Et je lève mon verre à toi Max, regarde moi, j’suis encore debout ce soir je tiens pour toi et je tiendrais pour toi ! Et je lève aussi mon frère à ses connards qui t’ont buttés, regardez les conséquences, beau boulot, vous avez détruit pas mal de vie. Je lève aussi mon verre à tous ces mecs qui sont partis, qui ont cru que ça irait et qu’ont pas eu les couilles de me supporter. Tiago est parti, Napoléon et Alois aussi, j’ose croire que c’est à cause de moi qu’ils partent, j’ose croire qu’ils ne s’étaient pas rendus compte de l’ampleur de la tâche, que c’était beaucoup trop dur pour eux.
Ce soir t’avais décidé d’oublier encore et toujours, comme à ton habitude. T’étais sortie, seule, sans rien dire à Andréa, de toute façon il n’aurait pas pu te retenir. Il te regardait te détruire essayant d’être là le plus possible pour toi et toi tu te demandais juste quand est-ce qu’il allait t’abandonner à son tour, comme tous les autres. T’as bu jusqu’à que t’es jambes ne tiennent plus, t’as pas pu rentrer au Queen, ils ont dit que tu ferais mieux de  rentrer chez toi, mais t’en avais pas envie, ils ne savent pas eux. Alors t’as arpenté les rues de Paris en chantant fort et surtout très faux, une bouteille de rhum à la main. y a des zombies dans ta tête.  Tu regardes autour de toi, les gens te dévisagent et toi tu leur lèves ton doigt d’honneur. allez-vous faire foutre. Ils te regardent, et accélèrent, un enfant te regardes, sa mère l’attire contre lui et murmure que c’est désolant de voir des sdf si jeune et si malheureux. et qu'est-ce que vous avez tous? à me regarder comme un singe, vous. ah oui vous êtes saints vous, bande de macaques ! la sirène retentie et t’as pas d’chance non. Il s’arrête à ta hauteur et tu les entends t’appeler. Tu poses la bouteille et lèves les mains. « Qu’est-ce qu’y a tu veux m’baiser le poulet ? » tu fais mine de battre des ailes et d’imiter la poule. Tu ne mesures pas les conséquences de tes actes. Ils sont gentils, ils ont bien compris que tu n’étais pas si dangereuse que ça, que t’étais juste paumée. Ils te font comprendre qu’ils veulent juste te ramener chez toi. « Mais allez-vous faire foutre, je n’ai pas besoin de vous j’ai besoin de personne. Je suis une grande fille. Bande de fils de pute. » Mon dieu Caetana t’es juste lamentable quand tu fais ça. Et voilà, c’était prévu, il t’embarque avec eux et tu chantes encore dans leur voiture, tu vomis aussi, puis tu t’endors, tu te réveilles sur un banc en bois, si on peut appeler ça un banc dans un endroit qui pu la pisse. Tu te rends compte bien vite que t’es en cellule de dégrisement, tu vas jusqu’aux barreaux de ta mini-prison pour quelques instants « Laissez-moi sortir espèce d’enfoirés ! Laissez-moi sortir merde ! Putain de bâtards. » Une fliquette arrive, faut que tu te calmes sinon ils te laisseront pas sortir, d’ailleurs y a quelqu’un qu’est venu te chercher, tu te demandes bien qui s’est déplacé pour toi, c’est presque impossible à croire. Tu retournes t’asseoir, puis on vient t’ouvrir la porte en fer qui grince, tu sors à peine de ta cellule que tu vois son visage, bien sûr, qui d’autre que lui aurait pu venir te chercher, qui d’autre qu’Andrea ? Tu baisses les yeux, t’as trop honte qu’il te voit comme ça et même si il doit avoir l’habitude, toi t’es toujours aussi mal. Il passe son bras autour de ta taille t’esquisse un sourire et tu gardes les yeux vers le bas, t’as tellement honte. Il t’entraîne dehors et t’as plus du tout envie d’hurler ou de chanter, d’insulter ou de te faire remarquer, parce que là t’es pas toute seule et que même si t’en a rien à battre de la façon qu’on les autres de te voir, le regard qu’Andrea te porte c’est quand même assez important parce que lui il te voit tous les jours, parce que lui, il est toujours à tes côtés, tu sais pas si ça durera éternellement mais en ce moment c’est le cas. Il t’entraîne vers un banc et tu ne bronches pas, il s’assoit et tu t’installes à côté de lui. Il caresse tes cheveux et tu fermes les yeux parce que c’est quand même vachement agréable et que même si toi t’as pas l’habitude d’être tendre avec lui bien au contraire, tu sais apprécier quand il l’est avec toi. Tu sens que des larmes te montent aux yeux, non, faut pas qu’elle coule, non, tu renifles, sauf qu’elle ne re-rentrera pas. Tu la laisses couler, cette grosse larme qui coule sur ta joue bouillante. Tu voudrais lui dire à quel point t’es désolée, à quel point tu t’en veux de lui faire subir tout ça, tu voudrais le prendre dans tes bras, lui dire que tu es heureuse qu’il soit là près de toi, pourtant tu te l’interdis parce que dans ta tête, un jour où l’autre il partira, comme les autres et ce jour-là tu t’en voudras de lui avoir fait confiance. Alors tu ne fais rien, tu ne lui feras pas confiance. « ça va aller cae ? tu veux manger quelque chose, aller quelque part ? tu veux aller dormir, peut-être ? » tu hoches la tête, tu tournes la tête vers lui et t’esquisses un léger sourire. « j’ai sommeil, on va dodo et tu restes avec moi ? » tu baisses la tête et fini par essuyer ces larmes qui ont inondées tes yeux. T’as pas honte de pleurer devant lui, parce qu’Andrea ne te juge pas quand tes malheureuse tu le sais, il veut juste t’aider.