nom complet ▲  valens marasse ; c'est laid, ignoble même. c'est certainement pour cela que tu te fais appeler lens, souvent, mais c'est bien rare. tu as souvent droit à val, parce que c'est court, et simple. parce que les gens, ils sont paresseux. et donc, tu es val. « tu connais val ? » et voilà, on parle de toi. et au final, quand on fait ta rencontre, parfois on dit « attends, val, c'était pas une meuf ? » et bien non, voilà.  lieu de naissance ▲ Le Mesnil en Thelle ; c'est petit, et un peu perdu. Tu en es sorti, fort heureusement. Enfin, c'est bien ce que tu ose croire, car il n'est pas rare que tu y retournes parfois, le weekend, pour les soufflés de maman et les matchs de foot en compagnie de papa. Sans connexion internet, c'est un peu pénible - dire, ils l'ont coupés lorsque tu as quitté la maison, ces traîtres - . âge ▲ vingt-trois ans, et pourtant, tu es un grand enfant ; tu souris un rien, ainsi que tu ris. chaque image, chaque seconde est un paradis que tu vis. nationalité ▲ française, tout bonnement. c'est clair et simple, un peu banal pour certains, mais ça te va, à toi. diplômes, études ▲ t'es incapable de tenir en place, pas capable de capter les mots ternes, sans joie, sans relief, qui sortent de la bouche des professeurs. bref, t'es un pauvre baisé de la société, un peu trop à l'écart de la norme pour pouvoir être diplômé. t'as bien essayé les études en ligne, mais ça a pas donné grand chose. en fait, t'oublierais bien trop souvent que t'avais des trucs à faire, la faute allant à WoW. Le monde est cruel, quoi. bref, t'as les poches vides, un peu trop vides, mais le cerveau empli de connaissances, tout de même. Tu sais faire certains trucs, genre t'essuyer en allant à la wc, et trouver le problème sur ton pc, quand il te fait la gueule. métier ▲ t'as beau ne pas être diplômé, tu fais quand même quelques chose qui te fait bien bander ; t'es commis dans un p'tit magasin bien sympa de jeux vidéos. il a beau ne pas être énorme, ne pas avoir les nouveaux jeux vidéos trop sympa parfois, tu l'aimes de tout ton coeur. en fait, tu dormirais presque là, si tu pourrais. le pied, c'est lorsqu'il n'y a personne, et que t'es en tête à tête avec la télé, un jeu, et puis une console. et que t'es payé, par dessus le marché. et puis parfois, quand t'as envie de sourire, de rire, tu vas voir les enfants malades ; parce qu'ils sont précieux, si précieux,et que tu les aimes tous, d'une certaine manière. ils sont si beaux, à sourire.  statut matrimonial ▲ seul, seul, seul. y'a personne. en fait, y'a jamais réellement eu personne. t'es le genre de mec qui aime avec son coeur d'une puissance trop forte, presque étouffante, et ça sans toucher. tu idolâtres la personne, tu fais tout pour son bonheur, au détriment du tien. bref, t'as jamais réellement connu l'amour, peut-être. mais t'es bien comme ça. tu fais parti des gens qui croient plus en l'amitié qu'en l'amour. après avoir écouter des masses de gens se plaindre de leur amant ou qu'importe, t'en ressens qu'un goût amer. ça te fait un peu peur, en fait, l'amour. ça a l'air d'un monstre, un peu comme celui du placard quand on est petit, à voir comment les gens en parlent.  orientation sexuelle ▲ tu ne sais pas ; c'est aussi simple que ça. oui, y'a des jolies filles. ce qui s'agite parfois dans ton pantalon, ça le prouve clairement. y'a des déesses comme des trolls, sur cette terre, et puis c'est un peu pareil avec les mecs, quoi. ça t'a arrivé deux-trois fois d'être sous le choc, devant la gueule d'un mec assez beau. t'as fait des rêves un peu collants, que ce soit avec un mec ou une fille. mais tu te poses pas la question. tu t'en fiches pas mal, en fait. tu sais pas, et c'est pas non plus la mort à l'âme. au final, la beauté reste la beauté, et l'amour, c'est toute une autre histoire. un truc un peu trop philosophique et cherchant trop de jolies pensées pour un mec hyperactif comme toi, quoi. situation financière ▲ ça va comme ci, ça va comme ça. tu survis, en fait. certes, parfois le frigo est plutôt vide, mais qu'importe quoi, tant que tu parviens à payer ta connexion internet, tout va parfaitement bien. si en plus, tu réussis à avoir droit à quelques nouveaux jeux vidéos par mois, c'est le paradis. de toute manière, t'aimes bien les sandwich, c'est facile à faire.  idole(s) de vie ▲ Mark Zuckerberg car facebook, c'est la vie, et ça malgré le fait qu'il le dira jamais. Chris Metzen, Robert Pardo et Ayman Adham pour avoir créé wow. .  nombre d'amis facebook ▲ 789, environ. mais tu ne les connais pas tous, en fait. la plupart sont des joueurs connus en ligne, des gens sur les chats, des connaissances d'un soir, dans une fête ; tu parles trop, t'es trop sociable.  moyen de déplacement ▲ ta vieille bécane à moitié morte, l'âme pendante contre la route, lorsque tu roules. tu as toujours peur d'avoir droit à son dernier souffle, mais elle est toujours là, avec sa couleur orange délavée, toujours prête à t'emmener loin, très loin. groupe ▲ un autre monde avatar ▲ dylan o'brien crédits ▲ tumblr, toujours, à jamais.

