« Théo, tu peux nous rejoindre dans le salon s’il te plait ? » J’entendais mon père qui devait déjà se trouver dans le salon, je venais de prendre peur, car je voyais les parents de mon meilleur ami divorcé. Je parlais souvent avec Wenaël et tout ce qu’il pouvait me décrire, je le découvrais dans le couple de mes parents. Ils se disputaient et n’étaient plus aussi d’accord, ce qui les tracassait réellement c’était le fait d’avoir un second enfant. Mes parents avaient toujours rêvé d’une grande et nombreuse famille, ils ne m’avaient jamais caché cela et je n’étais pas contre le fait d’avoir des frères ou sœur. Mon père lui s’était résigné à adopter ce qui était tout bonnement impossible pour ma mère, elle voulait donner naissance à chacun de ses enfants, mais elle n’arrivait plus à en avoir, huit ans qu’ils essayaient d’en avoir un second. Impossible. Négatif. Les médecins, les tests de grossesse tous jouaient sur le couple heureux et amoureux que formaient auparavant mes parents. Je me couchais les soirs et je pouvais déjà imaginer le nombre de haussement de voix que j’allais pouvoir entendre. Mon cœur se serrait à chaque fois que j’entendais leurs voix s’élever. J’avais descendu lentement les marches de la maison familiale, une petite maisonnette vu à chaque coin de rue à Toulouse. J’avais peur d’entendre le mot divorce, l’envie de me retrouver devant eux était loin d’être là, alors je me blottissais contre l’encadrement de la porte du salon, les regardant tous deux avant d’annoncer ma présence.
« Je suis là. » Leurs regards étaient différents, ils avaient l’air : heureux. Ils étaient sans doute ravis de divorcer et d’aller faire leur vie avec des personnes pouvant leur donner ce qu’ils désiraient et j’allais me retrouver balloter comme mon meilleur ami d’une ville à autre. Il devait vivre un mois chez loin, puis chez l’autre. Il me manquait déjà, il était chez son père, donc à quelques kilomètres de Toulouse, Perpignan, je connaissais cette ville assez bien ayant une grand-mère dans le coin, mais je devais subir son absence et continuer d’apprécier l’école et le club de foot ou de rugby sans lui. C’était différent sans lui.
« Installe-toi mon cœur. » Je secouais la tête, mes mains devenaient moites, je m’installais comme demandé attendant le coup qui allait sans doute anéantir la vie que je connaissais depuis maintenant huit ans. Je regardais chacun de mes parents pendant de longues secondes attendant que l’un d’eux se décide à parler, puis je voyais leurs mains se joindre ce qui me laissa assez perplexe du haut de mes huit ans.
« Tu vas avoir un petit frère mon cœur. » Je les regardai et très certainement ma tête devait leurs dires sans que je n’aie à prononcer un seul mot : quoi c’était seulement ça . Je souriais doucement finissant par me plonger dans les bras de mes parents pour les embrasser.
« Juan.. » Je regardai mon meilleur ami en arquant un sourcil.
« Attend, c’est le prénom de mon petit frère que je dois choisir et je n’aime pas ce nom. » Je souriais en finissant mon bol de petit déjeuner, tout en essayant de trouver une idée de prénom qui serait assez bien pour le donner à mon frère. Je voyais ma mère qui nous guettait de loin essayant sans doute de me dire non par la pensée pour le pseudonyme proposé par mon ami. Elle n’avait pas d’inquiétude à avoir, je comptais donner un prénom parfait pour mon petit frère, même si pour cela je devais me creuser les méninges pendant le dernier mois de grossesse qui restait à ma mère. Huit mois s’étaient écoulés depuis l’annonce de mes parents pour cet enfant. J’étais ravi d’accueillir une nouvelle personne dans ma famille, mes parents avaient décidé que deux enfants conviendraient à leurs bonheurs, leur couple avait été mis à rude épreuve avec les démarches pour avoir un autre enfant, ils ne voulaient pas tenter le diable de nouveau et qui sait peut-être qu’ils arriveraient à en avoir un troisième sans chercher à l’avoir à tout prix. Je débarrassais mon bol avant de regarder ma mère.
« Dis-maman, tu me fais confiance pour le prénom de mon petit frère ? » Je la regardai attendant une réponse rapide à cette question, je souriais tendrement en trépignant d’impatience face au petit sourire de ma mère.
