Le soleil berce ton visage à travers les rideaux entrouverts, tu te tournes et regarde si ton fiancé est là, il n’est pas la encore une fois. Tu soupire, de tristesse, de désespoir tu ne sais même plus ce que tu ressens à son égard. De l’amour en tout cas. Tu te lèves et te traîne dans l’appartement, tu jongles entre le canapé et la cuisine, cuisine dans laquelle tu fais le ménage. Tu regardes l’heure sur l’immense horloge accrochée face à toi, et tu remarques que tu as rendez-vous dans une heure avec Hermès. Tu files alors prendre une douche, tu détends tout tes muscles sous l’eau chaude, tu enfiles une robe vaporeuse qui met ton teint en éclat et tu jettes un œil sur les classeurs qui sont posés sur la table. Tes révisions. Tu en as assez, mais tu dois avoir tes partiels. Tu dois les avoir pour que Gaspard ne te rabâches pas que tu es tellement nulle que tu n’as pas réussi à avoir ce qui était le plus facile à avoir. Tu t’enfonces dans la bouche de métro en bas de chez toi et tu as pitié d’un homme dans le métro, il est assis-la avec sa guitare et tu le regardes jouer, tu te laisses emporter par sa musique avant de te rappeler que tu es attendue. Tu lui laisses alors un billet de 10 euros et tu vois un grand sourire naître sur son visage, il te remercie et tu lui fais uniquement un signe de tête pour lui dire que c’est normal. Tu ne sais pas ce qu’il va en faire de cet argent, mais tu lui a donné quand même. Gaspard serait là il te dirait Ne gaspille pas ton argent pour des personnes comme ça, il mérite ce qui leur arrive, il n’avait qu’à pas faire les cons. Mais tu ne penses pas la même chose que lui, toi tu penses que justement, il ne voulait pas ce qui leur ait arrivé. Tu te presses et tu rentres dans le métro, ce métro toujours bondé. Depuis que tu es arrivée à Paris, tu n’es toujours pas habituée à la fréquentation de ce transport en commun, mais tu t’y fais tout de même, tu aimes voir les gens courir quand ils entendent le bruit de la sonnerie qui indique la fermeture des portes, cela te fait rire. Un sourire dressé sur le visage, tu sors du métro en enfilant tes lunettes de soleil, à chaque fois, tu as le coup. Le soleil te brûle les yeux et on a l’impression que tu as pleuré. Mais pourtant non. Tu regardes ta montre, tu n’es pas en retard mais pas non plus en avance. Tu presses le pas avant de te retrouver devant l’hôtel du Louvre. Tu trouves que c’est une idée géniale, mais tu imagines déjà le prix. Tu aperçois Hermès de dos, Hermès qui est devenu au fil du temps, ton ami, ton confident, un peu comme ton meilleur ami. Même si initialement, il doit planifier ton mariage. Au fond de toi-même, tu ne sais même pas si tu veux continuer à préparer ce mariage, tu ne sais même plus si tu veux te marier. Tu poses une main délicate sur son épaule Coucou toi.

open your eyes. please.

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Rendez-vous noté sur le mon blackberry, je me rendais immédiatement à l’hôtel Regina du Louvre, situé rue de Rivoli, non loin du jardin des Tuileries et très proche de ce salon de thé que j'affectionnais particulièrement. Chez Angelina. Après avoir passé un dernier coup de fil à la secrétaire pour qu'elle annule le rendez-vous de demain matin puisque les heureux mariés avant décidé de reculer leurs épousailles pour cause d'infidélité, aux dernières nouvelles. Cette révélation ne m'avait aucune touché. Ne croyant pas au mariage, j'étais resté de marbre et ne constatais que la perte d'un contrat parmi tant d'autres. Café en main, blackberry dans l'autre, je buvais ce fabuleux nectar tout en textotant avec d'autres clientes aussi hystériques les unes que les autres pour leur prochaine entrevue avec moi. Me débarrassant rapidement de ces tâches réservées habituellement à mon assistant, je terminais mon petit-déjeuner improvisé pour me diriger vers l'hôtel Regina qui nous attendait, Lou et moi-même, pour une visite de leur salle de réception pour le mariage de cette dernière avec un dénommé Gaspard qui ne valait pas tout l'amour qu'elle lui portait. Je patientais alors devant la grande entrée, téléphonant à ma secrétaire pour qu'elle nous trouve une autre date possible pour la mariée n°3 qui venait à peine de m'informer qu'elle ne pourrait pas se déplacer pour notre entrevue de l'après-midi. En contrepartie, je lui demandais d'appeler la mariée n°6, femme au foyer, qui pouvait intervenir à tout moment.

A peine eus-je raccroché que je sentis une main sur mon épaule. Je me retournais pour entendre la douce et mélodieuse voix de Lou. « Coucou toi. » Je déposais un baiser sur sa joue avant de faire face à l'entrée imposante de l'hôtel. Je m'avançais lentement vers celle-ci, forçant la jeune femme à me suivre en glissant un bras derrière son dos. « Je t'avais promis une des plus belles salles de réception de tout Paris et je crois ne pas m'être trompé. » L'informais-je avec un grand sourire, même si les idées que j'avais en tête n'étaient pas gaies. Son fiancé n'était qu'un abruti sans scrupule qui ne pensait pas une seule fois à sa future femme. Je pourrais me taire, cacher mon opinion sur ce Gaspard mais c'était Lou que j'avais en face de moi. Ce n'était pas n'importe qui, n'importe quelle mariée. Ce n'était n°3, n°6 ou n°4. Elle représentait bien plus qu'un numéro. Et surtout elle valait mieux que cet homme. J'en étais convaincu.

Arpentant les couloirs du quatre étoiles, je me dirigeais à l'intérieur comme dans un moulin. L'hôtel n'avait plus de secrets pour moi et j'avais fini par me lier avec le directeur. Une connaissance qui me valait la réputation du meilleur Wedding Planner de la capitale. J'entrais dans une salle, cachant avec un foulard les yeux de la jeune Dupont pour lui faire la surprise des lieux. « N'aie crainte, je te tiens. » La tenant par les épaules je la dirigeais au centre de la salle de réception. Rideaux ouverts, rayons du soleil éclairant chaque recoin, je la laissais un instant seul au milieu pour venir allumer les magnifiques lustres qui ornaient l'endroit. « C'est bon, tu peux tout retirer. » Et comme un enfant faisant un cadeau à sa mère, j'attendais sa réaction, ses premières impressions, son ressenti sur cette magnifique pièce de l'hôtel Regina du Louvre. Je remarquais alors ses doutes, ses hésitations. Était-elle au courant ? Connaissait-elle les vices de son futur époux ? Savait-elle qu'il n'en avait strictement rien à foutre d'elle et qu'il préférait s'adonner à d'autres plaisirs qu'à elle ? « Alors ? » Lui demandais-je poliment en levant les bras et tournant sur moi-même pour lui montrer l'envergure et les possibilités d'une telle salle de réception.