Nom complet ▲ Elizabeth Anya-Dawn Kollender. Lieu de naissance ▲ Londres. âge ▲ Vingt-six ans. nationalité ▲ Française, née à Londres de deux parents irlandais. diplômes, études ▲ Diplômée d'une prestigieuse école de cinéma après une année d'hypokhâgne. métier ▲ Scénariste pour Plus Belle la Vie voulant se tirer une balle dans la tête, mais faut bien mettre de l'emmental sur les coquillettes. statut matrimonial ▲ Célibataire. orientation sexuelle ▲ Hétéro. situation financière ▲ Correcte. idole(s) de vie ▲ Austen, Hugo, Disney, Degas, Mélies, Camus, Vian, Poe ... nombre d'amis facebook ▲ 132. moyen de déplacement ▲ On a beau se dire en s'installant à Paris qu'on continuera à utiliser le vélo, les vélibs c'est trop galère. Faut régler la selle, vérifier de pas être à plat, que le guidon soit pas mal foutu, que t'es pas des gosses qui aient laissé leur déjeuner dans le panier etc. Sans oublier qu'il faut être dans le bon timing pour se dégoter un vélib et le reposer ... Pieds, bus, métro somme toute. groupe ▲ La Javanaise. avatar ▲ Mila Kunis. crédits ▲ tumblr.

premier point ▲ Elle déteste le café, elle carbure au coca, au thé et au chocolat chaud. Sans oublier les M&M's, ses p'tites pilules magiques. Oh et j'y pense ! Le coca, du vrai, du pur, pas du light de nanas voulant se donner bonne conscience dans leur régime. deuxième point ▲ On peut dire qu'elle est naturellement chieuse, enfin disons qu'elle aime bien embêter les gens même si cela reste toujours enfantin, elle n'est jamais méchante. Toute fois elle est d'une franchise déconcertante, si c'est toi qui l'emmerdes, elle ne prendra pas de pincettes pour te le faire savoir. Elle peut toutefois faire preuve de sarcasme. troisième point ▲ Elle a toujours aimé les histoires. Romans, films, contes, tout ce qui la sortait de son quotidien l'enchante. Elle adorait discuter pendant des heures de personnages extraordinaires avec son oncle et son cousin. Elle voulait travailler dans le cinéma pour pouvoir raconter des histoires mais la vraie vie s'avère bien difficile et elle se retrouve à rédiger les amourettes improbables et rocambolesques exigées par la production. Youpi. quatrième point ▲ Le jogging du samedi matin, c'est sacré. Un esprit saint (hum hum) dans un corps saint. C'est Montaigne qui l'a dit. Reprenant Juvénal. Sisi. cinquième point ▲ Elle a la particularité d'intérioriser ses émotions, ce qui lui donne un côté assez mystérieux. Elle ne se confie jamais sur ses blessures, ses doutes. Une certaine part de fierté ainsi qu'une peur d'être blessée, abandonnée en quelque sorte. sixième point ▲Elle est tombée dans la Seine étant enfant. Ne sachant pas encore nager, elle se serait probablement noyée si Charles ne l'avait pas sauvée. Depuis elle a une peur incontrôlable de l'eau et a toujours refusé d'apprendre à nager. septième point ▲ Déterminée et plutôt têtue, elle ne se laisse pas détourner de ses objectifs. En tant qu'aînée d'une famille de cinq enfants elle a appris à avoir le sens des responsabilités, s'occupant de pas mal de trucs quand les parents devaient s'absenter. Malgré ses années de pratique elle n'en reste pas moins mauvaise cuisinière. huitième point ▲ Elle adore ses soeurs. Elle aimerait pouvoir dire le contraire, surtout des triplées, mais elle en est incapable. Elle les aime de tout son coeur et ferait n'importe quoi pour elles. neuvième point ▲ Elle cache sous son assurance un manque de confiance en elle dû à un sentiment d'infériorité vis à vis des triplées. Quand ses soeurs sont arrivées à trois dans la famille, sa vie a changé. Même quand on a que deux ans, on prend conscience de certains trucs qui vous suivent pur toujours. Elles ont attiré toute l'attention et ne l'ont plus jamais perdue. dixième point ▲ Le coma de Jella l'a traumatisée. Elle était très proche de lui, plus que de ses propres soeurs et avait toujours pris soin de lui. Etre ainsi confrontée à l'échec, n'avoir rien pu faire pour empêcher qu'un truc pareil lui arrive, être dans l'incapacité de faire quoi que ce soit pour lui, le voir ainsi inerte, avoir l'impression qu'il dort sans savoir quand il se réveillera ... Diantre que ce fut difficile pour elle. Pendant huit ans elle est venue le voir minimum deux fois par semaine à l'hôpital. onzième point ▲ Elle ne boit pas d'alcool, pas même une goutte de champagne pour le nouvel an. La dernière fois ... Elle a trop perdu à cause de ces quelques grammes d'alcool circulant dans ses veines

