scénario un
Coeur absent, yeux exténués. De te chercher dans la foule parisienne, de t'attendre dans la nuit, de surveiller Ondine, toujours, maintenant qu'il n'y a plus que moi pour s'occuper d'elle.
Lèvres sèches, ventre vide. Tu volais, tu chantais, et tout le monde mangeait presque à sa faim. T'es parti. Tu m'as abandonné avec Ondine et Kerouac. Nous trois, sans toi, laissés en plan.
Fluuush. Regard fixé sur les voyageurs s'extirpant du métro. Milles têtes inconnues. Un visage familier. LE TIEN.
Nos cœurs timides s'enlacent, se retrouvent.
T'ébouriffes mes cheveux sales, je caresse ta joue brûlée.
- Pardon.
- Oui. Allez viens.

scénario deux
C'est une chanson sans paroles, un pauvre solo de guitare, triste à faire marrer Satan. Pas une seule pièce dans mon verre en plastique, je les comprends les gens. Pardon, excusez-moi, j'ai perdu la voix qui accompagnait ma guitare.
Je t'ai perdu.
Notes larmoyantes. Et un truc rond qui tombe dans le verre.
- Tu t'améliores pas des masses Théo !
Toi. HAINE.
La guitare, je la pose doucement près du gobelet, comme si c'était un bébé. Moi toi, je te saute à la gorge. Putain j'ai jamais su me battre, tu le faisais à ma place, en échange je faisais tes devoirs tiens. J'essaie, j'essaie tout ce que je peux, de t'atteindre là où ça peut faire très mal, mais c'est vain. C'est vain. Ce qu'il faudrait c'est t'ouvrir la poitrine et t'en arracher ton cœur, et le broyer entre mes doigts devant tes yeux océan. C'est ce que tu m'as fait en partant loin. Sans dire au revoir, ou merde.
Je te lâche. Un dernier coup, et c'est fini.
Et maintenant je veux plus te toucher.
- On veut plus d'toi Félix. T'es plus l'bienvenu.

scénario trois
C'est long la vie sans toi. C'est comme une ligne de métro sans fin, sans arrêts. Voyage interminable. Y a bien Ondine, Ondine qui me tue d'amour, mais Ondine c'est rien, Ondine c'est du vent, Ondine c'est juste une tête blonde sur un corps squelettique, beauté absente parce que fantomatique. Je la regarde, Ondine, dans son pull trop grand, un pull à toi. Comme moi Ondine essaie de te retrouver comme elle peut.
Trois coups sur la porte. Nos cœurs qui sursautent.
Ondine me regarde la regarder, et vice versa. Nous deux, on a la même blondeur sale, et là, tout de suite, on a cette expression identique de peur. Regarder l'autre, c'est comme se regarder dans un miroir.
PEUR. Police, squatteurs ?
Nouveaux coups. Et la porte finit par être ouverte, et nous, on a pas bougé d'un cil.
Couleur incertaine de cheveux. Cuir de la veste abîmé. T-shirt sale. Jean et boots défoncés. Sac en plastique à la main.
C'est toi qui nous reviens.
Tu t'es fait attendre.
Moi je continue de pas bouger, mais Ondine, Ondine elle te court dessus, elle se fond en toi, sur ta peau elle rit dans ses larmes. Toi, tu luis rends l'étreinte mais y a que moi que tu regardes. Tes yeux me crient que t'es revenu pour moi.
J'espère bien, ouais.

scénario quatre
Six mois. Six mois ? Vraiment ? C'est Ondine qui me dit ça. Elle compte les jours, la malheureuse. C'est tout ce qu'elle fait, elle compte. Elle a oublié tout le reste, vivre, et tout ce qui va avec. Moi j'erre au métro. Six mois, ah bon ? C'est pas plutôt six ans, six siècles, six éternités ? Tu fais tellement dans les extrêmes. Tu m'as collé et étouffé pendant quatorze ans, et puis d'un seul coup t'as cru bon de m'offrir ma liberté indépendante, d'un seul coup, plus rien, plus de toi, vide intersidéral.
Combien de fois j'ai fait résonné ton nom contre les murs de ce trop plein de vide.
Combien de fois.
- Théo !, on m'appelle, tu m'appelles.
SOUPIR.
Ce qu'est bien c'est que même quand t'es pas là, t'es là quand même, sous forme de murmure cacophonique dans mon crâne. Tout ça parce que dès nos premiers mots échangés, je t'ai offert mon cœur et ma tête. Alors tu seras toujours là, dans l'un ou dans l'autre.
- Théo, putain !
On m'attrape par le bras.
Tu m'attrapes par le bras.
C'est toi ? Ou c'est ton fantôme-toi ?
C'est toi. T'es plein de bonheur, tu m'en passes une poignée quand tu me sers contre toi.
- Allez Théo on s'en va, viens.
- Quoi ?
- On a rien à faire à Paris, on l'sait depuis le début ! On s'en va ailleurs, allez.
- Mais où ?
- C'est une surprise, tu verras. C'est l'endroit parfait pour nous, y a tout c'qui faut. Pour la musique et tout. Tu verras j'te dis.
- Et Ondine ?
- Ondine, elle reste ici.
- On peut pas faire ça !
- On peut faire ça. Ondine, elle a toute une famille qu'attend que son retour. Moi, j'ai que toi. Et vice versa. Ondine, elle est pas à plaindre. Allez. On s'casse !


Ça sert à rien Théo.
Félix est parti, il reviendra pas.

Octave Leandres a écrit:

j'ai même pas fini sa fiche, trop peu de temps, trop peu de temps  
bon, il tranche un peu de marty mais c'était le but  

Rubi Calliere a écrit:

bienvenue à toi, j'adore le pseudo

Théotime Puech a écrit:

Octave Leandres a écrit:

j'ai même pas fini sa fiche, trop peu de temps, trop peu de temps  
bon, il tranche un peu de marty mais c'était le but  

sexy marty, marty trop cool  (mais didon heath il est mort, c'est trop triste  j'espère que t'en as pas fait un dépressif, ce serait atroche. mais il a pas trop l'air.  ) 

devine  
(attends que j'finisse l'histoire, mygad)