olympe feat. sam barks
à l'aube de tes vingt-cinq ans, tu avais tout ce que n'importe quel homme rêverait d'avoir. un métier que tu adorais. une magnifique femme, qui même si votre mariage avait été arrangé, t'aimait plus que tout. des projets d'enfants, de maison à la campagne, que ton salaire saurait supporter sans problème.

et puis, elle est entrée dans ta vie, sans prévenir. elle, la petite française, nouvellement arrivée dans la capitale anglaise. elle était dans ta classe, tous les mardi et jeudi après-midi. c'était une jeune femme brillante, qui avait su te faire succomber à la seconde où tu avais croisé son regard noisette. les semaines passaient, tu recroisais souvent ton élève, à la terrasse de ce petit café, situé à Camden, ton petit repaire, loin du quartier bourgeois où tu vivais. vous parliez de tout et rien, que ce soit du temps qu'il faisait, aux cours que tu donnais, longtemps. si bien que rapidemment, mademoiselle beauregard devint olympe.

olympe, tu l'as aimé, comme tu n'avais jamais aimé personne auparavent, pas même ta propre femme. rappellons que votre mariage avait été arrangé, si bien qu'il n'y avait jamais aucune passion entre vous, pas la moindre petite étincelle. avec olympe, c'était différent. votre relation était interdite, d'une part parce qu'elle était ton élève, de l'autre, parce que tu étais marié. vous êtes resté ensemble, dans le plus grand des secrets, vivant cachés, durant un an. un an de pur bonheur, qui pris fin subitemment, lorsque celle qui était officielemment ta femme, découvrit le poteau de rose. elle te laissa un ultimatum, à savoir choisir entre olympe et toi, tout en te précisant que si tu partais avec la jeune française, elle irait détruire ta réputation de professeur, grâce à ses nombreux contacts. l'enjeu était trop grand, si bien que tu décidas, à contre coeur, de quitter olympe. pas d'adieux larmoyants, juste un dernier rendez-vous, bref, au bord de la tamise. il ne te fallût que quelques minutes pour briser le coeur de celle que tu avais tant aimé et de disparaître de sa vie, pour les quatre années suivantes.

aujourd'hui, tu emménages à paris. heureux ? tu l'étais assez. tu viens d'obtenir un nouveau travail, dans une université parisienne. ta relation avec ta femme est assez tendue, ce depuis assez longtemps déjà mais vous êtes toujours ensemble et amoureux, du moins, aux yeux des autres. il t'arrive de temps à autre de repenser à olympe, de te demander ce qu'elle était devenue sans, sans te douter une seconde, qu'à quelques minutes de ton lieu de travail, venait d'ouvrir la pâtisserie de la jeune femme, mère depuis cinq ans d'une petite fille, qui était également la tienne.