“If you can't handle me at my worst, then you sure as hell don't deserve me at my best.”

Je n'étais encore qu'une petite fille. Une petite fille avec certes son petit caractère, ses manies, la plus grande des cinq filles Kollender mais je n'en restais pas moi une petite fille. Quelques soient les circonstances, les parents sont supposés prendre soin de leur enfant n'est-ce pas ? On entend les gens dire que les parents aiment tous leurs enfants à part égale, qu'ils ont tous une place dans leur coeur. Mais alors comment cela a-t-il pu arriver ? Je veux dire c'est normal de délaisser un peu l'aînée, lui donner des responsabilités, lui montrer qu'on lui fait confiance afin de s'assurer que les plus jeunes se portent bien etc. Pour autant je ne peux m'empêcher de me demander, même après tout ce temps, comment ils ont pu mettre aussi longtemps à s'en apercevoir. C'est le devoir des parents de veiller sur leur enfant et le protéger. Et non celui d'un petit garçon de sauver une petite fille.

Je ne m'entends plus. Je suis persuadée avoir poussé un dernier cri mais il s'est noyé dans l'eau comme ses frères. Eau partout, en dessous, au-dessus, de tous les côtés il n'y a plus que de l'eau. Elle devient ma seule réalité, je ne connais plus qu'elle. L'eau. Elle s'infiltre en moi sans que je ne puisse rien y faire. Je me suis débattue de mes maigres petits membres mais je sens les forces me quitter, je suis si fatiguée, j'ai besoin de dormir, me reposer un peu. Juste une petite sieste dans cette eau si réconfortante qui me berce tendrement. Laissez-moi être à nouveau le bébé dont on s'occupe. Their little heart. Je suis brutalement tirée des bras du fleuve. Que se passe-t-il ? Pourquoi fait-il si froid ? Pourquoi ne me laisse-t-on pas retrouver mon énergie, j'ai le droit de rêver moi aussi. Ce n'est pas réservé aux filles. Des bruits, des sensations m'assaillent de toute part, c'est comme si ma tête allait exploser. Je ne comprends rien. Je retrouve une surface dure, je tremble de froid alors que je sens qu'on exerce une pression au niveau de ma poitrine. Hey ! Foutez-moi la paix ! Je ne veux pas, non. Je vous en prie, un peu de répit. "Je ne mettrais pas ma bouche sur la tienne alors réveille-toi s'il te plaît ! ALLEZ !" Les pressions persistent et je sens que quelque chose s'éveille en moi. Oh quel casse-pieds celui-là ! Soudainement j'ouvre les yeux et tousse, recrachant cette eau brune qui m'arrache l'oesophage et la bouche au passage. Je suis haletante, ma vision est brouillée ma tête tourne. "Tu es vivante ! J'ai réussi ! Je suis un vrai sauveteur !" La voix surexcitée du petit garçon me perce les tympans alors que je suis subitement étreinte de tous les côtés par des silhouettes encore floues mais que je reconnais à leurs cris effrayés comme étant Mom & Dad. Oh Mom, you're here. Je me blottis dans ses bras, qui ne semblent jamais vouloir me lâcher, sans pour autant quitter de mon regard l'endroit où se tenait le petit garçon. Gone. J'aurais voulu le remercier, lui demander son nom mais je suis trop fatiguée pour bouger ou dire quoi que ce soit et quatre têtes brunes se jettent littéralement sur moi, je n'entends même plus mes pensées confuses. Je sais que Dad me grondera plus tard, me disant que je serais délibérément tomber à l'eau, que mes bêtises leur ont foutu la frousse, que je n'ai pensé qu'à moi etc. mais pour le moment tout ça n'a aucune importance. Sans que je ne m'en rende compte je me suis endormie.


