ton personnage marche tranquillement dans la rue quand une personne l'interpelle pour les besoins d'un sondage de Paris. elle vous demande depuis combien de temps il y est, ce qu'il y fait, ce qui lui plait dans cette ville, les lieux qu'il fréquente habituellement. et pourquoi Paris et pas une autre ville, comme Marseille. il a du temps devant lui, alors il joue le jeu. ▲Paris et ses ruelles, un dimanche après-midi. D'ordinaire, il n'y a pas grand monde. Et c'est plutôt ce que j'aime quand je me ballade ce jour là. Ne pas être bousculé par une mère qui tente de rattraper son petit dernier, ne pas voir les personnes pressées, beaucoup trop pressées. Car, je ne sais pas pour vous mais pour moi, se promener en ville en semaine est synonyme de stress. Et cela n'a jamais changé. Mais aujourd'hui c'est dimanche. Et une fois n'est pas coutume, je suis en congé. Le week-end comme dirait les employés administratifs. Je n'ai pas cette chance de pouvoir dire ça. La plupart de mes dimanches, je les travaille. Les pathologies ne prennent pas congé. Bien entendu, j'ai toujours des jours de répit. Mais en règle générale, ils ne vont jamais par deux. Et ne tombe que rarement en même temps que ceux des autres. C'est la dure réalité de mon métier. Alors en ce dimanche après-midi, je savoure cet instant de liberté. Ma promenade en ville allait s'achever quand une demoiselle vint m'accoster. Elle était belle et souriante. C'est sans doute pour cette raison que je l'avais laissé s'expliquer. Elle faisait un sondage de Paris. Pour un travail de fin d'études, si j'avais bien compris. J'avais pas mal de temps devant moi, personne ne m'attendait à la maison. Et puis le temps était ensoleillé. Alors j'avais accepté de jouer le jeu. J'étais certainement sa seule chance d'avancer aujourd'hui. A moins qu'un autre décide de se perdre dans une ville où les magasins étaient complètement fermés. Une ville un peu morte en somme.
'Depuis combien de temps êtes-vous ici?' La demoiselle m'avait vouvoyé. Elle devait être plus jeune que moi de quelques années mais ce fait m'avait fait prendre quelques années de plus en un instant. Entre jeune, on se tutoie non? C'est un peu comme un code... Du coup, elle devait me classer parmi les plus vieux. Je perdais toutes mes chances de réussir à avoir son numéro. Tant pis.
'Depuis toujours. Je suis né à Paris et on peut dire que j'y ai vécu toute ma vie. Sauf quatre ans.' Je n'avais pas jugé utile de lui préciser que pendant ces quatre années de ma vie, j'étais parti pour la Belgique afin de faire des études en soins infirmiers. La réputation de ce pays dans ce domaine n'était plus à refaire. Et puis j'avais eu cette envie de me dépayser, de voir autre chose que mon petit quartier, de connaître d'autres personnes, d'autres mentalités. Mais cela n'était pas nécessaire de tout dire, j'étais pas le genre de type qui déballait sa vie à la première inconnue qui passait. D'ailleurs, elle ne jugea pas utile de me le demander, à moins qu'elle n'ait pas osé.
'Et vous faites quoi ici? Des études? Un travail?' Je lui adressais un sourire. Le fait qu'elle me classe dans les possibles étudiants me donnaient un peu de baume au coeur. Après tout, elle me vouvoyait peut-être par respect et pas parce que j'étais plus âgé -j'avais toujours eu cette peur de vieillir- Mon regard se posa dans le sien alors que je répondais d'une voix calme et posée à sa question.
'Je suis infirmier aux urgences pédiatriques à l'hôpital Necker' Une petite lueur passa dans ses yeux sans que je ne sache si c'était de l'admiration. Travailler avec les enfants me donnait pas mal de succès avec la gente féminine, il fallait l'avouer. Je le savais et dès fois, il m'arrivait d'en user.
