► OOH LA LA PARIS.
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ooh la la paris, réouverture. 02/11/14.
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 Mon espoir se crève. - ALECTO

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MessageSujet: Mon espoir se crève. - ALECTO   Mon espoir se crève. - ALECTO EmptyLun 15 Aoû - 4:51

Mon espoir se crève. - ALECTO Tumblr_lpqiacDObm1qkl6lxo1_500

Mon avenir se tire. Mon amour se barre, et toi avec.

    10:30 APPARTEMENT


    Sylvain
    T'as oublié ton pantalon.


Merde. Ma mâchoire se serre. Calme. C'est rien. Fallait que j'm'en doute. Même avec mes menaces j'savais Alecto n'allait pas lâcher aussi facilement l'affaire avec son grand pote le pédophile. Je ne cherche pas à savoir comment elle s'est débrouillée pour oublier son pantalon chez lui et, franchement j'veux rien savoir. Chacun sa merde comme on dit. J'en ai marre de passer pour le méchant qui séquestre sa fille. Elle veut voir Sylvain ? =') Mais qu'elle y aille putain et qu'elle s'fasse violer au passage. Peut-être qu'enfin c'te gamine comprendra que son père ne dit pas que des conneries. Pour une fois que j'me suis levé tôt bah putain, vive la bonne nouvelle dés le réveil. Qu'elle s'étonne pas que je passe mon temps à gueuler sur elle. J'pense que Lecto est un peu maso. Sur mon portable en plus. J'passe en revue la boîte de réception et les messages envoyés mais j'y trouve rien d'autre. Bon j'vais pas m'attarder sur ces conneries qui me foutent hors de moi. Si j'me suis levé si tôt c'est parce que mon corps réclamait sa dose. J'peux vous dire qu'il est quasiment impossible de dormir quand une petite voix vous répète sans cesse que vous allez mal. Je commence donc à effectuer es grandes recherches dans ma chambre. Il doit bien me rester une dose dans mes réserves. IL DOIT. Parce que là pour le moment, impossible de mettre la main sur de la poudre. Bon, la journée commence bien. Zen Cerbère, zen. Le manque est vraiment trop fort pour que j'puisse me passer plus longtemps de la drogue. Alors, comme un con je contacte sans attendre Vitali. Un des plus gros dealer de Paris que j'ai rencontré à mon arrivée en France. J'lui dois du fric je sais mais, pas mal de personnes disent qu'il est sympa niveau retard. Sauf qu'en lui donnant rendez-vous deux rues plus loin j'oublie qu'il m'a accordé déjà pas mal de délais.

    11:00 DANS UNE RUE DE PARIS


Un deux trois. Un deux trois. Un deux trois. Je ne cesse de me répéter ces chiffres pour oublier que le temps s'écoule lentement. Trop lentement. Je suis assis près de cette poubelle. Une odeur de viande avariée en fond me donne des nausées. J'reste pourtant là, assis, à attendre qu'un ami ne vienne. 'Fin ami. =') On va dire une vieille connaissance. En temps normal j'aurais fait n'importe quoi pour ne pas me retrouver dans la même rue qu'elle. J'sais très bien que je prends des risques à revoir ce type mais j'm'en balance. En fait j'ai pas pensé une seule seconde aux conséquences. Un deux trois. Un deux trois. Un deux trois. J'ai l'impression que j'vais y passer tellement que mon cœur se met à battre vite. Un. Je l'vois arriver au loin. Je reconnais sa démarche nonchalante. Deux. Il s'approche, je ne bouge pas, je sais qu'il va me reconnaître. Trois. Un sourire s'affiche sur son visage à mesure que la distance entre nous se rétrécit. Je trouve enfin le courage de me relever. J'attends ma dose de drogue comme un chien attend son gâteau après un effort. La rue est vide, ce type ne se promène jamais sans une arme blanche sur lui. Stressé, je passe ma main dans mes cheveux.

    « Et mon argent ? » Mon regard fixe un point invisible. Je fuis le regard de ce type. Je suis sa victime. Un client malhonnête « J'vais bientôt l'avoir. Encore une petite semaine. J'te promets que c'est pas des conneries c'te fois. » Le rire de Vitali suit immédiatement mes paroles. J'ai pas le temps de bouger que je me retrouve plaqué contre un mur avec un couteau sous la gorge. Sueur froide. « J'commence à en avoir sérieusement marre de tes conneries. Alors, maintenant tu me donnes un petit quelque chose. J'sais pas, une montre ou un truc du genre où j'te tranche la gorge. Vendre des organes peut être un bon bénéfice tu sais ? »


La lame froide caresse ma peau. Pendant un instant j'ai envie de lui cracher à la gueule. J'veux qu'il me saigne, ouais, au moins j'devrais plus de frics à personne. Et pourtant, un frisson traverse ma colonne vertébrale. Une flamme se ravive en moi, un débris de l'homme reprend soudainement vie. Lutte. Quoi qu'il en soit, ma main s'enfonce dans ma poche afin d'y sortir mon Iphone 4, neuf, offert par Brooke.

