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J'entrais dans mon duplex, épuisé par cette journée redoutable. A la recherche d'un assistant, les entretiens s'étaient enchaînés sans que je ne puisse les arrêter. Je ne comptais plus le nombre de personnes, hommes et femmes confondus, que j'avais rencontré depuis que j'avais jeté le dernier en date. Cette soirée serait donc consacrée à la fainéantise, à la paresse devant un plateau repas qui ne me prendrait quelques minutes à préparer. Cuisiner n'était pas mon point fort et encore moins après un travail acharné. Pieds nus croisés sur la table basse et verre en main, j'allumais sans conviction la télévision en attendant que la pizza commandée soit livrée. Je retirais la veste de mon costume, dénoué légèrement ma cravate et ma chemise et prenait complètement mes aises en regardant une émission qui n'en valait certainement pas la peine. L'idiotie qui s'en dégageait me confortait sur certains points : premièrement, la France allait mal mais je n'avais jamais été aussi bien comparé à ces candidats ; deuxièmement, même si je n'avais pas de diplôme surpassant celui du bac, je pouvais tout de même situer certains pays géographiquement parlant sur la mappemonde ; et pour terminer, je n'avais pas besoin d'une télé-réalité pour faire parler de ma personne. Autrement dit, ce que je regardais actuellement était une véritable honte et une connerie dont je n'aurais jamais cru l'existence. J'attrapais donc la télécommande et changeais immédiatement, tombant alors sur un film romantique très mal joué mais qui me plaisait malgré tout. Je ne croyais peut-être pas au mariage mais l'amour et le romantisme représentaient tout de même quelque chose pour moi.

On toqua alors à la porte. Je me redressais rapidement pour rejoindre mon entrée et ainsi payer mon dîner que je dévorerai probablement. D'un geste rapide et serein j'ouvris la porte et, alors que j'allais saluer le livreur, je me retrouver face à lui. Un ancien client d'une vie passée. Emilien, avocat. « Bien le bonjour mon beau, je souhaiterais me marier. » Plus que surpris de cette rencontre, je restais bouche-bée devant lui, ne sachant quoi dire, ni quoi faire. Je m'appuyais simplement sur le pas de ma porte, attendant que les mots me sortent de la bouche. « Emi, Emilien ? Qu'est-ce que vous faites là ? » Je mettais ainsi quelques barrières entre nous. Le vouvoiement était une défense que j'utilisais pour me protéger de cet homme qui, au dernier souvenir, avait une forte influence à mon égard. Mon dernier souvenir le concernant remontait à quelques années aujourd'hui et notre dernière rencontre au club s'était achevé par un écart de conduite que je n'avais pu refréner. J'avais clairement regretté d'avoir été aussi loin mais le plaisir de cette soirée m'avait bien plus retourné que la culpabilité. Je fixais sans cesse l'avocat, arborant une certaine méfiance quant à sa présence sur mon palier. Heureusement, le livreur arriva et, comme pour briser le silence qui régnait, je débutais la conversation avec lui, sortant un billet de mon porte-feuille pour le payer. J'attrapais la pizza et récupérais la monnaie. J'aurais très bien pu rentrer et claquer la porte au nez au jeune Gosselin pour déguster mon repas en toute tranquillité. Cependant, j'osais croiser son regard et ces yeux d'un bleu magnifique m'empêchèrent d'agir. Ma faiblesse face à cet homme remontait à la surface, comme si je ne pouvais rien lui interdire, comme si j'étais sa chose qu'il pouvait contrôler et manipuler. Dès lors, je me retrouvais quasiment cinq ans en arrière à me dénuder devant lui contre quelques billets. « Vous ne devriez pas être là. Mariage ou non... » Réussis-je à articuler difficilement. « Je ne suis plus celui que vous avez connu. »

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Emilien le fixait, avec un sourire presque pervers. Ce n'était pas des retrouvailles habituelles. Il en avait fait des chemins et des recherches pour retrouver son Hermès Durand. D'ailleurs quel était son vrai nom ? Connaissait-il vraiment son amant d'une nuit ? Emilien se questionnait. Et les questions n'étaient pointes faites pour lui, hormis si elles étaient rapidement résolues. Durand. Saint-Clair. Avait-il un autre nom ? Changeait-il toujours de nom à chaque emploi où il était embauché ? Combien d'emplois avait-il fait ? McDo, avec Dupont. La Halle avec Chatelain. Définitivement trop de questions à se poser. Il préférait ne pas se compliquer la vie et rester avec Durand. Ou plutôt Saint-Clair maintenant. Hermès avait justement conservé sa beauté d'autrefois, malgré les années passées. Sans doute avait-il conservé autre chose que sa sensualité. Dépourvu de mots et complètement surpris de le voir, Hermès s'appuya sur le bord de la porte, balbutiant un : « Emi, Emilien ? Qu'est-ce que vous faites là ? » Tiens, il le vouvoyait maintenant. Heureusement, par ailleurs, qu'il ne 'avait pas appelé Monsieur Gosselin. Après les rapports qu'ils avaient entretenus, un vouvoiement n'était pas adapté. A moins qu'on voulait mettre de la distance entre les deux personnes. Mais au point où ils en étaient, mettre de la distance était perdu d'avance. Surtout avec Emilien. Le jeune homme, ayant finalement retrouvé son strip-teaseur d'autrefois, n'allait maintenant pas le lâcher. Continuant toujours à le fixer avec ce même sourire mutin, le jeune homme espérer instaurer de la culpabilité, du regret dans l'instant, grâce au silence qu'il entretenait.

Mais mince. Vint alors le livreur de pizzas, venu apporter la livraison qu'avait sûrement faite Hermès dans l'heure qui avait précédé. Grinçant des dents, il espérait que cette conversation qu'entretenait son ancien amant avec ce stupide employé des bas-fonds se termine au plus vite. Rien que le regard que lui accordait le livreur de pizza commençait à le ronger. Finalement, ce qui aurait paru une éternité se finit au bout de quelques minutes. N'accordant aucun salut au livreur, Emilien reposa son regard plein d'entrain à Hermès. « Vous ne devriez pas être là. Mariage ou non... Je ne suis plus celui que vous avez connu. » prononça ce dernier avec difficulté. Ce vouvoiement commençait à l'agacer. Ressemblait-il vraiment à un vieil homme de quarante ans ? Même pas, ils avaient à peut-près le même âge. Ils avaient des beautés différentes, qui se complétaient. Complètement franc et direct, Emilien rétorqua avec sensualité : « Arrêtes ça, veux-tu. » Non, Emilien semblait pressé. Ses retrouvailles ne pouvaient guère durer comme s'ils étaient de tels inconnus qui venaient de se revoir. Comme des copains de classe du collège. Ils n'étaient pas ça. Ils étaient plus que ça. Beaucoup plus que ça. « T'es parti après cette nuit ... Tu m'as abandonné. Je suis sûr que tu n'aimes pas lorsqu'on part du jour au lendemain. » enchaina t-il avec une voix beaucoup plus grave et sérieuse. Il l'accusait d'abandon. Sujet beaucoup trop sensible pour le jeune Gosselin. Durant toute son adolescence, il en avait vécu, des abandons. Celui de son père, celui de son meilleur ami, celui de son premier amour.

« Ou je n'étais pas à ton goût mais tes gémissements, cette nuit, je m'en souviens comme si c'était hier. » Maintenant qu'il l'avait retrouvé, Emilien n'allait pas lâcher prise, préférant nettement s’incruster dans la vie du jeune Saint-Clair. Dans son ton franc, il demanda avec une pointe de gentillesse : « Tu es sûr que tu vas manger cette pizza tout seul ? On peut peut-être parler de comment tu as changé. » Il comptait bien se faire inviter chez lui. Ou du moins, à rester sur le palier afin de discuter.