'Quels sont les lieux que vous fréquentez habituellement?' J'eus envie de lui dire qu'elle n'avait qu'à me suivre, que j'allais lui montrer mon endroit préféré. Mais à voir son petit air déterminé, son impatience -elle faisait tourner son bic entre ses doigts- & son nez froncé pour faire remonter ses lunettes, je me ravisais aussitôt. Fausse bonne idée. Elle avait tout d'une intello. Et ce genre de filles ne suivaient pas des inconnus. Même pour prendre un verre. Dommage.
'J'aime passer du temps à la terrasse d'un café avec mes amis, visiter les musées, sortir en discothèque la nuit tombée. Et je me promène aussi dans les centres commerciaux. Je ne citerais aucune enseigne, vous pourriez trop facilement me retrouver' Je lui avais lancé un petit clin d'oeil alors qu'elle me regardait par dessus ses lunettes. Son regard se reposa sur sa feuille et j'aurais juré qu'elle avait rougi.
'Et pourquoi Paris? Qu'est-ce qui vous plaît dans cette ville?' La question était assez interressante. En fait, je ne me l'étais jamais posée. Pour moi c'était tout à fait normal de revenir aux sources. De retrouver ma famille, mes amis. C'était plus qu'un attachement à la ville, c'était un attachement aux personnes.
'La plupart des membres de ma famille habitent ici. Mes amis aussi. C'est un peu comme une évidence. Ma place est auprès d'eux.' Encore une fois, je ne m'étais pas dispersé dans trop de détails privés. J'avais une partie de ma famille à Venise, en Italie. J'allais les voir régulièrement, pendant mes vacances. Mais cela ne regardait pas la demoiselle. Elle me remercia, je lui souriais et sans rien tenter de plus, parti. Je n'avais pas été désagréable, ni froid. Le fait qu'elle soit une belle jeune femme l'avait avantagée par rapport aux autres. Car il fallait que je l'avoue, ma carapace de froideur ne donnait pas cette envie de faire ma connaissance.
ton personnage se retrouve malgré lui, bloqué dans un repas de famille qui dure plus de temps que nécessaire. comment le vit-il ? est ce que tout se passe bien ou cela vire-t-il au règlement de comptes ? si jamais il y a peu de chance que cela arrive un jour, dîtes nous pourquoi. ▲'Lohélia, dépêche on va être en retard !' 'Attends encore deux minutes, je remets du mascara' Je poussais un long soupir alors que je faisais les 400 pas dans le salon de son petit appartement. Je regardais pour la enième fois ma montre. Cela n'allait pas faire remonter les heures, je le craignais. Nous allions être en retard à l'anniversaire de Thaïs, anniversaire qui prenait des airs de repas de famille, avec les tantes, les oncles, les cousins. Bref, un repas qui promettait d'être long. Très long. Malgré tout, je n'avais jamais supporté être en retard. Ce fait était pour moi un manque de respect. C'était sans doute pour cela que je décidais de mettre la pression à ma soeur afin qu'elle se dépêche. Elle descendit enfin et je pu l'admirer. Lohélia Dubois-Nizanni, 22 ans. Elle était le portrait craché de son père. Le mien aussi. On aurait pas pu nier que nous étions frères et soeurs. C'était un peu différent pour Thaïs, 20 ans. Mon autre soeur avait tout prit de notre mère. C'était donc étrange de nous voir tous les trois: deux bruns assez foncé de peau et une petite blondinette. J'avais donc deux soeurs totalement différentes autant physiquement que mentalement. Et alors qu'avec Lohélia j'étais plutôt du genre surprotecteur et taquin, c'était beaucoup plus conflictuel avec Thaïs. Bref. Nous embarquâmes dans sa petite voiture. Lohélia était la seule personne qui arrivait à me faire monter dans un quatre roues moteur. Il était précisément 10 heures quand nous arrivions sur le lieu du rendez-vous. J'embrassais ma plus jeune soeur, lui tendais son cadeau. Les heures défilèrent. Un apéro, une entrée, un dîner. Le repas s'éternisait. Un peu trop à mon goût d'ailleurs. Je sortis sur la terrasse et allumais une cigarette. J'aurais aimé pouvoir m'éclipser. Alors que je tirais sur ma cigarette, je cherchais à toute vitesse une excuse valable. Ce n'était pas facile quand on savait que ma mère avait une facheuse tendance à tout connaître de moi. Elle verrait donc certainement ma culpabilité dans mon regard. Ma cigarette terminée, je rentrais donc, bien décidé à prétexter une urgence à l'hôpital. Une collègue à remplacer au pied levé ou un truc du genre. Mais alors que je pénétrais dans le salon, je me fis happer par ma mère.