« Bien sûr, mais beaucoup moins à Wen, qui a proposé hier Sami, alors que son chien se nomme comme ça. » Je rigolais en regardant mon meilleur ami, qui se rapprochait beaucoup d’un frère pour moi, qu’autre chose à présent. Il me regarda en faisant une mine boudeuse ce qui me fit doucement sourire.
« Oui, je t’avouerai que j’écoute peu son avis sur ce point-là, même si géant vert serait un prénom de rêve tu ne trouves pas. » J’avais essayé d’être sérieux en lançant cela à ma mère, mais impossible, car j’étais mort de rire à l’idée d’avoir un frère qu’on nommerait géant vert. L’horreur. Il voudrait sans doute faire comme moi et changer son prénom pour finir par m’en vouloir à vie d’avoir écouté Wen.
Quelques jours plus tard, je finis par trouver le prénom de mon frère. J’avais décidé qu’il se nommerait Dylan. Mes parents, m’avaient promis qu’importe le prénom que je choisirais, ils seront d’accord. Ils pouvaient me faire confiance, les idées farfelues de mon meilleur pote n’étaient pas les bienvenues pour ce choix-là.
« J’ai une prise ! »Je lâchais mon téléphone, que j’avais pris entre mes mains le temps d’envoyer un texto à un ami, pour prévenir de mon absence à une soirée. Je regardai mon petit frère en sentant un sourire se dessiner sur mes lèvres en le voyant être fier de lui avec sa prise. Je venais l’aider dans cette petite barque assez bancale qu’on avait pris pour aller à la pêche. Je me mettais à rire ce qui ne plut pas du tout à mon frère qui se mit à râler.
« Non, mais quelle idée de lâcher une botte dans la flotte. Arrête, de te moquer, ce n’est pas drôle. Je vais perdre mon pari face à papa qui a dit que je n’arriverais jamais à prendre un poisson. » Je le prenais contre moi en l’embrassant sur le haut du crâne, mon frère me faisait penser à moi, il avait à présent neuf ans, pendant que moi, je venais de devenir majeur quelques semaines auparavant. Je reprenais la botte en main, en rigolant un peu lui montrant cette prise magnifique.
« Ça donne vraiment faim ce dont tu as péché. » Je le laissais râler avant de trouver une idée pour lui faire gagner ce fameux pari qu’il avait fait avec notre père, ce dernier était censé être à ma place pendant que moi, je devais voir des potes, mais son travail l’avait réquisitionné pendant son jour de repos. Je ne voulais pas que mon frère soit déçu alors, j’avais pris sa place en annulant tous mes projets. Mon frère passait au-dessus de tout pour moi, qu’importe l’ami ou encore la fille avec qui je devais annuler quelque chose, tant que mon frère ne soit pas déçu. J’étais très protecteur envers lui et je ne me gênais pas pour le faire savoir à ses ennemis. Je ramais jusqu’au large pour l’amener à ma solution pour qu’il puisse prouver à notre père que sans lui on pouvait y arriver.
« On va où ? » Je secouai la tête, je ne lui répondais pas laissant le doute planer dans sa petite tête. J’arrivais au port qui n’était pas très loin du lac d’où nous venions. Je le laissais dans la voiture pour aller parler à l’un des vendeurs de poisson de l’endroit. En quelques minutes j’avais réussi à trouver une solution à ce petit problème.
« Souris pour la photo. » Je le voyais faire la grimace. « Mais, ça pue un poisson. » Je rigolais prenant la photo.
« Jamais content ces enfants de nos jours. » Je finis par redonner le poisson emprunté à ces vendeurs avant de rentrer chez nous pour rejoindre nos parents.
Je courrais essayant de ne pas laisser derrière moi Wen. Décidément, en ce moment, on ne faisait que courir et généralement, il ne valait mieux ne pas s’arrêter si on voulait éviter les problèmes. J’éclatais de rire malgré l’essoufflement que j’avais en ayant couru aussi rapidement pour échapper à ce commerçant guère enchanté qu’on se serve dans son magasin sans payer. Je regardai mon pote puis tous les autres qui venaient d’arriver à vive allure.