    « Tiens. J'ai que ça. » La mort s'éloigne de mon cou. Il semblerait que le portable suffise à me laisser quelques jours de vie. J'aurais jamais pensé qu'un Iphone puisse un jour me sauver la vie.


Lorsque Vitali s'éloigne mon corps tombe à la renverse. J'me retrouve alors couché par terre comme un déchet. C'est ce qu'on appelle être au bout du rouleau.

    12:30 SUR LA ROUTE


J'empeste l'alcool. Avec le peu d'argent qu'il me restait j'ai décidé de m'acheter une bouteille de Whisky. Faut bien compenser le manque par quelque chose d'autre. En pas loin de trente minutes j'ai presque vidé la bouteille. Sauf que mon problème à moi c'est que mon organisme n'est pas habitué à ça. Il me réclame encore sa dose. J'suis toujours aussi énervé au fond. J'arrive enfin boulevard Barbès, les passants me regardent et chuchotent. Ouais, encore une fois le toxico du quartier est complètement à côté de la plaque. Malheureusement pour vous il n'a pas sauté. C'est fou ce que les gens peuvent me haïr pour mon comportement pourtant c'est pas comme si je les emmerdais à longueur de journée. J'ai toujours la tronche à l'envers mais j'fais chier personne. Je dois certainement leur rappeler un mauvais souvenir. Ou alors je les énerve parce qu'ils ne comprennent pas mon addiction à l'autodestruction. C'est à eux de me le dire. Depuis ma tentative de suicide j'me sens terriblement seul. Alecto a décidé de ne plus m'adresser la parole et, frôler la mort n'a pas fait revenir Simba. J'enchaîne connerie sur connerie. J'm'arrête plus comme si la fin de ma vie approchait à grand pas. J'sais pas pourquoi j'ai l'impression que ma mission sur cette terre s'achève. Je n'sais pas en quoi elle consistait mais c'est juste un putain de pressentiment. Encore une fois ça m'fout la trouille de ne pas savoir. J'avale une dernière gorgée de Whisky avant de laisser la bouteille dans une poubelle. Je n'veux pas que ma fille me voit avec ça dans les mains. Comme si elle n'allait pas voir que je suis complètement bourré.

    23:30 APPARTEMENT


J'ai encore passé ma journée enfermé dans ma chambre. Je ne supporte pas le silence qu'Alecto laisse autour d'elle. J'ai aussi du mal à me faire à cette atmosphère lourde. Alors, plutôt qu'avoir à endurer cela, je reste sur ce lit. Je dors, la plupart du temps. Sauf que cette fois, j'ai pas fermé l'œil une seule seconde parce qu'à chaque fois que mes paupières deviennent lourde j'ai l'impression que j'vais crever du manque. Je suis à cran, le moindre bruit m'effraie. J'ai trouvé un truc pour ne pas penser à la drogue, l'ordinateur. C'est vrai quoi, parler avec Simba et lire les conneries de mes amis sur Facebook me permet d'avoir la tête ailleurs. Comme un grand con que je suis, je poste une chanson sur le mur de mon cher et tendre. Puis, les notifications fusent. Mais que vois-je ? Ma fille, soit-disant muette depuis peu, ouvre sa grande gueule. Mon sang ne fait qu'un tour lorsque son commentaire s'affiche sous mes yeux.

    Alecto Eyael Kyros Au cas où tu voudrais savoir, je te conseille d'en parler à Sarah. Tu sais, la soeur de Brooke ...