'Sohan, tu peux m'aider pour le gâteau, stp mon loup?' Je fis une petite grimace à l'entente du surnom. Ma mère m'avait toujours affublé de petits surnoms tous plus ridicules les uns que les autres. Je me retins de pousser un soupir. Encore une heure. Je resterais encore une petite heure et puis je partirais. Mais une heure plus tard j'étais toujours là. Je m'entendais bien avec ma famille et je passais la plupart de mon temps à parler avec mes cousins, cousines. Finalement, cette soirée là je rentrais chez moi à 20 heures. Tout s'était bien déroulé. En règle générale dans notre famille, il y avait très peu de règlement de compte. Et puis il fallait dire que j'avais fait un effort surhumain pour ne pas me disputer avec Thaïs, qui avait essayé de me chercher à deux reprises. C'était son anniversaire, je me devais de mettre de l'eau dans mon vin. Mais demain, nos conflits risquaient certainement de recommencer.
ton personnage a la possibilité de pouvoir changer de vie, repartir à zéro ou du moins, changer quelques petites choses. serait-il prêt à faire le choix de tout recommencer ou aimes-t-il trop sa vie pour en changer ? dans les deux cas, expliquez nous son choix. ▲'Vous avez envie de changer de vie? De repartir à zéro? Vous êtes prêt à tout recommencer? Ce casting est pour vous!' L'animatrice vendait du rêve. Autant par son physique zéro défaut que par sa proposition alléchante pour pas mal de monde. Car il fallait être réaliste: qui n'avait jamais rêvé pouvoir recommencer quelque chose? Pas forcément toute sa vie mais au moins un moment. Celui qui n'avait jamais regretté une décision était un menteur. Ou un parfait crétin. Au choix. J'étais ce parfait crétin. Du moins en apparence. Car j'aurais nié avec conviction que je n'aurais rien voulu changer de ma vie si je l'avais pu. Ni remord, ni regret. Telle était ma devise. Sauf qu'au final, tout n'était qu'un tissu de mensonges. Au fond de moi, il y avait bien une chose que j'aurais changé si je l'avais pu: elle. Ou plutôt notre histoire. J'avais 20 ans et elle 18. On s'était rencontré en soirée. C'était classique comme situation. Tout comme notre coup de foudre qui faisait vachement cliché. Pourtant c'était bel et bien le cas. On avait vécu un amour fusionnel, passionnel. Pour nos deux ans, je l'avais demandée en fiançailles. Elle avait accepté sans hésiter. Je pensais nager dans le bonheur le plus complet. Mes études se terminaient, j'allais rentrer en France, elle me suivait. Sauf qu'un jour, alors que je rentrais chez moi après une journée assez éprouvante, j'avais retrouvé notre appartement vide. Enfin, il ne restait plus rien à elle, tout le reste y était toujours. Elle m'avait laissé juste un mot:
'Ne cherche pas à me voir. Adieu' Je n'avais pas compris sa réaction. Mais j'avais accepté sa décision sans essayer de la retenir. Après tout c'était ce qu'elle désirait. Quelques mois plus tard, je repartais pour Paris, le coeur lourd. Je savais que cette histoire m'avait bousillé le coeur et si j'avais pu changer quoique ce soit, revenir en arrière, j'aurais certainement cherché à comprendre. Maintenant, après deux ans de séparation, il était trop tard. Je n'arrivais pourtant pas à l'oublier. Ni même à m'accrocher à une autre demoiselle. J'accumulais les femmes, les jetais comme des kleenex usagés. J'étais devenu ce que je m'étais juré de ne jamais être: un bourreau des coeurs, un coureur de jupons. Mais si on me donnait l'occasion de tout recommencer, aurais-je le courage? Honnêtement, je ne savais pas. Ma vie me convenait assez bien au final.