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Le voir, ici, face à moi, devant chez moi me déstabilisait. Comment m'avait-il retrouvé ? J'avais changé de nom, de métier, de vie. Comment avait-il fait ? Sa seule présence me rendait complètement fou. D'accord, un avocat avait énormément de ressources mais je ne pensais pas être si facilement repérable. Et son sourire, aussi pervers soit-il, ne m'aidait en rien. Panique à bord. Je n'étais pas préparé à le revoir, ni à engager la conversation avec lui. Il était un ancien client, mon ancien meilleur client avec lequel j'avais dépassé les limites de l'intimité. « Arrêtes ça, veux-tu. » Me rétorqua-t-il avec une franchise que je lui connaissais bien. Je me tus donc, le fixant avec un air ébahi. Il me prenait de haut, comme à son habitude, et je ne lui répondais rien. Je me retrouvais cinq ans en arrière où Emilien demandait et où j'exécutais sans émettre la moindre opinion. J'avais été son jouet, son stripteaseur attitré. Cependant, je ne l'étais plus. Je n'étais plus cet homme pour lequel il devait me prendre aujourd'hui. Je n'étais plus Hermès Durand. Quoi qu'il puisse en dire, quoi qu'il puisse faire, de l'eau avait coulé sous les ponts et je n'étais plus à ses ordres. J'étais libre comme tout homme de ce pays.

« T'es parti après cette nuit ... Tu m'as abandonné. Je suis sûr que tu n'aimes pas lorsqu'on part du jour au lendemain. » Je levais les yeux au ciel, affichant un léger sourire au coin des lèvres. La situation était plus qu'amusante. Emilien pensait que j'avais quitté le club à cause de lui et je n'arrivais pas à garder mon sérieux face à toutes ces mots. « Ou je n'étais pas à ton goût mais tes gémissements, cette nuit, je m'en souviens comme si c'était hier. » Le jeune Gosselin avait ce don de me ramener à la réalité en seulement quelques secondes. Je me souvenais encore de cette nuit. Jamais je ne l'oublierais. Couché avec lui fut plaisant. Lui donner autant d'emprise fut mon erreur. « Tout ne tourne pas autour de ta personne, Emilien. » Oublié le vouvoiement, oublié toutes ces barrières, je ne pouvais lui résister. Il connaissait mes faiblesses et il savait que je ne pourrais jamais rien lui refuser. Il me contrôlait et, moi qui pensait être sorti de son pouvoir, je me retrouvais une nouvelle fois entre ces mains. « Tu es sûr que tu vas manger cette pizza tout seul ? On peut peut-être parler de comment tu as changé. » Sa soudaine gentillesse était agréable. Je soupirais, lui laissant alors le passage pour qu'il entre chez moi. Je cédais. Déjà. Et je me doutais qu'il ne resterait pas aussi plaisant. J'étais faible face à lui. Il avait toujours eu cet effet.

« Fais comme chez toi. » Je refermais la porte, la claquant avec un certain désespoir. Je suivais alors l'avocat jusqu'au salon où la télévision, allumée, affichait un film romantique sur son écran. Je déposais la pizza sur la table basse et m'installais dans un coin du canapé, le plus loin d'Emilien et recroquevillé sur moi-même. « Je ne suis pas parti à cause de toi, si tu veux tout savoir. » L'informais-je sèchement. « Certains évènements imprévus sont survenus, c'est tout. » Je n'en dirais pas plus. Je ne lui expliquerais pas que ma mère est morte ce jour-là. Je ne lui dirais pas que pendant que nous étions ensemble, ma mère était probablement en train d'agoniser. Je resterais simple. Il n'avait pas à connaître toute ma vie même s'il m'avait vu nu. « Alors oubli ton histoire d'abandon ou je ne sais quoi. On a couché ensemble. T'étais le client, j'étais à ton service. Ça s'arrête là. » J'essayais de le convaincre en même temps que moi. Il décèlerait certainement la vérité du mensonge mais, à l'heure actuelle, j'espérais seulement qu'Emilien partirait aussitôt les explications données. « Ce n'était rien d'autre qu'un travail pour moi et mes priorités ont subitement changé après nos ébats. Ce n'est que pur hasard. Alors maintenant que tout est clair, tu peux t'en aller, n'est-ce pas ? »

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« Tout ne tourne pas autour de ta personne, Emilien. » Le jeune homme concerné esquissa un sourire. Finalement, le bel homme avait décidé qu'il était temps de passer aux choses sérieuses, c'est-à-dire arrêter les innocentes retrouvailles de longue date et vouvoyer tels de parfaits inconnus. Il ne retenait pas de cette phrase de la colère mais plutôt de la satisfaction à ce que Hermès s’exécute à chacun des ordres qu'il semblait donner. D'ailleurs, finalement, Emilien, dans un grand sourire, entra dans l'appartement de Hermès, ne pouvant s'empêcher de passer furtivement des coups d’œils à droite et à gauche. Un merveilleux duplex se trouvait sous ses yeux. Bien rangé, bien meublé. Et agréable à regarder. Tout comme son propriétaire d'ailleurs. « Fais comme chez toi. » Le jeune homme lui rendit un petit sourire content. Il n'allait pas à faire comme chez lui mais il trouva rapidement sa place sur le bord du canapé. Luxueux et confortable. Hermès vint alors ensuite avec la pizza, s'installant le plus loin possible de lui, à l'autre bout du canapé. L'odeur de la nourriture chatouilla les narines d'Emilien qui ne pouvait s'empêcher d'entendre son ventre gronder. Depuis le midi, il n'avait rien avalé et maintenant son ventre réclamait son dû. Et si Hermès ne l'aurait pas autorisé à rentrer, il serait sûrement en train d'agoniser dans les rues de Paris, à la recherche d'un restaurant digne de ce nom afin d'étancher sa faim.

« Je ne suis pas parti à cause de toi, si tu veux tout savoir. Certains évènements imprévus sont survenus, c'est tout. » rétorqua sèchement le jeune garçon face à Emilien qui ne prit guère la mouche. Des années avaient passés et de l'eau avait coulé sous les ponts depuis. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une forme de soulagement dans son être intérieur. Au moins, il n'était pas parti à cause de lui. Ce qui souleva d'ailleurs d'autres questions dans l'esprit du jeune Gosselin. Pourquoi était-il parti ? « Alors oubli ton histoire d'abandon ou je ne sais quoi. On a couché ensemble. T'étais le client, j'étais à ton service. Ça s'arrête là. » Il aimait ça. Son ton d'attaque, cette flamme qui se rallumait au sein de Hermès. cette situation l'amusait quelque peu. Il savait très bien que la règle première d'un strip-teaseur n'était de ne pas coucher avec un client. La limite était les yeux et le toucher. C'est tout. Transgresser cette règle semblait mal vu. Et à son plus grand plaisir, Hermès avait transgressé cette règle le dernier soir. Celui qu'ils avaient partagés chaudement. « Ce n'était rien d'autre qu'un travail pour moi et mes priorités ont subitement changé après nos ébats. Ce n'est que pur hasard. Alors maintenant que tout est clair, tu peux t'en aller, n'est-ce pas ? »

Hum. Non. Non, Emilien n'allait pas partir. Il voulait partager son diner en sa compagnie. C'était le deal. Pourquoi Hermès voulait-il autant se débarrasser de son client ? D'un hochement de tête significatif, sa réponse fut négative. Ce n'était pas l'heure au départ, voyons. « Ton duplex est superbe, au fait. » complimenta t-il comme s'il avait pas entendu sa dernière question. Oh, ce n'était pas quelque chose qui disait en l'air. Il le pensait vraiment. « Je suis si gênant ? Certes, j'étais ton client, tu étais mon bonheur ... mon strip-teaseur. On peut devenir amis ? » Pauvre Emilien. Il s'attachait tellement aux gens qu'il rencontrait. Et malheureusement pour Hermès, il en faisait parti. Il l'attirait, il l'intriguait. Et quelque part, il voulait que quelque chose se passe entre eux. « Tu veux que je coupe ? » S'emparant du couteau qu'Hermès avait amené avec la boite de carton à pizza, le jeune Gosselin s'apprêta à couper une part.

