✧ ÂGE : vingt quatre ans. ✧ JOB : éleveuse de chats. ✧ COEUR : perdu au dessus du pacifique. ✧ MESSAGES : 3600 ✧ HERE SINCE : 27/10/2012
Sujet: live fast, die young. (raphaël) Ven 28 Déc - 19:39
Parce que tout le monde se retrouve dans ce genre de lieu pour boire un verre après le travail, après les cours, après une journée à chier, etc. Dans le fond, il n'y a pas vraiment de raison pour boire un verre. Les joies des happy hours, ça vous fera un second verre pour le même pris. Enfin... Chacun a sa notion de sortie de bureau. Il y a les clients méticuleux et perfectionnistes sur les bords qui vont retiennent jusqu'à en plus finir et qui vous force à tenir plus de vingt heures éveillés. Bien plus exigeants que nous, les publicitaires. Nous décollons aux alentours de trois heures du matin avec un grand besoin de nous changer les idées. Il pleut, j'ai froid, vite que l'on trouve un coin où atterrir. La journée n'a pas été bien bonne, en somme. Et bien que je ne sois pas aussi résistante que mes deux compères ce soir, je les suis jusqu'au pub à défaut de trouver un spa ouvert en plein milieu de la nuit. Promis, je resterai sage. Un verre, pas plus et j'appelle un taxi pour rentrer. En plus, c'est la fin de ladite happy hour, pas évident de se faire offrir un verre : c'est la crise. De toute façon, je doute que Celim m'attende encore et aucun risque que je me fasse agresser avec eux à mes côté, alors j'ai la conscience plus ou moins tranquille. L'ambiance y est toujours bonne enfant par ici. Les gens consomment, dansent, chantent comme des casseroles. Ça ne m'étonnerait pas de croiser quelques adultères dans les toilettes au passage. J'ai la sensation d'être dans une autre dimension, limite pas à ma place alors que je commence à avoir un sérieux coup dans le nez. Il ne manquerait plus que je prenne le gars mignon de l'autre côté du bar pour un psychologue et que je pleurs sur ma triste vie. « Bonsoir, je suis Sephora, une vieille fille parmi tant d'autres dans cette ville. » Personne ne m'attend. Surtout pas de mari. Pas même un chat. Mon lit est loin. Mes deux compères ont disparu, petits joueurs. J'ai toujours aussi froid. Bref, je suis encore plus triste qu'à mon arrivée. Je demande un énième verre, mais l'inspiration s'est envolée. « Servez ce que bon vous semble. » Techniquement, il me faudrait un bon café et de l'aspirine. Faites qu'il ne comprenne pas ça.
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Sujet: Re: live fast, die young. (raphaël) Mer 2 Jan - 17:27
Ce soir, je travaille. Comme les cinq autres soirs de la semaine. Un seul petit jour de repos pour moi, et il est loin. Tellement loin. J'ai l'impression de ne pas m'être reposé depuis des semaines, ou des mois. Je me couche tard, je me lève tard, j'écris, je bosse. Mes seuls moment de relaxation sont la douche et le lit. C'est peu. Mais je tiens bon, en me disant que peut-être qu'un jour, je pourrai arrêter de boulot mal payé et vivre de ma plume. Le rêve de tous les écrivains. Mon rêve. Mais il n'est pas près de se réaliser. Alors en attendant, je passe mes soirées dans ce bar, à servir des jeunes en mal de reconnaissance, qui comptent sur moi pour les écouter et les épauler. Comme si c'était mon boulot, ça. Qu'ils aillent voir un psy. « Va prendre ta pause, je te remplace. » Je jette un coup d'oeil à mon patron. Au moins, il est sympa, et me laisse prendre quelques minutes de repos pendant mon service. Je ne me fais pas prier, et je sors immédiatement pour profiter du délicieux goudron d'une cigarette. Je n'ai pas le droit de boire, même pendant la pause. Dommage, j'aurais bien pris un verre de whisky, histoire de me détendre les nerfs. Je vais devoir faire sans.