'Très attrayante cette idée. Tu le ferais toi? Je veux dire, tu serais capable de tout recommencer?' Je jetais un coup d'oeil à Lohélia. Ma soeur me fixait de ses yeux bruns, comme si elle essayait de percer tous mes petits secrets enfouis. J'haussais les épaules alors que je m'affalais dans le sofa.
'Ne dis pas n'importe quoi. Tu sais bien que ma vie me convient parfaitement Lo'. Et toi, t'en serais capable?' Je lui avais fait une petite grimace priant pour qu'elle ne cherche pas à en savoir plus. Et je me demandais à cet instant ce qui m'avait pris d'allumer la télévision. Ou ce qui m'avait pris de passer lui rendre visite. En fait, j'aurais pu maudire n'importe quoi à cet instant. Je n'aimais tellement pas parler de ma vie. Je préférais largement écouter celle des autres. Lohélia ne sembla pas être plus perturbée que ça par ma réponse puisqu'elle enchaîna sur la sienne. Soulagé, je prêtais une oreille attentive à ce qu'elle me confiait déjà. Ma soeur semblait n'avoir aucun secret pour moi. Si seulement j'avais cette facilité à me confier...
ton personnage se promène dans un supermarché lorsque soudainement, un homme avec une cagoule pointe son arme sur les clients en criant qu'il s'agit d'un hold-up. sa réaction? ▲Faire les courses. Rien que ces trois petits mots alignés les uns à la suite des autres me donnaient la nausée. Je n'avais jamais aimé me balader dans un supermarché, une liste à la main, à la recherche d'aliments. Les seuls magasins que j'aimais arpenter étaient ceux de vêtements. Etre à la mode, bien habillé, était un peu comme un passe-temps pour moi. Beaucoup d'hommes auraient certainement souri à cet aveu mais j'étais comme ça. Coquet, j'attachais une importance particulière à mon physique. Bref. Pour l'instant, je déambulais dans les rayons d'un supermarché assez connu en quête de trouver de quoi me nourrir pour la semaine qui allait débuter. Mon chariot était déjà bien rempli pourtant je pensais avoir oublié quelque chose. C'était toujours comme ça. Dès que tu avais payé, tu te souvenais que tu n'avais pas pris un ingrédient indispensable pour ton repas du soir: la margarine, la viande ou que sais-je. C'était désagréable comme sensation. Enfin pas plus désagréable que cette soirée dans ce supermarché.
'Personne ne bouge, ceci est un hold up!' On a tous déjà entendu cette phrase. Sauf que généralement, on se trouve bien installé dans son siège, un paquet de pop corn à la main. Quand la situation se passe en vrai, c'est un peu plus compliqué. Il se tenait donc là. A première vue, c'était un homme, bien bâti. Il était surgi de nulle part, cagoulé et armé. Je m'imaginais déjà les gros titres dans les journaux de demain. J'espérais simplement qu'il n'y aurait aucun mort.