Je n'avais plus rien d'une petite fille pour le coup. J'avais grandi, mûri. J'étais devenue une grande personne, une adulte. Finie l'insouciance, plus de fêtes et encore moins de rêves à présent. L'accident de Jellal avait déjà été une claque magistrale, une tornade balayant mon petit monde d'adolescente. Mais il avait été là pour me soutenir, comme il l'avait toujours fait. Mon ami, mon seul et véritable ami. Mon héros comme il aimait se qualifier depuis que je l'avais retrouvé quelques temps après ma chute. Mon tout. Charles. On n'a jamais cessé de se taper dessus, de se faire des coups foireux, de s'engueuler mais on se comprenait, on s'aimait. Il était le seul avec Jella à me voir comme j'étais réellement et avec qui je me sentais à ma place. L'arrivée des triplées ... Ca avait tout changé, et vu que je n'avais que deux ans, je peux dire que ma vie entière a été conditionnée par leur naissance. Elles étaient trois, j'étais toute seule. Je ne m'y suis jamais faite, j'avais beau essayer de faire des efforts, j'avais toujours l'impression d'être de trop, d'être différente. J'aurais voulu prendre être la parfaite grande soeur pour elles mais elles étaient si complémentaires, si unies, elles prenaient soin les unes des autres sans que je ne puisse jamais m’inclure dans l'équation. Mais il y avait Jell et Charles. Et je croyais innocemment que rien ne pourrait jamais me les enlever. Grossière erreur. Pendant le coma de Jell, Charles et moi on a commencé à être plus que des meilleurs potes. On était si possessif l'un envers l'autre que cela semblait naturel. Oh on se battait toujours mais au fond de nous on savait que nos disputes étaient dérisoires, que lui et moi ... C'était une évidence. Il m'a même demandé en mariage ce con ! Et j'ai dit oui. Et c'est là que j'ai tout foutu en l'air. I always screw everything up !