Je lui casse la gueule maintenant ou j'attends ? J'ai l'impression que coule dans mes veines de l'acide sulfurique. A bout de nerfs, j'me vois d'avouer la triste vérité. La douleur revient, au galop. Je quitte ma chambre comme un véritable dingue. La colère se lit sur mon visage. Je saute comme un chien enragé au dessus du canapé pour atterrir près de ma fille. Fin non c'est pas ma fille. Juste une garce qui vient de m'enfoncer comme une véritable merde. J'ai certainement pas assez touché le fond à son goût. Ça fait pas mal de jours qu'elle se la ferme et refuse de bouffer. Son plan de vengeance devait très certainement lui prendre tout son temps pour qu'elle ai le temps de faire quoi que ce soit. Mes yeux se plantent dans les siens. Je cherche à comprendre, comme si la réponse était inscrite dans ses pupilles. Mon calme n'est qu'éphémère. La haine ordonne à la colère de me contrôler. Je ne lutte pas. Ma main s'abat sur la joue d'Alecto en même temps que je me relève histoire de gagner des centimètres et pouvoir l'écraser du regard. C'est fou comme j'peux devenir un autre homme quand on touche à la corde sensible. En fait j'crois que je suis capable de n'importe quoi en ce moment même. Hors de moi, ma main attrape le visage d'Alecto afin qu'elle ne lâche pas mon regard.

    « Pourquoi ? » Je tremble de colère. « POURQUOI TU T'ACHARNES A ME DETRUIRE COMME CA ?» Inévitablement, je me mets à crier comme je sais si bien le faire. J'me rends alors compte qu'Alecto est défoncée tandis que de mon côté j'suis en réel manque. Putain de manque … J'ai mal. « Tu me pourris la vie putain ! Depuis que t'es là j'arrête pas de merdé. MAIS MERDE POURQUOI T'ES LA ? T'ES QU'UNE PETITE SALOPE QUI CHERCHE A FOUTRE MA VIE EN L'AIR. Avoue que c'est ta pute de mère qui t'a demandé ce putain de service. » J'suis en manque total d'air, j'prends alors dix secondes pour me calmer et pas crever. « Tu me piques ma drogue, tu ... » Ma voix se brise. Gorge nouée. J'me décide à lâcher son visage pour l'attraper par les cheveux et la trainer sur quelques mètres pour à nouveau me mettre à hurler. « TU VEUX ME VOIR COULER HEIN C'EST CA ? Mais j'vais pas te laisser ce putain de plaisir. C'était plus fort que toi fallait que t'ailles tout dire à Simba. MAIS MERDE POURQUOI TU M'AS PAS LAISSE SAUTER PAR CETTE PUTAIN DE FENETRE ? C'EST QUOI TON PROBLEME ? »


Perte de Simba. Manque de drogue. Trahison. Rien ne m'aide à me calmer. En fait j'ai juste envie d'abattre mes poings sur Alecto. Je ne lâche toujours pas ses cheveux mais, comme si cela ne suffisait je soulève ma fille, pose ma main sur son cou pour la plaquer contre le mur. La scène se déroule à nouveau sauf que cette fois, rien ne semble pareil. Mes deux mains se posent sur le cou de la jeune fille l'empêchant alors de respirer normalement. Mâchoire serrée, je ne suis pas prêt de m'arrêter. Oh non. Fallait pas jouer avec le feu. Un homme comme moi n'a rien de normal. On ne sait jamais ce dont son esprit tordu est capable.
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MessageSujet: Re: Mon espoir se crève. - ALECTO   Mon espoir se crève. - ALECTO EmptyLun 15 Aoû - 14:16

Mon espoir se crève. - ALECTO Tumblr_lofpsieOIB1qzela6o1_500

10h30. Cela fait maintenant trois jours que je n’ai plus quitté mon canapé, à part pour aller prendre ma dose quotidienne. Mes réserves étaient à vide. J’avais dépensé le peu d’argent que j’avais accumulé avant mon départ pour Paris dans la drogue. Du coup, ne pouvant résister au manque, je me servais dans le stock de mon père et ce, tout en sachant que ce dernier était fauché comme le blé. Je m’étais promis de lui rembourser tout ça dès que j’aurais trouvé quelqu’un d’assez con pour embaucher une droguée comme moi. Je m’en voulais de profiter de son argent sans rien pouvoir lui offrir en retour, pas même de la reconnaissance. En effet, alors que mon vieux se tuait pour que je mène une petite vie tranquille et confortable, je le remerciais en me laissant mourir de faim. Je n’avais plus touché à un morceau de nourriture depuis qu’il avait tenté de se suicider. La scène qui s’était déroulée sous mes yeux m’avait coupé l’appétit pour les années à venir. J’étais en état de choc et cet état de choc s’est prolongé sur plusieurs jours. J’avais eu si peur de ne pas pouvoir l’empêcher de faire une connerie si jamais l’envie de me refaire un coup pareil le prenait. Parce que oui, je commençais à connaitre mon père. Je savais que le désespoir pouvait le pousser à faire des choses auxquelles il n’aurait même pas pensé en temps normal. Et au fond de moi, j’étais persuadée qu’il allait tenter de répéter sa tentative de suicide et ça, ça me rendait malade. Je gardais un œil sur lui, jour et nuit. Mes yeux ne le lâchaient pas d’une semelle. Quand il sortait, j’arrêtais de respirer, je cessais de vivre jusqu’au moment où il rentrait à la maison. J’étais incapable de le suivre à l’extérieur. Trop faible. Dès que je me levais, je ne pouvais pas faire quelques pas sans m’effondrer, prise d’incontrôlables vertiges. Aujourd’hui n’avait pas fait exception à la règle. Alors que j’étais décidé à discrètement infiltrer la chambre de mon père qui dormait toujours pour retourner ses tiroirs à la recherche d’un petit sachet de poudre blanche, je m’étais vu obligée d’accomplir le trajet chambre-salon à quatre pattes et en faisant des pauses fréquentes. Une fois que j’eus trouvé ce que je cherchais, j’avais regagné mon canapé comme si rien n’était. Mon père avait quitté sa chambre quelques minutes plus tard à peine. Je l’avais échappé belle. Comme une conne, j’étais persuadée qu’il ignorait que c’était de ma faute si sa drogue disparaissait mystérieusement. Je croyais vraiment qu’il pensait que c’était dû à une attaque de souris ou un truc du genre. Même si généralement, les rongeurs n’étaient pas assez intelligents que pour prendre le sachet avec. OSEF, je n’aurais qu’à dire qu’on avait affaire à des souris mutantes.

