Accoudée au bar, tu tournais la touillette rose de ton cocktail d'on tu avais déjà oublié le nom. Mais c'était bon : bien alcoolisé et sucré. Tes cheveux blonds nageaient sur tes épaules dénudées et ton slim commençait à te serrer. Le barman, lui, était plutôt mignon, mais lourd, très lourd. Cela devait faire une heure qu'il racontait sa vie et faisait du baratin. Bordel. Il casse la tête. Tu étais venu ici seule pensant au moins faire une jolie rencontre, mais rien, rien du tout. Alors que beaucoup de monde discutait ou dansait, toi, tu étais là, sirotant ton cocktail, peu souriante. C'est samedi, d'habitude, il y a toujours du peuple intéressant, mais là... Tant pis. Tu bougerais bien mais bon, c'est que tu en a pas trop envie. Alors tu reste assise là. Tu pianotes sur ton portable. Tu regardes les gens danser. Alors que tu t'apprêtes à partir, une très jolie blonde s'assoit à côté de toi. Bon, tu pars pas tout de suite, elle a plutôt l'air charmante.

L'italienne avance, ses pieds de danseuse la mène quelque part, vers l'inconnu, vers un lieu où elle n'a encore jamais mis les pieds. Et dieu sait que depuis son arrivée à la capitale, la blonde n'a jamais été aussi loin que l'arrondissement dans lequel elle vivait. En fait, elle ne sait pas où elle est, si ce n'est l'un des vingtièmes arrondissement de Paris. Il lui suffit de tendre l'oreille pour savoir qu'elle se trouve dans le onzième, enfin d'après les dire des passants autour d'elle. Il est tard, il fait nuit. La nuit est tombée à Paris depuis un moment déjà. Tout est sombre, noir. L'avenue est seulement éclairé des lampadaires et des néons du bar de rock juste à côté. De loin, elle reconnait le nombre "114" qui lui évoque quelques souvenirs de ses amis du lycée. Après cette longue marche nocturne dans Paris, elle méritait bien une petite pause. Sans se donner le temps d'hésiter une minute de plus, elle vérifia qu'elle avait encore quelques billets dans son porte-monnaie avant d'entrer dans le 114. A l'intérieur, le décor sobre l'attire. Pas mal. L'ambiance est bonne, sur la scène, un jeune homme se produit, chantonnant une chanson qui lui est familière. Au bar, un siège se libère. Elle s'assoit, commande un cocktail alcoolisé. En attendant sa commande, la blonde regarde autour d'elle, le monde qui l'entoure. A ses côtés, se trouve une jeune femme blonde, l'air charmante. Penelope esquisse un faible sourire réservé pour la saluer. elle n'était pas très bavarde, aussi.

Alors qu'elle commande un cocktail, toi, tu ne dis rien, continuant de remuer encore et encore ton cocktail à toi, tu le finis d'une gorgée. -bon allez, une vodka fraise te plaît, dit-elle d'une petite voix au barman. Souriant, il s'agita derrière son comptoir et lui servi le breuvage dans un petit verre, le liquide avait une très jolie couleur, un rose pâle. Tu avais envie de parler à la nouvelle tête à côté de toi, mais dire quoi ? Puis tu reconnus de suite les premières notes de la javanaise, ah Gainsbourg, ton idole, cela vient de ton papa. Nostalgie pour un bar branché rock. Tu pivota légèrement vers ta voisine. -J'aime beaucoup cette chanson. Tu ajouta. -Moi c'est Ambre, et toi ?

Son Manhattan ne tarde pas à arriver. D'un sourire, elle remercie l'homme qui travaille derrière le comptoir. Elle retire le foulard qui ornait son cou et qui lui tenait chaud à l'extérieur. Elle allait rester longtemps, autant se mettre à l'aise tout de suite. Une musique se fait entendre dans le bar. Elle reconnait la voix d'un célèbre chanteur français, Serge Gainsbourg, qu'elle idolâtre particulièrement. A travers le son de la musique, elle perçoit une voix. C'est la voix de sa voisine qui l'a fait pivoter. Elle n'était pas très bavarde mais pourquoi pas ? « J'aime beaucoup cette chanson. Moi c'est Ambre, et toi ? » A son tour, elle se tourne vers sa voisine. « J'adore cette musique aussi. Penelope. Je m'appelle Penelope. Enchantée de te rencontrer, Ambre. »

La belle blonde se trourna sur sa chaise, souriante. « J'adore cette musique aussi. Penelope. Je m'appelle Penelope. Enchantée de te rencontrer, Ambre. » Elle est très gentille, et aussi divinement belle. Penelope, un très très joli nom. En plus de ça, elle aimait Gainsbourg, plutôt rare de nos jours ! Cette Penelope avait donc tout pour plaire. "Très joli nom..." dis'tu. Tu ajouta. "Je ne t'ai jamais vu, tu es nouvelle, touriste ?" te risqua-tu, d'un air gentille. Tu pris ton petit verre entre tes doigts et bu une belle gorgée de vodka, l'alcool, tu aimais ça, ça te réchauffais les tripes.