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Je laissais entrer chez moi, comme si je lui ouvrais les portes de mon intimité. Je ne pouvais rien contre lui. Son sourire, ses yeux, son visage ne me permettait pas de résister. J'avais franchit certaines limites cinq ans plus tôt et j'étais toujours au même niveau ce soir. Je jouais avec le feu en l'invitant mais je préférais tant bien que mal discutait dans mon intérieur que sur le palier. Mes voisins n'avaient pas à connaître ma vie privée et encore moins ma vie passée que je gardais secrète. Emilien n'était qu'un souvenir venu me rafraichir la mémoire et je comptais l'oublier aussitôt qu'il aurait quitté les lieux. Chose qui ne devrait pas tarder à arriver puisque je lui faisais comprendre sur un ton interrogatif que sa présence ici même me dérangeait. Cependant, il ne semblait pas décider et sa réponse me confirma mes suppositions. Il ne quitterait pas mon duplex de si tôt. Je devais être maudit. « Ton duplex est superbe, au fait. » Je ne répondis rien à ses compliments. Je connaissais maintenant ses astuces. Complimenter pour mieux contrôler. Jouer la gentillesse pour mieux m'amadouer. Je ne tomberais pas dans son piège. Il était subtile, intelligemment construit mais je ne me laisserais pas embobiner comme ce vulgaire stripteaseur que j'avais été. J'avais mûri. J'avais grandi et je tenterais de ne plus m'abaisser devant lui. « Je suis si gênant ? » J'haussais un sourcil en entendant sa question rhétorique. S'il savait ce que j'en pensais... S'il savait l'énergie que je mettais pour qu'il ne soit pas lui, pour qu'il ne soit pas ce client à qui j'avais tout donné. Si seulement, il se doutait de la torture que cela me procurait, il n'insisterait pas. Mais encore une fois, j'étais sien. En tout cas, c'était bien là l'impression que j'en avais. « Certes, j'étais ton client, tu étais mon bonheur ... mon strip-teaseur. On peut devenir amis ? » Et ces mots eux-mêmes venaient confirmer mes hypothèses. Je n'avais plus qu'à me faire tatouer "Propriété d'Emilien Gosselin" sur la fesse droite et tout irait bien pour lui. Sauf que je ne le permettrais jamais...

« Tu veux que je coupe ? » Je le fixais méchamment, me méfiant de lui comme de l'ennemi numéro 1. « Si ça t'amuse... » Lui répondis-je d'un ton indifférent. « Et tu pourras te la manger tout seul. Je n'ai plus faim. » J'attrapais la télécommande, changeant de chaîne pour me concentrer sur autre chose. Au bout d'un zapping inutile, je l'éteignis. Écran noir et silence pesant, je me levais du canapé, cherchant un verre pour me servir de l'eau. Loin de son regard, je m'appuyais contre le plan de table. J'aurais voulu crier, hurler de toutes mes forces et fuir aussi vite que possible. Emilien n'aurait jamais dû retrouver ma trace. Maintenant, j'avais l'impression d'être à lui, d'être sa pute de service alors qu'il était en manque d'affection et plus encore. Je repris mes esprits, inspirant et expirant longuement avant d'y retourner, verre en main avec ces mots en têtes. Être amis ? Lui et moi ? Impossible. J'aurais pu rester calme, le laisser faire et lui faire comprendre qu'il n'avait plus rien à attendre de moi mais son regard sur moi me traversait de part en part et je comprenais dès lors qu'il aurait toujours cette emprise sur moi. J'aurais pu attraper son couteau, le lui mettre sous la gorge et le menacer de ne jamais revenir. A la place, je lui jetais mon verre à la figure. « Je ne suis pas ta pute, Gosselin. S'en est fini de notre histoire depuis que j'ai quitté le club où tu aimais tellement allé. Et, dis-moi, que se passerait-il si tes associés et collègues apprenaient pour tes vices nocturnes ? » La meilleure défense restait l'attaque et je l'attaquais sans savoir dans quel merdier je venais de mettre les pieds.

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« Si ça t'amuse... Et tu pourras te la manger tout seul. Je n'ai plus faim. » En moins d'une heure, l'atmosphère avait changé de diverses façons. Plus ou moins plaisantes. Elle était pas d'une façon agréable et malicieuse au début, avant de se refroidir considérablement jusqu'au point 0. Et boum, bam, bim. La bonne humeur qu'arborait Emilien dans son sourire s'était peu à peu échappé de sa bouche pour se transformer en quelque chose de plus méfiant. Et suspicieux. Comment faire pour que son amant d'autrefois retrouve son panache et son sourire d'autrefois ? Comment faire pour qu'il l'arrête de le regarder comme si c'était un monstre, une bête de foire ou quelqu'un dont il avait honte du passé ? Le jeune homme espérait que son hôte se calme dans les quelques minutes qui suivent. Et pour se détendre, ce dernier semblait passer de chaines en chaines. On passait du feuilleton à l'eau de rose, pour avoir du jeu télévisé, du football ou autre conneries télévisées. Emilien n'était pas vraiment télévision. Il en avait une dans son appartement, mais elle servait uniquement pour la décoration, ou pour faire plaisir à quelques invités. Regarder à longueur de journées des programmes stupides comme Les Feux de l'Amour, Secret Story ou autres diffusions était très peu pour lui. Les informations, il préférait les choper sur internet.

Finalement, au bout d'un moment, le jeune Saint-Clair décida d'arrêter son zapping, éteignant la télévision. Quant à Emilien, il coupa néanmoins sa part de pizza qu'il commença à dévorer par morceaux. Hermès avait de bons goûts, c'était indéniable. Il y avait-il quelque chose d'imparfait chez lui ? Son physique l'était, son entrejambe l'était, ses goûts culinaires et sa maison aussi. Le fixant avec fermeté, Emilien l’observa se lever afin de se chercher un verre d'eau, Il faisait trarder les choses mais dans quelques minutes, il craquerait. Il ferait quelque chose afin de se défouler. Le jeune Gosselin en était convaincu. Sa façon de faire, ses manières. Type beaucoup trop à cran. Cependant, il s'attendait à tout. A tout, n'importe quoi. Mais pas à ça. En l'espace d'un instant, il sentit de l'eau se propager à grande vitesse sur sa figure. « Je ne suis pas ta pute, Gosselin. S'en est fini de notre histoire depuis que j'ai quitté le club où tu aimais tellement allé. Et, dis-moi, que se passerait-il si tes associés et collègues apprenaient pour tes vices nocturnes ? » Il était allé trop loin. Beaucoup trop loin. Emilien pouvait être gentil, trop parfois mais se foutre de sa gueule pouvait être cher à payer. Et l'eau renversée sur lui, ajoutée à la menace qu'il avait fait sur son parallèle vie de travail/vie privée. Au quart de tour, Emilien grimaça et commença à s'approcher vivement d'Hermès afin de lui attraper le col. Hors de question de se laisser faire, c'est lui qui avait le pouvoir. « C'est comme ça que tu traites tes invités, Hermès ? C'est comme ça que tu me traites, moi ? » rétorqua t-il d'une voix forte. Il n'attendait pas de réponses. Mais il était en colère. Et pour un bout de temps. Et pour bien insister sur son mécontentement, le jeune homme enchaina : « Je n'ai jamais dit que tu étais ma pute. C'est toi qui inventes tout ça. C'est toi qui a cédé contre quelques billets, je te rappelle. » Oh non, il n'avait pas fini de le gronder. Lorsqu'Emilien était mécontent, cela pouvait prendre quelques minutes comme quelques heures. Et il n'avait sûrement pas apprécié sa menace sur ses collègues. Certes, il avait raison. Apprendre qu'Emilien allait des bars, de strip-tease gay n'était guère vraiment valorisant pour le bureau. Cependant, le jeune homme partait du principe que chacun avait ses secrets. Lui, comme Hermès, comme tout autre homme. « Et toi ? Ton association de planificateurs de mariage ? Ton entourage, il serait content d'apprendre que tu as vendu la vue de ton corps à pleins de gens. » Et pour l'emprisonner sous son emprise, il plaqua l'autre main contre le tissu du pantalon de son ancien amant, contre son entrejambe.