Quand je le vis quitter la pièce, furieux, j’ai cru que c’était parce qu’il avait découvert le pot au rose. Comme à chaque fois que je savais que j’avais fait une connerie, je ne pris pas la peine de le saluer et fis semblant de dormir. Je savais dans quel était mon père se mettait quand il était en manque et franchement, je n’avais pas envie de lui faire face et encore moins de lui tenir tête tant qu’il n’aurait pas un ou deux rails de cocaïne dans le nez. Je tenais à ma vie, même si ce que je m’apprêtais à faire laissait supposer le contraire. Bref, j’avais passé la journée à ne rien faire, allongée dans mon fauteuil. Cela faisait tellement longtemps que je ne l’avais plus quitté que j’avais l’impression de ne faire qu’un avec lui. Quand mon père était rentré de sa petite sortie en solitaire, je m’étais contentée de l’ignorer comme je le faisais si bien depuis plusieurs jours. Visiblement, son accès de colère lui était passé. Du moins, c’est ce que je déduisis lorsqu’il me passa devant sans m’adresser un seul mot. S’il était toujours de mauvaise humeur, il aurait probablement trouvé quelque chose à redire à mon comportement uniquement dans l’intérêt de me provoquer pour pouvoir déverser sa haine sur quelqu’un avec une raison valable. J’ignorais qu’en réalité, il s’était terré dans sa chambre pour éviter de s’en prendre à moi. Et évidemment, il avait fallu que je mette ses nerfs à bout comme je savais si bien le faire et ce, même s’il faisait des efforts pour se contenir.

Etant donné que j’étais trop faible pour aller prendre des nouvelles de mes proches, je me tenais informé des nouveautés via Facebook. Lorsque je vis que mon père venait à l’instant de poster une vidéo sur le mur de son tendre et doux, je ne pus m’empêcher de commenter. Grossière erreur. On dit toujours que la vérité sort de la bouche des enfants. Alors des enfants drogués, n’en parlons pas. Simba se posait des questions à cause de moi. En quelques minutes à peine, j’avais semé le doute dans l’esprit de Simba. Ne supportant pas le fait de savoir qu’il ignorait tout ce qu’il s’était passé en son absence et ressentant le besoin de vider mon sac – je mourais d’envie de parler de la tentative de suicide de mon père à quelqu’un, n’en pouvant plus de garder tout ça pour moi toute seule –, je m’étais sentie obligée d’éclairer sa lanterne et ce, malgré les commentaires de mon géniteur qui tenaient de m’en dissuader. Je ne fus pas surprise de voir ce dernier débarquer quelques secondes plus tard, totalement furieux. Ce dernier sauta par-dessus le dossier du canapé pour atterrir à mes côtés. Je ne réagis pas, même si je sentais le danger venir. J’étais trop défoncée pour ça. Je planais et c’était comme si rien ne pouvait m’atteindre, pas même les coups de mon père. Je changeai vite d’avis lorsque la main de ce dernier s’abattit sur ma joue avec une violence sans nom, me ramenant brusquement à la réalité. Quelque chose me disait que j’allais regretter d’avoir ouvert ma grande gueule et ce, même si j’étais loin de l’avoir fait par mauvaise intention. Mon père, hors de lui, voyait ça d’un autre œil. Alors que je m’apprêtais à planquer mon visage dans mon oreiller afin d’échapper à d’éventuelles autres baffes, mon géniteur m’attrapa le visage pour m’obliger à le regarder droit dans les yeux. Soutenir son regard qui m’aurait tué s’il l’avait pu était une véritable torture. Mais putain, qu’est-ce que j’avais fait … « POURQUOI TU T'ACHARNES A ME DETRUIRE COMME CA ?» Je ne comprenais pas où il voulait en venir. Ok, j’avais gaffé, mais l’erreur est humaine, non ? N’en était-il pas la preuve vivante ? J’estimais avoir droit à une autre chose ? J’étais persuadée que j’allais pouvoir ramener Simba et rectifier le coup. J’étais persuadée que tout allait rentrer dans l’ordre. Sinon, je n’aurais JAMAIS posté ce commentaire. J’étais persuadée que la drogue me donnait des pouvoirs que je n’avais pas, notamment, celui de recoller les cœurs après les avoir brisé. Ouais, pour moi, c’était clair que ce n’était qu’une petite dispute sans conséquences. Simba allait revenir. Après tout, il était toujours revenu, non ?

