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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 c'est un joli soir pour mourir. (arlie.)

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MessageSujet: c'est un joli soir pour mourir. (arlie.)   c'est un joli soir pour mourir. (arlie.) EmptyMar 29 Oct - 0:23

Aujourd'hui, il pleut. Le ciel pleure si fort que les ses larmes s'échouent sur toute la ville. Elles ne laissent rien au hasard. Les nuages gonflés d'eau donnent parfois l'impression de vouloir tomber sur nos épaules, trop lourds pour flotter dans les airs. Perdu dans la foule, mes habits trempes et collés à ma peau, les regards se tournent sur la silhouette du clochard. J'ai le visage sale. Marron sale. Marron pauvre. Marron qui fait pitié. De temps à autre, un passant me bouscule, s'offense, perdu sous son parapluie. Mes yeux, un peu gris, gris comme l'orage en viennent à se moquer. J'ai envie de leur dire, d'une voix basse et heureuse. J'ai envie de leur hurler 'lâchez vos boucliers, c'est que de l'eau. Dansez sous la pluie, comme tout l'monde devrait le faire !'
Mais ils ne m'écouteraient pas.
Personne n'écoute personne à Paris.

La nuit va bientôt tomber sur la ville. Un lion, tapissé sur l'arrêt de bus le plus proche me fixe. Un peu comme s'il voulait me manger de là où il est. C'est ce que nous sommes tous, au fond : des proies vivantes, que l'on attrape à coups de publicités idiotes. Alors, ce lion sans reliefs, je le fixe. J'ai même la sensation de le défier, jusqu'à ce qu'un bus blindé ne me cache la vue. Un profond soupir quitte mes entrailles. C'est l'heure de rentrer, Félix. Mon regard, illuminé, se perd sur mes chaussures humides. J'ai les chaussettes trempes et les pieds glacés. Pourtant, ce soir, le métro me paraît plus sombre que jamais. Je n'ai pas la force, non, d'y revenir. Certainement à cause des ampoules formées sous mes pieds. Je marche depuis longtemps dans les rues, à écouter les paroles des gens se mêler les unes aux autres. J'aime la cacophonie de leurs mots qui se mélangent sous différentes intonations. On s'croirait un peu dans un vieil opéra dont le chanteur a la voix cassée. Ça pique aux tympans mais on continue de l'écouter parce que c'est nouveau et puis qu'on finit par aimer ça. Le désordre de Paris, c'est familier. Depuis que j'ai seize ans je l'entends.
Seize ans, ça paraît si loin.

La lumière traverse les vitres de son salon. Je peux la voir, de tout en bas. Il est donc, là, Arlie. J'imagine déjà la chaleur de son air. Le parfum de son appartement. Oui, je l'imagine et c'est ce qui me fait monter les escaliers jusqu'à chez lui. J'en ai rien à faire, moi, qu'il ne parle pas trop. Il a l'air d'un vieux livre, le garçon, abîmé. Les pages ont elles aussi été victimes de la pluie. On ne voit presque plus les lignes noires. Elle est acide, l'eau, à un tel point qu'elle mange l'encre sur le papier. À moins que ce soit des larmes. Ça se ressemble, de toute façon. Petite pensée pessimiste, pour Arlie.
Mon poing tape sur la porte. J'attends. Remets en place mes cheveux mouillés, collés à mon front. C'est pas très élégant, pour un invité. J'espère qu'il comprendra.
Qu'il ne m'en voudra pas, parce que j'ai que le soleil dans mes poches.
Il est absent à cause de ça, aujourd'hui. Je l'ai volé.
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MessageSujet: Re: c'est un joli soir pour mourir. (arlie.)   c'est un joli soir pour mourir. (arlie.) EmptySam 2 Nov - 5:57

la journée est longue, la journée est triste. les films sont dramatiques et puis moi, je fais pitié. j'entends les portes claquées de l'immeuble des gens qui ont des choses à faire et puis il y a moi, étendu sur le dos sur le canapé qui fixe son téléviseur en comparant sa vie à celle des acteurs. si ma vie serait un film, tu prends vie à l'âge adulte et on ne te demande plus de contrôler ta vie après deux heures. si seulement j'avais le droit de rêver à ça, si seulement ma vie pouvait ne durer que deux heures, je serais heureux. non, je dois supporter les goûtes de pluie qui tombent contre la vitre, je dois supporter la noirceur de appartement et puis mon pathétisme à ne rien faire et à ne rien vouloir faire. je ne regarde même plus le film, je regarde le plafond, les formes de lumière que provoque l'écran. je commence à pleurer tout doucement, je commence à me détester et à détester la vie, l'envie de me jeter par-dessus la fenêtre me prends de nouveau au fond de l'estomac, j'ai envie de crier et puis d'aller frapper quelqu'un dans la rue pour me donner une raison de plus d'en finir avec ma vie. je soupire, je me relève, je me sens si seul, j'ai envie d'avoir quelqu'un à côté de moi, j'ai envie de sentir une présence, mais personne n'est là. elle n'est plus là. je rage et j'en suis exténué. je pleure et je ne sais plus pourquoi, je pleure de fatigue d'être constamment triste.

