Nice j’en ai fais mon royaume. A côté de moi votre foutue Queen B., It-Girl ou n’importe quoi passent pour de grosses saintes-nitouches. J’ai été une de ses gamines pourries gâtées qui faisaient n’importe quoi au pensionnat. Qui défaisaient, refaisaient des réputations à des pseudos filles en recherche du Prince Charmant. La fille qui se moquait de vous parce que vous portiez des lunettes un peu trop larges ou un appareil dentaire un peu trop voyant ? C'était moi...
A tout ceux qui croient aux Coups de Foudre, aux âmes-sœurs. Vous savez à Eux je leur ai laissé un souvenir impérissable. Et à moi étrangement ça me plaît pas mal. L’amour c’est abstrait pour moi, ça arrive une fois sur cent et vu le nombre de personnes à New-York Cupidon a pas dû me voir.
Je vous vois venir, vous vous attendez à une histoire larmoyante ou à une bonne leçon de vie que j’aurai apprise après. Genre je l’ai rencontré dans un coin de rue, j’ai été subjuguée et j’ai été complètement transformée après. On s’est mit à parler gosses, appartement, mariage et je suis devenue gérable.

Tu parles… Le garçon peut être que je l’ai croisé mais que je l’ai trouvé moche et sans intérêt. Peut être que dans dix ans je me traiterai de conne parce que la solitude j’en aurai marre. Sauf que la solitude & moi vont de paire. Ce que je compte accomplir dans dix ans ?
Un furieux business autour de ma personne, vendre mon histoire & qu’elle devienne un best-seller. Qu’elle soit ensuite adaptée au cinéma mais pas par un vieux producteur qui en fera un flop mais par un mec visant la Palme d’Or. Une actrice aussi chieuse, et imbue d'elle-même que je le suis et du vrai. De l’authentique.
Qu’on raconte en maximum deux heures ce qu’a été ma vie, ce qu’elle est et faire une fin qui laisse bien supposer qu’il y aura une suite. Quoique je peux toujours crever avant 35 ans et là gagner encore plus.

Tes petites agressions mesquines, ce sont des coups dans l'eau... T'es comme un gosse qui s'est fait mal et qui essaye de pousser ses petits copains dans le bac à sable pour qu'ils se fassent mal aussi.

Dans ce film y aura Nice, mon seul amour. Mon berceau, le lieu de toutes les découvertes. De mes parents deux personnes qui n’avaient concrètement rien à faire ensemble mais qui vivaient sous le même toit quand même. Qui ne s’aimaient plus, mais qui restaient pour éviter de se partager les meubles et qui tenaient à garder un soupçon de crédibilité en continuant à s’afficher ensemble lors des galas alors que mon paternel n’avait plus qu’une seule hâte ; retrouver sa maîtresse. Ma mère a été une femme laxiste, qui m’autorisait tout sans chercher la moindre confrontation avec moi mais préférait se référer à Dieu. Nous avons été proches à une période et puis quand elle a vu que je grandissais et qu’elle donc vieillissait ça s’est arrêté. Stoppé comme quand le feu passe au rouge alors que la seconde d’avant il était encore au vert et qu'on a l'impression de ne pas avoir vu l'orange mais qu’on comptait passer quand même en accélérant. Je me suis prise toute sa frustration en pleine figure, sa peur de vieillir et son obsession pour son apparence.
Malgré tout elle restera ma mère, je peux comprendre que contrôler une gamine comme moi fait peur. Je pense qu’à sa place je me serais foutue deux bonnes claques à chaque connerie j’aurai peut être viré droit. Elle au contraire elle s’arrachait les cheveux pour ses problèmes personnels et allait prêcher la bonne parole à mon père. Mon père c’était l’abonné absent, le mec que j’avais l’impression d’avoir en invité d’honneur aux repas. Nos discussions tournaient souvent autour de mon avenir, d’une future collaboration ensemble. Il bosse dans la finance et même si je suis dans ce milieu là maintenant ce n’est pas grâce ou à cause de Lui. Il a toujours été sévère, et ne supportait pas que je pique des colères. Donc ça a été gueulante, sur gueulante. Privation sur privation. Comme si me priver deux jours de ma carte Gold me torturerait l’esprit.
Dans ma baraque s’il n y a pas de dressing, y a autre chose.
A côté de ça j’étais toujours première de ma classe, mes professeurs n’arrivaient pas à comprendre comment je pouvais passer de l’élève turbulente à provoquer des bagarres ou à martyriser mes camarades et juste après être le première à lever la main et briller de mon intelligence. Une de mes professeurs légèrement folle sur les bords avait même supposé l’existence d’une jumelle cachée qui prenait ma place dés la fin de la récréation. Vu où elle est maintenant je remercie la Directrice de n’avoir accordé aucun crédit à ce qu’elle racontait.

