Nom complet ▲ Rebecca Lesage. Lieu de naissance ▲ Nice, France. âge ▲ vingt ans. nationalité ▲ française. diplômes, études ▲ étudiante aux Beaux Arts, option sculpture. métier ▲ artiste de rue. (rien de bien sérieux, en somme) statut matrimonial ▲ amoureuse inconditionnelle de l'interdit. orientation sexuelle ▲ hétérosexuelle. situation financière ▲ légèrement au-dessus de la moyenne. idole(s) de vie ▲ Renaud. nombre d'amis facebook ▲ un nombre à trois chiffre, dans les 200. moyen de déplacement ▲ en Vespa. groupe ▲ l'hymne à l'amour. avatar ▲ hattie watson. crédits ▲ http://www.hattiewatson.com/

DE 8H00 à 12H00▲ Il y a des fois où elle est levée. Ces jours-là, parfois dès 8h, elle est déjà devant sa toile ou sa sculpture, bien que le matin, elle est plus généralement ses cours de peintures ou de dessins sur feuille, voire de la théorie. Matinale même en dehors des cours, elle est toujours plus inspirée durant les premières heures. Paris, aux couleurs du soleil levant, c'est beau à ses yeux et ça lui donne envie de figer ces instants pour toujours. Mais huit heure, c'est déjà trop tard. Trop polluée. Bref, le matin, elle a généralement cours en semaine. Ce qui l'occupe jusqu'à midi. Dans tout les cas, elle s'adonne à son art, malgré quelques rares lendemain de soirée, durant lesquels son horloge biologique ne la réveille pas à l'aube. Le week-end, elle dort encore à 8h, mais plus pour longtemps. Parfois elle va courir, parfois elle descends boire un café... Rarement seule, ou alors c'est faute d'avoir trouver de la compagnie.


DE 12H00 à 14H00▲ Pause déjeuner. Un moment très prisée chez elle et essentiel. Elle prends souvent son repas au restaurant de l'école, puis elle sort se promener dans un parc assez proche. C'est son instant de détente. Elle lit parfois un livre assise sur un banc, s'allonge dans l'herbe en écoutant Renaud ou bien se livre à une petite séance de yoga. Des fois, elle en profite pour pousser sa balade un peu plus loin, lorsqu'elle a plus de temps et qu'elle n'est pas tenue de rentrer précisément à 14 heures. Elle préfère ces jours-là car elle n'est plus contrainte de rien et est libre de rejoindre les personnes qu'elle souhaite.


DE 14H00 à 17H00▲ Parfois elle a cours, parfois elle pars en exploration, visiter des musées, galeries... Ou bien faire un peu de shopping. N'étant pas une parisienne de naissance, elle tente d'occuper ses après-midi libres à combler ce manque de connaissance de la capitale dont elle souffre. Et puis, elle voit ses amis, quand ceux-ci sont libres, ce qui est rare. Bref, sa vie est banale, elle se contente de suivre le rythme qui lui est imposé, comme son voisin, comme tout les parisiens. Métro, boulot, dodo. Rien est plus rassurant qu'une routine bien rodée, ce qu'elle tente d'établir le plus possible ici.


DE 17H00 à 20H00▲ 17h, fin maximum des cours. En théorie. Parfois, elle est contrainte de rester plus tard, mais ça reste anecdotique. En règle général, c'est là qu'elle se livre à son activité fétiche : chercher l'amour, le vrai. Vous savez, celui qui pourra lui donner les ailes qu'elle attends pour prendre son envol pour de bon. Alors pendant ce créneau, elle se rends souvent à des rendez-vous, avec diverses hommes. Rencontré sur internet, à des soirées, parfois même abordé dans la rue. Elle ne refuse généralement aucune opportunité, par peur de fermer une porte qui aurait pu lui permettre de parvenir à trouver l'Homme de sa vie. Bien que depuis peu, elle en soit venue à se calmer sur ce plan-là, elle reste une addict de ce genre de rencontres, qui l'aide à se sentir appréciée, bien que ces relations soient superficiels, elle ne s'en préoccupe pas.


DE 20H00 à 24H00▲ Quand la nuit tombe, alors elle sort. Elle retourne encore et encore dans ce bar. Il arrive qu'il soit là, mais le contraire est plus fréquent encore. Elle essaie sans cesse de le recroiser. Quand ça arrive, c'est toujours autour de ces horaires. Comme un loup qui ne vit que la nuit, il hante pourtant son esprit à longueur de journée. Insidieux. Et quand il est là, face à elle, elle ne sait jamais quoi lui dire et il ne fait pas l'effort de relancer la conversation, un mur. Un malaise pèse et au final, il trouve une excuse pour se défiler. Ou alors, il est déjà accompagné. Ça, c'est sûrement ce qui lui fait le plus péter les plombs. Surtout quand elle le trouve au bras d'une belle blonde. Elle sort et elle pourrait en pleurer. Elle en a déjà pleurer, de le voir avec une autre et pourtant ils ne sont rien l'un pour l'autre. Elle voudrait l'oublier, tout de suite... Si seulement elle avait la force de ne plus jamais aller dans ce bar miteux.