je fais à manger, c'est ce que je fais de mieux en ce moment, faire à manger, ça et rien. si je pouvais seulement faire à manger pour plus, je peux en garder pour les autres repas de la semaine ou pour ceux qui sont paresseux au cirque de ne pas emmener un truc à manger. si au moins j'étais certain qu'ils aimeraient ma nourriture, si seulement j'étais certain que je ne faisais pas ça pour un rien. je respire. j'attends, j'attends pour le four, j'attends pour la pluie cesse, puis j'attends en entendant un cognement provenant de la porte. je m'approche et ouvre. félix. j'ai droit à un félix trempé par la pluie et les cheveux collés contre la tête. je lui fais signe d'entrer avec un signe de salutation de la tête, parce que mes lèvres sont collées. je vais chercher une serviette pour lui, je ne veux pas qu'il attrape froid, j'ai envie qu'il profites d'être au chaud. je lui donne. - tu as besoin de quelque chose ? d'un jus, d'un lit, d'un repas, du canapé, de musique, d'un film ? de rien ? moi j'ai besoin de ta compagnie maintenant, ça serait bien si tu restais. et puis. - j'ai fais à manger, si tu veux goûter, c'est dans le four. j'espère de ne pas te voir mourir aujourd'hui ou même demain, ça aussi, ça serait bien. 
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MessageSujet: Re: c'est un joli soir pour mourir. (arlie.)   c'est un joli soir pour mourir. (arlie.) EmptyDim 10 Nov - 18:28

La porte s'ouvre, doucement, laisse apparaître son visage. Son doux visage pourtant trop mélancolique. C'est un parfait contraste avec mes yeux qui brillent de mille feux. J'ai le cœur qui se serre, comme à chaque fois, le cœur qui prend un coup de poing dans la gueule face à cette détresse dissimulée. Arlie, il attrape une serviette, presque machinalement. Le sourire, il ne naît pas sur ses lèvres, parce que ça fait bien trop longtemps qu'il est mort. Mes doigts se resserrent sur le tissu, comme ça, d'abord par habitude. Et sa voix accompagne nos gestes. tu as besoin de quelque chose ?
J'ai envie de répondre d'un grand oui un peu bête. De sourire encore plus et de laisser les mots se déchaîner contre lui.
J'ai besoin de te voir sourire. Même un quart de seconde, ressentir le bonheur au plus profond de ton âme. Tant pis s'il se meurt la seconde d'après. Mais c'est pas un simple Félix qui redonnera le sourire à un Arlie, non, certainement pas. C'est une triste réalité qu'il faut finir par accepter, quel qu'en soit le prix. J'crois que j'ai fini par m'y faire.

j'ai fais à manger, si tu veux goûter, c'est dans le four. Mon estomac se tord à sa phrase. Je l'entends gronder, mais l'ignore. Je n'suis pas venu ici pour manger sa nourriture. Je n'ai pas traversé Paris pour une simple serviette. Alors, doucement, mes chaussures trempées laissent des traces au sol, se dirigent vers lui, le grand malheureux qui ne sait plus sourire. « J'suis ici pour toi, Arlie. » Une évidence qui sonne bien à mes lèvres, pour une fois. Une évidence ensoleillée, sous cette pluie qui s'abat sans cesse sur la ville depuis des jours. Ma main, glacée et brûlée par les mois de soleil attrape la sienne. Mes doigts, un peu brusques, se lient aux siens. « Viens, j'vais te montrer quelque chose. » Viens et pose pas de questions. Viens. Fais moi confiance. J'entame une marche en arrière, sourire aux lèvres. Mon autre main attrape la sienne. Comme ça, il pourra pas se débattre. Le voilà capturé.

Mon regard reste attaché au sien, même en descendant les escaliers. Tant pis si je m'étale par terre, tant pis si je fonce dans un parfait inconnu. Son regard, il est bien plus important que le reste. J'me dois de le garder prisonnier de mes pupilles. Et en un rien de temps, nous voilà perdus sur le trottoir, les gouttes qui caressent nos visages. Paris s'affole sous la pluie, esquive les larmes du ciel. « Regarde les se cacher. Regarde les courir après leur vie. Arlie, la vie c'est pas ça, non, c'même pas ton appartement. » Les grands discours d'Alègre, ils sont inépuisables. « La pluie, elle est là pour rendre les gens heureux, pour mettre du bruit dans chaque coin de rue. Faut danser dessous, s'embrasser, chanter, hurler. Laisse la te caresser. On s'en fout de tomber malade. » Mes mains lâchent enfin les siennes tandis que je fais un tour sur moi, en levant les bras au ciel. Je murmure même entre mes lèvres une chanson. Une chanson qui sonne gaie. Qui ressemble au soleil, même sous cette tempête des éléments.
Puisqu'on ne peut s'embrasser, autant chanter. C'est encore l'une des choses que je sais faire sans me rater.
Allez, Arlie, jette toi dans le monde Félixien.
Il t'ouvre ses portes.
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