Je tenais à m’expliquer mais les mots ne venaient pas. C’était comme s’ils restaient coincés au niveau de ma gorge. Je finis tant bien que mal à réussir à aligner quelques mots d’une voix rendue fluette par la faim.

    « Tu préférais peut-être qu’il l’apprenne par lui-même et qu’il t’en veule trois fois plus pour lui avoir menti ? Tu devrais me remercier. Je … Je voulais juste t’aider. C’est pour ton bien que j’ai fait ça. Tu le sais que j’ai pas fait ça pour te descendre, hein ? Je pourrais jamais te faire ça. Dis-moi que tu le sais … »J'inspirai bruyamment avant de continuer. « Puis arrête de gueuler comme ça, tu me fais peur. »


Etant complétement défoncée, je n’avais pas percuté que vu l’état où il se trouvait, mon père m’aurait tuée s’il ne risquait pas d’avoir la police sur le dos. « T'ES QU'UNE PETITE SALOPE QUI CHERCHE A FOUTRE MA VIE EN L'AIR. » Chacun de ses mots me fait l’effet d’une lame qu’on m’enfoncerait en plein cœur. Ne sachant pas quoi répondre à ça, je me mis à pleurer, impuissante. Il me faisait vraiment flipper. Ouais, je pleurais parce que j’avais peur.

    « Tu … T’as pas le droit de dire ça. TU SAIS BIEN QUE C’EST FAUX, PUTAIN. » Ouais, OK, c’était pas la peine de crier mais c’est ce qui arrivait à chaque fois que je laissais mes émotions me submerger. Non mais je rêve. Voilà qu’il me reprochait de ne pas l’avoir laissé sauter. Et qu’il me demandait pourquoi, pour bien couronner le tout. « Je t’aime, papa. Pourquoi tu peux pas comprendre ça, MERDE. »


Je n’eus pas le temps d’ajouter un mot de plus que ce dernier m’attrapa par les cheveux et m’obligea à me faire lever. Je ne cherchai pas à me débattre parce que je savais que plus je m’agiterais plus j’allais souffrir et plus il y avait des risques qu’il se retrouve avec une touffe de mes cheveux en main. Je me contentai donc de gémir avant de le supplier de me lâcher.

    « P'pa, arrête, tu me fais mal ! » J’avais rien trouvé de mieux à dire. Mon cerveau était embrumé par la drogue que je venais de consommer. Je réagissais comme une gamine de 5 ans qui ne comprend pas ce qui lui arrive.


Ce n’est que lorsqu’il me plaqua au mur en me tenant par le coup que je me rendis compte de la gravité de la situation. Je savais que si je le laissais faire, il n’en resterait pas là. Il était trop énervé que pour s’arrêter sur commande. Ne sachant pas quoi faire d’autre, je me mis à gesticuler lorsque mes poumons commencèrent à manquer d’air. Mes doigts s’enroulèrent autour de ses poignets. Si je ne faisais rien, je n’allais pas tarder à virer au bleu et par ressembler à un joli petit Schtroumpf. Je hoquetai. Je me sentais partir. Mon ultime réflexe fut donc de balancer mon genou en espérant lui faire assez mal pour qu’il me lâche. Lorsque ma rotule percuta son entrejambe de toute la force qui me restait, je me suis dit que ça n’aurait pas pu mieux tomber. S’il ne me lâchait pas maintenant, il ne me lâcherait jamais.
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MessageSujet: Re: Mon espoir se crève. - ALECTO   Mon espoir se crève. - ALECTO EmptyMer 17 Aoû - 3:40