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A cran. J'étais à cran. Emilien me rendait nerveux. sa présence m'énervait, moi qui pensait en avoir terminé avec ces six années de bons et loyaux services sous l'identité d'Hermès Durand. Je n'étais plus ce stripteaseur et pourtant le regard de l'avocat me renvoyait cette image. J'étais son objet, son stripteaseur. Et il ne pouvait mentir à ce sujet puisque ses yeux sur moi le trahissaient. Je n'en pouvais plus. Je n'étais pas sien. Je n'étais pas à lui aussi bien avant que maintenant. Je ne lui avais jamais appartenu et je tentais de me convaincre de cette histoire. Je lui jetais alors mon verre d'eau à la figure, le menaçant par la suite. Je voulais qu'il me laisse tranquille, qu'il ne vienne plus m'importuner chez moi. Rapidement, Emilien contre-attaqua. Pris par surprise, je lâchais le verre qui se fracassa au contact du sol. Le regard noir de l'avocat et son emprise sur mon col me faisait peur. « C'est comme ça que tu traites tes invités, Hermès ? C'est comme ça que tu me traites, moi ? » Sa force m'impressionnait autant que sa colère. J'étais pétrifié. Je ne pouvais plus bouger. Mon cœur battait comme jamais il ne l'avait fait et je découvrais en cet instant une nouvelle facette de mon ancien client.

« Je n'ai jamais dit que tu étais ma pute. C'est toi qui inventes tout ça. C'est toi qui a cédé contre quelques billets, je te rappelle. » Je me sentais faible, petit et dominé par la situation. Que dire ? Que faire ? J'étais à sa merci. Il contrôlait encore une fois la situation. « Je n'ai pas cédé. J'ai fais ce qu'on me demandait. » Tentais-je d'expliquer, en sachant pertinemment qu'Emilien avait raison. J'avais cédé. J'avais dépassé les limites et enfreint les règles. « Et toi ? Ton association de planificateurs de mariage ? Ton entourage, il serait content d'apprendre que tu as vendu la vue de ton corps à pleins de gens. » J'essayais de me dégager de son emprise. En vain. Son autre main vint alors se plaquer contre mon entrejambe et, quoi que je fasse, je souffrirais. C'était bien là ce qu'il voulait que je comprenne. Il m'avait sous son emprise et me contrôlait par la seule force de sa main gauche sur mon pénis. Être un homme avait certains désavantages dans ces situations.

« Lâches-moi... S'il te plaît... » Articulais-je douloureusement tandis que je sentais sa main droite se serrait au niveau de ma nuque. Jusqu'où irai-il ? Voulait-il vraiment que je hurle de douleur devant lui ? Les mains libres, je les plaquais contre son torse et le repoussais de toutes mes forces sans y parvenir. Il resserra son emprise. Je me raidis en même temps. Je devais agir et l'unique moyen ne pouvait être que celui que j'avais en tête. D'un coup sec, mon poing vint s'écraser sur la mâchoire de l'avocat et je me retrouvais libéré de toute emprise à hurler de douleur en agitant ma main. « Putain ! » Les injures défilaient et lorsque je me retournais vers Emilien, je ne pus m'empêcher de lui sauter dessus et le faire tomber à terre pour le rendre définitivement hors service. Ainsi, je me retrouvais à califourchon sur lui. Cette position m'était familière mais j'étais bien trop en colère pour penser à m'envoyer en l'air. « Je t'avais prévenu que je n'étais plus le même, Gosselin. » Lui dis-je avec un malin plaisir en souriant comme un idiot. J'attrapais alors ces poignées que je bloquais afin qu'il ne puisse se libérer. Je pouvais maintenant mettre les choses au clair en le regardant droit dans le blanc des yeux. « Tu ne reviendras plus jamais ici. Tu n'aurais jamais dû venir. Je ne suis plus ta pute ou ton stripteaseur si tu préfères. Tout ça est terminé. Nous ne serons pas amis et nous oublierons notre passé commun. Je ne suis plus à ta disposition et j'aimerais énormément que tu quittes ma vie actuelle ou sinon j'appelle les flics pour harcèlement. » Je relâchais mon emprise délicatement, me redressant doucement. Je retirais ma cravate et posais mon regard azuré sur Emilien. « Tu n'es plus le mâle dominant, Emilien, et ça, tu devras t'en accommoder... » Terminais-je avec un sourire au coin des lèvres provoquant. J'avais réussi à le défier.

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La main d'Emilien plaquée contre l'entrejambe d'Hermès n'était simplement qu'une invitation. Ou un traité de paix. Mais pour le jeune homme, l'idée était-là ; celle d'arrêter de se battre et de remplacer cette haine par du sexe. Et le souvenir de se retrouver nu, à se cogner contre la peau de son ancien amant, commençait à l'exciter dans le bas-ventre. Le tenant fermement par le col, il lui faisait comprendre par son emprise, que personne ne pouvait s'en prendre à lui de cette manière, notamment si elle était provocatrice. « Lâches-moi... S'il te plaît... » Il aurait aimé vouloir lui obéir et le lâcher. Mais non. Surtout pas. Il ne pouvait pas agir de cette façon. Le jeune homme devait montrer qui était le maitre ici, et qui dominait, domine ou dominerait quelque soit la situation. Essayant de se débattre, Hermès plaqua ses mains contre le torse d'Emilien et d'un coup, le poing vint se frapper contre la mâchoire du jeune homme qui étouffa un cri de douleur. Salop pensa t-il sur le coup. Pourquoi était-il autant violent et repoussant avec lui ? Et merde. « Putain ! » Sous la douleur et l'instant de frappe surprise, le jeune Gosselin fut obliger de lâcher prise. N'ayant guère eu le temps de se remettre de sa blessure et préférant néanmoins vérifier que tout était bien en place dans sa mâchoire, le jeune homme fut une nouvelle fois attaqué. Complètement abasourdi par la vitesse à laquelle Hermès avait mis pour se remettre du coup qu'il avait assaini, il se retrouva en deux, trois mouvements plaqué sur le sol avec son ancien amant à califourchon sur lui. « Je t'avais prévenu que je n'étais plus le même, Gosselin. » dit-il, accompagné d'un certain sourire, marqué par son plaisir. Cette position provoqua alors un autre picotement dans son entrejambe, qui se leva, coinça entre les tissus de son caleçon. Oh oui, il avait envie de lui maintenant. Définitivement.

Cependant, l'heure n'était point à la baise mais plutôt au règlement de compte. Hermès, dans sa position de bon soumis, n'en pouvait apparemment plus, voulant à tout prix être celui qui dominait. Et forcément, Emilien n'était guère d'accord avec ça. Pas avec lui, pas maintenant d'ailleurs. Les poignées bloqués par les mains d'Hermès, il écoutait avec difficulté ses paroles qu'il prononçait. « Tu ne reviendras plus jamais ici. Tu n'aurais jamais dû venir. Je ne suis plus ta pute ou ton stripteaseur si tu préfères. Tout ça est terminé. Nous ne serons pas amis et nous oublierons notre passé commun. Je ne suis plus à ta disposition et j'aimerais énormément que tu quittes ma vie actuelle ou sinon j'appelle les flics pour harcèlement. » Cela le mettait dans une colère noire. POURQUOI ? Pourquoi ne voulait-il pas de lui ? Parce qu'à ses yeux, il était qu'un ancien client. Oh, il pourrait appeler les flics. Les meilleurs avocats de Paris, il les connaissait. Et lorsqu'il mentionna ces propos, Emilien ne put s'empêcher de ricaner à sa figure. La loi, il la connaissait. Mais ce ne serait pas un Wedding Planer, surtout pas son coup de cœur, qui allait le mettre en prison. Gardant toujours ce même sourire aux lèvres, Hermès continua son discours de dominé frustré. « Tu n'es plus le mâle dominant, Emilien, et ça, tu devras t'en accommoder... »