Les minutes défilent trop rapidement, et je m'aperçois qu'il est déjà l'heure de retourner au boulot. Encore quelques heures se service. Encore quelques dizaines de jeunes qui racontent leur vie en demandant leur boisson. Encore quelques gamins qui vont tenter de se faire passer pour des adultes, histoire de savourer un monaco. Je me dis que je déteste ce boulot de merde, que je devrais passer mon temps à faire quelque chose de mieux. Mais si ce boulot n'est pas assez bien pour moi, je ne suis pas assez bien pour les autres. Et je ne saurais même pas dans quoi bosser, avec mon Bac L. « Y a du monde qui arrive. » Le patron a raison. De toute façon, il ne faut pas être devin pour voir la dizaine de personnes qui vient de passer la porte. Ils arrivent tous en même temps, commandent tous en même temps. Puis plus rien, jusqu'à la nouvelle vague. A croire qu'ils font exprès.
« Servez ce que bon vous semble. » Je la fixe silencieusement. C'est rare quand des personnes sont suffisamment bourrées pour me dire de leur servir ce que je veux. Et en général, elles le sont assez pour prendre la boisson la plus chère, et ce sans même s'en rendre compte. Mais elle me semble jeune. A peine majeure. Je devrais peut-être lui demander sa carte ? Oh et puis merde. Personne ne me l'a jamais demandée, je vais pas commencer à faire chier les clients avec ça. « Avec plaisir. » La politesse, toujours. Que le client se sente roi. Ou reine, pour elle. Je pose un verre face à elle, avant d'y verser le liquide alcoolisé. Un bon whisky. De quoi réveiller proprement. Ou endormir brutalement. « Un peu de coca avec, peut-être ? » Quelle horreur. Pourrir du whisky avec du coca. M'enfin, certaines personnes sont trop sensibles.
Louise Toscan du Plantier membre
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Sujet: Re: live fast, die young. (raphaël) Sam 5 Jan - 23:46
Je finis par m'accouder au bar, histoire de ne pas m'endormir la joue collée contre celui-ci pendant qu'il se décide. « Avec plaisir. » Il ne tarde pas et il est tout sauf repoussant, par dessus le marché. Je cligne des yeux et sursaute en me rendant compte de mes pensées. C'est quoi ton problème ma vieille ? T'es si en manque que cela ? Faut que tu te ressaisisses. Ce n'est pas comme si tu étais célibataire depuis un moment, enfin officiellement si. Ce n'est pas comme si tu avais besoin d'un peu de tendresse, d'affection et d'intimité avec une personne du sexe opposé ? Quoique... « Un peu de coca avec, peut-être ? » Merci de me ramener à la réalité. Donc, monsieur disait coca et whisky ? Il m'a prise pour une pauvre lycéenne ou je rêve ? D'une part, j'ai passé l'âge. D'autre part, je suis assez... joyeuse pour que ça passe tout seul, ou presque. En soit, je doute avoir de réelles difficultés pour régler le compte de ce pauvre verre. « Je ne suis peut être pas sous mon meilleur jour, je n'ai pas atteint... » Ça c'est sur, j'ai été en meilleur forme. En attendant, je cherche le terme adéquat, index posé sur la tempe. Non pas que cela commence à s'embrouiller en haut, mais la tâche devient compliqué. « Le fond du fond. » Une sensation d'éclair de génie et des étoiles dans les yeux, littéralement parlant, pour trois fois rien. Sans commentaire. Passé un certain niveau, on fait avec les moyen du bord. J'attrape finalement le verre que je porte un mes lèvres. Une gorgée pour essayer, puis je le termine d'un trait. J'apprécie. Je pose doucement le verre sur le comptoir. Je souris, mais pas comme une idiote. « Pas mauvais comme choix. Vous m'en servez un nouveau ? » Allez promis cette fois, c'est le dernier. J'en serai encore en capacité de composer le numéro rapide pour je ne sais quelle compagnie de taxi. De toute façon, je les ai tous enregistrés. J'irai presque jusqu'à rire intérieurement pour la peine. Je me lève. Debout sur la barre du tabouret de bar. J'essaye de ne pas perdre l'équilibre ou de ne pas trop en dévoiler avec cette jupe un peu trop