BONBONS ▲  tu aimes la réglisse. plus que tout, en fait ; la réglisse, c'est l'amour de ta vie. les autres sortes de bonbons, des maîtresses et des amants à assouvir. tu ne vis que pour les bonbons, en fait, et c'en est décourageant. quand tu vivais avec tes parents, c'était interdit d'entrée. impossible d'en manger, sauf à l'extérieur de la demeure « tu es déjà assez excité comme ça, valens » que disait maman. tu soupirais toujours. n'empêche que, tu comprends pourquoi elle disait ça. maintenant, il y en a partout dans l'appartement. même dans les chiottes, c'est pour dire. partout, carrément. mais c'est bien, quand même. comme une chasse au trésor géante, et tu trouves des petits bonheurs un peu partout, au cours de la journée, dans la demeure. c'est un plaisir coupable, qu'importe. tu as les doigts collants , sans importance. tu aimes ça, et tu ne te prive pas. tu manges, encore, toujours, les bonbons. tu as les nerfs encore plus à vif, le coeur qui pompe encore plus vite à cause de tout ce sucre, mais ce n'est qu'un minime détail.   BÉNÉVOLAT ▲ t'as le coeur grand, beaucoup trop grand. tu t'y perds parfois, d'ailleurs, et t'as besoin d'un gps, pour en trouver la sortie. quoiqu'il en soit, tu as de l'amour à revendre, de l'affection à donner, et des sourires à faire naître. c'est bien pour cela que tu sors de ta cave de sale geek, parfois, pour aller voir les enfants malades dans un centre quelconque. pas que tu en connaisse un personnellement, ou quelque chose du genre, mais tu aimes les enfants malades. pas que la malade soit belle, non, mais tu aimes voir à quel point ils se battent, à quel point ils croient si forts, et qu'ils sont si résistants, si souriants, de leur petit corps, face à la bête féroce que peut-être la maladie. tu vas les voir, pour rire avec eux, pour profiter de la vie, et ressentir à quel point elle est précieuse. à quel point il y a des gens beaux, sur cette terre, aussi. tu te sens bien, lorsque tu es avec eux. tu te sens libre, avec ces petits là, adorables comme tout. t'as l'impression de faire quelque chose d'important dans la vie, juste à faire naître un sourire sur leurs lèvres, ou un rire, dans les airs.  SEPHORA ▲ une déesse, un unique mot ; sephora. elle a été la première, la seule, l'unique à marquer ta vie avec autant de force. une première amitié, pour toi. la première fille à laquelle tu as bien pu parler, si on peut appeler cela parler. tu as connu la belle rouquine lorsque tu avais onze ans, que tu flottais dans tes vêtements. tu l'as connu sous un chat en ligne, tu ne sais plus trop où. quoiqu'il en soit, vous avez échangés vos emails, et tu as découvert le paradis. le vrai, l'unique paradis. parce que sephora, elle est belle - bien que la seule photo que tu es bien pu voir d'elle, elle n'avait que treize ans - ( tu n'avoueras pas être aller sur facebook, l'avoir chercher pendant des heures, et avoir garder le tout dans ta barre de favoris, gardant le lien précieusement depuis près de deux ans ) quoiqu'il en soit, sephora est ta première amie ; ta constance à l'exception des jeux en ligne, sur le pc. les premières années, vous avez longuement discutés sur msn, ce tendre ami fidèle. mais l'adolescence a frappé. légèrement dans ton cas, durement dans le sien. elle s'est peu à peu effacé de la connexion msn, même si toi, tu y es toujours resté. tu as toujours été là, les rares fois où elle a bien pu se connecter. toujours, parce que tu l'aimes de tout son coeur, la petite sephora. mais ce qui est arrivé arriva ; msn est mort. et sephora, tu ne l'as jamais vu, et cela malgré le fait que tu te trouves à paris depuis un petit moment maintenant. c'est bien triste, la vie.  CAMPAGNE ▲ c'est pas fait pour toi, tout bonnement pas. t'es gaffeur, la pire merde qui soit, en campagne. tu sais pas allumer un feu, t'arrives même pas à trouver la grande ourse, dans le ciel. tu sais pas lire une boussole, et puis c'est où de toute manière, le nord ? t'as une peur maladive des insectes; tu crie quand tu vois un papillon, c'est pour dire, et c'est un turn off total de voir une meuf pourtant un t-shirt ou une robe avec ces putains de trucs, dessus. bref, t'as beau venir de la belle campagne, la si jolie campagne, c'pas du tout fait pour toi. et le camping, n'en parlons pas. oui, t'es une princesse, et alors ?  