J'ignore pourquoi j'ai autant bu ce soir. Je n'ai pas pour habitude de boire beaucoup, je ne l'ai jamais eu. Et perdre son boulot n'ai pas une excuse acceptable, ou peut être que si je l'ignore. Ma tête tourne, je n'y vois plus très clair. Soudain je sens des mains s'emparer des miennes et m’entraîner à travers l'appartement bondé et bruyant. Pourquoi sommes-nous venus déjà ? Je ne sais même plus, je croyais que c'était soirée DVDs sous la couette ce soir. Je me laisse toujours guider et atterris sur ce qui me semble être un canapé, à moins que ce ne soit un lit ? Nevermind, c'est confortable et c'est tout ce dont j'ai besoin pour le moment. Un endroit où me reposer un peu. Des doigts relèvent mon menton, j'entends une voix sous l'emprise de l'alcool glousser avant que des lèvres ne se posent sur les miennes. La boisson a d'étranges effets sur moi, je ne reconnais pas Charles. Or qui d'autre pourrait-ce être ? "Anya !?" Non bien sûr que n... Oh my gosh ! Cette voix. Charles. Mais alors ...? J'ai l'impression qu'une averse glacée s'abat sur moi. Je retrouve subitement mes facultés et cours après Charles dont je crie le nom, essayant de me frayer un passage à travers la foule, quittant ce lieu maudit, dévalant les escaliers à sa poursuite. Nous nous retrouvons dehors, l'air frais s'infiltrant dans mes poumons avec autant de violence que s'il s'agissait de ronces. Je les sens bouger avidement en moi, meurtrissant mon corps et mon coeur à mesure que je réalise la portée de mes actes. Charles est là, devant moi. Son visage ... Jamais ... Jamais je n'y avais observé une telle expression, une telle douleur. Les épines s'enfoncent plus profondément mais qu'importe. Je fais un pas en avant vers lui et la réaction est immédiate. Sans appel alors qu'il fait deux pas en arrière. "N'avance pas." Sa voix est âpre, si dure et si ... Oh diantre il a si mal. Je lui fais si mal. Mes yeux ne le lâchent pas quand son regard est ailleurs. Aussi loin de moi qu'il le peut. "Charles, je ..." Les mots me manquent, j'ai toujours su les manier si habilement mais tout ce que je pourrais dire n'aurait aucun pouvoir salvateur. Maladroitement je me rapproche de lui et ose lever une main vers lui, j'ignore ce que je compte faire, tout s'est toujours passé de façon spontanée entre nous. Jamais nous n'avons planifié quoique ce soit. Il m'esquive, comme si le simple frôlement de nos peaux risquait lui procurer davantage de peine. "Je ne ... c'est ... Mariage ... Amour ... Aouch." Il s'empêtre dans ses paroles et son corps traduit cet état d'incompréhension. Alors qu'il tente à nouveau de prendre ses distances vis à vis de moi il trébuche et oh mon dieu ! Il trébuche et chute dans la Seine ! Je me précipite sur le rebord du quai, le coeur battant la chamade comme jamais, oh faîtes qu'il ne lui arrive rien ! Je l’aperçois nageant en direction de la terre ferme. Ouf ! Un bruit sourd résonne tout à coup et je ne le vois plus. Il était là et oh mon dieu des bulles ! Sans réfléchir je pousse un cri strident et me jette dans l'eau glacée. Je me débats comme je peux, tâchant d'appliquer les conseils que Charles m'a donnés sans y voir grand-chose mais je ne sais pas nager. Je n'ai jamais pu surmonter ma peur et maintenant je ne parviens pas à le rejoindre. Je suis impuissante. Il va mourir par ma faute et moi aussi. Je m'essouffle peu à peu quand des sirènes résonnent et les flots se font plus agités. Des bras puissants me soulèvent et je perds connaissance.


Je me suis réveillée à l'hôpital où j'ai retrouvé Charles, toujours inconscient dans un lit, mais vivant. Quelqu'un nous avait vu et a de suite appelé la brigade fluviale de la police. Sauvant ainsi nos deux misérables vies. J'ai refusé de quitter sa chambre, il devait se réveiller. Jellal dormait depuis si longtemps, il était impensable que Charles ... Non, il allait revenir à lui et nous allions trouver un moyen, j'ignorais lequel, j'ignorais comment il pourrait me pardonner mais il était tout bonnement hors de question que je le laisse, je ne l'abandonnerais pas. Jamais. Et il a fini par ouvrir les yeux. Je n'oublierais jamais ses premiers mots "De l'eau, s'il vous plaît, mademoiselle." Il ne m'a pas reconnue. Pire que ça, il ne se souvient plus de moi. Il a perdu la mémoire. Ou du moins n'a aucun souvenir de moi dans sa vie. Son cerveau m'a littéralement rayée de son existence. C'est comme si notre passé n'avait jamais été réel. Je ne sais plus qui je suis sans lui. Je suis perdue, mon coeur est éteint et la seule personne qui sait où se cache le bouton marche n'a plus connaissance de moi. Et ... C'est sûrement mieux qu'il ne s'en souvienne pas, il va vivre une vie heureuse, sans moi. Sans risque que je ne lui brise le coeur à nouveau. Quant à moi ... Je n'ai que ce que je mérite.