Après le message de Taser, j'ai vite filé dans ma chambre pour enfiler une robe, malgré le vent frais qu'il y a en cette fin de soirée parisienne. Au moment de m'enfuir de l'appartement, je suis arrêté par Eline qui me demande où je m'en vais. Elle a dû remarqué que je n'appréciais pas trop la présence de ses amies qui parlent sans arrêt de sexe et des garçons comme s'il s'agissait d'un simple morceau de viande, alors je me contente de lui donner une excuse avant de m'enfuir par les escaliers, histoire de ne pas devoir attendre l'ascenseur et de répondre à une série de question. J'arrive très vite en bas et je marche une dizaine de minutes avant de me rendre à l'arrêt de bus le plus proche. Sauf qu'à vingt-trois heures, il y a rarement des bus qui passent, je suis vraiment stupide par moment. Je sors mon téléphone et même si ça m'embête, j'appelle le chauffeur privé que mon père m'oblige à prendre qui d'ailleurs déboule en une dizaine de minutes. Je rentres à l'intérieur et le gratifie d'un grand sourire pour le remercier. En une vingtaine de minutes, j'arrive prêt du pont des arts, là où s'est donné rendez-vous avec Taser et j'avance donc en me tenant par le bras; il fait vraiment trop froid. Des dizaines de musiciens on prit possession du pont et je remarque qu'il s'agit de musicien gitans et je souris en voyant les femmes qui dansent autour des hommes qui chantent et jouent de la guitare. C'est agréable à voir, puis soudain un cadenas attire mon attention. Tiens, il y a mon nom dessus, pourtant, je n'ai jamais accroché le moindre cadenas sur ce pont. Dans un élan de folie, je me mets à tirer dessus comme une idiote pour le retirer. Je ne sais pas si c'est par pure jalousie pour cette personne qui porte le même nom que moi et qui a pu trouver un homme ou si c'est simplement parce que je trouve ce cadenas vraiment hideux, mais je m'acharne dessus. Finalement j’abandonne, parce que au fond, cette fille doit être heureuse. Puis alors que je lâche tout juste le cadenas, un garçon qui était avec le groupe de musicien m'attrape par la main et me tirer vers le groupe en question. « Quoi ? Qu'est ce que ... » puis avant même que j'ai le temps de finir ma phrase, il commence à me secouer. Alors voilà ce qu'il veut : Que je danse avec lui. Je regarde un instant les autres femmes autour de moi et je me dis que ça ressemble vachement à du flamenco, alors je me mets à suivre au niveau des hanches. C'est à ce moment là que je suis contente de savoir danser, je me verrais mal m'agiter comme une idiote sans le moindre rythme. J'attrape alors la main du type et je retrouve le sourire, me défoulant au son agité des gitans. En vérité, c'est vachement amusant, mais je sais que si mon père était là, il me tuerait.

Tu t’fais chier. Il est tard. On t’a invité à une soirée people mais t’as la flemme d’y aller. Déjà, parce qu’il y a un relou qui était dans la même aventure que toi et que t’as évité à chaque fois depuis ta sortie. Aussi, parce qu’Allegra était pas disponible ce soir et que la presse allait te saouler si tu te pointais pas à une soirée avec ta soi-disant copine. On allait encore te faire passer pour un mec infidèle, et même si ça te faisait rire, t’avais pas envie de recevoir des coups de téléphone de la part de Closer, Voici et toutes ces conneries demain. Néanmoins, t’avais quand même envie de sortir. Pas forcément en club, mais une balade serait la bienvenue. Alors, t’attrapes ton téléphone et t’envoies un texto à Lilou pour savoir ce qu’elle fait. Par chance, elle est disponible, et t’es censé la rejoindre au pont des arts. Pourquoi ce choix de rendez-vous ? Pour lui faire encore et toujours découvrir des nouvelles choses dans la ville. Ca fait pas longtemps que t’es là, et pourtant, t’as l’impression d’y avoir vécu toute ta vie, tellement Paris n’a plus de secret pour toi. Aujourd’hui, c’était de ton devoir de faire partager ce savoir avec une fille qui ne connait rien à la vie « normale », loin de la famille riche qui contrôle ta vie. Tu l’aimes bien cette fille, et t’as envie qu’elle se lâche, qu’elle découvre ce que c’est de vivre sans avoir à penser à ce que ses parents vont penser.
En ce jour, tu comptes lui montrer que dans les rues, il y a toujours de la vie et de la joie. Que les chanteurs qui squattent le pont emmènent la bonne humeur et qu’il y a toujours moyen de s’éclater. T’y es allé en taxi, et une fois arrivé là-bas, tu commences à ressortir ton téléphone pour pouvoir lui passer un coup de fil, histoire de savoir où elle se cache. Tu laisses sonner. Pas de réponse. Donc tu commences à marcher, et là tu la vois. Décidemment, elle a pas besoin de toi pour s’éclater ici. Tu la regardes danser de loin, un sourire aux lèvres, sans rien dire. T’aimes bien la voir s’amuser. La voir sourire. Et quand tu réalises que t’as une gueule de niais à présent, tu décides d’aller la rejoindre Tu t’approches, la musique se termine, les applaudissements retentissent. Tu fais de même, avant de l’attraper par le bras. « Tu m’attendais même pas pour danser en plus ! Je sers à quoi moi maintenant ? ». Tu lui fais un sourire, avant de fouiller la poche de ta veste pour en ressortir un cadenas. [b] « J’me suis dit, vu que c’est ta première fois ici, tu peux aller accrocher un cadenas au pont.

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