► OOH LA LA PARIS.
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 allyson → come by here

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MessageSujet: allyson → come by here    allyson → come by here  EmptyLun 4 Fév - 20:42

J'ai l'impression d'avoir passé ma vie entre les murs de cette université, tant il m'est difficile de m'imaginer ailleurs. Pourtant, Londres était une période magique de ma vie d'étudiant, et sans doute serait elle restée mon meilleur souvenir si mon escapade ne s'était pas soldée par l'annonce de la mort de mon père et de ma soeur Agathe. L'Angleterre diffère en tous points de la France, et pourtant je ne saurais dire où va ma préférence. Il y a quelques années, sans doute, j'aurais été capable de le faire, mais plus maintenant. Je suis juste content d'être là où je suis et de faire ce qui me plait, et non pas enfermé dans un bureau, dans une vie dépourvue de rêve ou de dimension agréable. J'ai parcouru, pendant très longtemps, tous les souvenirs qui constituaient ma vie, et j'ai mis sans doute autant de temps à me remettre de la perte de deux de mes repères, de mes piliers. Ajouté à la douleur, le fait de voir ma mère dégringoler l'échelle de la peine et de l'horreur n'a pas été facile non plus. Finalement, la vie tient à peu de chose, et il est aisé de s'en rendre compte une fois qu'on a côtoyé la mort d'un peu trop près. Revenir ici, dans les couloirs de la fac, enseigner à des élèves, partager ce que je sais, tenter de les rendre plus excellents encore, tout ça me fait réaliser que la vie a d'autres aspects que la tristesse qu'il est possible de ressentir. Le bonheur que je tire de ma vie actuelle semblerait peut être aberrant, voire incorrect, aux gens qui connaissent ma famille de longue date, pour ma part je n'en ressens que de la fierté. Capucine, ma soeur, m'a aidé à sortir d'une torpeur que nous avons tous les deux remplacé par une lutte acharnée contre la tristesse du quotidien. Ludwig c'est ajouté à l'équation, et sa présence bien qu'étrange dans mon appartement, a le don, au moins, de mettre de la couleur plus éclatante encore dans notre cohabitation.

Je viens de terminer mon cours, un TD d'histoire de l'art dans lequel nous étudions avec plus d'attention l'impressionnisme français que j'affectionne tant. J'adore donner ces cours, et je pense que mes étudiants le sentent, pour l'instant. Je n'ai rendu que de bons devoirs, et de bonnes copies, sans aller jusqu'à l'excellence où j'aimerai les mener bien entendu. Mais mes cours sont aussi particulièrement calmes et peu troublés par de quelconques fauteurs de trouble, ce qui me va très bien. De mes années d'enseignement, je ne retire que du positif finalement, car je n'ai que très rarement été amené à m'occuper de réels cas, d'élèves perturbateurs ou autres désagréments que rencontrent parfois mes collègues dans d'autres cours. Je joue avec mon stylo en appelant les élèves un par un pour leur rendre un devoir sur table que nous avons fait la semaine passée et qui, vu son niveau de complexité, est sans doute un peu moins bon que d'habitude. « N’oubliez pas de ne pas vous décourager, ce sujet là posait plus problème que ceux que je vous donne habituellement, mais le partiel sera moins difficile ». Surtout parce que je me refuse à leur porter un quelconque préjudice pour l'obtention de leur année à partir du moment où je sais qu'ils travaillent autant que nécessaire. Je rends les copies sans annoncer les notes, une par une, et libère les élèves, non sans prendre la peine cela dit de retenir l'une d'entre elle. « Mademoiselle Sorenson, vous voulez bien rester un moment ? » J'ai gardé sa copie et lui fais signe de venir la chercher tandis que les élèves eux, continuent à sortir. Personne ne semble étonnamment l'attendre et je lui tends sa feuille dans un sourire encourageant. « C'est un très bon devoir, Mademoiselle... » J'acquiesce en lui tendant un 17, excellente note vu le niveau. « J'ai cru comprendre cela dit que l'anglais vous manquait un peu... », je lance, en souriant, un peu amusé. Pour avoir moi même passé deux années à étudier dans une langue pas si étrangère que ça mais qui n'étais pas ma langue natale, je sais que l'adaptation est parfois difficile.
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MessageSujet: Re: allyson → come by here    allyson → come by here  EmptyLun 4 Fév - 21:38

