Ma vie a toujours été, comment dire, des plus compliquées ? Oui, voilà. COM-PLI-QUEE. C'est le mot. Je m'appelle Amandine, j'ai 35 ans, et je me prépare à vous raconter ma vie, et croyez moi, pour réussir à tout comprendre, il faut s'accrocher bien fort, sinon, en trente secondes, les évènements vous dépasseront. Je suis née à Quimper, en Bretagne. Mes parents étaient de riches entrepreneurs mondialement connus. Je vivais avec mes parents, fille unique dans une immense villa. Nous faisions parti de la haute société française. Et beaucoup disait que je suis née avec une cuillère en argent dans la bouche. C'est vrai. Mes parents me gâtaient énormément. Ils m'avaient même offert un poney lorsque j'avais cinq ans. J'avais tout ce que je voulais, et pas forcément pour un anniversaire, ou pour Noël. Il n'y avait pas d'occasion particulière pour que ma petite tête d'ange blond aille demander tout ce que je voulais à mes parents. J'étais une petite fille plutôt solitaire, je n'avais pas beaucoup d'amis, car je n'allais pas à l'école, pour éviter de fréquenter des enfants de ce que mes parents appelaient la basse catégorie. J'avais des cours privés, des cours scolaires, des cours de danse et de piano. Une vraie jeunesse dorée. Mais à l'âge de treize ans, une véritable tragédie à chambouler ma vie.

En réalité, j'appris alors que mon père pratiquait des activités illicites, comme du commerce de drogue, et qu'en réalité, c'était cet argent qui nous nourrissait chaque jour. Et en réalité, d'après ce que m'avait expliqué ma mère, mon père était recherché par des hommes à qui il n'aurait pas fourni la bonne "cam". Et c'est ces hommes, précisément, qui l'ont tué. J'étais encore jeune, et la mort de mon peur fut un véritable choc. Pour moi comme pour ma mère d'ailleurs. Elle voulut donc changé complètement de vie. Et c'est à l'âge de quatorze que je me vois forcée de déménager et de tout quitter pour aller vivre à Paris. Paris, la ville lumière, la capitale. C'était un bon nouveau départ. Le seul hic : ma mère se retrouvait avec rien. À part l'héritage que mon père nous avait laissé, nous n'avions rien, aucune source de revenu. Du coup, après avoir été une femme très influente, et fut réduit au simple poste de fleuriste, mais tenait tout de même son propre magasin. Moi, je n'avais rien, je me retrouvais obligée de découvrir la joie des "cours" et de devoir côtoyer d'autres adolescents de mon âge.

C'est à l'âge de quinze ans que ma vie a pris un véritable tournant. J'avais considérablement changée. Le fait de vivre en communauté sans doute. Les gens que je fréquentais n'étaient pas des plus fréquentables. Et malheureusement, je suivais peu à peu les pas de mon père. Je ne me droguais pas, mais j'étais une fille qui vivait la nuit. Je passais mon temps à fuguer. Et je fumais et buvais, évidemment. J'avais rencontré un jeune homme au lycée, il s'appelait Sylvain, et les rumeurs couraient, disant qu'il était fou amoureux de moi, ce qui me faisait beaucoup rire. À cette époque, je ne m'intéressais pas vraiment aux garçons, j'étais plus concentrée sur mes envies de faire la fête. Mais le jour où ma mère me mise à la porte, je n'eus que d'autres choix que de me rapprocher de Sylvain. Il s’avéra très gentil avec moi, et après avoir vécu quelques jours dans la rue, il m'invita gentiment à venir vivre chez lui. Ses parents semblaient réticents, mais il réussit à les convaincre. J'appris donc à le connaître peu à peu, et comme pour le remercier de m'offrir l'hospitalité, j'acceptais de sortir avec lui.