Mon espoir se crève. - ALECTO Tumblr_lc7wj9z0c51qzub73o1_500

Je voulais juste t’aider. M'aider à quoi ? A aller encore plus mal que je ne le suis déjà ? Mais qu'elle la garde son aide. Je la gérais très bien moi, la situation. J'avais besoin d'un coup de main de la part de personne. Ouais je sais que Simba aurait été au courant de ma connerie mais, merde, pas maintenant. Si je ne lui ai rien dit c'est parce que j'me sentais pas prêt de l'affronter. C'était pas le bon moment, j'voulais pas le perdre. Mais c'est trop tard. J'dois faire avec même si c'est difficile à accepter. Tu le sais que j’ai pas fait ça pour te descendre, hein ? Je pourrais jamais te faire ça. Dis-moi que tu le sais … Non, justement je sais plus rien, de doute de toutes ses paroles. C'est bien la même fille qui m'a sauvé lorsque je menaçais de sauter par cette putain de fenêtre. C'est elle ? J'ai l'impression de tenir entre mes mains une vulgaire inconnue. Une traitre, celle à qui ma confiance était sans limite. Mais merde, c'est à peine si j'peux la regarder droit dans les yeux tellement qu'elle me dégoûte. J'ai l'impression de me retrouver seul comme un chien, j'me mets tout le monde à dos avec mes conneries à deux balles. Le pire c'est que plus rien ne m'arrête. Comme une âme de destruction massive, je continue mon massacre. Sauf que cette fois, c'est en comprenant ce qu'il m'arrive que j'me rends compte que tout le monde me laisse tomber. Plus personne ne semble trouver ce que je fais drôle. Puis arrête de gueuler comme ça, tu me fais peur. C'est la seule putain de protection que j'ai trouvé, j'agresse pour que l'on ne m'approche pas. Je veux pas qu'au final les gens sachent que je suis aussi fragile que l'crystal. Nan, je veux pas qu'on le sache. J'préfère qu'on me voit comme Cerbère le véritable connard qui utilise la violence pour régler ses problèmes. C'est con mais c'est comme ça. Une fierté, déjà bousillée par le temps que j'tiens pourtant à préserver encore un peu.

Je t’aime, papa. Pourquoi tu peux pas comprendre ça, MERDE. Mais, comment Alecto peut-elle me dire ça ? J'arrive pas à croire qu'elle puisse m'aimer. Je n'ressens que de la haine et du dégoût à son égard. J'ai beau puiser au plus profond de mon âme, le peu d'estime que lui portais semble s'être fait la malle. Plus rien ne tient debout, notre relation s'est effondrée. Notre petit monde surréaliste s'est brisé. C'est fou ce que l'atterrissage peut me faire du mal. Si le manque n'était pas là j'me serais très certainement effondré comme un pauvre gosse perdu. P'pa, arrête, tu me fais mal ! Complètement désorienté, je n'cherche pas à écouter ses plaintes. C'est pourquoi mes mains restent serrées sur le cou de ma fille. Oubliant le fait qu'elle puisse mourir. Ses mains s'accrochent à mes poignets, comme un appel SOS que je ne parviens pas à décrypter. La force qui s'empare de moi me donne un sentiment fou de rage. A croire que l'alcool me rend salement violent. Soudain, sans que je puisse prévoir quoi que ce soit, le genoux d'Alecto vient heurter mon entrejambe. Un gémissement traverse la barre de mes lèvres. Je me résigne donc à lâcher prise. Le corps de la blonde s'écrase alors sur le sol tandis que mes mains viennent se poser sur mon jean. Plié en deux, j'ai presque envie de m'écrouler au sol.

    « PUTAIN ! » Ma gorge se noue.


J'veux pas encore une fois paraître faible et con face à cette vermine. Alors, par je ne sais quelle motivation je parviens à me rapprocher d'Alecto. Il m'est impossible d'en rester là. D'un geste vif, à nouveau, j'attrape ses cheveux pour la trainer jusqu'à la porte d'entrée. Je la traite comme un vulgaire objet mais, elle est en ce moment même absolument rien pour moi. J'ouvre la porte et la pousse dehors comme un véritable dingue. Je lui donne au passage un coup de pied pour évacuer encore un peu la colère que je possède contre elle. Les voisins sont là à me regarder avec de grands yeux. Bande de connards. Je les regarde un à un. Et, comme magnifique bouquet final, je crache amèrement sur ma fille. Lorsque ma salive s'écrase sur elle un rire nerveux résonne.

