nom complet ▲ salvatore léandro barrow. lieu de naissance ▲ richmond, virginie. âge ▲ vingt-et-un ans. nationalité ▲ américaine, malgré quelques ancêtres débarqués du vieux continent un siècle plus tôt. diplômes, études ▲ parce que sal n'est convaincu de rien, il s'est engagé dans l'ingénierie davantage par confort que par désir. il effectue la poursuite de son cursus à polytech, à paris. métier ▲ comme il ne roule pas sur l'or, sal travaille à mi-temps chez un fleuriste, aux abbesses. statut matrimonial ▲ il est en couple avec une jeune demoiselle restée au pays, et qui projette de le rejoindre à la fin de l'année. orientation sexuelle ▲ malgré les jolies filles, ses regards se dérobent parfois à la vue de certains beaux garçons. situation financière ▲ modeste, voir carrément dans le rouge. idole(s) de vie ▲ jack kerouac, j.d. salinger, boris vian, marlon brando, john fante.  nombre d'amis facebook ▲ pas loin des quatre chiffres. américain à paris, il bouscule les attentions. moyen de déplacement ▲ vélib, métro, rer. groupe ▲ javanaise. avatar ▲ alfred kovac. crédits ▲ tumblr.

premier point ▲  papa est un américain qui a toujours vécu en virginie, premier des premiers, mari émérite et chef d'une jolie smala de têtes blondes. papa maudit les idiots. lui, il admire le mérite et les conventions, il a le profil des illustres grecs, le front bombé du savoir. papa n'a jamais été tendre avec sal, parce que papa désire le meilleur pour son ainé, et si le meilleur passe par la souffrance et le rejet, papa préfère endosser ce rôle plutôt que de laisser les autres le noyer. papa, il a organisé son espace de vie comme un géomètre, son quotidien est calibré au millimètre, il se complaît de ce rêve américain qu'il a sans cesse espérer atteindre sans jamais parvenir à l'effleurer. papa, c'est juste un grand frustré de la vie, et sal, s'il ne l'a toujours pas compris, lui ressemble plus qu'il ne voudrait l'admettre. deuxième point ▲ maman est italienne, elle a le sourire bon et l'esprit attentif de celles qui aiment d'un amour pur et inconditionné. sal, il voue une affection presque jalouse à maman. pour lui, elle pourrait sacrifier le monde, parce qu'il est son premier et que cet état de fait lui a conféré une place unique dans la petite fratrie. maman est une épouse un peu têtue, papa elle l'adore profondément, sauf quand il s'en prend à sal. maman est un équilibre sur la balance étroite de notre vie, elle dénoue les ventres et apaise les chagrins avec ses mots doux et son accent chantant. d'elle, sal garde le souvenirs des bras protecteurs et des baisers qui conjurent le moindre mal. et elle lui manque, incontestablement. troisième point ▲ sal, il pensait qu'il avait de l'ambition, il a commencé ses études avec l'engouement des débutants et ça semblait lui plaire, vraiment lui plaire. davantage par confort que par un désir irrationnel, il a continué sans jamais s'arrêter, sans jamais souffler, sans jamais se poser de questions sur ce qui le retenait. il croyait faire ça pour lui, pour rendre ses parents fiers de lui, fonder une famille aussi, rouler en allemande, peut-être? mais sal, il se fait plus d'illusions, il a fini par comprendre qu'il s'était carrément planté sur ce qu'il voulait vraiment. et si son père avait su qu'en l'envoyant en france, il avait signé l'égarement complet de son paumé de prodige, il aurait sûrement réfléchi à deux fois avant d'écouter son aimée. quatrième point ▲ sal, il voulait pas polytech. il voulait juste le vieux continent, mais avant tout l'italie maternelle dont il a rêvé, beaucoup, sans jamais y avoir mis un seul de ses deux pieds. sauf qu'à paris, sal a plus de famille qu'il n'en a jamais eu à l'extérieur du sol américain. des immigrés de l'après-guerre, comme sa mère, qui gèrent des business de bouffes napolitaines et florentines entre belleville et la goutte d'or. alors quitte à choisir et surtout parce qu'il n'était sûr d'aucun de ses choix, sal il a opté pour la chambre du vieil oncle andrea à belleville et polytech, dans le quartier latin. cinquième point ▲ sal sort avec une jolie américaine, étudiante dans la même université que lui, et qui a préféré rester à richmond plutôt que de le suivre dans son pèlerinage à la quête de lui-même. quelque chose en elle lui rappelle curieusement la douceur de sa mère, elle fait l'amour comme une abandonnée et c'est peut-être pour ça qu'il a cru, longtemps, qu'il était fou amoureux d'elle. sixième point ▲ sal n'est pas hautain, non, et s'il n'a pas cherché à se faire énormément d'amis depuis qu'il est arrivé en france, c'est qu'il a la tête prise, constamment. par des choses futiles, certainement, mais qui continuent de cultiver les préjugés florissants qu'il avait déjà à l'égard des français à son atterrissage. c'est qu'ils sont tellement différents des américains, ces latins, avec les manières désarticulées qu'ils ont de s'adresser à lui, leur haute propension à la franchise et à la beuverie. introverti, sal ne parvient pas à se connecter à cette insolence parisienne dont on lui parlait tant sans jamais l'avoir explicité clairement. partagé entre ses oncles et ses tantes, ces gens que l'on qualifie de "lointains" parce qu'on ne les a jamais vu, sal est perdu, décalé, en marge des grandes tablées dressées à la fermeture du restaurant les soirs de semaine. septième point ▲ sal travaille pour un fleuriste afin de boucler ses fins de mois. un boulot pas forcément facile ou bien payé que lui a trouvé son pingre d'oncle andrea pour l'aider à rembourser les nombreux loyers qu'il lui doit. l'univers floral et odorant de la boutique lui inspire les plus beaux des poèmes, et si l'activité peut faire sourire en coin les grands moqueurs, de faire des bouquets sal se lasse bien peu. véritable institution dans le quartier, le fleuriste des abbesses apporte au garçon la quiétude qu'il n'espérait plus trouver depuis l'aéroport charles-de-gaulle et le pousse, indéniablement, à la communication avec les clients curieux d'en apprendre plus sur "ce petit américain au physique absolument charmant" dont on ne murmure que du bien dans la communauté commerçante du secteur. huitième point ▲ en réalité sal, il y a quelques mois, il pensait encore mener la vie qu'il s'était choisi.  neuvième point ▲ puis il a rencontré leho. dixième point ▲ et depuis il n'est plus sûr de rien.