« Vous assurez les gars. » Je passais mes journées depuis pas mal de temps à traîner avec cette nouvelle bande que j’avais rencontrée. Je voyais bien dans le regard que me lançait Wenaël que ce que je venais de lui faire vivre n’était pas du tout ce qu’il espérait en parlant d’une journée sympa et drôle. Mais, son absence due à la dispute qu’il avait eue avec sa mère, nous avait éloignés. Il ne venait plus comme avant à Toulouse, ne voyant plus sa vie dans cette ville, oubliant les personnes qui tenaient à lui : comme moi. J’avais l’impression depuis quelques mois de perdre l’un de mes amis les plus anciens. Je le connaissais depuis le bac à sable. Il ne semblait pas vouloir se battre pour rester parmi nous, que devais-je faire ? M’exprimer, le retenir . On n’était pas un couple après tout. Je n’aurai jamais osé retenir une quelconque femme alors mon frère du cœur, c’était encore plus compliqué. J’étais rancunier et tout le mal qu’il me faisait souffrir sans s’en rendre compte ne me donnait point envie de me battre pour lui.
« Tu viens avec moi faut qu’on parle. » Je m’attendais à ça venant de lui, il était comme moi au fond, il allait me dire mes quatre vérités sans se gêner.
C’était là la fin de notre amitié, nous avions tous deux dix-huit ans et ma vie avait totalement changé depuis deux années déjà. Il ne venait plus aussi souvent et je perdais le goût de vouloir traîner avec des personnes que nous côtoyons tous les deux. Je voulais m’éloigner comme lu l’avait fait en ne faisant aucun effort. Il en voulait à sa mère de refaire sa vie alors que son père l’avait refait depuis longtemps. Il n’était pas juste et par-dessus tout il oubliait tout le reste en restant fixé sur quelque chose qui n’était pas logique, sauf pour lui apparemment.
« Bon anniversaire frangin. » Je regardai mon petit frère qui venait de rentrer dans ma chambre, pendant que je me préparais pour ma fête d’anniversaire. Je souriais en finissant d’attacher mon jean.
« Merci petit frère. » Je plongeais ma main dans sa tête le décoiffant rapidement en le prenant dans mes bras. Je savais qu’il espérait comme mes parents que je change d’avis et que je fête mon anniversaire avec eux, comme on en avait l’habitude, mais ce soir mes potes , cette petite bande que j’avais finie par me créer après le départ définitif de Wen avait prévu une soirée et concocté tout un programme. J’avais hâte de voir ça, car nos soirées étaient toutes aussi folles les unes que les autres et celle-là avait l’air d’être encore plus prometteur.
« demain, soir je serais là, on le fêtera ensemble, tu verras dans neuf ans tu ferras pareil et c’est l’un de nos parents qui seront face à toi pour te demander de rester. » Je sentais ses bras me serrer un peu plus fort tandis que je lui faisais lâcher prise.
« On se revoit demain, Brother. » Je le regardais finissant par l’embrasser comme à notre habitude et le laissait dans ma chambre. Après avoir salué mes parents, je quittais la maison pour rejoindre mes amis en boîte de nuit. J’étais censé m’amuser avec mes potes et rien d’autre, pourtant ce soir-là fût différent de tous les autres. Je n’avais pas pu faire autrement que regarder cette fille : naturelle et souriante. Elle était magnifique et très bien proportionnée, je mentirais si je disais que je ne regardai pas le physique, quelle personne ne regarde pas ça dans un premier temps . Je fus séduit très rapidement par cette jolie blonde répondant au prénom d’Aurore. Je la regardai, la dévorant pratiquement du regard tellement elle me faisait un réel effet. Je lâchais rapidement mes amis pour passer ma soirée d’anniversaire avec elle, on avait dansé durant toute la nuit. Un anniversaire spécial. Je n’étais pas du genre à me poser, je m’amusais profitant de la vie ayant de temps à autre quelques aventures plus ou moins longues. Aurore m’avait rendu complètement fou en une nuit.
