battement de coeur,
univers chutant.

Tous mes vêtements se retrouvent au sol, c'est presque si je ne cours pas dans l'appartement pour me rendre jusqu'à la douche, les orteils repliés vers l'intérieur, je suis un pingouin littéralement. Même la chaleur de l'appartement n'arrive pas à me réchauffer, je rêve de cette douche bouillante depuis ma sortie de l'école. L'eau coule contre ma peau, mes pieds bouillent et me font mal pendant un court instant, mais je reste sous l'eau. Je rêve d'un pull en laine, des chaussettes en laine, la plus belle chose qui pourrait m'arriver après cette douche. Les minutes passent, l'eau continue de couler, j'ai la peau rouge, c'est à peine si je remarque, assis au fond de la douche, la tête sortie au travers le rideau, je lance un coup d'oeil à mon portable, mon pouce tourne au tour du petit mot 'envoyé', avertir Saul que je désire le voir, l'entendre me parler, faire son ménage, car j'aime le faire, pour lui, pour entendre un remerciement de sa part, pour l'embrasser sur la joue. Une surprise, je ferme mon portable en souriant et je sors de ma douche pour aller enfiler des vêtements plus que chaud, et je sors de nouveau de l'appartement. Mes yeux se dirigent vers le soleil qui se couche. Secouant la tête, je me dépêche de marcher vers son appart, ouvrir la porte, avant qu'il fasse noir, avant que je meurs littéralement sur le sol. Sa porte devant mes yeux, aucun souvenir de ce que j'ai vu, aucun souvenir des visages croisés sur mon chemin, il n'y a que sa porte, j'hésite, je ne sais pas si je dois attendre sa permission, si je dois entrer et s'il n'était pas là finalement ? Trop de questionnement, grande respiration. Déposant ma main contre la poignée, la tournant lentement pour ne pas faire de bruit, je rentre, stoppant à l'entrée.Notre cerveau peut-il décider de garder ce qu'on le veut garder, et effacer ce que l'on veut oublier ? Car j'aimerais oublier l'expression de son visage au moment où mes yeux croisent les siens, oublier le cri de surprise que cette fille fait lorsqu'elle m'a vu rentrer dans son appartement. Difficilement, j'avale ma salive et détourne mon regard de celui de Saul, au moment où je me rends compte que mes yeux deviennent mouillés. En tant normal, je crois que tout le monde aurait commencé à paniquer, à surprendre deux personnes ensemble, comme ça et serait sortie de l'appartement en s'excusant, avec un air semblable à quelqu'un de surpris et abasourdi, moi, mes mains jouent avec la ganse de mon sac, les jambes tremblantes, je me détourne pour me rendre jusqu'à sa salle de bain en soufflant un semblant d'excuse. 'Surprise Saul ...' Surprise, ouais. Les laissant seuls, je ferme la porte des toilettes en me laissant glisser, dos contre la porte, jusqu'à je sente le sol contre mon fessier. C'est dans ces moments qu'on préfère être six pieds sous-terre, souhaiter de se faire frapper par un bus. Comment devrais-je me sentir ? Honteuse et triste, je crois J'essuie mes larmes lentement, en entendant des pas dans l'appartement, des voix, je prends des grandes respirations. Pour la première fois, j'ai envie de frapper, lui, de la même force dont j'ai été frappé de plein fouet. Je souris. Elle avait un corps divin, celui dont tous les hommes rêves. Mes mains se déposent contre ma poitrine, je crois pas pouvoir lui faire compétition à ce niveau, c'est un peu comme où est Charlie, au travers de vêtements larges. Il n'est pas à toi, tu n'es pas à lui, en fait si, tu es à lui, c'est pour cette raison que tu réagis si mal. Je me convainc que non. Une autre fois, je souhaite qu'une panne d'électricité survienne, que je crise, qu'il vienne me voir, et que je me sente comme s'il n'y avait pas eu cette fille avec lui. Pourquoi ? Bordel, coeur sensible. Une autre fois, j'espère entendre des cognements à la porte me demandant de sortir, ou sentir mon corps bouger parce qu'il a décidé de pousser pour rentrer, Saul, pour la première fois, tu m'as rendue triste. Mes jambes rejoignent mon torse, ma tête se dépose contre mes genoux et je chuchote son prénom, comme la pauvre faible que je suis, parce que j'aimerais bien qu'il voit de la colère dans mes yeux, de la rancune, un simple morceau de haine, mais j'en suis incapable. Si seulement, je n'avais pas besoin de toi, j'attends la tempête.

Tu peux le mettre à la poubelle, merci.