courte pour des acrobaties du genre. Et bien que le pub commence à se désemplir, je ne tiens pas offrir le moindre spectacle aux derniers encore présents. Pas dit qu'ils s'en souviennent, mais j'ai un minimum d'humilité. « Dites, si jamais je m'écroule, vous appellerez un taxi ? Votre patron me fait peur et je ne tiens pas à dormir devant la porte de la maison, vous voyez ? Je suis certaine qu'il serait capable de me faire ça... » Je m'approche du bord du mieux que je peux. Tout ça pour dire, que je suis désormais nez à nez avec cet adorable, vraiment, vraiment pas repoussant (imaginez si j'avais les yeux en face des trous, je baverai probablement) et pauvre serveur. Je pense être son boulet plus ou moins séducteur du jours, tiens. Au diable la raison. « Enfin, je dis ça, je dis rien. » Et puis je retourne m'assoir comme si de rien n'était. Il va finir par me prendre pour une illuminée, mais ça c'est pas dit que je m'en souvienne non plus.
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Sujet: Re: live fast, die young. (raphaël) Sam 12 Jan - 8:41
Elle s'endort presque lorsque je prépare le whisky, et se réveille dès que je l'interpelle. Elle est déjà bien éméchée, et ne va sûrement pas s'arrêter avant de danser nue sur le comptoir. Je sais pertinemment que le patron est en train de la surveiller depuis son bureau, pour vérifier que rien de dérangeant n'arrive. Comme un viol commit sur son serveur, ou un viol de son serveur sur la cliente. Des trucs qui n'ont aucune chance d'arriver, mais il préfère prévenir avant de guérir. « Je ne suis peut-être pas sous mon meilleur jour, je n'ai pas atteint... » Le fond ? En tout cas, elle en est très proche. A une poignée de gorgées, tout au plus. « Le fond du fond. »
Je reste silencieux tandis qu'elle semble apprécier sa trouvaille. Je pense qu'elle est plus proche du fond que ce qu'elle pense. Mais mon avis, je n'ai pas à la partager. Parce que c'est interdit, premièrement, puis elle est adulte et fait ce qu'elle veut. Sauf danser nue sur le comptoir ou inviter tous les clients à une partouze. « Pas mauvais comme choix. Vous m'en servez un nouveau ? » Ainsi donc, elle va passer sa soirée au comptoir. Heureusement qu'il n'y a pas d'autres clients qui arrivent, j'aurais été triste de devoir l'abandonner là, sur ce tabouret, avec son verre vide à la main. Je lui rends son sourire tandis que je me baisse pour récupérer la bouteille de whisky. « Vos désirs sont des ordres. » Et je remplis le verre, en espérant qu'elle ne le descende pas cul-sec cette fois.
Et alors que je commence à le tendre vers elle, je la vois se redresser sur la barre du tabouret, en tentant de ne pas trop en dévoiler sous sa jupe. Là, c'est bizarre et elle atteint le fond. « Dites, si jamais je m'écroule, vous appellerez un taxi ? Votre patron me fait peur et je ne tiens pas à dormir devant la porte de la maison, vous voyez ? Je suis certaine qu'il serait capable de me faire ça... » Je me retiens difficilement de rire. Mon patron lui fait peur ? Lui ? Voilà qui est étrange. Mais je peux au moins faire ça comme elle. Je l'ai déjà fais pour des dizaines de personnes, de toute façon, alors une de plus ou une de moins... Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'elle se penche vers moi. Elle est suffisamment proche pour que je sente son haleine alcoolisée, qui part aisément vers l'odeur du whisky. « Enfin, je dis ça, je dis rien. » Et elle se rassoit, tandis que je continue de la fixer. C'était quoi, ça ? Je reprends mes esprits, avant de lui tendre le second verre. « Je ferai le nécessaire. Vous habitez où ? Que je puisse dire au taxi où vous ramener. » Ce qui est totalement vrai. Si elle est trop bourrée pour appeler, elle le sera également trop pour donner ses indications au taxi. Et si elle ne le peut pas, et bien, il n'y aura que moi pour lui dire où aller. « Raphaël. Et vous? » Quitte à partager sa soirée arrosée, autant savoir comment elle s'appelle.