Parle mon mignon, parle. Car oui, le sourire qu'arborait Emilien devenait de plus en plus grand et présent. Maintenant qu'il s'était remis de son coup à la mâchoire, le jeune homme pouvait pleinement reprendre le dessus sur son adversaire. Ma musculation qu'il entretenait tous les samedis matins n'était finalement pas une si mauvaise idée que ça. Arrivant finalement à retirer ses mains emprisonnées, il arriva à s'extirper de l'emprise d'Hermès, essayant alors d'inverser les rôles. Lui sur Hermès. Quelle amusante idée. Cependant, il n'allait pas le laisser faire. Et il faudrait que ce dernier prenne conscience de la gravité de la situation. « Un flic contre un avocat ... C'est toi qui a ouvert les hostilités ... » prononça t-il tout en ricanant. Sa colère était à nouveau passée dans le vide, préférant avoir nettement plus une humeur taquine et joueuse. Se frottant à son entrejambe, il voulait le provoquer. « Tu veux être dominant ? Peut-être qu'un jour, tu le seras ... Mais d'abord, il faut le mériter. » Le tenant fermement encore quelques minutes, n'hésitant pas à vérifier que tous ses membres étaient sous son emprise, Emilien décida finalement d'arrêter ce jeu qui commençait à le lasser. Certes, Hermès avait changé durant toutes ces années d'absence. Maintenant, il était beaucoup plus vif et intelligent, ce qui provoqua du sex-appeal encore plus fort chez lui. « Je te l'accorde, tu es mieux qu'avant. Mais, au fond de toi, as-tu vraiment envie que je m'en aille ? »

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Son rire m'énervait et son sourire ne faisait qu'aggraver la situation alors que je tentais, en vain, de mettre les points sur les i avec lui. Il n'écoutait rien ou bien tout ce que je pouvais lui dire passait au-dessus de sa tête. Emilien se foutait complètement de mon avis, de mes mots. Pourquoi me riait-il au nez ? Il me déstabilisait et l'avocat le faisait exprès. C'était son métier de mettre les gens dans sa poche, de les déstabiliser pour mieux les affaiblir face à un jury. Mais je n'étais pas un témoin et encore moins l'un de ses clients. Cependant, je ne pouvais oublier que lui était l'un des miens et, alors que j'étais à califourchon sur lui, je repensais à tous ces shows que j'avais pu lui faire, à tous ces caprices que j'avais pu accepter, à tous ces fantasmes que j'avais pu assouvir. Je relâchais alors mon emprise et le jeune Gosselin réussit à s'extirper à sa manière. Je le laissais faire, ne cherchant pas à le garder entre mes jambes. « Un flic contre un avocat... C'est toi qui a ouvert les hostilités... » Plus il ricanait et plus ma colère grimpait. J'étais énervé. Il m'énervait. Emilien n'aurait jamais dû venir et, alors qu'il se frottait à moi en signe de provocation, je me reculais sauvagement. Nous n'étions plus au club et le jeune Gosselin ne pouvait plus se permettre ce genre d'initiative. J'étais libre (enfin c'était dont j'essayais de me convaincre) tout comme lui et je ne désirais pas être vu comme un simple objet sexuel. « Tu veux être dominant ? Peut-être qu'un jour, tu le seras... Mais d'abord, il faut le mériter. » J'aurais pu lui retourner une nouvelle droite mais je ressentais encore la douleur du poing précédent. De plus, il gardait encore son emprise sur moi, sur mon entrejambe et je redoutais de me causer plus de mal à mon intimité qu'à lui. Ainsi, je lui jetais un regard noir, me relevant par la même occasion avant de retourner vers lui et de lui foutre une claque mémorable avec mon autre main. « Connard. » J'avais besoin de me défouler sur quelque chose, sur quelqu'un et, maintenant que l'avocat était là, j'avais trouvé mon punchingball personnel.

« Je te l'accorde, tu es mieux qu'avant. Mais, au fond de toi, as-tu vraiment envie que je m'en aille ? » J'avais commencé à rougir, sous son compliment, et la suite de ces paroles m'enferma dans un silence de plomb. Je le contemplais, installé dans mon salon. Il aurait été si simple de lui dire qu'il parte, que je ne voulais plus le voir. Pourtant, maintenant qu'Emilien me le demandais, je ne pouvais sortir ces quelques mots qui le ferait déguerpir. Il serait également si simple de baisser ma garde et de l'emmener dans mon lit pour assouvir toute cette tension qui s'accumulait de minute en minute. Cinq années plus tard, le jeune Gosselin n'avait rien perdu de son charme. Il était toujours aussi beau et sexy que dans mes souvenirs mais je ne devais surtout pas m'égarer sur sa musculature, sur son torse et ses biceps. Il ne fallait pas que je me focalise sur ces détails, au risque de me fourvoyer ce soir avec lui. Dilemme... Que faire ? J'avais tellement envie de le frapper et de le virer de chez moi que de l'embrasser et le déshabiller. « Tu dois t'en aller, Emilien. » Lui répondis-je sur un ton plus que doux. Ma respiration s'accéléra. « Tu ne peux pas rester. Je suis passé à autre chose maintenant. » Tentais-je de lui expliquer en me réinstallant face à lui. J'étendis mes jambes à ses côtés et continuais mon monologue. « On a changé. Toi et moi, on n'est plus les mêmes. D'accord, j'ai passé des bons moments avec toi. D'accord, j'ai pris un pied d'enfer lors de notre dernière entrevue. Mais là, c'est pas la même chose. J'ai ma vie, t'as la tienne. C'est fini tout ça. » Je baissais les yeux. « Maintenant, faut que...faut que tu... J'ai... » Un dernier regard dans sa direction et je me retrouvais encore une fois sous son emprise. Ses yeux me transperçaient de part en part et j'avais l'impression de n'être que le stripteaseur qu'il payait pour un show privé. « Faut que tu t'en aille... » Si j'étais convaincu de mes paroles ? Pas vraiment. Alors dans ce cas, comment convaincre Emilien de partir ? J'étais foutu. Tout simplement.

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Emilien désirait le faire craquer. Certes, il n'arriverait pas, ou plutôt dire jamais à avoir ces mots sortir de la bouche d’Hermès : Je suis tien. Mais il pourrait au moins le brosser dans le sens de son poil, à lui. Et aussi, tout ce qu'il voulait, c'était que le jeune Saint-Clair l'apprécie, le supporte et surtout le désire. Cependant, pour cela, il fallait faire quelques concessions. Sur son comportement et sa manière de prendre les choses en main. Ainsi, lorsque le jeune homme lui donna une gifle avec l'autre main, il ne releva point. Il n'allait pas alimenter la dispute, voulant que cela se dissipe au plus vite. Il fut néanmoins surpris qu'Hermès rougisse sous l'effet de sa dernière phrase. Un compliment bien placé, c'était au moins cela de fait. Et la dernière question. Celle où Emilien avait demandé à Hermès s'il voulait vraiment qu’il parte. Un silence de plomb s'était instauré dans la salle. Reposant ses doux yeux sur Hermès, le jeune Gosselin en profitait pour reluquer son ancien strip-teaseur. Il ne se lasserait jamais de le contempler. Même habillé, il restait fantastique. Certes, durant toutes ses entrevues, il avait l’habitude de le voir dénudé ou alors pour le final, complètement nu. Mais le fait qu'il soit si bien vêtu, maintenant sans sa cravate qu'il avait décidé d'enlever lors de leur combat à terre, lui donnait brutalement envie de le déshabiller. Ou du moins d'y assister. « Tu dois t'en aller, Emilien. » Sa réponse lui donnait le ton d'une douche froide. Alors, ça y est, malgré de rapide retrouvailles, l'histoire entre Emilien et Hermès semblait finie ? « Tu ne peux pas rester. Je suis passé à autre chose maintenant. » expliqua-t-il d'un ton doux. Emilien ne savait pas si lui-même se trouvait dans le déni total ou si le ton qu'employait son ancien amant n'était pas vraiment convaincant. « On a changé. Toi et moi, on n'est plus les mêmes. D'accord, j'ai passé des bons moments avec toi. D'accord, j'ai pris un pied d'enfer lors de notre dernière entrevue. Mais là, c'est pas la même chose. J'ai ma vie, t'as la tienne. C'est fini tout ça. Maintenant, faut que...faut que tu... J'ai... » Avec un large sourire, le jeune Gosselin prit les compliments comme très flatteurs. D'ailleurs, ces paroles, il les buvait. Délicieusement. Passer de bons moments avec lui. En effet, la dernière entrevue s'était finie avec des ébats sensuels et bestiaux. Baissant les yeux, le jeune Saint-Clair arrivait à court de mots.