Donc sans me vanter j’arrivais à bien m’en sortir en cours et ça a continué, pas comme chez certains où ça s’est écroulé à l’entrée au collège ou au lycée. Je pense qu’à partir de là j’ai intéressé mon père, il a vu en moins un genre de génie et il a plus voulu avoir un gosse ensuite. Je le comprends, devoir passer après moi… J’aurai plains le gamin en question.
En récompense il a voulu se la jouer « père/fille archi-complices », les Dimanches Matins au bord de la plage. On nous voyait on nous prenait pour des gens sortis d’une publicité qui puait l’amour à 100 bornes. Moi ça me plaisait un peu quand même, être dans la normalité et plus avoir à me justifier sur le fait qu’avec mon père on partageait pas grand-chose. Cette période j y repense et je me dis que j’aurai du en profiter encore plus et qu’en étant gamine on nous pardonne quasiment tout.

Je vide le contenu de mon sac Vuitton dans mon nouveau sac Dior et je pars en courant. Je me regarde un instant dans la grande glace de l'entrée... Quand je me regarderai à nouveau dans cette glace en rentrant tout à l'heure, je saurai.

J’ai terminé le collège, encore habituée aux trajets maison/collège. Je répondais aux professeurs, j’allais au coin cinq minutes puis j’étais collée puis je me faisais passer pour une victime aux yeux de mon père et ça passait.
Au lycée, là virage à 180°. Le paternel a voulu bien faire, dans ses amis toutes leurs filles finissaient tous avec de l’herbe à fumer sur le gazon de leur terrain de foot dans leurs lycées privé, portant leur anneau de chasteté en porte-clefs. Donc ça a été le pensionnat, un pensionnat en pleine ville mais une fois la porte d’entrée franchie c’était un monde parallèle. On m’a privé de mon portable, de mes cigarettes, de toutes mes distractions et mon père m’affichait son putain de sourire hypocrite : « Tu me remercieras plus tard… »
Et là les galères ont commencés, si on me coupait du monde extérieur… Fallait bien que je m’acclimate au monde intérieur. Et le pensionnat c’est l’expérience qui m’a le plus marqué. Et c’est celle qui a fait que Valentina l’intello’ se soit émancipée. Les premières semaines je me fondais dans la masse, j’observais et je voyais que déjà chez les garçons je suscitais un vif intérêt. Donc j’ai commencé à jouer la cruche de service (oops i did it again), ça commençait par le traditionnel « qui aime bien, châtie bien » jusqu’au bisou dans les toilettes. A cette époque on visait dans le soft, je me considère pas comme un une Don-Juan au féminin mais au moins on ne faisait pas certaines crasses que font les jeunes femmes maintenant.
J’ai tout essayé les bruns, blonds, roux, riches, middle class, intello’, chaque semaine apportait son petit effet. Une histoire d’un baiser, voire plusieurs et ça allait pas plus loin. Contrairement à maintenant, l’idée de devenir mère à 16 ans était effrayante. Donc je voulais bien enfreindre le règlement mais pas jusqu’à ce niveau.

Je me suis faite des ami-e-s, et des ennemi-e-s inévitablement. Je n’avais plus vraiment de nouvelles de ma famille et vu dans la tempête médiatique dans laquelle ils se trouvaient il valait mieux que je n’en sache rien. Donc avec tout un groupe on a commencé à régner sur le pensionnat. On avait beau pas encore être en Senior Class on agissait tout comme. Les mecs qui d’ordinaire attirés par des filles plus jeunes qu’eux battaient des cils pour qu’on les remarque. Je ne me qualifierais pas comme leader mais presque. On faisait circuler les marchandises dites interdites dans l’enceinte de l’établissement, un marché noir qui se développait en un temps record. Et j’en étais l’initiatrice.
Quand nous sommes arrivés en terminale là le pensionnat a tremblé, tout ce qu’on s’auto-interdisait de faire les précédentes années, on le faisait. On s’est mit à bizuter les nouveaux, à organiser des veillées dans les dortoirs des garçons. Les filles prenaient le pouvoir, les garçons se contentaient de suivre le mouvement et essayaient parfois de montrer qu'ils étaient toujours là aussi.
On se faisait prendre mais on récidivait de plus belle. Rien que ça a construit les souvenirs les plus mémorables de mon existence. On se prenait pour des Reines au sens propre du terme.
Je passais chez moi qu’en période de vacances et encore pas à toutes, j’essayais la plupart du temps d’esquiver les meetings familiaux. Surtout vu le gouffre dans lequel mon père s’était fourré avec des histoires pas claires d’argent.
Ma mère flippait de voir les huissiers débarquer chez nous et lui prendre son dressing ou sa commode style Marie-Antoinette elle a jamais compris que ça, ça arrivait que chez les plus malheureux. Nous, nous étions devenus intouchables.