'Tout le monde par terre. Toi aussi!' Je me retrouvais avec l'arme pointée sous le nez. Mon sang ne fit qu'un tour. J'avais peur et je me voyais mal jouer au héros. Je m'exécutais donc. La suite se passa assez vite. Alors que j'étais toujours par terre, je vis des policiers arriver et maîtriser l'homme. Un des caissiers avait probablement réussi à appeler les secours sans détourner l'attention sur lui. Ou un client. Il fallait dire qu'il n'avait pas été très malin de venir cambrioler seul un si grand supermarché en heure de pointe. En tout cas, j'étais soulagé que tout soit terminé. Je me relevais donc, portant mon regard sur les autres personnes. Toutes semblaient traumatisées mais aucune n'était blessée. Du moins pas physiquement. C'était déjà une bonne chose même si je savais déjà que le traumatisme psychologique se soignait plus difficilement qu'une petite blessure.
ton personnage se retrouve en plein milieu d'un énorme open house où il ne connait qu'une seule et unique personne. alcool à volonté, musique beaucoup trop forte, etcétéra. sa réaction? ▲ 'Allez So', stp viens! C'est la soirée de l'année! Tu ne peux pas louper ça!' Je poussais un soupir. Il était vrai que j'étais toujours le premier à aller m'amuser, toujours le premier à mettre de l'ambiance. Mon ami le savait et avait décidé de jouer sur la corde sensible pour me faire sortir ce soir-là. Louper la soirée de l'année? Pour moi, ce n'était même pas envisageable. Pourtant, je m'étais juré de me reposer. Le lendemain, je commençais à six heures du matin. Si je sortais, il y avait beaucoup de chance que je ne dorme pas, que je rentre chez moi complètement saoul. Autrement dit, être le lendemain à six heure du matin en pleine forme dans mon service d'urgence pédiatrique révélerait de l'exploit. A moins que je n'ai pas dans l'excès. Ce serait dur me connaissant mais pas infaisable. J'avais donc accepté d'accompagner mon ami. Arrivé à la soirée en question, je m'étais rendu compte que je ne connaissais personne d'autres mis-à-part lui. Mais avec deux trois verres dans le nez, je n'étais plus cet être insociable que je donnais toujours cette impression d'être au premier abord. Légèrement joyeux, je me dirigeais donc vers d'autres personnes, dansais, buvais encore. Je levais de temps à autre mon verre, rempli à chaque fois, et chantais certaines paroles à tue-tête. J'en avais oublié que je m'étais fixé des limites. Demain serait pénible. Mais je n'étais pas encore là. Vivre à fond cette soirée était mon objectif premier. D'ailleurs, je venais de voir une jolie demoiselle qui m'intéressait réellement.
ton personnage est en couple et l'occasion de tromper son/sa partenaire -en ayant l'assurance que personne ne le découvrira un jour- se présente à lui. sa réaction? sa décision? ▲ 'Tu es pour la fidélité?' Je tirais sur ma cigarette, laissais ressortir la fumée avant de poser mon regard sur la demoiselle qui venait de me poser cette question. Jolie petite brune. Des yeux expressifs, un sourire à en faire tomber plus d'un. Désirable était le mot juste. J'étais en vacances en Italie dans ma famille, loin de tout. Loin d'elle. Elle? On venait de se mettre en couple. Enfin, en couple, c'était un bien grand mot. Cela ne faisait que quelques jours que nous sortions ensemble. On ne s'était rien promis. Du moins pas clairement. Elle savait que j'avais un mal fou à m'accrocher, que j'étais un peu comme un électron. Libre. Mais cela ne semblait pas la déranger. A moins qu'elle ne pense arriver à me changer. Après tout, avant je n'étais pas ainsi. Avant, j'étais un homme bien. Et puis je m'étais fait briser le coeur. Si elle avait réussi à le réparer? Pas encore. Si je m'y étais attaché? Pas encore.
