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| Sujet: j'attends le temps ( isaya ) Lun 29 Juil - 5:04 | |
| J'ai l'esprit qui déraille, à chaque fois que j'reste là, comme une merde, comme tous les autres, écrasé contre le sol du parc, à l'observer, cette putain de tour Eiffel. En fait, elle est pas si belle que ça ; juste des bouts de métal, une pion de monopoly grandeur nature. J'fronce des sourcils, à penser à ça, et puis j'viens à me dire, avec le temps qui défile, et surtout, la chaleur qui me crame le cerveau, que c'est peut-être ça, au final. Que oui, c'est peut-être un pion de monopoly, la tour juste là. Après tout, y'a plusieurs autres battisses, sur la terre, qui pourraient complètement faire la même. Faire une colonie de pion, quoi, assez pour qu'une bande de joyeux dieux viennent jouer, quand ils ont du temps à perdre, et qu'on est tout endormi. P'être que, au final, la terre, c'est qu'une énorme partie de monopoly délaissée depuis des années par les dieux, ou même des ET, qui sait, parce qu'ils avaient mieux à faire, tout d'un coup. Ça serait bien possible, tiens. Ou alors, c'est une antenne satellite pour être attentif à nos mouvements. Peut-être même, au travers d'un ennui plus que considérable, l'un d'eux est en train de m'observer, là, comme ça, allongé au milieu de l'herbe, sous le soleil bien trop brûlant de l'été. Ouais, peut-être bien. La pensée, aussitôt, me fait sourire. J'peux pas m'empêcher, certainement dérangé pour les gens qui m'entourent, de lever la main vers les cieux et de l'agiter comme si je saluais quelqu'un dans les airs. Et puis, d'un rire trop enfant, d'agiter les bras et les jambes contre le sol, faisant un ange d'herbe, là où je ne peux, bien évidemment, ne pas en faire.
Mon rire fait qu'grandir, au travers d'ma gorge. Si bien que, dans une position pareille, j'en viens à m'étouffer comme un pauvre demeuré pendant quelques secondes. Heureusement - ou pas - j'en viens à survivre, la main contre le coeur, un peu redresser pour bien respecter, les abdominaux - inexistants, certes, mais bon - en feu. J'me laisse retomber sur le dos, une fois, au bout d'un moment, quand l'souffle est de nouveau présent, mais ma tête cogne contre quelque chose. Un soulier, ou bien un pied. J'en viens à couiner, à grimacer. À voir les larmes aux coins des yeux, comme un pauvre môme déboussolé. « awwwrff » que je dis, tout bas, pour illustrer ma peine, comme si la grimace sur mes traits ne pouvaient pas tout décrire. J'me laisse rouler sur le côté, un instant, pour me dévier. Au passage, mes côtes offrent horriblement à cause d'mon poids - c'est ça, ne pas avoir de pectoraux - et j'grimace encore, pour ne pas changer. Enfin, l'visage qui va avec le soulier - et le pied - s'affiche à moi. C'est la chevelure blonde, libre contre le vent, qui m'suffit pour t'identifier. Te voir, et puis sourire pleinement. Faire dire, j't'ai p'être bien envoyer cinq sms, depuis que j'suis allongé là, pour savoir c'que tu faisais, et si t'avais un peu d'temps à perdre, pour qu'on le perde à deux, juste comme ça, comme deux idiots. « ah ! bah tu t'es pointée, au final ! j'pensais que ton portable était mort, ou j'sais pas, manger par un chien. » J'souris à pleine dent. J'ai eu aucune de tes réponses, ou du moins, j'crois. J'matte mon portable, un instant, pour y voir trois sms. Ah ouais, t'as essayer de répondre. « ah... j'dois avoir mis l'mien sur vibreur. » J'ris, plus embarrassé qu'autre chose. J'ai l'air un peu con, sur le coup, mais osef. Pas trop envie d'm'y attarder. J't'observe, d'un sourire, en m'demandant si j'dois te rejoindre tout en haut avec les nuages, ou alors si tu vas m'rejoindre tout en bas, contre le sol un peu malmené par mes tournades, contre lui. |
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