MÉNAGE ▲ sans mentir, t'es vraiment maniaque. tu sais pas d'où ça te vient, mais n'empêche que, bah, c'est là. tout doit être ranger, un point c'est tout. tu plie tes boxers et tes slips, dans tes armoires, c'est pour dire. maniaque, carrément, littéralement. quand tu geek pas à trois heures du matin, c'est parce que tu fais du ménage à quatre pattes dans ton appartement. t'aimes ça, faire du ménage. t'aimes ça, quand c'est rangé. tu supportes pas de voir un truc traîner, c'en est maladif. une fois, t'as raté ton plan cul, parce qu'un peu bourré, tu lui as fait la morale à cause de ses souliers, quand il les abandonné dans la pièce. la grande classe, quoi. mais bon, c'est toi, alors. t'es comme ça, un point c'est tout. c'est pas non plus excessif, quand même...enfin, tu crois.   GEEK ▲ t'y peux rien, t'es né comme ça, le pc entre les doigts. la technologie, ça murmure ton prénom, ça te susurre des promesses. vous vous êtes jurés fidélité, quoi. t'y peux tout bonnement rien. bon, t'es p'être rendu avec des lunettes, à cause de ça, et alors ? c'est un mal pour un bien. de toute manière, les meufs disent que t'es « adorable comme un chaton » avec les lunettes sur le bout du nez, alors tu t'en plains pas. quoiqu'il en soit, ouais, t'es un gros geek pur et dur. même si t'as envie de pisser en rentrant à la maison, tu vas allumer le pc en premier, parce que c'est le plus important. oui, il a un prénom, et alors ? c'est bien de donner des prénoms à ses objets, comme ça, pour le plaisir.    JARDIN ▲ dans ton chez toi, y'a des petites plantes toutes jolies. des fleurs bien charmantes, et puis des odeurs qui s'y rattachent. quand t'as chercher ton appartement à paris, tu pensais à un coin pour le pc, un autre pour dormir, et puis à un balcon moyennement grand, pour te faire un jardin. du coup, tu paie un prix de fou, et ça uniquement pour avoir quelques plantes sur ton balcon privé bien charmant, tout en haut de l'immeuble. un petit toit botanique tout à toi. peu importe. tu les cajoles, tes plantes, et quand tu te sens pas bien, tu vas les voir, et tu restes juste là, entouré de tout ce vert. c'est un certain contraste avec le monde des geeks, mais qu'importe. t'es bien, juste là, au travers de la végétation.   SPICE GIRLS ▲ oui, bon. tu les aimes. voilà, c'est dit. tu kiffes grave les spice girls. et puis quoi, alors ? t'as une charmante vidéo de youtube, d'ailleurs, pour monter à quel point ton amour est sans limite. oui, tu les aimes. oui, tu te dandines en les écoutant - en fait, tu te dandines bien souvent en écoutant de la musique - et alors ? tu kiffes, et puis voilà.   POSSESSIVITÉ ▲ t'es pire qu'une meuf, de ce côté là. ouais, t'as parfaitement conscience que t'as p'être un petit problème. parfois, t'oublies que les gens que t'aimes, ils ont une vie. tu pêtes un câble, lorsqu'ils te répondent pas à tes sms. en fait, t'as peur, d'un coup, qu'ils soient morts, ou une connerie du genre. c'est bien con, mais qu'importe. c'est là quand même. oui, tu crie parfois, pour des conneries. tu fais la gueule pour des conneries aussi, mais c'est parce que tu les aimes, au fond, et que tu te sens un peu vide, quand t'es pas avec eux. ouais, le pc c'est le paradis, un putain de beau paradis, mais, mine de rien, il est pas équivalent à ce qu'ils représentent, à tes yeux. tu les aimes, et puis voilà. mais bon, faut pas le dire à ton pc, parce qu'il ferait une crise, lui aussi.  MOULIN À PAROLES ▲ tu parles, encore, toujours, éternellement. t'as un truc à dire ? tu parles. t'as rien à dire ? tu parles encore plus. c'est abominable. c'est lamentable. c'est hilarant, aussi, surtout quand tu bois. mais bon, t'es un bon vivant. un bout en train, une machine à mouvement. dur à croire que tu puisse passer des heures assis, là, devant un pc à rien foutre. ouais, dur à croire. tu déplace de l'air, et c'est pas franchement sympathique, pour certain. avec toi, c'est tout ou rien, littéralement.