'En quelque sorte oui' Elle avait souri, me signifiant que ce n'était pas une réponse mais que j'étais habile. Elle était de toute façon loin de se douter que j'étais déjà pris. J'étais seul ici. Célibataire pour les italiens. Et donc pour elle. Si elle m'avait demandé ça, c'était sans doute pour voir si j'étais quelqu'un de sérieux. J'étais capable de l'être. Avec la bonne personne. Si elle était la bonne personne? Il était fort probable que ce ne soit pas le cas. Dans quelques jours je serais de nouveau à Paris. L'occasion était donc trop belle pour être vraie. Tromper ma partenaire sans qu'elle n'en sache rien. Et puis il fallait le dire: je ne savais pas ce qu'elle faisait elle pendant mon absence. J'avais donc lancé un sourire amusé à la jeune femme, m'étais rapproché d'elle. Elle s'était laissé faire. On avait passé la journée ensemble. Taquinerie, rire, complicité. Tout était parfait. Mes lèvres avaient effleuré les siennes alors que je venais de la raccompagner jusque chez elle. Elle avait répondu à mon baiser... Et j'avais commis l'irréparable sans le moindre scrupule. Elle n'en saurait rien de toute façon. Et puis on ne s'était rien promis. Ces deux faits me donnaient bonne conscience.
île déserte. pas de portable, pas d'ordinateur, pas d'amis, pas d'amoureux, pas vraiment de divertissement, et le tout pendant une semaine. sa réaction? se plaindre, se débrouiller? ▲ 'Action ou vérité?' 'Vérité' Pour une fois que je disais vérité. Je m'étais donc promis de ne pas mentir, quelque soit le sujet de la question. Et tant pis si on était huit. Tant pis si je devais révéler une partie de moi devant mon petit groupe d'amis. Aujourd'hui, j'avais décidé de jouer le jeu. Complètement.
'Imagine-toi. Tu es sur une île déserte. Pas de portable, ordinateur, ami, rien. Juste toi. Que fais-tu?' 'T'es Robinson Crusoé mon pote' J'avais souri à la remarque d'un de mes amis. Robinson Crusoé lui avait au mojns vendredi. Dans la question, je me retrouvais seul. Délicate situation. La solitude ne me dérangeait pas en règle générale mais seulement pour quelques jours. Se retrouver au milieu de nulle part pour un temps indéfini me ferait tourner comme un lion dans une cage. Pire: je me mettrais certainement à parler tout seul. Bref, je deviendrais fou. Je me rendais compte à cet instant que mes amis étaient des personnes importantes. Tout comme les membres de ma famille. Comme il me fallait une réponse, je pris le temps de réflexion deux secondes.
'Je pense que ce serait une catastrophe pour moi. J'essayerais donc de faire un feu, ou de me faire repérer d'une quelconque manière que ce soit. Je ne pourrais pas vivre sur une île déserte éternellement' ton personnage se promène dans la rue lorsque soudainement, un chaton abandonné et maigrichon lui fait les yeux du chat potté. (you know what i mean). sa réaction? ▲ Sortie de travail, au plein milieu de l'après-midi. Il y avait un avantage à commencer tôt c'était le fait de finir au plein milieu de la journée. Avec cette possibilité d'avoir d'autres projets. La journée n'était pas terminée. Je rentrais donc chez moi. A pieds. J'avais la chance de ne pas habiter très loin de l'hôpital dans lequel je travaillais. Et puis faire quelques kilomètres à pied me permettait de m'aérer, de reprendre un peu d'oxygène. Un bon bol d'air frais dont j'avais bien besoin. Pour me ressourcer. Pour laisser de côté les enfants malades et replonger dans ma vie. Au détour d'une ruelle, je tombais nez-à-nez avec un chaton. Il ne devait pas avoir plus de trois semaines. Et à voir son petit corps tout maigre, je devinais qu'il avait été abandonné. Je n'étais pas du genre à prendre chez moi tous les animaux dont personne ne voulait. Mais là, il se trouvait que le chaton était devant moi, avec des petits yeux suppliants. Et qu'à son jeune âge, je ne lui donnais pas beaucoup de chance de s'en sortir seul dans la rue. Je m'étais donc accroupi et m'étant laissé attendrir -oui j'avais un coeur sous cette carapace de gros dur- je l'avais caressé. Je m'étais même surpris à lui parler. Puis je m'étais relevé et étais parti sans me retourner. Pourtant je l'avais senti me suivre. Je n'avais rien fait pour qu'il le fasse mais je n'avais rien fait pour le semer non plus. Arrivé devant chez moi, il était là, à mes côtés. Je l'avais laissé entrer. Quelques mois plus tard, il était toujours chez moi. Je l'avais adopté, nourri et baptisé: Fidji.