Louise Toscan du Plantier membre
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Sujet: Re: live fast, die young. (raphaël) Lun 14 Jan - 21:52
Tout cela commence à me monter à la tête, au coeur... Partout. Je me sens mal. J'ai comme une sensation de déjà vu. Un souvenir au goût amer. Un souvenir que je croyais définitivement oublié. « Vos désirs sont des ordres. » Je relève la tête. Ah oui, le verre. C'est vrai. Je le remercie en hochant tout simplement la tête. C'est pas dit que je le boive celui là ou alors je ne vais pas tarder à finir la tête au dessus de la cuvette des toilettes. Toilettes dont j'ignore l'emplacement. Et pas dit que cet adorable serveur, ou quique ce soit d'encore présent, soit d'accord pour me tenir les cheveux pendant que j'essaye d'évacuer mon trop plein de malheur et de chagrin.
Accoudée au comptoir, j'essaye de ne plus dire un mot. J'attends je ne sais quoi. J'attends que le Saint Esprit me téléporte dans mon lit. J'attends de décuver un peu, du moins assez pour regagner mon autonomie, en un claquement de doigt. J'attends aussi de l'espoir dans le fond. J'attends de trouver le signe me prouvant que je m'en sortirai. Tôt ou tard. « Je ferai le nécessaire. Vous habitez où ? Que je puisse dire au taxi où vous ramener. » Alors que je pourrai être capable de rentrer les yeux fermés, sobre ou tout juste éméchée évidemment, j'avoue avoir quelques difficultés pour mémoriser cette adresse. Pourtant, cela fait un moment désormais que j'y suis, officiellement parlant. Sauf qu'entre mes nombreux passages à vide où je me suis réfugiée chez telle ou telle personnes, ces quelques mois où je me suis enfuie comme une voleuse en Angleterre... Bref, beaucoup d'occasions pour ne pas la retenir. « C'est une très bonne question... » À partir de là, je ne sais pas pour quel type de personne il va me prendre. Le serveur doit déjà avoir aperçu la plupart de mes défauts ce soir là. J'attrape une carte de visite hors de la poche de ma veste. Je l'examine quelques secondes. Non, c'est bon, il ne s'agit pas de ma carte professionnelle. Il ne manquerait plus que le taxi me dépose devant le bureau et j'aurai parfaitement réussi ma journée, ma soirée et ma nuit. « Quatre rue d'Elyau, dans le seizième aux dernières nouvelles. » Tout ça dit d'un seul trait. Je peux être fière de moi, le temps de quelques secondes avant d'être rattrapée par mon état, physique comme psychologique. Je porte le verre à mes lèvres, mais les quelques gouttes qui franchissent la frontière me rendent encore plus malade. Je finis par repousser le verre. Il y a des limites à ne pas dépasser. « Raphaël. Et vous? » Ah... c'est le grand moment des présentations ? « Sephora », finis-je par répondre tout naturellement. Ça au moins, je connais sans même avoir besoin de consulter une quelconque carte. Puis je finis par percuter ce qui aurait du me sembler évident. Voilà qu'il me demande mon prénom après m'avoir demandé mon adresse ? Après réflexion, je trouve la question suspecte. J'arque un sourcil. « Vous ne comptez pas m'espionner, me traquer ou m'agresser plus tard dans la nuit ou un autre jour, n'est-ce pas ? » Raphaël (utilisons maintenant les éléments que nous avons en notre possession) n'a pas vraiment la tête de l'emploi, mais on ne sait jamais, entre nous.