« Mon cœur ? » A ces mots, je rejoignais le salon pour rejoindre Aurore. Sept mois qu’on partageait notre vie ensemble et qu’on vivait heureux. Nous avions tous deux des exs jaloux et qui désiraient gâcher notre bonheur, mais personne n’y était arrivé à présent. On était maître de notre amour et encore plus de notre histoire, ce qui me rendait encore plus heureux, c’était de savoir qu’elle s’entendait avec ma famille, mais encore plus avec mon petit frère. J’avais décidé de franchir une autre étape avec elle, on en avait passé une déjà avec l’emménagement qui datait maintenant de deux mois. Je voulais la demander en mariage, ma mère se réjouissait moyennement de cela étant donné que cela était trop précipitée à son goût, mais j’étais sûr de mon choix et de l’amour que je portais à cette fille.
« Mon amour. » Je l’embrassais la soulevant légèrement en la prenant dans mes bras. Je plongeais mon regard dans le sien sentant mon sourire se déployer tandis qu’elle me regardait tendrement. Elle devait certainement se demander ce qui se passait pour qu’il y ait des bougies dans tous les recoins de notre petit appartement.
« Une panne d’électricité ? » Je me mis à rire avant de m’agenouiller devant elle. Je la sentais assez hésitante se demandant ce qui se passait pour que je me mette dans une telle proposition.
« Je t’aime Aurore. Je veux qu’on avance ensemble et ceux jusqu’à la fin de nos jours, c’est pourquoi, je veux que tu deviennes ma femme. » Je la regardai laissant mon regard dans le sien attendant une réponse, qui mit un petit moment à arriver.
« Je le veux. » Elle secoua la tête en prononçant cette phrase, je me levais la reprenant dans mes bras pour l’embrasser langoureusement tout en caressant sa joue à l’aide de l’une de mes mains.
Je soulevais l’un des cartons les plus lourds de mon existence, elle y avait du plomb à mon avis. Je descendais le dernier carton qui allait finir par mettre fin à un moment important de mon existence. Aurore avait décidé de me quitter et de divorcer. Je la regardai appuyé contre ce camion de déménagement, je lui en voulais de s’en aller et de ne rien faire pour sauver notre mariage. Je l’aimais et c’était encore le cas, je me retrouvais divorcé avant mes vingt- trois ans. J’étais bête, j’aurai dû écouter ma mère et ne surtout rien précipiter, je devrais continuer d’en vouloir à cette fille qui me quittait tout en me laissant avec le cœur brisé en mille morceaux, mais je n’y arrivais pas, l’amour que je lui portais était encore bien trop fort.
« Adieu Théo. » ces derniers mots que j’allais pouvoir obtenir de cette dernière me parut difficile à entendre. Je la regardai monter dans ce camion en la laissant partir finissant par me retourner pour monter dans cet appartement que j’allais quitter à mon tour.
« Charmante la femme que je viens de voir sortir de ton appartement. » Je rigolais en voyant mon frère. Il n’arrêtait plus de me charrier sur ça, j’avais eu du mal à avancer sans Aurore. Elle était deux ans de ma vie et me remettre de cette perte avait été difficile, mais je n’avais pas perdu le goût de vivre puis mon frère vivait à présent avec moi, alors je ne pouvais plus me plaindre.
« Ouai, mais sans doute trop vieille pour toi. » Je le regardai en connaissant déjà ce qu’il allait me répondre à l’avance. Il était amoureux, mon frère était différent de moi tout en étant mon portrait exact. Il était en couple depuis huit mois avec l’une des filles de son lycée. Seize ans et déjà sérieux, on se charrier mutuellement sur nos vies amoureuses.
« J’aime ma copine et n’importe quelles bimbos n’arriveraient pas à me la faire oublier. » Je souriais lui tendant la bouteille de lait le voyant avec un bol dans la main. Je mangeais mon petit déjeuner, écoutant les messages que nous avions sur le fixe, nos parents demandaient des nouvelles de leurs deux fils. On était à Carcassonne et forcément nos parents s’inquiétaient assez rapidement quand le plus jeune de leur fils ne répondait pas au téléphone. Je les rappelais pour les prévenir que tout allait bien pour nous histoire de les rassurer.
« Tu vas où comme ça ? » Je regardai mon frère en soufflant, il était minuit passé et il avait cours le lendemain alors qu’on venait à peine de rentrer d’un week-end chez nos parents, il décidait déjà de partir.
« Je vais voir ma copine, enfin celle qui est supposée l’être. » Je fronçais les sourcils en le regardant choqué, que s'était-il passé en un week-end ? Je ne doutais pas que j’allais vite le savoir .