cours. cours petit, aller cours. plus vite, toujours plus vite. ils ne t'attraperont pas. cours, aller. tu es l'éclair; tu es flash. tu es le vent ; tu es superman. ils ne peuvent pas ; non, ils ne peuvent pas te rattraper. alors cours, plus vite, toujours plus vite. aller, cours. vas. vas toujours plus loin. tu le peux. aller, crois y, et cours. vas, toujours, encore plus vite, tu es l'espace, tu es l'univers. tu es batman, la police a tes trousses. tu es papa, en retard pour le boulot, le matin. tu es maman, quand elle oublie un truc, sur le feu. tu es plus vite que tout. aller, cours. tu y arriveras. ne regarde pas derrière. vas, vas toujours encore. aller, il ne reste plus que quelques pas. cours. aller. vas. tu y arriveras. il ne reste que quelques pas.

la porte s'ouvre, se ferme, claque. ta respiration fend l'air ; tu as mal à ta cage thoracique. ça brûle, en fond de tas. de part le bruit, maman arrive en courant. elle t'observe avec les yeux bien grands. tu l'observes tout autant. derrière, la bouilloire se fait entendre; en fait, elle crie. maman n'y porte pas attention. elle t'observe, comme ça, les yeux bien grands. « ça va, valou ? » valou, elle te nomme toujours comme ça. tu détestes, mais elle continue. tu n'as que huit ans, après tout. tu n'as pas ton mot à dire, même si des mots, tu en connais des tonnes. « Noon !! je me suis fait poursuivre ! ils voulaient ma vie, ma peau ! maman, on a voulu me tuer, on a voulu me faire du mal ! » elle a peur tout d'un coup, maman, et toi, tu continue de parler. elle va voir par la fenêtre, ne voit rien. t'observant, elle essaie de suivre tes paroles. « - tu les aurais vu, avec leurs ailes. ils faisaient peur ! pourquoi ça existe, maman, des papillons ?! c'est un mot latin pour dire papillons ?! maman, pourquoi tu ris ?! mais arrêteees. PAPA, MAMAN SE MOQUE DE MOI » tu fais la moue, et elle, elle rit encore.


tu as un bouton, là, sur le nez. c'pas bien grave ; ça se voit pas, de toute manière, sur le net. et c'est là que tu fais tes plus longues promenades. tu te perds, là, dans le noir, au travers des insomnies, sur le net. tu te balades au travers des chats, les adresses imprimés dans ta tête. tu as ...onze ans. onze ans, et peut-être deux ans en moins. celles derrière ; on voit pas tellement, alors. peu importe. tu plais pas, de toute manière. tu aimes trop batman, superman, et puis les jeux pour plaire. t'es calé dans le fond, en cours, armé de ta bd, caché derrière de grandes lunettes. t'es pas bien bavard ; pourtant, c'est tout le contraire, n'est-ce pas ? tu parles toujours. mais eux, tu ne les aimes pas. tu ne les comprends pas. ils courent dans les champs, eux. ils jouent dans la boue, eux. toi, tu n'aimes pas ça. toi, tu joues aux jeux vidéos. toi, tu connais tous les super héros possibles. eux,

alors, tu es là. tu es là, devant ton pc, et tu cherches des gens qui pourraient être intéressants. tu fais pas de bêtises, non. tu fais rien de mal. tu cherches que des amis, en fait. au travers de petitponey34, ironman26 et funkypinkygirl, tu cherches des amis. tu cliques sur un nom, comme ça, et tu parles. tu fais pleins de fautes, tu dis des mots qui existent pas, mais qu'importe ? parce que c'est comme ça. c'est comme ça, au final, que tu fais sa connaissance. que tu fais la connaissance de la jolie sephora. c'est une nuit d'insomnie qui prend place, suivi de tant d'autres. c'est juste comme ça.


