premier point ▲ le premier truc qu'on peut dire sur toi c'est que dans la vie, t'es un peu carrément paumé. tu sais pas trop quoi faire, où aller, c'que tu veux. tu fais des études, tu les finis, et t'en fais d'autres parce qu'au fond tu sais pas tellement ce que t'aimerais faire. t'arrives pas à te décider. deuxième point ▲  c'est un peu pareil en amour. faut que tu tombes amoureux du premier venu alors que tu sais très bien qu'il n'en a strictement rien à foutre de toi. dans le fond, t'es une gamine de huit ans. vraiment. t'as jamais réellement eu de relation sérieuse ; soit tu tombais amoureux de la mauvaise personne, soit la mauvaise personne tombait amoureuse de toi. t'arrives pas à rester avec quelqu'un si tu ressens rien, si tu l'aimes pas. c'est pas possible pour toi. les coups d'un soir ça te dit trop rien mais t'es qu'un mec, parfois tu cèdes parce que ça fait du bien. troisième point ▲ t'es trop couillon, trop naïf, trop gentil. t'es un bébé, un gosse qui veut qu'on fasse attention à lui. t'es trop sensible, mais tu le caches, tu pleures jamais. jamais. t'aimes pas qu'on ait pitié de toi, tu veux avoir l'air fort même si tu sais très bien que tu ne l'es absolument pas. quatrième point ▲ t'es né à londres. londres c'est ta ville, ton bébé, ton amour, ta vie. londres te manque terriblement mais il s'est passé trop de choses, y'a trop de souvenirs, c'était plus possible. tu voulais pas partir de londres, mais tes parents se sont séparés, ta mère t'a pris sans rien demander, t'arrachant à ta vie sans que tu ne le veuilles réellement. cinquième point ▲ tes parents ne savent pas que t'es bisexuel, voire totalement gay. tu sais très bien que ton père ne supporterait pas l'idée que son fils unique couche avec des hommes et pour le peu que tu le vois, tu ne trouves pas utile qu'il le sache. ta mère est homophobe. ça c'est fait. sixième point ▲ tu t'es engueulé avec ta mère quand t'as fini le lycée et ça va faire quatre ans que tu n'as pas eu de ses nouvelles. elle t'as mis dehors et tu dois avouer que les premiers mois ont été pas mal durs. t'as même volé pour pouvoir bouffer. aujourd'hui ça va mieux, t'as un appart, un coloc, des potes, tu fais tes études et tu bosses par-ci par-là, mais tu comptes retourner voir ta mère pour l'instant. septième point ▲ tu te souviens du jour où tu t'es marié ? ouais, la pire connerie de ta vie, je sais. t'avais dix-neuf ans, elle vingt-deux. t'étais totalement amoureux. liz. putain liz. magnifique, vraiment. tu penses pas avoir déjà vu une fille aussi belle. grande, blonde, élancée, des yeux bleus à se damner, une bouche rose parfaite. putain qu'est-ce que tu l'aimais. personne savait pourquoi t'étais avec elle, et pourquoi elle était avec toi. c'était pas une fille pour toi, trop exubérante, trop fêtarde, trop volage, instable, droguée. elle t’amenait rien de bon, elle te tuait à petits feux. t'as mis un an et demi à comprendre qu'elle te faisait du mal plutôt qu'autre chose et t'as fini par te casser. huitième point ▲ depuis que t'es tout gamin, tu souffres de troubles anxieux. l'agoraphobie d'abord, ce qui te nique à peu près toutes tes journées. y'a tes tocs aussi, du genre toujours bien placer la télécommande sur la table basse, ranger certaines choses par paire, vérifier trois fois que t'as bien fermé la porte d'entrée à clé quand tu pars ou encore cette putain d'angoisse que t'as de te faire du mal. et puis tes crises d'angoisse. tes putains de crises d'angoisse. parfois t'arrives à les calmer assez vite, mais la plupart du temps c'est l'horreur. personne sait d'où ça vient, t'as pourtant consulté pas mal de psy, mais personne n'a trouvé pourquoi. du coup, on t'as filé des antidépresseurs assez vite, histoire de faire croire qu'on t'as aidé même si ça ne sert pas à grand chose.  neuvième point ▲ ton chat rory, c'est ta vie. tu l'aimes plus que n'importe qui et tu ne t'en sépareras jamais. tu l'as trouvé dans la rue quand il était bébé et à partir de ce moment, tu ne l'as plus jamais lâché. c'était un petit abandonné qui vivait dans la rue, comme toi. t'as pas eu la force de le laisser tout seul, alors même si t'avais pas encore de logement et que tu dormais dans le métro, tu l'as adopté. c'est ton bébé. ton gosse. tu l'aimes pour toujours. et hors de question de lui faire manger des croquettes, non, c'est ton rory, lui il mange comme toi. et puis il dort avec toi. et même parfois, quand tu vas pisser, il te suit. gros bordel ▲ c'est un grand fan de doctor who + il a toujours un léger accent anglais quand il parle + il fume comme un pompier + il est fils unique + il boit très rarement + son père est alcoolique + sa mère est friquée comme pas possible + les enfants l'adorent + il a vécu dans le métro de paris pendant quelques semaines quand sa mère l'a foutu dehors