Bégaiement. Hésitation. Hermès n'était point sûr de lui, de ce qu'il avançait. Baissait-il sa garde ? En tout cas, le jeune homme en profitait pour faire pencher la balance en sa faveur. D'un ton sûr et ferme, Emilien ordonnait : « Regardes-moi encore dans les yeux et dis moi fermement que tu veux que je m'en aille. » Il n'y arriverait pas. Du moins, c'est ce qu'espérait le jeune Gosselin. Dans le cas contraire, il avouerait sa défaite et partirait, dans un air triste et déprimé. C'était bien la première qu'un homme l'obsédait à ce pont-là. Même son premier amour n'avait pas été aussi intriguant et addictif. Encore heureux vu comment cette histoire s'était terminée. Mais avec Hermès, tout semblait différent. C'était comme s'il le faisait vivre. Avec lui, il pouvait jouer sur tous les tableaux, à son plus grand plaisir. « Choisis. » enchaina t-il mystérieusement. Lentement et avec une certaine sensualité, il s'approcha d'Hermès, gardant toujours son regard fixé dans celui de son partenaire. Et délicatement, il colla ses lèvres contre celles de son ancien amant, voulant le faire succomber à la tentation. « M'embrasser, se déshabiller ... ou partir. » dit-il maintenant d'une voix suave. Il ne dirait pas non pour avoir un nouveau show privé d'Hermès. Et il souhaitait absolument se retrouver entre ses bras, complètement nus.

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Emilien devait partir. Il ne devait pas rester. Il ne pouvait pas. C'était indéniable. Il n'avait pas le droit de rester en face de moi à m'ordonner quoi faire, à me regarder de cette manière. Il était si séduisant, si envoutant que la tentation était d'autant plus grande. Ma résistance était mise à grande épreuve et je résisterais quoi qu'il arrive. L'avocat ne pourrait pas me faire succomber ou, tout du moins, je l'espérais. J'avais maintenant exprimé mon opinion sur sa présence, sur notre présent et sur son départ et je n'avais rien d'autres à ajouter. Bien que je n'étais pas convaincu de mes paroles, j'espérais que le jeune Gosselin y croit. Je ne m'y attendais pas vraiment, sachant qu'il avait tout pouvoir sur moi, que j'étais sien en quelque sorte et qu'il savait toujours comment me manier pour subvenir à ses besoins, à ses pulsions. « Regardes-moi encore dans les yeux et dis moi fermement que tu veux que je m'en aille. » Encore une fois, il était directif. Encore une fois, il m'ordonnait d'agir comme lui le voulait, comme lui me le disait. A ses yeux, j'étais toujours le stripteaseur d'autrefois et non pas le wedding planner d'aujourd'hui. Je ne savais pas pourquoi il s'attachait autant, ni comment il avait fait pour me retrouver. Certes avec cet article de Sephora d'Abzac, j'avais été affiché au grand public ainsi qu'avec d'autres magazines mais je n'aurais pas cru qu'Emilien lisait ce genre de nouvelles. Peut-être me trompais-je ? Peut-être qu'il avait simplement mené son enquête à bon escient ? En tout cas, une chose était certaine : il avait retrouvé ma trace et était maintenant en face de moi dans mon salon avec ces magnifiques yeux bleus qui me fixaient. « Choisis. » Je relevais quelques instants mon regard dans sa direction. Il s'approchait, dangereusement, lentement et sensuellement. Je ne bougeais plus. J'étais tout simplement figé par ce qu'il entreprenait. Que faisait-il ? Pourquoi agir ainsi ? Nous fixant mutuellement, son visage se retrouva rapidement à quelques centimètres du mien et, dans un soudain élan, les lèvres d'Emilien se déposèrent sur les miennes avant d'ajouter : « M'embrasser, se déshabiller ... ou partir. »

Ou partir... C'était la solution à tous mes problèmes. C'était le but ultime que j'avais décidé dès le début mais en avais-je encore envie ? Le jeune Gosselin avait-il réussi à me faire changer d'avis, à me faire succomber ? Je ne pouvais pas choisir. J'étais pris entre deux envies, entre mon ange et mon démon intérieur. Pendant que l'un me répétait qu'il fallait que j'oublie cette attirance et que je devais confirmer mon opinion pour forcer l'avocat à partir, l'autre me faisait relever qu'il serait absurde de ne pas profiter de cet homme à la musculature et au visage avantageux. Coincé entre deux pulsions, entre deux envies, j'hésitais. Longuement. Surement. Je me préparais à lui répondre et je faisais immédiatement demi-tour. Le silence s'installa tandis que je ne cessais de le regarder, lui qui était maintenant si proche de moi, lui qui m'avait embrassé et lui qui avait été mon dernier client. « Je ne peux pas, Emilien. On ne peut pas. » Lui dis-je soudainement en me relevant brusquement pour l'éloigner de moi. Il ne devait pas me toucher, me frôler, m'effleurer. La tentation était si grande qu'un simple contact pourrait me faire chavirer. « Tu dois partir, maintenant... » Quel abrutis ! me répétait cette voix dans ma tête. Je préférais ne pas l'écouter, ne pas lui donner de l'importance car elle n'en avait pas. Elle ne représentait rien. Succombes, profites de lui, putain ! disait-elle encore. « Faut que tu partes. » Répétais-je sur un ton sec pour démontrer une autorité qui jusque là était inexistante. Et alors que je regardais Emilien se relevait, alors qu'il était sur le point de s'en aller, de quitter mon duplex pour retrouver sa vie sans moi, je me ruais sur lui, l'embrassant fougueusement avec toute cette attirance que je ressentais pour lui. D'un geste brusque, je lui arrachais sa chemise, laissant glisser mes doigts sur son torse. Je baissais ainsi ma garde, succombant une deuxième fois au charme du jeune avocat. Je lui retirais sa chemise et le poussais sur le canapé avant de revenir sur lui à califourchon. Je l'embrassais à nouveau et commençais de légers mouvements de bassin. Je succombais à mes pulsions, à ce démon intérieur qui m'avait fait craqué.

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Si Emilien avait été comédien dans une pièce de théâtre, dans une vie antérieure, pour la pièce relatant la Genèse d'Adam et Eve, on lui aurait sûrement attribué le rôle du serpent tentateur. Et c'est ce qu'il faisait depuis une bonne demi-heure, tenter Hermès. Le faire craquer. Le faire céder à la tentation. Ce n'était point par pur sadisme ou par pur envie de se montrer plus fort et supérieur à lui. C'était bien parce que lui aussi avait fortement envie de lui. Dans sa tête, seules des images d'Hermès torse nu trainaient. Plusieurs, à chacune de ses séances où il s'était dévoilé de plus en plus. Jusqu'à la fin. Ses doigts commencèrent à être démangées par l'envie de toucher la chair d'Hermès, de la caresser, de lui faire du bien. Cependant, il ne pouvait décidément pas agir sans la volonté du jeune Saint-Clair. Il fallait qu'il sache. Si Hermès état prêt à redonner son corps ou s'il avait décidé que c'était bel et bien terminé. Et les bras croisés, après avoir l'embrassé, il le fixait avec son regard le plus séducteur. Qu'allait-il faire ? Qu'allait-il dire ? L'attente semblait longue. Cependant, pour cette question, il serait prêt à attendre. Oui, lorsqu'il le fallait, Emilien pouvait se montrer très patient. Et la réponse tomba. « Je ne peux pas, Emilien. On ne peut pas. » Erf. Ce n'était néanmoins pas ce qu'il souhaitait. Ce n'était pas ce qu'il avait demandé. Et cette réponse ne le satisfaisait point. D'un hochement de tête négatif, Emilien lui fit signe que ce n'était pas suffisant. Il devait être plus clair, plus distinct. Hermès, s'éloignant du jeune avocat, décida finalement de prendre sa décision et de lui dire : « Tu dois partir, maintenant... Faut que tu partes. » Impassible, le visage d'Emilien ne montrait aucune émotion. Hochant la tête cette fois-ci positivement. il s'apprêtait à partir. Finalement, Hermès avait gagné. Il avait eu ce qu'il voulait, il avait changé, il s'était endurci. Il avait montré qu'il pouvait lui résister. Et pour le jeune Gosselin, ce fut comme un choc. N'étant point habitué à ce qu'on le défie, il avait finalement le cœur craquelé. Hermès ne voulait guère de lui dans sa nouvelle vie. Préférant ne plus rien dire, il tourna le dos au jeune homme qui lui avait fait rêver pendant des mois, quelques années auparavant et commença à marcher vers la sortie. C'était la fin.

