ton personnage se promène dans un supermarché lorsque soudainement, un homme avec une cagoule pointe son arme sur les clients en criant qu'il s'agit d'un hold-up.  sa réaction? ▲

l’premier fils de pute qui bouge, j’le saluerait personnellement! écho dégueulasse qui me secoue l'sonotone, qui est le clébard qui dégueule sur le carreau sale de la supérette? c'est l'inconscience qui frappe à sa porte, démence calfeutrée sous un pourpoint anthracite. pas de mouvements, pantin désarticulé au milieu de la saleté. silence pesant qui me mord à la jugulaire, upercut étouffant. stupidité. stupidité et cupidité d’partout. qu’est-ce qu’ils foutent, eux, les biens pensant ? qu’est-ce qu’ils foutent, eux, les saints ? muets. mots ravalés dans la trachée. paumes transpirantes et tympans vrombissants. et lui, l’messager du chaos, tout de noir vêtu. tout d’ivoire promu. bijoux luisant serré entre ses phalanges, faucheuse des temps modernes, c'est sa gâchette sale la barque des fleuves infernaux. souffle de vie qui s'échappe d'entre mes lèvres, soupir. et j’rigole. j’rigole salement. à leur face, a sa face, à la mienne. j’rigole de mauvais cœur, cacophonie qui se dégage de ma poitrine, comprimée sous un poids encombrant. sa puanteur m’incommode. cet endroit dégueulasse et suintant m’incommode. pas nonchalant. j’rigole à sa face, insolence.  collision entre mon épaule et la sienne. insolence. à quoi tu joues l'fils à papa? bam, son aboiement rauque m'déchire la masse grise. ma main trouve son arme, son arme trouve l'sol. insolence amère, un rire me secoue les tripes. inconscient, probablement. gromellement qui s’échappe de sa gorge alors que mes semelles viennent effleurer l'asphalte. c'est le fantôme du je m'en foutisme qui m'chatouille les côtes.

ton personnage se retrouve en plein milieu d'un énorme open house où il ne connait qu'une seule et unique personne.  alcool à volonté, musique beaucoup trop forte, etcétéra.  sa réaction? ▲  

adrénaline en toc qui me coule dans les veines, vision de l'eden explosée sur la rétine, c'est la rédemption qui s'consume au bout de mes lèvres. des boums boums incessant confinés dans mon crâne, l’orchestre infernal gratte ses cordes dorées, firmament. firmament. c’est beau, propre, malsain et crade en même temps, ça dégouline le long de mon squelette, habité, il m’habite. je suis la sentinelle, seule sur c’chemin, encombré dans mes souliers cabossés, rêves atomisés dans ma boîte crânienne. seule. comète esseulé dans l’intergalactique, dans l’néant. je n’suis qu’une poupée, décharnée et abandonnée dans un coin, poussière. le flux de la décadence m’enivre, seul et bien accompagné. Où est-il ? avec qui ? je n’suis que seul, seul au milieu de l’humanité, seul au milieu d’ces étrangers, puants. desarticulés, ils bougent, silhouettes grossières et filiformes. Amas de chair sale, inférieure. bordel ce qu’ils me répugnent. sous-race, inférieurs et difformes. Pourquoi suis-je ici ? le spectre de ma raison s’est dilué dans l’alcool, poison mélangé à mon sang. tout n’est que songe, volutes et smogs blanchâtres, chimères et ombres. et je me nois, dans le flot continuel de l’éternité, dans ce torrent ardent, dans ces flammes gelées.

île déserte.  pas de portable, pas d'ordinateur, pas d'amis, pas d'amoureux, pas vraiment de divertissement, et le tout pendant une semaine.  sa réaction?  se plaindre, se débrouiller? ▲  

goût salé sur l’bout de la langue, zéphyr qui m’chatouille les côtes, semblant de sourire dessiné. il y a ces volutes, ocres, âpres dans le ciel. il y a ces ombres, sombres, sourdes dans le sable. l’zénith douveteux qui glisse entre mes orteils, chaleur. bonheur. horreur. il y a cette solitude amère, corrosive sur l’bout de mes lèvres. il y a ce soleil ardent, brûlant, qui strie ma peau. carbonisé, je n’suis que cendre, emportée par le vent céleste. cendre dorée, dorée dans l’clair-obscur, dorée dans l’immensité liquide, azur, azure. l’azur d’mes yeux, perdu, accroché au lointain, et cette panique qui secoue mon épiderme. Lointain, je suis lointain. danseur céleste égaré, sentinelle oubliée. C’est le fantôme de la rédemption qui se dessine sur les monts nuageux, qu’est-ce qu’elle fait ici ? qu’est-ce que je fais ici ? rien. inutile, inutilisé, abandonné. jouet déficient, peluche éventrée, balancée au bord de l’autoroute de la vie. abandonné.

ton personnage se fait offrir 20 000€ .. que s'il dénonce le crime qu'a réalisé l'un de ses meilleurs potes. sa réaction? sa décision? ▲

20 000 boules, ça t’semble pas honnête? Pupilles anthracites qui me transpercent, glaciales, et ce frisson qui m’agite l’épiderme. Poigne violente contre mon bras, ses doigts grossiers y abandonnent lâchement une trace violacée. Muré dans le silence, ses doigts se renferment plus violemment, brusquent mon bras et violent ma peau. Lui, bourreau d’la vérité, lui, l’enfoiré bien pensant. Son regard se teinte d’incompréhension, commissure de mes lèvres qui s’étire imperceptiblement. J’te le proposerait pas une seconde fois, c’est 20 000, pas moins pour m’délivrer la vérité. Prends ton choix, rapidement. Voix rauque gerbée dans mon conduit auditif, haut le cœur qui me tord les boyaux. Et il me jauge du regard, ombre menaçante. Mes épaules se soulèvent, hoquet difficilement contenu. Et un rire saccadé s’échappe de ma gorge. Un, puis deux. Hilare, il me lâche, incompréhension marquant ses traits, lumière de déception s’allumant dans ses pupilles. Tu penses que je vais m’foutre à quatre pattes comme un clébard, te dire tout c’que je sais et attendre que tu m’jettes une récompense dans la gueule ? J’ai plus de thune dans mes poches que t’auras en dégueulassant tes gaudasses en bossant. Garde la ta thune sale, et évite de me retoucher avec tes mains dégueulasses.