DE 24H00 à 8H00▲ Souvent, elle dort, parfois elle pleure. Elle a peur du noir, qui s'abat sur Paris. Une peur panique qui la saisit au ventre, comme les enfants. On appelle cela angoisse du nourrisson et depuis peu, elle recommence à en souffrir. Un calvaire quasi-quotidien. Elle a déjà consulter son médecin, il s'agirait de troubles affectifs, c'est une jeune fille en mal d'amour, pourrions-nous dire en d'autres termes. Et quand vraiment le sommeil ne vient pas, elle avale deux ou trois pilules qui la font tomber raide. Encore une fois de plus, le matin, elle se réveillera seule, mais au moins, elle n'y pense plus.

Rebecca a cinq ans. De toute sa vie, elle n'a connu qu'une chose, c'est le confort qu'apporte une famille élitiste. Un confort matériel qui en soit, ne dépasse pas ce stade. Il aurait suffit qu'elle claque des doigts pour obtenir le dernier joujou à la mode. L'argent n'avait jamais été un problème pour ses parents car ils ne savaient pas ce que c'était d'en manquer. Ils disaient amen à tout, tant que cela leur permettait de na pas avoir la gamine dans les pattes. Et puis parfois, comme tout enfant, elle avait le malheur de réclamer une attention, un câlin, un bisous, une histoire lue au pied du lit avant de s'endormir. La réponse était invariablement ou presque la même. «Pas ce soir, maman est fatiguée.» ou encore «Laisse ton père tranquille, tu vois bien qu'il a mal au crâne.» Elle était alors contrainte à rester cloîtrer dans sa chambre, au milieu d'une montagne de jouer, les yeux larmoyants.
Vous diriez certainement qu'on ne peut pas être malheureux quand on a tout l'argent que l'on veut et que les préoccupations de la môme ne sont que des bagatelles comparées à ce que les enfants subissent à quelques centaines de mètres de son quartier huppé. Pourtant, elle en a souffert. Une souffrance de l'intérieur qui lui a appris que ce qu'elle voulait n'avait pas d'importance et que son existence ne devait servir que celle de ses proches. Cela a commencé par ses parents, puis ça s'est élargit à toutes ses connaissances, instinctivement. Chaque fois, durant toute sa vie, elle a reproduit se modèle enfantin où elle n'était rien de plus qu'un poids à faire taire.

Ce malaise inconscient, elle ne parvenait pas à mettre de mots dessus. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayer. A l'école, lorsqu'elle avait huit ans, sa maîtresse conseilla à ses parents de l'emmener chez un psychologue qui pourrait l'aider à sortir du mutisme dont elle faisait preuve envers ses camarades. Ce mutisme, elle le sait maintenant, n'était pas du à une timidité maladive, mais plus à une peur de déranger et grâce à ses rendez-vous, elle se rendit compte peu à peu de cela. A l'école, tout allait mieux. Pas à la maison. Elle se replia sur elle-même, fuyant ce que ses parents faisaient d'elle. Ils ne semblèrent pas s'en rendre compte jusqu'au jour où le médecin qu'elle consultait se décida à leur parler du problème de Rebecca : trouble affectif, sentiment de culpabilité envers autrui, provenant d'un mauvais environnement familiale. A partir de là, le lien fut facile à établir. Le psychologue montait leur fille contre eux, fondant ses dires sur des constations infondées. Elle n'y remit plus jamais le pieds, Becky, cela déplaisait trop à ses parents. Se sentir écouter lui faisait pourtant du bien, mais plus personne ne l'incitait à parler d'elle et elle replongea doucement, comme avant. Elle découvrit peu à peu un nouveau moyen, autre que la parole et ne nécessitant pas d'interlocuteur, pour extérioriser son manque d'affection : le dessin, la peinture, l' "art" en général. Depuis, elle n'a que ça pour elle. D'où sa vocation naissante, son choix d'études, etc.

A l'adolescence, cela devient un moyen fort d'exprimer non seulement ses sentiments, mais aussi ses revendications. Une révolte contre des parents absents, inattentifs et froids. Une adolescence en conflit constant, comme dans toutes les familles, mais un conflit silencieux. Elle aurait pu déraper, s'enfuir, mal tourner, mais elle resta relativement droite, dans l'ensemble. Du moins, jusqu'à ce qu'elle quitte Nice et sa famille. Prenant son indépendance, elle s'installa dans son propre appartement parisien, pour ses études. C'était à ses dix-huit ans, tout juste. Une bouffée d'air frais qui laisse néanmoins place, peu à peu, à un retour de l'angoisse de la solitude. Alors elle peint, elle sculpte, elle pense à lui. Elle s'est faite tatouer pour lui plaire, de plus en plus souvent, elle recouvre sa peau d'encre.