aoutch, ton personnage se retrouve dans la rue. pas de job, pas d'appartement et pas d'argent.. et le tout du jour au lendemain. sa réaction? ▲ Licencié pour cause de restructuration? J'avais laissé tomber la lettre sur le sol. De la surprise était passée dans mon regard. Comment cela pouvait-il être possible. J'analysais mes derniers jours, puis mes derniers mois de travail. Je n'avais jamais commis une seule erreur. Irréprochable. Il fallait dire que je me donnais à fond dans mon métier. En plus j'étais assez malléable. Celui qui dit toujours oui pour remplacer un collègue. Il fallait croire que cela n'avait pas suffi puisque j'avais trouvé cette lettre de licenciement dans mon casier. J'avais d'ailleurs appuyé ma tête sur ce dernier, avais fermé les yeux et avais laissé mon esprit vagabondé. Je m'imaginais déjà le pire: plus de travail, donc plus d'argent pour payer le loyer. Inévitablement je me retrouvais à la rue. Comme ça, du jour au lendemain. Je me voyais quémander quelques pièces, la barbe de trois jours commençant à pousser. Puis je me voyais me reprendre, accepter n'importe quel petit boulot, louer un petit studio miteux. C'était déjà mieux que rien, je m'en sortirais toujours. Repostuler dans un autre hôpital; je finirais bien par retrouver une place. Oui mais le chemin serait long. En aurais-je la force.
'Sohan?' Je relevais la tête et tombais nez-à-nez avec un de mes collègues. Regard pétillant de malice, comme si il venait de faire une mauvaise farce. Je trouvais cela plutôt de mauvais goût mais après tout, il avait toujours été taquin et il ne pouvait pas savoir la mauvaise nouvelle. Ou plutôt il la devina puisqu'il ramassa la lettre et se mit à rire. Cela eu le don de me laisser perplexe.
'Alors tu as mordu à l'hameçon? Je ne pensais pas que tu le croirais... Poisson d'avril mon vieux!' Il me tapa dans le dos d'un geste amical et parti en riant sous cape. Je n'arrivais même pas à sourire. Je m'étais laisser prendre comme un bleu, j'avais eu tellement peur, avais imaginé le pire. C'était comme si je sortais d'une douche froide, comme si je venais de me réveiller d'un mauvais cauchemar. Ce n'était qu'une blague. Soulagé, je sorti des vestiaires.
digne du titanic, ton personnage se trouve à bord d'un navire qui coule. deux choix s'offrent à lui : aider la vieille dame qui galère dans l'eau avec sa jupe au risque de mettre sa vie en péril, ou la laisser tomber et avoir l'assurance de finir sain et sauf? ▲ Soirée avec Lohélia, ma petite soeur. Elle sortait d'une relation difficile. Rupture douloureuse. Je savais que Thaïs ne serait pas là pour elle. Thaïs était tellement différente de nous. Elle avait pour habitude de faire passer ses études et ses amis avant sa famille. Ce n'était pas mon cas. Pas celui de Lohélia non plus. C'était pour cette raison que je m'étais rendu chez elle. Pour la soutenir. Je lui avais donc laissé le choix du programme de la soirée. Visionnage d'un film. Jusque là, tout allait bien. Titanic? Nonnn c'était une blague? Ma soeur était mal et elle n'avait rien trouvé de mieux que de regarder une belle histoire d'amour... Ca craignait. Mais je n'avais rien dit. Je l'avais pris dans mes bras pendant le film et l'avait visionné avec lassitude. Moi et les films romantiques, cela en faisait deux. Le film terminé, on s'était imaginé à la place de Jack et Rose. C'était souvent ce qu'on faisait: se mettre à la place des héros et voir nos réactions. Mais cette fois-ci, je trouvais un prétexte pour ne pas répondre. Je n'avais pas envie de noyer la future femme de ma vie, si seulement j'acceptais qu'il en existe une faite pour moi. J'avais donc répondu que si c'était elle qui m'accompagnait j'aurais tout fait pour la sauver.