Les jours passaient à une vitesse affolante, plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer, pourtant elle avait l'impression d'être arrivée quelques jours auparavant à Paris, alors que cela faisait presque un mois. Plongée dans ses études et son petit boulot, elle n'avait pas le temps de se focaliser sur le reste, trop obnubilée par une routine à laquelle se pliait quotidiennement sans broncher. Il lui arrivait tantôt de sortir de ce cycle, mais elle culpabilisait aussitôt, ses résultats revêtant une importance capitale à ses yeux, car elle ne travaillait pas uniquement pour elle, mais également pour ses parents, qui eux, n'avaient pas eu cette chance inouïe qu'était la sienne. Désormais familière avec l'université, qu'elle avait réussis à apprivoiser, il lui semblait faire parti de ce monde nouveau, ou du moins d'y trouver sa place. Bien sur, elle avait quelques soucis d'intégration avec la barrière de la langue, mais les choses s'étaient améliorées depuis son arrivée, et elle était parvenue à se faire quelques amis, qu'elle accompagnait tantôt boire un café; rien de probant cependant. Il était difficile de se lier aux autres lorsqu'on savait qu'on ne resterait pas éternellement dans les parages, et que le jour viendrait où il faudrait partir. La tâche était d'autant plus ardue quand, comme Allyson, on accordait difficilement sa confiance, et qu'on était d'une timidité maladive. Son poste de serveuse, et ses devoirs accaparaient donc la moitié de son esprit, et l'autre partie vagabondait parfois dans l'imaginaire, quand elle se posait un livre à la main, dans son vieux fauteuil en velours, déniché aux puces.

Si la jeune fille affectionnait les cours magistraux, les travaux dirigés revêtaient une toute autre facette, car en vertu de ces groupes restreints constitués, elle était amenée à se mettre en avant malgré elle. D'ordinaire au fond de la salle de classe, elle restait silencieuse, prenant des notes avec assiduité sur des feuilles volantes, mais cependant incapable de parler, pourtant, elle connaissait la plupart des réponses, mais était bien trop mortifiée à l'idée de parler. Le faire avec des inconnus ne lui posait aucun problème, mais il en était tout autre avec ces personnes qu'elle côtoyait ici, craignant les moqueries à cause de son accent ou d'une mauvaise appréciation, pis encore, l'éventuel retour de sa dyslexie l'effrayait. Néanmoins son enseignant était des plus gentil et patient avec chacun d'entre eux, mais ne réussissait à la rassurer, et c'était constamment avec une joie vainement dissimulée, qu'elle accueillit la sonnerie salvatrice qui signifiait la fin du cours. Récupérant prestement ses affaires, qu'elle fourra à la vite dans sa sacoche, Allyson pensait déjà à la suite du déroulement de sa mâtiné, quand elle entendit son prénom, qui la fit aussitôt sursauter. Serrant la besace contre sa poitrine, tel un bouclier, elle avança timidement vers le chargé de TD, qu'elle fixa en se mordant les lèvres, anxieuse à l'idée de ce qu'il pourrait bien lui demander. Ses épaules s'affaissèrent immédiatement quand elle comprit, que c'était uniquement pour sa copie, qu'elle accepta du bout des doigts, jetant un rapide coup d'oeil sur la note, qui eut le don d'accélérer son rythme cardiaque déjà effréné. « Merci. » Murmura t-elle d'une voix quasi inaudible, tandis qu'elle la glissait dans une poche, pressée de s'échapper, et de prendre les jambes à son cou. « Oh. Cela se voyait tant que ça dans ce que j'ai rendu ? » L'inquiétude se lisait sur ses traits tirés, elle ne voulait en aucun cas, qu'il la surévalue pour lui donner de l'espoir, ou par pitié, tout devait se mériter dans la vie, son père le lui avait appris. « Je suis désolée… » Elle marqua une légère pause, cherchant ses mots avec difficulté, son esprit refusant de coopérer, comme il en avait coutume lorsqu'elle paniquait, mais elle s'accrocha avec force, et poursuivit. « Parfois c'est difficile de trouver les expressions en français, j'essaye, et j'essaye encore, mais les tournures anglaises s'imposent malgré tout, et après je m'égare. » Cette seule phrase représentait probablement sa plus grande intervention depuis le début de l'année scolaire, et contre toute attente, elle continua de parler, faisant fi de sa gêne. « Le français est difficile, je ne sais pas comment vous faites pour l'apprendre, c'est si… compliqué. Peut être que… Auriez vous des conseils ? Des livres ? J'adore lire.. Pardon je parle trop pour le coup, alors que vous vouliez juste me rendre ma copie. » Allyson sentit ses pommettes rosir sous cette honte passagère qu'elle éprouvait et alors qu'elle le regardait avec attention elle vit dans ces prunelles dorées, une bienveillance réconfortante.
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MessageSujet: Re: allyson → come by here    allyson → come by here  EmptyMer 13 Fév - 18:19

