camel al-kâtib feat. tobias sorensen
il parait que dans ces moments-là, on doit rester fier, impassible, donner l’impression que le monde qui nous entoure nous est indifférent. Il parait qu’on ne doit pas pleurer, assumer ses erreurs, ce qui est, ce qui a été. il parait qu'il faut se relever et aller de l'avant, se relever souplement, comme si de rien n’était. Qu’on doit donner l’impression que tout va bien. même si c’est faux. de toute façon, je ne t'ai jamais aimé. trente minute, oui, cela fait sans doute une trentaine minutes que t'es là, en larmes à observer la rue de la fenêtre de ta chambre dans l'espoir de voir camel revenir sur ses pas. de toute façon, je t'ai jamais aimé. mais pourquoi ? t'en dis un tas de bêtises, dire des conneries pour faire rire les gens, pour attendrir, pour ne pas avoir l'air trop bête devant l'autre. c'est toute ta vie. mais il y a des choses qu'on ne dit pas, des blagues qu'on ne peut pas faire, des méchancetés qui ne passent pas. et là, raf', t'es aller trop loin. tu inspires, essuies tes joues et tentes de rester digne. il reviendra camel. Il ne peut que revenir. Il t'aime, tu le sais, alors il va te pardonner. tu l'aimes, camel le sais, tu le lui a tellement dis, alors oui, il va te pardonner. jamais. camel et toi, toi et camel. t'as croisé sa route en attendant ton tour pour l'oral d'espagnol et de suite, tu l'as aimé. pas autant qu'aujourd'hui c'est vrai mais il te plaisait déjà. tu lui dis deux trois conneries et voilà, l'oral est fini. de toute façon, tu l'auras ton bac, c'est obligé, faut juste avoir confiance. il te plaisait tellement. la première fois qu’il t’a embrassé c'était à la soirée de jessica, la tête d'affiche de votre classe. vous étiez planqué dans la salle de bain et sur le coup, t'as ressenti tellement de trucs que ça en été dingue. Comme un feu d’artifice au creux de l’estomac, comme l’impression de flotter. et c’était doux. merveilleux. bon sang, le sexe, c'est vraiment un truc d'adulte mais c'est mille fois mieux qu'une partie de GTA. au début c'était plat, c'était simple, le grand huit, tu le ressentais surtout lorsqu'il avait ses lèvres collés aux tiennes, lorsqu'il était avec toi, contre toi et aussitôt éloigné, tu l'oubliais, un peu, pas beaucoup mais tu te sentais pas vraiment vide loin de lui. alors après trois mois, tu t'attendais sincèrement à un c'était cool mais je n'ai pas envie de sérieux pour le moment. de sa part. sauf qu'il ne l'a pas fait. Il avait envie d'aller plus loin et ce plus loin, il a durée deux ans et demi. pas que tu comptes, mais vous aviez au moins la décence de faire un truc sympa à chaque fois que cinq mois s'ajoutaient dans le compteur. il n'a pas franchement de mots pour dire ce qu'il y avait entre vous. camel était brute, passionné, vous vous disputiez au moins toute les semaines mais il se faisait toujours pardonner. il était insouciant, paumé, totalement perdu. il ne s'intéressait pas à son avenir, vivez dans le passé et tu te contentais d'être son présent. vous aviez fais un tas de conneries à deux, tester beaucoup trop de chose pour tout citer. Ouai, camel et toi, c'était une histoire d'adultes entre gamins. puis voilà le drame. un jour, vous avez fait les adultes. une fois de trop, une dispute de trop. de toute façon, je ne t'ai jamais aimé c'est faux. tu l'aimes. tu l'aimes au point d'en pleurer comme une gonzesse.

le temps a passé depuis. de l’eau a coulé sous les ponts. Pourtant, tu ne l’oublies pas. Et lui non plus. Malgré tout, est toujours là ton amour d'en temps. il a mit plusieurs mois à revenir c'est vrai, mais il est resté au prêt de toi, même si ce n'était plus qu'en tant qu'ami. T’as bien essayé de vivre d’autres histoires mais rien n’est aussi beau que ce que tu as vécu avec lui. Et tu le sais, lui aussi peine à trouver son bonheur. T’as envie d’y croire Rafael, de croire qu’il peut te revenir, que l’amour, ça peut aller au dessus des douleurs, des mauvais souvenirs et des erreurs. qu'on peut reprendre un truc qui c'est mal terminé. et tu sais quoi ? peux être que lui aussi à envie d’y croire.