Le jour fait semblant de se lever. Mais c'est la nuit pour toujours.
Et je suis la seule à le savoir.

Flirter dangereusement avec le système ne m’a jamais plu, j’ai beau avoir un caractère qui laisse penser le contraire. Frôler l’inégalité n’est pas trop dans ma nature même si j’excellais dans le trafic dans le pensionnat. Moi qui pensait détester cet endroit, j’ai eu du mal à le quitter alors pour continuer dans mon trip syndrome de Peter Pan j’ai voulu choisir une université qui soit aussi fermée que celle-ci.
Paris m'ouvre les bras, la Sorbonne se délectera de mon art.
J’avais l’impression de brasser dans le vent avec mon foutu diplôme, j’aurai pu tenter une des facultés les plus côtés de l'étranger et j’aurai eu plus de succès. Alors comme partout il m’a fallu un cycle d’adaptation, où je faisais mon trou. J’écoutais les gens, je participais à tout un tas de clubs débiles qui ne m’apporteraient rien mais ça me faisait connaître. Les soirées étudiantes étaient par contre aussi débauchées que celles des universités américaines ( merci soap opera à la con ).
Au niveau des garçons j’enchaînais les relations quelque-unes presque sérieuses d’autres parce qu’ils portaient un patronyme connu. Cela contrastait au moins avec le nom que je portais & qui occupait pas mal les pages finances + faits divers. Et puis je m’amusais à jongler entre mes prénoms alors à Zack c’était Valentina, Elijah Jade et à Julian Célia. La fille avec laquelle je vivais en colocation me prenait pour une Barney au féminin. Et je réussissais toujours à ne pas faire de gaffe, ou à me tromper de prénom. (erreur suprême).

Bon j’ai pas continué longtemps juste le temps de prendre mes marques. J’ai à côté de ça continué consciencieusement mes cours, j’étais active, je participais, je prenais la parole. Je n’avais plus qu’une seule hâte c’était quitter la Sorbonne. Donc je prenais mes options en avance, j’essayais de gagner le plus de truc que je pouvais. Vite & bien ? Absolument…

La vie d’étudiante était sympa, la vie de riche étudiante à Paris encore mieux. Enfin pour ce qu'elle a duré 3 années de vide total. Je sortais beaucoup, je compensais sûrement le fait d’avoir été enfermée dans une bulle d’autorité. Les lendemains étaient difficiles mais toujours surprenants. Pas de réveil à programmer, j’enchaînais les nuits blanches également. Je fumais toujours autant, au lieu de diminuer ma consommation augmentait. Le délire du copain qui sort " Bon allez une petite pour se détendre là ?"
Niveau drogues par contre rien de tout ça ; que ça soit la drogue du pauvre qu’est la colle ou la weed que la plus chère cocaïne. Je buvais souvent mais pas à me mettre dans un salle état chaque soir. Disons juste que quand je le faisais je le faisais bien. J’ai ensuite pris goût aux voitures, gamine je m’amusais au volant de la voiture à l'arrêt. Là je les conduisais sur des circuits, chaque année = une nouvelle s’ajoutait dans le hangar qui servait de garage. La plupart du temps elles ne bougeaient même plus de là mais quand je cherchais à impressionner ça a toujours fait son petit effet. Surtout de la part des gros machos de base qui restaient choqués de voir une femme apprécier l'automobile. Ils le restaient une fois que je me lançais sur la piste prête à faire chauffer le moteur.

Et j'en veux plus. Je ne suis pas satisfaite.
J'ai envie d'ailleurs, d'intensité, d'impossible.

