Nom complet ▲ hugo étienne dufournier Lieu de naissance ▲ paris âge ▲ vingt-quatre ans nationalité ▲ français diplômes, études ▲ bac littéraire, double cursus licence de lettres et philosophie à la sorbonne nouvelle, master 1 lettres modernes de la renaissance aux lumières, master 2 lettres modernes de la renaissance aux lumières métier ▲ étudiant à la sorbonne nouvelle, auteur de romans de gare statut matrimonial ▲ en couple orientation sexuelle ▲ homosexuel situation financière ▲ stable idole(s) de vie ▲ keith haring nombre d'amis facebook ▲ il est anti-réseaux sociaux moyen de déplacement ▲ un vélo groupe ▲ un autre monde avatar ▲ xavier dolan crédits ▲ tumblr

premier point ▲ fils unique d'une famille moyenne, il n'a jamais fréquenté les écoles huppées de la ville, ne s'est jamais mêlé aux étudiants des beaux quartiers. c'est seulement maintenant qu'il est à la sorbonne qu'il peut côtoyer les habitants d'un monde qui lui déplaît et le fascine à la fois. deuxième point ▲ il est en couple depuis un an avec mathis, et cela fait à peine un mois qu'ils se sont installés ensemble. bien sûr, une grande partie de ses affaires est restée chez ses parents, il emménage lentement mais sûrement. troisième point ▲ depuis un an ou deux, il écrit des romans de gare, comme un passe-temps, que personne ou presque ne lit. il ne fait pas ça pour rembourser son prêt étudiant -même si ça l'aide quand même-, mais plutôt comme s'il se servait de ses livres comme d'un exutoire, un journal intime qu'il publierait à intervalle régulier. quatrième point ▲ il a quatre grandes passions dans la vie : la musique, l'art, le cinéma et la littérature. il peut passer des heures dans un musée, à regarder des films, écouter de la musique, ou même lire dix livres en même temps. il parle de ses passions avec ferveur, au risque de faire décrocher ses interlocuteurs. lui et mathis peuvent mener des discutions acharnées sur les sujets qui les lient. cinquième point ▲ loin du cliché du gay exubérant et efféminé, ou qui se cache sous des airs d'hétéro macho, il s'assume entièrement tel qu'il est, mais ne le crie pas sur tous les toits pour autant. il répondra avec sincérité si on l'interroge sur sa sexualité, mais il n'amènera pas de lui même le sujet dans la discussion sixième point ▲ y a pas plus désagréable que lui au réveil. il serait prêt à faire bouffer ses godasses à celui qui le réveille. pour lui, le sommeil, c'est sacré, on y touche pas. donc, hors de question de le tirer des bras de morphée, sous peine de se prendre un balai dans le cul. septième point ▲ il fume des black devil, ces cigarettes entièrement noires, goût chocolat. il n'en a jamais fumé d'autre. il les aime d'amour, vraiment. le goût, l'odeur, la couleur, tout. et puis elles sont originales, les gens hallucinent toujours quand il les sort. raison de plus pour ne pas s'en séparer. huitième point ▲ il préfère se déplacer à vélo plutôt qu'en voiture, vieux restes de conscience écologique oblige. et puis, lui, au moins, il ne reste pas coincé trois heures dans les bouchons. et en plus il entretient son corps, même si c'est vraiment pas sa préoccupation première. neuvième point ▲ il rêve de pouvoir s'installer en finlande, parce que c'est un fanatique de la neige. la nuit, il fantasme sur la neige immaculée des hivers lapons. l'ennui, c'est qu'il est hyper-frileux.dixième point ▲ il se traîne un vieux téléphone tout pourri. il se fout pas mal d'avoir le dernier iphone sorti ou quoi que ce soit. le seul domaine où il a besoin d'un outil performant, c'est celui de l'informatique. en effet, il ne se sépare jamais de son ordinateur portable, qu'il trimballe toujours soigneusement protégé par sa housse, dans son sac à dos.