Ou pas.

Ou pas, ouais. Il sentit des mains l'agripper, des lèvres l'ensevelir de baisers. Des gestes qui lui avaient manqués pendant des mois. Des gestes qu'il avait voulu sortir d'Hermès. Et finalement, il les avait obtenu. Les boutons de sa chemise éclatèrent sous l'effet de la force qu'Hermès avait exercé sur lui. Et voilà qu'Emilien s'assied de nouveau sur le canapé, se prêtant délicieusement au jeu. Il aimait les caresses que le jeune Saint-Clair lui procurait sur son torse. A califourchon sur le jeune avocat, le Wedding Planer commença à effectuer de légers mouvements de bassin. Ce qui provoqua une grande excitation chez le jeune Gosselin. Ce dernier commença alors à embrasser amoureusement son partenaire avant de lécher son oreille et de prononcer des mots : « Je te désire plus que tout. » Il commence à déboutonner sa chemise et à enfoncer ses mains pour caresser le torse de son ancien amant. Oh oui, qu'il l'aimait. Lorsqu'Hermès agissait ainsi, il pouvait le rendre réellement fou. Fou de lui. Fou de ses gestes, de son corps. Fou de tout. Emilien continue alors à l'embrasser sur la bouche. Des baisers longs et profonds. Ett au fur et à mesure, il avait cette sensation d'étouffement. Celle où tout se resserrait autour de lui. Il avait d'être libre. Il voulait que le jeune homme lui fasse n strip-tease, à nouveau, rien que pour lui. Il voulait profiter le plus longtemps possible. « Continues, déshabilles-toi ... mon caleçon se serre. »

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Je succombais à la tentation, à ce corps qui me faisait face pour satisfaire mes pulsions. Le désir grandissant, je m'emparais des lèvres d'Emilien, ne lui laissant pas le choix. Pour une fois, il m'obéirait. Pour une fois, il ferait ce que je lui demande sans dire un mot, sans émettre la moindre objection. J'agissais selon ses envies et ses désirs. Je m'exécutais comme il le souhaitait et j'en faisais même d'avantage en lui arrachant cette chemise qui me séparait de son torse nu. D'un simple mouvement, je le dirigeais vers le canapé et m'installais à califourchon sur ces genoux en prenant la peine de lui procurer certaines sensations qui ne le laisseraient probablement pas indifférent. « Je te désire plus que tout. » En seulement quelques ondulations, j'avais le jeune Gosselin entre mes mains. Pourtant, je ne désirais plus le dominé. Je ne voulais qu'en profiter. Je voulais qu'il continue de me désirer et j'espérais pouvoir à mon tour oublier notre passé commun pour me rattacher à notre présent actuel. Je sentis alors ces doigts contre les boutons de ma chemise puis contre mon torse qu'il caressait avec délicatesse. J'en étais presque conquis. Cependant, dès que je posais mon regard sur Emilien, je le revoyais client au club. Cette image ne pourrait pas disparaître et je faisais tout pour qu'elle se dissipe. « Continues, déshabilles-toi ... mon caleçon se serre. » Je plaquais alors mes mains contre son torse, le forçant à prendre ses aises tandis que je laissais glisser mes doigts de ses pectoraux à son nombril jusqu'à sa ceinture que je détachais avec habileté. Avec ce regard malicieux, je rapprochais mon visage du sien, l'embrassant une nouvelle fois passionnément.

Sans un mot de plus, je me redressais légèrement et faisais glisser ma chemise le long de mes bras avec sensualité. Les bonnes habitudes passées n'étaient pas si éloigné que cela. Je retrouvais rapidement mes gestes, mes repères, me déshabillant comme j'en avais eu l'habitude pendant des années. Sous les yeux d'Emilien, je commençais à me déhancher et attrapais ses deux mains que je menais à mon torse. Je voulais qu'il en prenne possession. Je voulais être sien pour le restant de la soirée et de la nuit. Avec un sourire bien plus que séducteur, je me levais de ses genoux et appuyais sur la télécommande de la chaîne hifi. Till The World Ends de Britney Spears se lança au moment même où la chaîne s'alluma. Je débutais alors un mouvement de bassin, mettant en valeur mes fesses que le jeune avocat ne devait pas se gêner de reluquer. Torse nu, je me retrouvais à nouveau devant mon client à faire le stripteaseur bien que cette fois-ci mon consentement était officiel et qu'il n'y aurait aucun paiement en fin de représentation. Agissant toujours sous le coup de la pulsion et de l'excitation, je m'attaquais à ma ceinture que je détachais avec sensualité avant de la balancer dans le salon sous les yeux observateurs d'un homme satisfait. Et alors que les Wo oh oh oh oh oh oh oh ooh ! débutaient, je déboutonnais mon pantalon, descendant la braguette et le laissais tomber le long de mes jambes en continuant ses déhanchés dont je connaissais les secrets. Je me retrouvais après quelques minutes seulement en boxer noir face à l'avocat et sans attendre la moindre initiative de sa part, je me dépêchais de le rejoindre. A genoux devant lui, je lui retirais son pantalon aussi rapidement que le mien. Me glissant entre ses cuisses pour embrasser son torse, j'effleurais de mes doigts son entre-jambe. « Prends-moi... » Lui lançais-je au visage avant d'ajouter un détail. « ...comme autrefois. » Le souvenir de notre dernière rencontre avait hanté mes nuits pendant des semaines. Le souvenir de son corps et du plaisir ressentit m'avaient complètement obnubilé pendant des jours et ce soir, j'avais l'occasion d'y goûter à nouveau maintenant que le jeune Gosselin avait réussi à me conquérir. « Ma chambre est en haut... » Lui susurrais-je à l'oreille sur un ton suave et sensuel. « Et j'ai envie de toi, Emilien... » Je me remettais debout, m'éloignant de l'objet tant convoité. J'avançais vers les escaliers et, une fois arrivée en haut, je laissais tomber mon boxer aux pieds de mon amant par pur provocation. Complètement nu, je n'attendais plus que ses bras et ses baisers pour continuer.

