie après avoir enchaînée une soirée de folie et une nuit de garde. J'avais ris, comme jamais, et elle bien moins. Poussant la porte, je la vis dos à la baignoire et fronça les sourcils. « Lena ? » Avait-elle fait un malaise ou quelque chose dans ce genre ? Je fronça les sourcils et glissa les yeux vers le lavabo. Un billet de cinq euros, légèrement gondolé, traînait là. Je passa mes doigts sur le rebord et ouvris les yeux ronds comme la terre en voyant quelques traces de poudre blanche sur mes mains. « Mais qu'est-ce que c'est que ce putain de bordel Lena ?! » Hurlais-je à ma petite sœur. La prostituée et la droguée. Les Jones faisaient la pair ! Si mes parents nous voyaient, ils seraient fous, complètement fous à lier ! Je m'abaissa et la secoua quelques peu. Face à son regard, je déglutis. Ses pupilles étaient dilatées comme jamais. « Pourquoi tu prends cette merde Lena ? Tu veux finir gisant dans le caniveau ? » Statistiquement parlant, elle et moi avions la même probabilité de finir dans le caniveau... Mais ça, j'allais me garder de lui dire !
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