Il est là. Cela fait déjà quelques fois qu'Hugo le remarque, avec son air décalé, son sourire narcissique, fier de lui, supérieur. D'ordinaire, il hais les gens comme lui, qui se croient au dessus de tout le monde. Mais lui... Mathis. Mathis Prideaux. C'est tout ce qu'il connait de lui. Ça et sa voix chaude, qu'il ne se lasse pas d'écouter, jour après jour, tout en bossant ses cours ou en planchant sur ses romans. Un petit rire s'échappe de ses lèvres. Il se fait l'effet d'un lycéen transi d'amour, qui passerait des heures pendu au téléphone avec son amoureux, juste pour se repaître du son de sa voix. Il déteste cette image. Il n'est pas comme ça, pas niais à ce point. Alors qu'est-ce qui a changé, cette fois-ci ? Hugo a beau retourné le problème dans sa tête, il ne trouve pas de réponse. Peut-être qu'il n'y a pas de réponses, pas d'explications. Peut-être que c'est un coup de coeur, tout simplement. Un bête petit crush qui s'en ira bientôt, en lui laissant un arrière goût désagréable, un peu amer. L'impression d'être passé à côté de quelque chose, alors qu'il n'y avait rien, rien à voir. Des regrets pour une illusion, un mirage. Rien à voir. Rien d'intéressant chez ce type. Alors pourquoi se sentait-il si attiré par Mathis, par son visage conquérant, ses lunettes de geek -probablement fausses, pour se donner un genre- ? Et surtout... Pourquoi Mathis venait-il vers lui, un verre dans chaque main, cigarette non allumée vissée aux lèvres ? Pris de panique, Hugo resta tétanisé sur son siège, tandis qu'Agathe lui adressait un large sourire et se levait en lui souhaitant bonne chance. Il ne l'entendit pas. Mais dans sa tête, tout se mettait en place. Sa cousine avait dû remarquer les regards qu'Hugo lançait à Mathis dès que celui-ci entrait dans une pièce, et elle avait dû s'arranger pour que l'animateur radio soit présent à chaque soirée qu'elle organisait. Il se promit immédiatement de faire regretter son geste à Agathe. Et Mathis était devant lui, souriant. « Salut ! » Bref hochement de tête en guise de réponse. « T'as du feu ? » Sourire vainqueur scotché sur la tronche, Mathis est égal à lui-même, certain qu'Hugo va lui donner ce qu'il demande. « T'as traversé toute cette putain de pièce pour me demander du feu, à moi ? Y avait personne de plus proche ? » Désagréable. Calme toi Hugo, il va pas te bouffer. L'autre se décompose, étonné de voir le jeune homme lui répondre ainsi. Avec un soupir, Hugo plonge sa main dans sa poche et en retire son briquet, qu'il tend à Mathis. Celui-ci désigne du regard les deux verres qu'il tient toujours à la main. Évidemment. Hugo se lève et embrase l'extrémité de la cigarette. « Merci. Je peux m'asseoir ? » Soupir. « Je t'en prie. » Mathis s'exécute et pose ses verres sur la table basse devant eux, saisi sa clope entre le pouce et l'index et recrache une fumée grisâtre. Puis il fait glisser l'un des verres devant Hugo. « C'est pour toi. » Hochement de tête pour tout remerciement. Il porte le verre à son nez, l'odeur puissante du whisky le prend à la gorge. Pincement de lèvres. Il repose le verre et sort son paquet de Black Devil. Claquement de briquet. Mais ce n'est pas le sien, il est posé sur la table basse. Hugo tourne légèrement la tête, découvre le Zippo tendu de Mathis, tout sourire. Amusé, il laisse le jeune homme allumer sa cigarette, et l'odeur du chocolat l'envahi.C'est déjà mieux. « Tu n'aimes pas le whisky ? Désolé. » Il secoue la tête, l'air de dire que ça n'a pas d'importance. « T'inquiètes pas, tu pouvais pas savoir. » Sourire heureux du brun, fier d'avoir rattrapée son erreur. « Moi, c'est Mathis. » Je sais. Je connais ton nom, ton prénom, et maintenant je sais que tu aimes le whisky, que tu fumes. « Hugo, enchanté. Ta voix me dit quelque chose, c'est normal ? » Idiot. « J'en sais rien, t'es peut-être déjà tombé sur mon émission, sur France Inter. » Haussement d'épaule. « France Inter, tu dis ? Nan, désolé, j'écoute jamais cette radio. J'écoute pas la radio tout court, en fait. » Menteur. Sale menteur. Tous les jours, t'es branché sur sa putain d'émission, au garde à vous, désespérant de pas trouver une occasion de l'approcher. Et maintenant, il est là, devant toi. Sur un plateau d'argent. Merci Agathe. « De toutes