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| Sujet: ▬ JOURNAL INTIME DE LÉANORE HORTENSE ROSEWOOD ❝ Les Fleurs du mal. ❞ Mer 9 Jan - 22:11 | |
| 9 JANVIER 2013.
J'ai Paris sous la main et des souvenirs qui débordent au matin. Mon cœur crépite sous l'épaisse couche d'indifférence qui habille ma conscience. Les relents de son parfum viennent encore dévorer mes pensées. Les kilomètres qui me détachent de notre union ne m'apaisent pas. J'ai prié pour que ma mémoire s'effrite, pour que ses illusions se dissipent. Seulement, il est tatoué sur mon âme et son image indélébile fait encore vibrer ces sentiments laissés en bordel. Autour de moi, je sens le vide. Cette léthargie indomptée qui fait suffoquer ma perpétuelle rébellion. Et le poison de mes colères circulent encore dans mon organisme, brûlant mes veines, fissurant toujours un peu plus mes artères. Mes rétines calcinées par le sel ont attrapé des silhouettes, ont fait prisonniers des visages effrontés. J'ai cette sensation de n'appartenir à nulle part, si ce n'est qu'à ses bras. J'aurais peut-être dû l'assassiner. L'achever entièrement au lieu d'emporter son cœur dans mes bagages. Les choses auraient peut-être été plus simples et moins douloureuses. Je ne serais pas en train de perdre mon temps à griffonner des phrases insipides, des aberrations lyriques comme je sais si bien le faire dans ce foutu carnet.
Je ne réussis pas à trouver mon chemin. J'ai vu des tas d'horizons, arpenté des centaines de sentiers et jamais, je ne me suis sentie aussi bien qu'avec lui. Toute en contradiction, je me suis infligé ma propre peine de mort et je ne fais qu'errer parmi tous ces gens qui, dans mon regard, ont l'air incolores. Tout est fade, tout est éteint sans sa présence pour éclairer cette noirceur qui me consume. Je me suis toujours foutue de ses peines, piétinant joyeusement ses rêves avec le sourire indécent d'une folie incertaine. Il a été ma plus grande perte de contrôle et encore aujourd'hui, face à tous ces inconnus que je touche, que j'effleure et à qui, par miracle je m'adresse, c'est son reflet que je cherche mais ces autres ne le valent pas. Ils gardent ce statut de pâle copie ; et son absence broie mes espérances. J'aurais presque envie de remontrer dans ce train. De courir jusqu'à chez lui pour m'abandonner à notre dessein mais j'ai trop de fierté pour ça et je ne veux plus dépendre. Avoir besoin de sa présence comme d'oxygène pour vivre paisiblement. Il faut l'oublier. Quitte à m'en crever la raison, qui en perdre mes poumons.
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