Elle semble immédiatement se trouver gênée par ma remarque sur ses tournures de phrase, ce n’est pourtant pas du tout l’effet que j’attendais de créer. Au contraire, sa copie est excellente de toute façon et loin de moi l’idée de vouloir favoriser qui que ce ne soit par l’imputation de notes supérieures à ce qu’elle mérite. Je note gentiment mais je mets les notes que selon moi mes élèves méritent, et il n’en est pas autrement. Je souris un peu et secoue la tête : « Non, ça n’était pas si choquant que ça, mais j’ai fait une partie de mes études en Angleterre et je maitrise plutôt bien la langue, ce qui explique que j’ai vu les subtilités de langage ». Je ris un peu mais la rassure d’un clin d’œil pour dédramatiser la situation qui est, en effet, loin d’être dramatique

Je tente ensuite de lutter contre les autres vagues de panique qu’elle semble ressentir et me souviens moi-même de mes premières semaines en Angleterre. Ma mère me parlait dans cette langue depuis que j’étais tout petit, mais en réalité, il est différent de parler et de pratiquer la langue et de l’écrire dans toutes ses copies pour en faire une deuxième langue. En Angleterre, il n’y avait plus la moindre place pour le français, et il a bien fallu composer avec ça. Je me souviens avoir été à la fois et déçu de la chute soudaine de mes notes quand je suis arrivé là-bas, me demandant pourquoi je ne parvenais pas à obtenir des résultats aussi excellents qu’en France. La maitrise de la langue a mis un certain temps à me venir et je pense objectivement que je m’en sortais moins bien qu’elle à l’époque. Personne ne s’est jamais moqué de moi, par contre, que ce soit les étudiants ou les professeurs, et c’est sans doute de là que me vient mon attrait pour la gentillesse. Je me suis toujours senti intégré, apprécié, récompensé, et c’est ce qui a fait de l’Angleterre un pays si cher à mes yeux. Malheureusement, j’aurais sans doute du mal à y remettre les pieds aujourd’hui, pour une longue période. Mais c’est à cause des souvenirs qui y sont pour moi associés, rien d’autre. Je soupire un peu et secoue la tête pour m’extirper de mes pensées sombres, je suis là pour rendre la copie d’une de mes étudiantes par pour ressasser le passé qu’on ne peut de toute façon pas changer. « Mais oui, lire est une excellente idée, n’importe quel type de livre vous aiderez à perfectionner votre maitrise des petites subtilités françaises ». Je dis ça en quittant mon siège et en rangeant mes affaires dans mon cartable, parmi lesquelles se trouvent de nouvelles copies que je dois corriger pour la semaine prochaine. J’attrape mon écharpe aussi, et inspire. « C’est déjà très courageux de se lancer dans l’exercice de la dissertation dans une langue qui n’est pas la vôtre… Si les livres d’art vous inspirent particulièrement, j’ai une très bonne bibliographique que je peux vous soumettre ».

J’acquiesce et glisse la lanière de mon sac sur mon épaule. « Vous êtes en France depuis longtemps ? » je demande, un peu indiscret sans doute mais réellement intéressé. « Désolé, je ne veux pas être indiscret, simplement je vous trouve drôlement à l’aise ». Ce qui peut être une fausse idée, aussi, cela relève du domaine du possible je n’ai jamais été très fin psychologue. Mais quand même. Je décide de quitter le sujet, la vie personnelle de mes étudiantes ne me regarde en rien et il faut parfois que j’apprenne à arrêter d’être le futur bon copain pour gagner un peu d’autorité et de hauteur hiérarchique, j’en suis bien conscient. « Quand j’étais à votre place, j’allais dans les musées, et je lisais en boucle les explications inscrites en dessous de chaque tableau, pour m’imprégner des explications ». J’acquiesce et lui assène un clin d’œil amusé.
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