De fil en aiguille, je ne pouvais nier que mes sentiments envers lui n'avaient fait que croitre au fil des jours, des mois, d'une année finalement. En fait, j'étais vraiment tombée amoureuse de lui. J'avais seize ans, presque dix-sept, quand après lui avoir démontré mon amour pour lui, nous avions sauté le pas, et nous avions couchés ensemble. Une semaine plus tard, je découvrais que j'étais enceinte. J'avais une peur bleue de l'annoncer à Sylvain, mais il le découvrit par lui même quand il me surpris en train de vomir tout ce que je pouvais dans les toilettes. Je voulais avorter, je n'avais pas d'autres solutions, mais il sut me rassurer, et me convaincre qu'on pourrait élever cet enfant. J'avais confiance en lui, et nous l'annoncions donc à ses parents, une fois que le délais de possible avortement fut dépassé. Je m'y alors un enfant au monde. Une petite fille, du nom de Marie. Elle était magnifique, et elle m'avait vraiment changé. Je ne pouvais la lâcher.

Tout ce passait bien, j'étais de plus en plus amoureuse de Sylvain, j'avais dix-huit ans, et nous envisagions presque de prendre un appartement pour nous deux, avec notre petite Marie, que j'aimais plus que tout au monde. Mais au bout de trois mois après être devenue maman, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai pété un plomb, pour de vrai. Je ne sais pas pourquoi, mais une nuit, sans rien dire, alors que je dormais dans les bras de celui que j'aimais, j'ai tout laissé tombé. Je me suis levée, j'ai pris des affaires qui appartenaient à la famille de Sylvain, des affaires qui valaient très chères d'ailleurs, et je suis partie. Je ne savais pas où aller, et sur un coup de tête, je suis allée dans le magasin de ma mère, où elle m'a, contre toute attente accueillie les bras ouverts.

Jusqu'à mes vingt et un ans, je suis restée vivre chez ma mère. J'avais entrepris des études de stylisme, qui m'avaient permis de travailler pour une grande marque de haute couture à Milan. Je partis donc y vivre, je gagnais très bien ma vie. J'habitais donc en Italie, la capitale de la mode. Bien sûr, je n'avais pas changer, j'étais toujours la jeune femme fêtarde à souhait, qui fumait et buvait tant que tant. Je faisais la fête pour de vrai. Mais je n'en étais pas moins acidule dans mon travail. J'avais occulté de ma vie mon ex-petit ami et ma fille, bien que se fut très difficile. Je vécu pendant dix ans en Italie, recommençant une nouvelle vie, un nouveau départ. Puis, au bout d'une dizaine d'année, je partis m'installer en Bretagne, de nouveau, là où se trouvaient mes origines.

C'était très bizarre de retourner là-bas. Je n'y connaissais personne, et pourtant, je savais que mes racines étaient là. C'est alors que je rencontrais Tangi. Enfin, je le connaissais depuis que j'étais petite en réalité, je n'avais fait que le retrouver. Mes parents et ses parents se fréquentaient beaucoup quand nous étions enfants, et ce n'est qu'à l'âge de trente ans que nous nous retrouvions. Et puis, nous ne nous quittions plus, jusqu'à ce qu'on décide de vivre ensemble. Je n'étais pas amoureuse de lui, c'était juste histoire d'avoir quelqu'un. Ça ne m'empêchait pas de sortir régulièrement et de voir d'autres hommes. Et lui aussi voyait d'autres femmes. C'était une relation charnelle, très libre. Mais nous étions bien ensemble, alors pourquoi s'en priver.

Mais cette année, en janvier plu précisément, ma mère, qui résidait toujours à Paris, appris qu'elle était atteinte d'un cancer des poumons. Je me sentis donc obligée de remonter vivre à Paris. Bien sûr, je savais que ça impliquait qu'un jour où l'autre, je serrai dans l'obligation de reprendre contact avec Sylvain, mais en fait, je le voulais. Mes sentiments pour lui étaient toujours présents, et je pensais de plus en plus à notre fille, qui devait avoir seize ans aujourd'hui...