L'université était supportable, et encore mieux pendant les congés.
J’y ai fais mon temps, les années ont défilés et j’en suis sortie avec mon diplôme. Et pas mariée comme les ¾ de mes connaissances. Toujours pas d’immense coup de foudre, j’y croyais de moins en moins. Je ne vivais que pour profiter de l’instant présent, et de profiter de mes courses aussi. Mes parents ne se sont toujours pas séparés, ils ont voulus se donner une 36ème chance ou un truc du genre. J’ai plus à interférer dans leur relation aussi platonique qu’elle soit. J’ai été diplômée en mathématiques, j'ai rejoins une société en tant que trader.
Me demandez pas pourquoi c’est comme ça, l’argent, le rythme de vie effréné, le fait d’avoir à gérer une bonne tonne d’argent. Je m y suis plongée dés ma sortie de la Sorbonne, avec mon caractère je craignais de devoir passer d’abord pour la grosse larbin de service. Devoir rendre des comptes à mes supérieurs était bien la chose que je détestais le plus au monde, j’ai eu de la chance mon côté « grande gueule » a parlé à ma place. On a commencé à former un bon petit groupe et à chaque gros pactole on fêtait ça très tard.
On fête justement trop ça et on ne fait donc que confirmer les rumeurs qui tournent au sujet de notre milieu. Pas geek mais rivé sur des écrans, on en a des nausées avec les chiffres. Pour chaque situation stressante il faut trouver un apaisant et bien il a été vite trouvé. Pas d’alcool en excès, mais toujours aussi accro’ aux clopes et aux mecs. Bien entendu ce choix il en a laissé des dizaines perplexe, à commencer par mon père et ma mère.

Enfin encore plus ma mère. Elle pensait sûrement avoir accouché d'une future femme au foyer qui resterait à vie dans le sud de la France qui s'occuperait de son loft et attendrait son mari. Pas question de bosser, il fallait organiser les repas, faire comme si j'aimais ça devant les invités.
Elle a eu à la place une jeune femme n'en faisant qu'à sa tête, évoluant dans un milieu majoritairement masculin avec une passion pour les voitures. On se retrouvait au moins au niveau du shopping et de la nourriture. Les goûts de luxe je les ai eu depuis toute petite un héritage de ma mère ça aucun doute là-dessus.
Mon père s'est montré quand à lui beaucoup plus méfiant, d'ordinaire il est le premier à miser le gros lot, me dire de foncer... Là savoir que je manierais plus l'argent qu'un logiciel de bureautique la fait rire jaune. Il me voyait sûrement mariée ou au moins fiancée. S'il savait que sa fille ne se contente que d'histoires de courtes durées, qu'elle ne couche pas vraiment tout le temps préférant séduire plutôt que conclure il l'enfermerait.

Il m'enfermerait aussi s'il savait que le garçon que je leur ai présenté comme étant l'Homme de ma vie ne l'était pas vraiment. Il était un bon ami au départ, on s'entendait sur pas mal de choses. On se partageait nos cigarettes, on refaisait le monde à nôtre façon. De toutes façons le monde avait besoin de deux personnes pour le bousculer. J'ai toujours mes idées utopistes je ferai une très bonne politique je suis sûre. Enfin bref. On flirtait, plusieurs fois j'ai eu des frissons en sentant son souffle dans le creux de mon cou. Mais rien de concret.
Puis un jour il est arrivé comme une fleur en chialant (sinon ça n'aurait pas été marrant) soit-disant son grand-père chéri était mourant et qu'il souhaitait le voir accompagné avec une fille dans ces derniers instants. Je ne m'étais jamais interrogée sur sa sexualité mais vu la pression qu'il me foutait, je me doutais bien qu'il devait soit se chercher encore ou sinon éviter à tout prix de devoir se caser. J'ai la chance d'avoir cet air candide et angélique à souhait, et ça il l'a tout de suite remarquer. Au départ on devait seulement apparaître devant le type en question main dans la main et affaire réglée. Sauf que le vieux a mit du temps à mourir donc il a légèrement augmenté son niveau d'exigence. Jouer la comédie de la folle amoureuse ne m'amusait plus autant qu'au début, surtout quand il a commencé à parler mariage.

J'allume une cigarette.
Tant qu'il restera un rayon de soleil Avenue Montaigne, j'aurai envie de croire au bonheur.