    « Et, j'veux plus te voir. T'entends ? J'veux plus entendre parler de ta petite personne. JE VEUX PAS DE TES EXCUSES A LA CON. RETOURNE A ATHENES. T'es plus la bienvenue ici. Tu l'as jamais été. » Je cherche seulement à la blesser pour lui montrer ce que ça fait d'avoir mal. Mon regard lâche le sien. Les voisins me traitent, prenant alors la défense de ma fille. « MAIS JE VOUS EMMERDE ! J'VOUS EMMERDE TOUS AUTANT QUE VOUS ÊTES ! » C'est con de s'acharner sur le monde entier hein ? =') Dans tous les cas, ça fait du bien.


J'me retiens à nouveau d'attaquer Alecto. Mes poings se serrent. Allez va pas la défigurer devant autant de témoins t'auras aucune chance face aux flics. Je me penche légèrement pour attraper Hannibal par le collier. Je peux alors l'entendre gémir de peur. Stupéfait, je le fixe de nombreuses secondes. J'suis effrayant à ce point ? Parce qu'Hannibal c'est bien le seul à ne jamais voir eu une seule crainte à mon égard. Quoi qu'il en soit j'l'attrape à nouveau pour le prendre dans mes bras. « Bon séjour dans Paris. Fais gaffe la nuit c'est dangereux. » Un sourire se dessine sur mes lèvres. Je recule d'un pas, claque la porte et la ferme à double tours. Je n'suis plus sûr de rien, sauf peut-être de ce sentiment de haine que j'ai envers ma fille. J'approche du canapé et m'étale sur celui-ci. Mon regard suit Hannibal, parti se cacher sous un meuble. J'me rends alors compte que je suis seul. J'ai définitivement perdu Simba à cause de cette putain de nuit. J'ai envoyé chier toutes les personnes qui étaient encore capable de m'aider. Les seules personnes qui accepteront encore de me voir veulent aussi ma peau. Rester dans cet appartement est égal au suicide mais j'm'en balance. Si un dealer vient m'égorger dans mon sommeil se sera peut-être le plus grand service qu'il puisse me rendre. J'ai plus aucune envie de m'en sortir, plus aucune envie de lâcher la drogue, celle-ci étant la seule à m'apporter encore un peu de joie. Je suis un homme mort. A quoi bon vouloir s'améliorer quand on sait que c'est perdu d'avance ?


Dernière édition par Cerbère S. Kyros le Jeu 18 Aoû - 3:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mon espoir se crève. - ALECTO   Mon espoir se crève. - ALECTO EmptyMer 17 Aoû - 14:39

« PUTAIN ! » Comme je l’avais espéré, mon père m’avait lâché à l’instant pile où mon genou avait percuté ses bijoux de famille. Trop faible pour tenir sur mes jambes, je m’effondrai comme un château de carte. J’aurais voulu profiter de sa minute d’inattention pour me réfugier dans sa chambre mais mon corps était comme paralysé, refusant de bouger. Mais putain, comme je regrettais de m’être laissée crever comme ça. Si j’avais mangé pour reprendre des forces, je ne stresserais sûrement pas comme j’étais en train de le faire. Je paniquais comme pas permis. Je me sentais impuissante face à ce sac d’os qu’était mon père. Et comme dirait l’autre, l’air ne fait pas la chanson. Quand on le voyait comme ça, maigre comme une allumette, la première impression qu’on avait de lui c’était qu’il était un putain de déchet. La deuxième, qu’il n’était pas difficile de le mettre hors d’état de nuire, qu’une pichenette sur le bout du nez suffirait à le mettre au tapis. Mais détrompez-vous, sous ses aspects de cure dent ambulant se cache une force inestimée @@. Surtout lorsque la colère enflamme son esprit, lui faisant perdre le peu de raison qui lui restait.

