premier point ▲ Ses relations avec sa famille ont toujours été des meilleures. Premier enfant d'un couple soudé, elle professeur philosophie à la Sorbonne, lui ancien entraîneur sportif pour le stade français, Mathis a été élevé dans une bulle tout ce qu'il y a de plus saine. Aucun secret ou presque, puisqu'il n'a jamais osé avouer son homosexualité à son père. Oh non, Mr Prideaux est loin d'être un grand méchant homophobe, seulement quand on vous donne des claques dans le dos depuis petit, qu'on vous force à faire des joggings en vous abreuvant de « alors, t'es pas une tapette mon fils » pour vous pousser à réussir, les aveux restent coincés dans la trachée. deuxième point ▲ Mathis a toujours été un homme de passion. Mais de passions brusques, allant du futile à l'important. Un beau matin, il va se prendre de passion pour le piano, va emmerder l'immeuble en s'achetant un Seiler qui réveillera Josianne la voisine quand les déménageurs gueuleront à s'en écorcher les cordes vocales que non, il ne passe pas par l'escalier ni l'ascenseur. Qui fera soupirer son copain, lui fera lever les yeux au ciel d'exaspération. Qui fera passer le temps à Mathis pendant un mois ou deux, et qu'il finira par tout bonnement délaisser sans aucune raison, du jour au lendemain. troisième point ▲ Geek devant l'éternel, Mathis est un grand fan de cinéma, de séries télé, jeux vidéos. Dès qu'il peut glisser quelques répliques de films dans des conversations, il ne se gêne pas. Il est mort, Jim. Certes, c'est un gros lourd quand il commence dans ces sortes de monologues à la Star Trek. Laissez le continuer jusqu'à ses hypothèses concernant Matrix, sorte d'allégorie de la Caverne, théorie platonicienne, Néo inversant le mythe d'œdipe, s'inspirant de la philosophie de Spinoza... De quoi vous en rendre malade. quatrième point ▲ Le jeune homme doit porter des lunettes quand il regarde la télévision, conduit, lit, sous peine de se provoquer des migraines oculaires. Peu importe, les lunettes de vue ray ban sont à la mode de nos jours, et en rajoute quant à son côté geek. Geek rive gauche. sixième point ▲ Mathis est un très gros fumeur, et sa thunes passe dans les deux paquets de clopes qu'il se grille par jour. Marlboro light uniquement. Il s'est persuadé il y a quelques années que le light signifiait plus sain, ou du moins, un gage de cancer en moins. Que dalle. Résultat, il s'époumone en grimpant les escaliers menant jusqu'à son appartement, chaque foutu jour. septième point ▲ Il a le don pour balancer les sujets qui fâchent comme un cheveux sur la soupe pour emmerder tout le monde -à commencer par lui même-. Politique, religion, économie, peu importe le thème, arrivé à un certain moment de la soirée, repas, etc, le grand débat finira par éclater. huitième point ▲ Narcissique, pour Mathis, il n'y a personne de plus intelligent, beau, brillant, que sa petite personne. Nombriliste au possible, il déteste qu'on lui fasse remarquer qu'il a tord, et mettra tout le temps en avant le fait qu'il est meilleur que vous. Ce trait de caractère lui bouffe littéralement la vie : en bon gros Bobby qu'il est, si on lui lance un défit, si quelqu'un s'avère bel et bien meilleur que lui en quelque chose, il va suer sang et eau pour le surpasser. Il a donc appris le russe au lycée, car un connard se vantait de parler plus de langues que lui. En bref, Mathis se sent en compétition. Exception faite de ses amis qu'il laisse tranquille avec son caractère de chef de meute totalement bidon. neuvième point ▲ La question de l'écologie ? Il s'en branle. Et il crache à la gueule des écolos. Allez savoir pourquoi, c'est sa forme de boycott. dixième point ▲ Chaque matin, café crème et la pâtisserie du jour en terrasse du Café de Flore. Petit plaisir rituel à quatorze euros.