'Tu triches.' 'Tu me connais assez bien pour savoir la réponse toute seule, de toute façon' 'Ok, d'accord. Mais imagine si c'était une vieille dame. Dans une robe 20 fois trop grande pour elle. Tu la laisserais couler pour te sauver? Ou tu risquerais ta vie pour l'aider?' Elle me prenait pour mère Thérèsa là? Mettre ma vie en danger pour aider une inconnue? Je ne me pensais pas capable de le faire. Je lui adressais une mimique. Elle comprit de suite. Pour moi, je ne servirais plus à rien si je me noyais à la place de la vieille dame. Il était plus prudent de rester sur le bateau, de rester en vie. Pour donner les premiers soins aux survivants.
'Et bien. Je n'aimerais pas être une vieille femme sur un bateau en ta compagnie' 'Non, mais toi, tu serais intelligente, tu mettrais un jean' Elle laissa échapper un rire. Et cela me fit du bien de la voir ainsi. C'était son premier vrai rire depuis sa rupture. Il y avait de l'espoir qu'elle ait mieux.
ton personnage se fait offrir 20 000€ .. que s'il dénonce le crime qu'a réalisé l'un de ses meilleurs potes. sa réaction? sa décision? ▲ 'Je ne dirais rien de toute façon. Je suis innocent, vous allez devoir me laisser partir.' 'Il y a bien un moyen de vous faire parler Monsieur Nizanni. Nous vous savons innocent. Mais nous savons aussi que vous étiez présent et que vous avez tout vu. Si vous ne dites rien, vous serez poursuivi pour complicité. Tandis que si vous nous dites la vérité, toutes les charges retenues contre vous seront oubliées. Et vous aurez la modique somme de 20 000 euros en récompense. Ca vous donne l'envie de parler ça. Non?' 'Non. De un, vous n'avez aucune preuve que j'étais présent dans la pièce au moment du crime. De deux, je sais Niko innocent aussi. Vous ne voulez quand même pas que je mente n'est-ce pas. Faites votre boulot. Et retrouvez le vrai coupable!' Ma voix avait été sèche. Je n'étais pas du genre à me laisser impressionner. Pas même par un policier. D'accord j'avais un peu menti. Pas sur mon innocence. Mais plutôt sur celle de Nikola. Nikola était un de mes meilleurs potes et pour moi l'amitié, c'était sacré. On avait fait les 400 coups plus jeunes. Il avait l'art de se mettre dans les ennuis mais j'avais toujours été là. Ce crime, il ne l'avait pas voulu. Il avait tiré pour se protéger. Pour nous protéger. Maintenant le fait qu'il connaisse ce dealer, qu'il lui avait acheté de la drogue une fois. Tout ça ne plaidait pas en sa faveur. Donc, je n'avais rien dit. Juste qu'il était innocent. Jamais je ne trahirais un de mes amis. Pas même pour de l'argent. Je venais d'une famille assez pauvre, mais je m'en étais bien sorti. Et ce n'était pas une grosse somme qui allait me faire renier mes valeurs. Nikola valait plus que ça. Il était dans le pétrin mais il fallait qu'on l'aide à se sortir de là. Il ne méritait pas l'emprisonnement.