Les gens n'ont pas l'air de comprendre que je suis une allergique à l'engagement. Que devoir jurer assistance et devoir dépendre d'une personne jusqu'à la fin de mes jours me semblait être équivalent à une mort à petite dose. Rien que pour ça, ma mère me voit comme un déception. Elle qui se voyait déjà organiser une immense cérémonie pour mon mariage. Donc la famille de monsieur a mit la pression, l'invitant fortement à se plier à cette dernière volonté.
Quand il me l'a dit, j'ai tout sauf lâché une petite larme. Cette histoire me faisait chier plus qu'autre chose, j'aimais mieux quand on se cherchait. Quand la tension était au-dessus de nous. Sauf qu'au moment où il a parlé d'argent il y a eu un immense TILT dans ma tête.
Je cherchais déjà à vouloir quitter Paris.
Quitter mon nouvel amour, ça c'était du déchirement. De la haute trahison vu comment j'aimais traîner du côté du premier arrondissement ou les folles soirées que je passais au neuvième. Néanmoins j'en ressentais le besoin, un psychologue y trouverait sûrement une explication. Moi j'ai juste commencé à sentir que ce projet pourrait se faire. Le grand-père promettait donc une somme coquette qu'on se partagerait, et une fois mort ? On divorcerait. Lui aussi m'avait confié son désir de se tirer, on avait l'occasion idéale avec la lune de miel. Inutile de dire que cela m'a complètement boosté, l'argent n'était pas un problème chez moi mais un petit capital en plus en échange d'un baiser et d'autres sourires faux ? Qui ne signerait pas sérieusement ?

L'étape des présentations. Le sourire satisfait de ma mère n'avait pas de prix, la mine étonnée de mon père non plus. S'ils y croyaient tous les deux j'avais complètement réussi mon pari. Et le faire croire à 100 autres personnes serait un véritable jeu d'enfant. Un jeu auquel j'y retirerai un certain plaisir. Les formalités peuvent tellement être accélérées si vous ajoutez deux zéros en plus sur le chèque. Je me retrouve à porter un nom merdique sur mes nouveaux papiers, je trouve que ça sonne faux. Je n'ai plus l'impression d'être moi-même mais je garde quand même le sourire.
Le patriarche ça lui a fait plaisir, ça se voyait. Il a pu mourir tranquille comme a dit ma belle-mère. Vu les confessions qu'elle me faisait elle pensait vraiment que son fils finirait seul à jamais. Une âme égarée ou une connerie du genre. A vrai dire je ne l'écoutais pas quand elle se mettait en mode mélodrame. L'histoire de l'argent était vraie, j'ai eu ma part. Je n'ai pas eu à donner de ma personne pour la nuit de noces, au final cette attraction se transformait en forme de répulsion. Ce mec incarnait maintenant tout ce que je ne voulais pas avoir.
Tout s'est enchaîné, mes affaires prêtes, le vol pour une destination de rêve qui m'attendait. J'aurai pu me prélasser en maillot Chloé toute la journée et exhiber fièrement ma bague. Mais non. A l'aéroport d'Orly nos chemins se sont séparés, il a réussi à faire annuler le mariage et moi je n'ai eu qu'à jeter mon portable dans la poubelle.

- Pourquoi tu m’as acheté un vélo ?
- C’est un vélo Gucci !
- Gucci c’est bien que pour les bottes...

Ce break que je pensais stupidement éternel, ne le fût pas vraiment. L'argent on la reçu, les papiers d'annulation du mariage aussi. J'ai passé quelques mois aux Etats-Unis, en Allemagne, en Espagne. J'ai pu profiter de l'argent du mariage blanc et de la fortune de mes parents. Je n'ai plus eu de contacts avec eux, ils me pensaient encore mariée donc fermait les yeux sur mes moindres caprices.
Sauf que le rêve n'a pas duré longtemps. Il y a quelques mois de ça mon ex-mari m'a contacté. Complètement affolé et sur les nerfs. Je pensais qu'il avait dilapidé tout l'argent et qu'il voudrait que je lui fasse une rallonge. (Chose que je ne comprendrais pas vu la famille dans laquelle il venait). Mais mes rêves furent rapidement brisés quand il m'annonça l'heureuse nouvelle.
Le notaire avait trouvé un vice dans le testament qui le rendait quasi-nul. Ce qui n'arrangeait absolument pas nos affaires. Je n'ai jamais su si le notaire était dans le secret ou pas, mais il m'a bien fait comprendre que je devais retourner illico-presto à Paris pour reprendre notre bonne vieille comédie.