Alors qu’il se remettait lentement mais sûrement du coup que je lui avais porté, je tentais vainement de débarrasser le plancher. J’avais royalement réussi à me déplacer de quelques centimètres en rampant. Ce simple effort m’avait exténuée. Je haletais comme un chien. Mon premier réflexe lorsque mon père se penche par-dessus moi pour m’attraper par les cheveux est de me rouler en boule. Mais ça ne suffit pas à le décourager d’aller plus loin. Tout en ne lâchant pas ma masse capillaire, il me remit sur pieds. J’avais tellement mal que les larmes me montaient aux yeux. Faut dire qu’il ne ménageait pas sa force. Comme je m’y attendais, il me traîna jusqu’à la porte d’entrée avant de me jeter dehors comme si je n’avais été qu’un vulgaire sac poubelle dont il était de son devoir de se débarrasser. Propulsée par l’élan qu’il m’avait donné, je ne parvins pas à m’arrêter avant d’avoir dévalé les quelques marches qui permettaient d’accéder à la porte d’entrée. J’aurais éventuellement pu retomber sur mes pieds si mon père n’avait pas jugé bon de me balancer un coup de pied qui me fit inévitablement perdre l’équilibre. Inutile de préciser que cette perte d’équilibre aboutit inévitablement à la chute. Heureusement que mes fesses moelleuses étaient là pour amortir ma chute. J’aurais pu mal retomber. Lorsque je redressais la tête, je sentis une substance volante non identifiée m’atterrir dans les cheveux. Je ne tardai pas à comprendre de quoi il s’agissait lorsque cette même substance tomba un étage plus bas, sur mon visage. D’un geste dégoûté, j’essuyai la salive qu’il venait de me cracher dessus. Avant même qu’il ne se mette à parler, j’avais compris ce que son geste voulait dire : il me méprisait, je n’étais qu’une pauvre petite trainée qui aurait mieux fait de rester dans son pays. Ouais, je connaissais la chanson. En même temps, vu l’expression que son visage arborait, c’était pas vraiment difficile à deviner. J’avais encore une fois réussi mon coup. Il allait me renier. J’allais perdre la seule personne à qui je tenais et ce, uniquement par ma faute. Faut croire que c’était dans les gênes des Kyros de toujours tout faire foirer.

« Et, j'veux plus te voir. T'entends ? J'veux plus entendre parler de ta petite personne.»
Ah ça, je m’en serais pas doutée tiens. Je me doutais un peu qu’il ne m’avait pas trainée dehors pour me faire inspecter le trottoir de plus près. Il voulait que je sorte de sa vie, sinon, il se serait contenté de m’enfermer dans sa chambre jusqu’à ce que la tempête passe. Sauf que ce qui nous opposait surpassait de loin la tempête. Cette tempête venait d’arracher tout ce que nous avions bâti sur son passage. Ca ne s’arrangerait pas. Je le savais. «RETOURNE A ATHENES. T'es plus la bienvenue ici. Tu l'as jamais été. » Ses mots me blessent. Probablement plus qu’ils ne le devraient. Parce que oui, au fond de moi, j’étais persuadée qu’il ne le pensait pas, qu’il s’agissait juste de méchanceté gratuite. Je connaissais mon père. S’il n’avait pas voulu de moi à l’instant même où j’avais débarqué sur le seuil de sa porte, il ne m’aurait jamais acceptée. Il n’était pas le genre de personne à s’encombrer de fréquentations inutiles. S’il avait voulu que je m’en aille, il me l’aurait fait savoir. C’est ce que je n’arrêtais pas de me répéter intérieurement depuis qu’il m’avait craché ces mots à la figure.

Quelques minutes plus tard, après avoir attrapé Hannibal dans ses bras, il me claqua la porte au nez. Me voilà donc seule face à moi-même. Ca faisait longtemps que je ne m’étais plus retrouvée à la rue. Je n’étais plus habituée à ce mode de vie. Pourtant, quelque chose me disait que j’allais devoir m’y faire, au moins jusqu’à ce que je trouve quelqu’un pour m’héberger. Mais je n’avais pas dit mon dernier mot. Comme si cela suffirait à le faire changer d’avis, je rassemblai le peu de force qu’il me restait pour me mettre debout et pour grimper les marches que je venais de dégringoler. Mes poings fermés s’abattirent alors sur le bois de la porte. Je frappais avec tant de violence que je ne serais pas étonnée de voir apparaitre des hématomes le lendemain. J’essayais d’attirer son attention. Je savais qu’il m’entendait. Cette maison était certainement la moins bien isolée contre la nuisance sonore de tout Paris. Je lui gueulai une flopée d’excuses dans lesquelles j’essayais de m’expliquer. Mais il n’y avait aucune explication valable à ma trahison. J’ignorais moi-même pourquoi j’avais fait ça. C’était sorti tout seul. J’avais lâché ça à Simba dans le feu de l’action, pas du tout par malveillance. Je n’étais pas une personne mauvaise. Juste une droguée qui ne savait pas toujours ce qu’elle disait.

Après m’être épuisée pendant quelques minutes, je me fis une raison : mon père ne m’ouvrirait pas. C’est donc l’estomac dans les talons que je fis volte face, marchant droit devant moi, n’ayant nulle part où aller. J’irais là où mes pieds me mèneraient. C’était aussi simple que ça.
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