seize ans. ça s'agite, maintenant, dans ton pantalon. bien souvent, d'ailleurs. tu parles plus trop souvent à sephora ; elle est de moins en moins là. moins connectée, elle surfe moins. tu t'es calmé un peu, de ton côté. tu sors un peu, parfois. avec des amis un peu comme toi, étrangement. ils ont un peu changés, ils t'ont un peu compris. tu parles encore pendant des heures, en compagnie d'oreilles amateurs. tu parles et tu mets l'ambiance, une bière à la main, la manette de ps1 dans l'autre. c'est un petit paradis. tu fais un peu de connerie ; tu vas à peine en cours, en fait. oh, tu fais rien de mal. t'en as juste marre, en fait. parce qu'à part les meufs et la prof de maths, y'a pas grand chose qui te tentent, là bas. t'y fais tes nuits de sommeil, et puis voilà. mais bon, eux, les grands, ça leur plait pas. maman a pris ton parti  ; t'es à la maison, maintenant. étude en ligne, comme on dit. pas grave. tu geek et puis le soir, tu vas chez des potes, dans le village, pour jouer un peu. tu joues toujours.

tu respires pas. t'es connecté.



dix-huit. t'es grand, maintenant. grand et sans diplômé. peu importe, t'es confiant. t'as un peu de fric, là, en banque, pour te payer un appartement. tu vas en chier, c'est clair, mais t'as besoin de la ville. paris la belle t'appelle depuis des années, des mois, et tu n'entends qu'elle. maman pleure. papa grommelle. peu importe. tu souris, toi, de toute tes dents. t'as des affaires. t'as trouvé un appartement, bien classe, là bas. tu y vas. t'as un boulot, là-bas. un truc bien simple, commis dans un magasin sympa. un magasin de jeu vidéo, en plus. et puis, les gens sont bien, là-bas. y'en a un peu plus, des comme toi. t'as vu. t'as parler, après tout, en allant porter ton cv, à un mec bien sympa. olival, quelque chose du genre. tu sais pas. vous avez parlé, et puis tu l'as apprécié. tu l'apprécies toujours, d'ailleurs. t'espères le revoir, là-bas, ce mec.

ouais, t'espères.

il est con, cet olival. putain tu l'aimes, mais il est vachement bête. ou plutôt, les gens sont bêtes. comment on peut faire autant mal à quelqu'un d'autre ? t'irais frapper ses parents, si tu avais un peu de force. tu les as seulement engueulé, au final. t'as crié, les yeux noyés, après l'avoir sauvé. parce que ce con a voulu se suicider. ce con a voulu faire un delete, sur sa vie. cet idiot, oui. t'as pas pu le supporter. t'aurais pas pu le supporter. juste ses mots, tu les as vomi, lorsque tu les as lu. t'arrives pas à comprendre comment on a pu faire ça, faire mal à un mec comme lui. parce qu'olival est un ange. ton ange. ton bébé, ton doudou. bref, on ne touche pas. c'est ton frère, ton meilleur pote, quoi, et il a failli ne plus être, de part la connerie du peuple. tu comprends tout bonnement pas.

peu importe. quoiqu'il en soit, c'est fini, maintenant. olival va bien. olival va bien, et il va s'installer chez toi. un point c'est tout.


ça va. tout va, en fait. c'est un peu étrange, mais ça a toujours été écrit pour être ainsi, peut-être. tu as cette impression là, du moins, en fond de toi. tu travailles encore à la boutique, vendant des jeux vidéos. tu vis toujours avec olival, depuis presque quatre années maintenant. tu es à paris depuis ...cinq ans. wouah. déjà cinq ans. les choses ont pas tellement changées, et pourtant....tu sors plus. tu geek autant, mais tu sors plus. t'es juste... toi, en fait. t'as pas besoin de rester sous silence, ou quoique ce soit. t'es toi, et c'est tout. et les gens sont eux, et puis c'est tout. c'est juste...simple. juste comme ça, et c'est tout.

enfin...manque certaines personnes, mais ça va.