« Apparemment, elle s’est tapé un autre mec. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais j’ai besoin de savoir, ça me tracasse beaucoup trop là. » Je n’eus le temps de répondre que ce dernier parti après m’avoir pris dans ses bras. Je le regardai par la fenêtre partir tout en souriant imaginant ce qu’il pouvait ressentir à cet instant précis. Quelques heures plus tard, je m’étais assoupi sur le canapé en attendant son retour quand on frappa à la porte de l’appartement. Je me levais en vitesse en me disant que le minus avait encore oublié ses clefs, comme il savait si bien le faire. En ouvrant la porte, ce ne fût pas le visage de mon frère que je découvris derrière, mais deux hommes bien plus âgés habillés en tenue de policier. Je les regardais un après l’autre en me demandant ce qui se passait.
« Vous êtes le frère de Dylan Everdeen ? » Qu’avait-il fait ? Dans quoi s’était-il mit ? Des questions plus idiotes les unes que les autres atterrir dans mon esprit, je ne m’attendais certainement pas à la nouvelle que ces deux hommes allaient m’annoncer et qui allait mettre fin à la vie que j’avais toujours vécue.
« Oui, c’est bien ça. Que se passe-t-il ? » Je les laissais entrer dans l’appartement essayant de percevoir quelque chose dans leurs regards, mais rien, il ne laissait rien passer et cela commençait à m’inquiéter.
« Il lui est arrivé un accident, monsieur. » mon cœur se souleva, j’imaginais le pire et j’avais raison de le faire, la parole était impossible pour moi à cet instant tant l’inquiétude pour mon petit frère était forte.
« Il est décédé dans un accident de voiture, nous avons envoyé une voiture de police prévenir vos parents. » Je perdais le contrôle de ma vie et de mon corps qui se retrouva étalé sur le sol de mon appartement pleurant à torrent après les paroles de ces hommes.
Ella Maresquo. Elle est devenue une obsession. La solution à toutes mes peines . La fille qui détient une partie de mon petit frère mort trop tôt ? Je n’arrive pas à mettre des réponses qui me paraissent juste à toutes ces questions qui me traversent l’esprit depuis le décès de mon frère. Je cherche encore et toujours à la connaître, je ne doute plus ou du moins j’essaye de me persuader qu’il n’est pas mort pour rien. Mon charme et ma force de persuasion m’ont aidé dans cette histoire, j’ai récupéré une liste et comme un prédateur je pourchasse les personnes ayant obtenu un morceau de Dylan. Sa mort avait permis à plusieurs personnes de retrouver la joie de vivre, pendant que la mienne était parti dans sa tombe quand je le vu descendre dans son cercueil sous terre. Je pensais que l’amour faisait mal, mais ce qui est douloureux en réalité c’est perdre une personne avec qui on ne s’imaginait pas vivre sans. Plus de dix personnes et ma déception étaient déjà grandes, aucune de ces personnes ne méritait de vivre à la place de mon frère. J’aurais préféré que personne n’obtienne un morceau de lui. Ses organes lui ont été ôté et chacun de ses organes vies à l’intérieur d’une autre personnes, depuis sa mort, je me ronge de l’intérieur, me demandant si ces personnes sont à la hauteur de mon petit frère. Mais, en cherchant et parcourant les routes de France, j’ai pu comprendre que personne n’était à sa hauteur et n’était assez bon pour obtenir un morceau de lui. Je ne pouvais plus rien y faire. Je ne crois plus en ce monde, un monde que je connais depuis vingt-cinq ans maintenant et que je ne peux plus supporter tout comme le regard de mes parents. Nous étions identiques et les voir me regarder avec beaucoup de peine, me rend mal, je me sens coupable de ne pas l’avoir retenu, il m’aurait haï, mais il serait encore là. Paris. Une nouvelle ville, qui pourrait peut-être devenir ma nouvelle chance de croire en la vie, mais j’en doute, mon espoir repose sur une seule et unique personne. Dix-huit ans et jeune, qui me dit qu’elle ne s’amuse pas à se détruire comme la plupart des personnes que j’ai pu traquer depuis sa mort ? Elle est-elle la bonne personne, pour me redonner l’espoir en ce monde ?
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