façons, c'est pas génial. Le programmateur m'a dans le pif. » Hochement de tête vague. Bien sûr. Le programmateur. Quel con, ce programmateur. « Et sinon, tu vis où, tu fais quoi ? » Air gêné, comme si ça l'embêtait de poser ces questions. « Coloc' avec ma cousine Agathe, rue Mouffetard, dans le 5ème. J'suis en master 2 lettres modernes à Paris III. » C'est ta fierté, cette fac à Paris. Mathis a un sourire amusé. « Quoi ? » « Rien, rien... Je suis à Paris IV. » « Ahah. » Rire forcé. Lui, son rêve, c'était d'apprendre le finnois et de partir s'enterrer là-bas, en Finlande, et d'y enseigner le français. Et pour ça, il voulait passer par Paris IV. A la place, il se retrouvait à étudier une langue qu'il connaissait sur le bout des doigts, à la Sorbonne nouvelle. Quel nom de merde, au passage. Peu importe. Il trouverait un autre moyen. « Donc, c'est toi, le cousin d'Agatha. Elle m'a beaucoup parlé de toi, tu sais... » Tuer Agathe. Pas rapidement, non, inutile de lui laisser ce plaisir. Lentement, très lentement, histoire qu'elle souffre comme il faut. « Ah bon ? Il ne faut pas l'écouter, elle raconte toujou... » Brusque arrêt dans la phrase, Mathis s'est penché sans prévenir et est venu poser ses lèvres sur celles d'Hugo, l'embrassant tendrement. Après quelques instants, il se redresse et porte sa cigarette à moitié consumée à ses lèvres. Hugo se pisse dessus mentalement. « J'avais pas besoin d'Agathe pour voir tes regards... » Il adresse un signe de la main à la jeune femme qui les observent du coin de l'oeil. Hugo passe sa langue sur ses lèvres, recueillant le goût de Marlboro que Mathis y a laissé. Enfoiré. Il l'a pris par surprise. Rapide regard à Mathis, qui a l'air de s'amuser follement. « Tu l'as fait exprès, connard... » Petit rire du connard en question. « Évidemment que je l'ai fait exprès. Difficile de dire ensuite "oh, excuse moi, mes lèvres ont dérapées !". Et puis, t'en avais envie, non ? Moi, en tout cas, j'en avais envie. » Évidemment qu'il en avait envie. Il en crevait d'envie, même. Lentement, il se penche à son tour et embrasse à nouveau cet être d'une rare arrogance.

Baiser rapide sur l'épaule, Hugo remue, grogne un peu, enfoui son visage dans l'oreiller. Il a horreur d'être réveillé le matin, même avec la plus infinie douceur. Le fait que ce soit Mathis n'arrange rien, au contraire, car ce dernier sait parfaitement qu'il est d'humeur massacrante au saut du lit. « Tu fais chier, Math'... » Marmonnement rendu à peine audible par l'oreiller. Petit rire de Mathis, déjà plus éveillé qu'Hugo. Un deuxième baiser, puis un troisième, dans la nuque. Hugo frissonne, ça le chatouille. Pire, ça lui fait un putain d'effet. Et ça, Mathis le sait. Mieux que personne. Main froide dans le creux de ses reins, Hugo se crispe complètement et relève la tête, encore tout enfariné. « Putain, t'as les mains gelées, enculé ! » Doux mots d'amour qui mettent du baume au cœur, dès le matin. Il se redresse et s’assoie sur le bord du lit, la tête entre les mains. Soupir de l'autre côté du lit. « T'es pas drôle, Hug'. » Rapide coup d'oeil au réveil posé sur la table de nuit. 7h24. Un dimanche matin, bordel ! « Tu sais quel jour on est, Mathis ? Tu sais à quelle heure j'me suis couché, hier soir ? » Non, il ne sait pas, et il s'en fout. C'est déjà perdu d'avance. Il se laisse tomber en arrière, doucement, et pose sa tête sur le ventre musclé de son amant. « Laisse tomber. Je t'aime. » Sourire amusé de Mathis. La colère d'Hugo est déjà retombée, il ne craint plus rien. Il se relève, obligeant Hugo à faire de même et l'embrasse rapidement. Celui-ci le retient, passe une main dans ses cheveux, puis agrippe sa nuque, s'accrochant à ses lèvres avec plus de passion. Lorsqu'il le relâche, Mathis a un air conquis absolument niais sur le visage. Sentiment de satisfaction. Il se lève, attrape la couette et s'enroule dedans, laissant Mathis nu sur le lit. Des protestations s'élèvent, et il se retourne, ouvrant sa cape de fortune. Mathis s'empresse de le rejoindre et se serre contre lui. Hugo rabat la couverture sur lui et passe un bras sur les épaules de Math'. « Je t'aime aussi, p'tit con. » Baiser sur la joue. Coeur qui papillonne à cent à l'heure. Ouais, putain d'matin, putain d'bonheur.