Alors déjà soyons clairs, Rafael c’est pas le genre de mecs qui parle de sa vie comme ça. C’est plutôt le genre à tout garder pour lui et à ne se confier qu’à de rares élus. Mais aujourd’hui le mec le plus sexy et le plus mystérieux du campus a accepté de se dévoiler en exclusivité.
Parle nous de ta naissance, ta famille … (ricane) Il n’y a pas grand-chose à dire. Je suis né sur le littoral brésilien un beau matin. Le fruit d’une partie de jambes en l’air, comme tout le monde.
Tu avais déjà des frères et sœurs ? Deux frères. Tous les deux plus âgés, de 7 et 5 ans. Je crois qu’ils ont été heureux de me voir venir au monde ; c’est après que nos relations se sont dégradées.
Après ? En grandissant. Ma mère était du genre à mettre au monde des imbéciles qui se servaient de leurs muscles pour se sentir exister, et moi j’étais le maigrichon aux lunettes trop grandes avec un QI de 174. Autant dire que j’étais leur souffre douleur. Je leur en ai pas mal voulu.
Mais tes parents devaient être heureux d’avoir un prodige à la maison. (rit) Ouais, c’est sûr. Le prodige trouvera des solutions pour sortir ses frères de taule, pour rapporter de l’argent sans que ses parents lèvent le petit doigt, et apprendra à se démerder tout seul avant même d’avoir treize ans. Autant dire que c’était un sacré bordel chez moi.
Pourquoi es-tu venu en France ? J’avais envie de partir. Quitter le pays, sûrement. Je voulais mettre de la distance avec tout ça et faire ma vie. C’est mon oncle qui a passé des vacances à Paris qui m’a donné envie d’y venir : il m’a parlé de la richesse des arts, de la culture, de l’histoire, la beauté de la langue … J’ai regardé la télévision française pendant six mois et j’ai pris le premier avion.
As-tu gardé contact avec ta famille ? Je n’en ressens pas le besoin. Nous ne sommes liés que par l’adn, et non pas par une quelconque affection. Mon petit ami m’y pousse mais je ne sais pas si je reviendrai vers eux un jour. Je n’ai jamais regretté le moment où j’ai disparu de leurs vies.
Quel âge tu avais alors ? J’avais quinze ans.
Tu étais jeune ! Comment t’es tu débrouillé ? Comme j’ai pu. J’ai volé, mendié, je me suis blessé volontairement pour qu’on m’envoie à l’hôpital, j’ai attendri des mamans … C’était pas rose tous les jours, mais on peut dire que ça m’a endurci. Puis j’ai appris le français sur le tas. C’est quand j’ai repris mes études que tout s’est amélioré.
Pourtant pour étudier il te faut la nationalité française … Ma mère est une française. J’ai la double nationalité depuis ma naissance.
Et comment as-tu payé tes études ? Comme aujourd’hui. En travaillant. Tu sais, quand on veut on peut étudier. Suffit de ne pas avoir peur de se donner du mal.
J’ai cru comprendre que tu étais en couple. Tu peux nous en dire un peu plus ? (rit) Là, tu m’en demandes trop. Oui je suis en couple mais je ne parle jamais de cette personne. Les seules infos que tu auras à son sujet c’est que c’est un homme et que ça fait déjà plusieurs mois que je me suis installé chez lui. Et oui, on est particulièrement amoureux lui et moi.
Pourquoi tous ces mystères autour de votre relation ? Si je te le disais, je devrais te tuer ensuite
(clin d’œil).
Pourquoi le commerce international ? Franchement ? J’en sais rien. Je parle de nombreuses langues – portugais, français, espagnol sont mes langues maternelles et je parle couramment l’anglais et le japonais – et comme il paraît que je suis doué pour persuader les gens et les rallier à ma cause, la conseillère d’orientation m’a collé dans cette filière. Je sais pas encore ce que ça m’apportera comme métier mais on verra bien.
Qu’est ce que tu changerais si tu avais le pouvoir de revenir sur une chose précise dans ta vie ? Oh, je sais pas trop. Ma vie a été assez dure c’est vrai mais je crois que si j’en changeais une seule chose ma vie changerait du tout au tout. Alors plutôt que de vouloir la changer autant l’accepter telle qu’elle est et en savourer les bons moments.