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C'était fou. Complètement. Envoûté par l'ancien strip-teaseur, Emilien restait assis au canapé, profitant du spectacle qu'il avait demandé. Il voulait posséder Hermès, le faire sien pour la nuit. Cependant, il prenait son temps. Une chose à la fois. La ceinture tomba, grâce aux mains habiles du jeune Wedding Planer avant d'en suivre un baiser passionné. Le jeune Gosselin en profita pour savourer ses lèvres pulpeuses et sucrées. Ce goût si tendre et passionné à la fois éveilla ses sens les plus intimes. L'impatience se faisait ressentir mais il était hors de question de céder maintenant. Non, le jeune avocat n'en avait pas fini. Il voulait se faire désirer, il voulait aussi désirer. Emprisonné dans un tourbillon de plaisir, Emilien se laissa aller. Ses mains caressaient le torse de son ancien amant dont la chemise tomba au sol elle aussi. Son déhanché le rendait fou. Il commençait à avoir chaud, même torse nu. Le sueur parcourra son front et son visage, par ses trais, en demandait encore. Till the World End fut lancé lorsque le jeune Saint-Clair alluma sa chaine hi-fi. Guère fan du répertoire de musique que pouvait offrir Britney Spears, il commençait néanmoins à y prendre goût lorsqu'il vit les fesses de son ancien amnt. La respiration saccadée, il s'imaginait déjà en train d'avoir des ébats avec son Hermès. Il voulait le prendre, le baiser, lui faire l'amour de toutes les façons possibles. Il comprit alors à quel jeu jouait Hermès ; le rendre fou0 Fou de lui, envoûté par son corps, par son sexe. Et bien qu'il voulait garder le contrôle de la situation, il abandonna, préférant se concentrer sur le jeune Wedding Planer qui venait d'enlever sa ceinture, avant d'ouvrir la braguette et de laisser tomber son pantalon. Emilien se rendait compte à ses instants que les séances de strip-tease durant toutes ces années lui avaient manqué. Terriblement. Et que seul Hermès pouvait réaliser tous ses désirs et fantasmes.

Il vint alors à genoux devant le jeune avocat, afin de lui extirper son pantalon. Lui-même apparaissant en caleçon à rayures, il gémit doucement lorsque Hermès lui déposa des baisers sur son torse avant de caresser son entrejambe dressé. « Prends-moi ...comme autrefois. » Emilien lui sourit vaguement. Oh que oui, il allait obéir à ses désirs. Ses pulsions beaucoup trop fortes pour qu'il y résiste. Il se remémora de la nuit qu'ils avaient pu partagés le dernier soir. D'un ton suave, il lui prononça à l'oreille : Ma chambre est en haut... Et j'ai envie de toi, Emilien... » Hermès se remit de bout, avant de monter les escaliers et d'enlever le dernier tissu qu'il lui restait sur le corps afin d'apparaitre complètement nu. N'attendant guère, le jeune avocat se leva du canapé et courra dans les escaliers, toujours en boxer. Il le voulait tellement. Là, maintenant. Il était chauffé, bon. Prêt à faire tout ce qu'il faudrait pour satisfaire sexuellement son amant. Arrivant dans son dos, le jeune Gosselin donna une petite claque sur les fesses d'Hermès avant d'ajouter dans son oreille : « Tu risques d'être satisfait, mon mignon. » Il força le jeune homme à se retourner afin de l'embrasser passionnément, une nouvelle fois. Tout en l'embrassant, il se déplaça jusqu'à arriver dans sa chambre. Le bousculant au bord du lit, il le contempla quelques instants avant de prononcer fièrement : « Il n'y a pas plus parfait que toi. » Décidant d'enlever lui aussi son caleçon, Emilien s'abaissa alors pour être à la hauteur de l'entre-jambe d'Hermès. Il fixa quelques secondes son membre gorgé de sang, provoqué par le plaisir et décida alors de l'englober. Il voulait prendre son temps, faire ça bien et surtout arracher des gémissements à son amant. Suçotant légèrement, il s'arrêta quelques instants afin de déposer quelques baisers dans l'aine. Il releva la tête afin de demander : « Tu as tout ce qu'il faut ? » Prévenant, le jeune Gosselin ne faisait guère l'amour sans protection, et cela avec tout le monde. Même si avec Hermès, tout pourrait être différent.

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Dorénavant nu, j'attendais impatiemment la venue de l'avocat. Ayant retiré mon boxer une fois arrivé à l'étage, je lui avais balancé mon sous-vêtement aux pieds pour que l'envie prenne le dessus et qu'il n'attende plus une seconde pour me rejoindre. J'avais terriblement envie de lui, de sentir son corps contre le mien, de n'appartenir qu'à lui pour le restant de la nuit. J'étais désormais excité et mon impatience se faisait ressentir. J'avais l'envie, le besoin de retrouver les sensations que j'avais ressenti lors de notre dernière rencontre, avant que je ne démissionne de mon poste de strip-teaseur. Je patientais comme je le pouvais, jetant tout de même un regard vers Emilien que j'avais vu se lever et que j'entendais maintenant courir dans les escaliers. Lui tournant le dos volontairement, le jeune Gosselin donna une légère claque sur mes fesses qui eut pour effet de me soumettre encore plus à lui. Il était ma faiblesse. Je m'en étais déjà rendu compte au club et, pensant que mon passé n'interfèrerait plus avec mon présent, j'avais oublié ce détail de notre relation. Aujourd'hui, j'étais de nouveau sous son emprise. J'étais sien pour le restant de la nuit. Et même si je n'avais pas accepté ce fait lors des premières minutes de nos retrouvailles, maintenant je me laisserais aller volontiers et lui donnerais ce qu'il avait recherché en sonnant à ma porte. « Tu risques d'être satisfait, mon mignon. » Me murmura-t-il à l'oreille avant de me forcer à me retourner vers lui. Il m'embrassa et comme je n'avais pas été assez conquis précédemment, je l'étais définitivement en cet instant. J'aimais qu'il prenne les choses en main, j'avais toujours apprécié ça chez lui et je constatais que j'adorais encore malgré le fort caractère que j'avais maintenant.

Continuant nos baisers passionnés, je me laissais guider jusqu'à ma chambre, jusqu'à mon lit alors que je serrais Emilien dans mes bras. Il me bouscula sur mes draps et avec un sourire satisfait, je le regardais tout comme lui le faisait d'une façon que j'aimais énormément. « Il n'y a pas plus parfait que toi. » Je me sentis rougir. Un compliment comme celui-ci venant d'une bouche comme la sienne me donnait des frissons. Et ces frissons s'accentuèrent lorsque je découvrais enfin le corps entier de mon ancien amant. Il était comme dans mes souvenirs. Aussi beau, aussi musclé, aussi désirable. Allongé sur mon lit, je ne cessais de fixer le corps finement sculpté de l'avocat. Excité et désiré, je me cambrais lorsque le jeune homme s'agenouilla devant moi et que ses lèvres s'orientèrent vers ma verge. Je gémis d'autant plus fort à chacun de ses va-et-viens. Il était tout bonnement divin et chacun de ses baisers, chacune de ses caresses sur mon sexe ou au niveau de mon aine m'emmenait déjà non loin du septième ciel. « Tu as tout ce qu'il faut ? » Je me redressais sur mes coudes et vint embrasser Emilien dans un baiser langoureux. « Ne t'inquiète pas pour ça et rejoins-moi... » Lui lançais-je en tirant son visage pour que son corps le suive également. Allongé tous les deux dans mon lit, je glissais une jambe entre les deux siennes, cherchant son entre-jambe d'une main pour lui procurer ce plaisir que tout homme appréciait. Haussant les sourcils, je continuais ces mouvements en approchant peu à peu mon visage de son membre sur lequel je glissais délicatement mes lèvres. Les secondes s'écoulèrent rapidement et je n'en revenais toujours pas d'être dans le même lit que l'avocat.

J'avais tellement envie de lui. J'avais tellement envie qu'il me prenne, qu'il soit en moi que je ne pus retenir mes pulsions plus longtemps. Ainsi, je me redressais parcourant son torse légèrement poilu de mes mains et me glissais à califourchon sur lui en recommençant des légers mouvements de bassin pour que le jeune Gosselin prenne la situation en main. « Emilien... » Lançais-je langoureusement en le fixant droit dans les yeux. « J'en peux plus... Prends-moi. J'ai tellement envie toi. » Je l'embrassais, ouvrant d'une main le tiroir de ma table de chevet pour sortir la boite de préservatifs ainsi que le lubrifiant. « Vas-y, je veux être à toi... » J'étais plus que jamais excité. S'il ne prenait pas le contrôle de la situation, je me sentirais frustrer. S'il ne faisait rien, je pourrais bien le forcer à mon tour de coucher avec moi. J'étais dans un tel état que n'importe laquelle de ces caresses pouvait me rendre dingue. Il me contrôlait, complètement, et j'aimais ça.